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de Donfron, par monsieur de Matignon, lieutenant en la basse Normandie, en l'absence du duc de Bouillon, le jeudy vingt-septiesme de may, mil cinq cent soixante et quatorze. A Lyon, par Michel Jove, 1574, avec permission, in-8° de 16 feuillets non chiffrés.

Opuscule intéressant qui a échappé à l'attention des bibliographes, même à celle des auteurs de la Bibliothèque historique de la France, qui indiquent pourtant plusieurs pièces relatives à Montgommery. J'en possède un exemplaire.

Sur le verso du titre on lit les vers curieux qui suivent :

LA FRANCE.

Or que ie soye desolee

Pour la triste mort de mon Roy
Comme pour le fils de Pelee

La Grece fut pleine d'effroy

Voyez comme le ciel nous dresse
Grande occasion d'alegresse
Lorsque ce brave Motignon
Comme le grand Heros Alcide
Pour garder en vigueur mon nom
Vous tient Cerbere par la bride.
Françoys qu'on vergaye sa teste,
D'vn chapeu de chesne sacré
Monstrans que receuez en gré
Le rare fruict de sa conqueste.

CLAVDE BINET.

On trouve dans la Biographie universelle, t. 29, p. 57272, un bon article biographique sur le comte de Montgommery, par M. Duplessis. Il s'est pourtant glissé une erreur dans l'époque de la date de son exécution, qui y est indiquée comme ayant eu lieu le 27 mai 1574, tandis que c'est le jour où il fut pris. Ce n'est qu'un mois plus tard, le 26 juin, qu'il monta sur l'échafaud, après avoir subi une barbare et inutile question. Il adressa un assez long discours aux spectateurs : s'agenouillant ensuite auprès du poteau, il dit adieu à l'un de ses amis qu'il aperçut dans la

foule, et reçut le coup mortel sans avoir souffert qu'on lui bandât les yeux. Montgommery laissa neuf fils qui héritėrent de la valeur de leur père. Lors du procès fait à celuici, on les dégrada de la noblesse : « S'ils n'ont pas la vertu des nobles pour s'en relever, dit le vieux Montgommery, lorsqu'il apprit cette sentence peu de jours avant sa mort, je consens à la dégradation. » Sa mémoire fut réhabilitée en 1576.

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V.

Deploration de la mort du roy de France, Charles IX. A Lyon, par Henri Foignotte, 1574; in-8° de 6 feuillets non chiffrés.

Édition inconnue aux bibliographes, qui n'en citent qu'une de Paris, de la même année. Un exemplaire se trouve dans ma collection.

Sur le titre on voit une gravure en bois, au-dessus de laquelle on lit :

De ceste mort la plus part ne s'en ry

Prions Jesus qu'ayons le tiers Henry.

Au second feuillet le titre est mieux détaillé, et l'auteur est nommé : « Regrets sur la mort hastive du Treschrestien » Roy de France, Charles de Valois, neufieme de ce nom. > Par M. Faques Nourlé, docteur en théologie, à Paris. »

D

La complainte de Bourlé commence ainsi :

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Pleurons, Francois, la mort de nostre Roy,
Pleurons, Chrestiens, le bouclier de la foy,
Pleure Paris ton seigneur qui tant t'aime,
Pleure chacun pensant à l'heure extreme.
Pleure Francois, voiant quatre tiens Rois
Puis vingt sept ans de la mort aux abois :
Puis vingt-sept ans ta Roiale couronne
A mis sur trois, et la mort sault lui donne.
Regarde bien, et en si peu de temps
Trauailleras trouuer tel passe-temps,
Et de la mort si fière boucherie,

De tes bons Rois detranchés par furie.

Car les derniers n'estoient que des enfans,
Ces trois n'ont eu l'espace de cent ans
Pour tout le cours de la vie presente,
Laissons leur peuple en regrets qui lamente.
Car qui pourrait se monstrer si constant,
Que de tourments endurer tant et tant,
Et onc la fin n'en espérer ioieuse,
Mort dessus mort entreuenant hideuse?
Puis quarante ans nous n'avons veu que maus
De Dieu iré les verges et fleaus,

Et s'il nous prend quelque peu d'espérance
L'oste malheur deuant qu'elle s'auance.

Et finit par ces vers:

Prions, Francois, pour ce nostre bon Roy,
Prions, Chrestiens, pour lui du ciel l'envoy,
Prie, Paris, pour lui très grande chose ;
Prie, chacun, qu'en paix et heur repose.

