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qu'il m'a semblé que ces quantités pouvaient varier, suivant plusieurs circonstances; il me suffira d'avoir fait observer que les déjections produites par la diarrhée renferment plusieurs substances qui n'existent pas dans les excréments humains à l'état normal, tels que des quantités remarquable d'acétate de potasse et de carbo– nate de soude.

J'ai eu occasion de remarquer que ce dernier disparait sensiblement, lorsque les fonctions du tube digestif commencent à se rétablir, et que la diarrhée est en voie de guérison; alors le liquide intestinal, d'alcalin qu'il était, devient neutre, où même quelquefois légèrement acide au papier réactif.

J'ignore si ces substances alcalines ont été produites par la viande qui a servi à l'alimentation.

Il me semble plus probable qu'elles ont été sécrétées pendant cet état catarrhal des surfaces muqueuses gastrointestinales qui a produit la diarrhée.

Un fait digne de remarque, dans l'affection dont il s'agit, c'est l'absence presque complète de la bile, que l'on retrouve en quantité notable en traitant par l'alcool les excréments à l'état normal; j'ai, il est vrai, indiqué dans ce travail un principe biliaire altéré; mais il était en si petite quantité qu'à peine j'ai pu l'examiner.

Il se produit assez souvent dans la diarrhée un dégagement considérable de gaz. Lorsqu'il a lieu par la bouche, ce gaz ne peut être méconnu pour de l'acide carbonique, par l'impression qu'il fait sur l'organe du goût. Ce dé

gagement, qui distend l'estomac et les intestins, me paraît dû en partie à l'abus que l'on fait assez souvent des matières sucrées, lesquelles sont disposées à fermenter et à s'aigrir, lorsque les fonctions digestives sont dérangées.

DISCOURS

PRONONCÉ

SUR LA TOMBE DE M. BRACONNOT,

PAR M. HENRI LEPAGE,

PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE DE STANISLAS,

le 16 janvier 1855;

MESSIEURS,

L'Académie de Stanislas vient de perdre un de ses membres les plus distingués, notre pays une de ses illustrations.

Aucun de vous n'ignore quelle légitime popularité M. BRACONNOT s'est acquise par ses travaux ; vous savez tous, Messieurs, quelles nombreuses et intéressantes découvertes il a su faire dans le domaine de la science à l'étude de laquelle il s'était voué et qu'il a cultivée jusqu'au dernier jour de sa vie.

Ces travaux et ces découvertes appartiennent maintenant à l'histoire. C'est dans une biographie complète de notre concitoyen que leur examen et leur énumération doivent trouver place. Pour moi, