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appelée de Rivière de Verdun, avait autant de représentans que la sénéchaussée de Lyon, qui contenait cinquante fois plus de justiciables; le petit bailliage de Sésanne avait autant de députés que celui de Vermandois, qui renfermait toute la Picardie. (Histoire des Assemblées nationales, pag. 17.) Cela ne mérite pas l'attention!

D'un peuple libre. Parlez-vous du second ordre du clergé et du tiers-état en Bretagne ? Cela est bien obligeant, messieurs, mais cela ne nous va guère. Rendez-nous notre liberté; souffrez que nous soyons représentés comme nous devons l'être; supprimez les exclusions; ôtez les exemptions d'impôts, surtout celles attachées au hasard de la naissance; que les états reprennent la législation, qui ne peut appartenir qu'au roi et aux états, alors nous patienterons, comme les Anglais, sur de légers défauts dans la représentation, mais nous en murmurerons comme eux, et nous ferons redresser le grief s'il est possible.

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» Que ces légers défauts dans la représentation ne pour» raient être réformés par une autre autorité (1) que celle des états-généraux, sans rendre douteuse (2) la légitimité des élections, et la légalité (3) de l'assemblée nationale;

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(1) Dans la première édition, il y il y avait par les notables, et c'est le vrai mot.

(2) Les réformes que le roi fera dans la composition des états-généraux, ne feront pas naître plus de doutes que celles de ses prédécesseurs. Elles

exciteront la reconnaissance et l'amour des peuples; elles seront érigées, par les états, en lois fondamentales, si elles sont, comme il l'a promis, conformes à la raison et aux voeux légitimes de la plus grande partie de la nation, et alors la formation sera constitutionnelle.

(3) On ne connaît point de légalité positive pour la formation d'une assemblée nationale, interrompue depuis deux siècles, et qui n'a jamais été déterminée par aucun réglement. Il n'y a donc ici à consulter que la loi de nature, combinée avec les mœurs et le génie de la nation.

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Que ces doutes pourraient déterminer plusieurs provinces » à refuser d'envoyer des députés à une assemblée qu'elles » ne regarderaient pas comme constitutionnelle ;

Quelle indécente menace! Quoi! parce que la forme de 1614 ne sera pas suivie, parce que la forme de la nature et de la raison sera observée, parce que le vœu de la nation sera écouté, la Bretagne refuserait de députer aux états-généraux! La noblesse bretonne, en se séparant, se séparerait de la nation; et si la Bretagne, aidée du Béarn et du Dauphiné, a sauvé la France, tôt ou tard, par ses lumières, la France sauverait la Bretagne.

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Que tout ministre qui chercherait à şemer la division parmi les ordres de l'état, ne pourrait être regardé que » comme l'ennemi de la patrie;

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Ennemi de la patrie! c'est-à-dire de la nation, de

la multitude des citoyens. Or quels sont les ministres qui divisent les ordres? Ce sont ceux qui accordent à l'un des priviléges qui retombent en surcharge à l'autre; ce sont ceux qui dissipent en pensions imméritées, en dons injustes, en folles entreprises l'argent de la nation, qui le dépensent sans rendre des comptes vraiment publics, en un mot, qui favorisent quelques individus aux dépens du plus grand nombre. Par hasard, dans la constitution de Bretagne, n'y aurait-il point quelques ministres de cette espèce?

Et le résumé? le voici. Les états-généraux doivent être composés à l'instar de ceux de la Bretagne : toute la noblesse, le haut clergé, et le moins possible du tiers-état; et sous vingt ans la France aura fait des progrès étonnans en landes, en forêts, en châteaux et en loups.

A cet arrêté, nous joignons la lettre qui l'annonçait dans les différentes parties de la province. Il suffit de l'imprimer pour faire connaître quel esprit l'a dictée : elle est au-dessous de la critique.

LETTRE D'ENVOI

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M.

» L'assemblée des notables nous avait inspiré des inquiétudes ; les avis que nous avons reçus depuis les ont augmen» tées; les mouvemens de quelques particuliers du tiers, et les intrigues de quelques gens mal-intentionnés, les ont confir» mées. L'ordre de la noblesse a cru qu'il devait dans ces

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» circonstances manifester son opinion sur la forme à suivre » dans la convocation des états-généraux.

» Nous avons rédigé des maximes parfaitement constitu»tionnelles. Nous les avons signées dans le dessein de les » publier. Nous nous empressons, M., de vous les commu» niquer, vous priant d'en faire part à vos amis, et de les » inviter à se joindre à nous.

» La force de la noblesse consiste dans l'union de tous ses >> membres. Jamais elle n'en eut plus besoin; jamais aussi »> nous n'avons eu plus de raison de nous flatter que rien ne » pourra l'altérer. C'est à elle que nous devons les succès que » nous avons obtenus, et la réputation dont les Bretons jouis» sent dans tout le royaume.

» Nous avons chassé des ennemis bien dangereux; mais »> nous devons être sûrs que l'on n'épargnera rien pour nous » enlever par l'intrigue le fruit des avantages que nous avons » emportés par la fermeté de notre conduite. Nous ne dou» tons point que nos efforts réunis ne repoussent facilement » les attaques qu'on pourrait nous faire; mais il vaut mieux » les prévenir que d'avoir à les combattre; et nous jugeons »> nécessaire de prévenir les notables qui pourraient être trompés, et d'arréter par la crainte de l'opinion publique, » ceux qui pourraient oublier leurs devoirs, et se permettre de » servir des projets dangereux.

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» Nous avons voulu éviter l'inconvénient de paraître re» connaître quelques pouvoirs aux notables, en leur deman>> dant des instructions; c'est le motif qui nous a décidés à

adopter la forme que nous suivons, qui est de les publier par la voie de l'impression, sans les adresser à personne » en particulier.

» Nous nous attendons, M., à recevoir votre réponse et » l'adhésion de vos voisins et amis, avant de faire imprimer » nos arrêtés.

» RISUM TENEATIS, AMICI! »

No II.

LE PRÉSERVATIF

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CONTRE

L'AVIS A MES COMPATRIOTES.

OCTOBRE 1788.

Soyons tous justes nous serons toujours unis. »>
(Avis à mes Compatriotes.)

cherche à nous séduire ;

UN moniteur adroit travaillons à nous préserver de son venin. Son objet direct est d'étouffer nos réclamations, comme honteuses, inutiles, dangereuses; comme attaquant à-la-fois le trône et les fondemens de la société. S'il ne peut réussir à nous faire quitter les vues qui nous agitent, dans son jargon perfide, il nous exhorte à en changer la forme, à remettre aux états, non-seulement la décision, mais la discussion même et l'examen. Il veut, en un mot, ou que

C'était M. Loz de Beaucourt, avocat général au parlement de Bretagne; d'autres disent M. de Saint-Gilles, membre de l'ordre de la noblesse.

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