VI.

Les sorciers, dialogue très utile et nécessaire pour ce temps: auquel ce qui se dispute auiourd'hui des sorciers et eriges, est traité bien amplement, et resolu par L. Daneau. De l'imprimerie de Jaques Bourgeois, 1574; in-8° de 134 pages et un feuillet pour l'errata.

Le père Niceron est le seul qui cite cette première édition dans ses Mémoires, t. 27, p. 35. C'est Daneau lui-même qui traduisit cet ouvrage en latin, traduction qui parut à Genève, in-8°, la même année 1574 et fut souvent réimprimée. M. Pataud, dans la Biographie universelle, t. 10, p. 497, en cite une édition de 1573, qui est chimérique, et dit que Daneau traduisit cet ouvrage du latin en français, tandis que c'est l'inverse. L'édition originale française est dédiée à maistre François Daniel, et cette dédicace est datée du 28 mai 1574; la version latine l'est du 1er de la même année.

H. HELBIG.

Paléographie.

NOTICE SUR UN MANUSCRIT DU X111° SIÈCLE, INTITULÉ : sydrac le GRAND PHILOSOPHE, OU LA fontaine de TOUTES SCIENCES, CON

servé a la BIBLIOTHÈQUE DE BOURGOGNE, N° 11,1113.

"..... Por che que li parleir franchois est plus délitable et plus commune à tous langaiyes..... » BRUNETTO-LATINI, 1260.

SIo.- Description du volume.

Beau manuscrit sur vélin, du second tiers du XIIIe siècle, écriture croisade, à deux colonnes, de 36 lignes sur les pages pleines, enrichi de deux petites miniatures colomnales en iconisme, détériorées de toutes couleurs, sur fond d'or, occupant le recto des feuillets 1 et 17: elles ont 5 centimètres de hauteur sur autant de largeur. La première de ces miniatures représente le Christ en croix; on y voit par derrière Dieu le père, assis sur une banquette, et tenant ses deux mains allongées vers chacune des extrémités de la branche latérale de la croix. La seconde vignette, qui est de la même grandeur que la précédente, présente également deux personnages : celui assis est le roi Boétus;

il tient dans la main gauche un sceptre, dont le bout supérieur est terminé par une fleur de lis, et il propose des questions à résoudre au second personnage, qui est debout devant lui: celui-ci est le sage philosophe Sydrac.

Le volume est composé de 433 pages, dont le prologue avec l'argument en renferme 4, et la table des Rubriques 28; elles ont 26 centimètres de hauteur sur 17 de largeur. Transporté à Paris, en 1794, il fut restitué en 1815, et relié en maroquin rouge, à l'initiale de Napoléon, sur le dos; estampillé, avec ces mots à l'exergue : Bibliothèque nationale.

Ce manuscrit provient de l'ancienne librairie des ducs de Bourgogne. M. Barrois, savant estimable et laborieux, l'a indiqué dans la Bibliothèque protypographique des fils du roi Jean (1), sous le n° 2,137. « Ung autre livret couvert de cuir noir, à deux cloans de leton, intitulé: LE LI» vre de Sidrac, commenchant au second feuillet: ENVOYA CE › LIVRE AU ROYS D'ESPAIGNE, et finissant ou derrenier, EN L'a» MOUR DU CORPS et au prouffit DES AMES (2). » On le trouve également mentionné dans un autre inventaire de la bibliothèque de Bourgogne, rédigé pendant les années 1577 à 1597, daus le temps où le célèbre Viglius en était bibliothécaire; il est côté n° 231. « Autre plus petit vielz livre en parchemin, escript à la main, couvert de cuyr noir, intitulé: Cydrac, en franchois, Commenchant au » second feuillet: ENVOYÉ CE LIVRe a roix d'Espaigne, »

(1) Voyez ce que nous avons dit de cette intéressante publication, dans notre Notice historique sur la Bibliothèque des Ducs de Bourgogne, à Bruxelles, insérée dans le Messager des Sciences historiques, 3 livr., année 1839.

(2) Les bibliothécaires, avant l'invention de l'imprimerie, avaient pour moyen de reconnaissance des manuscrits qu'ils inventoriaient, l'indication des premiers mots du second et du dernier feuillet. Ces indications désignent les livres d'une manière infaillible.

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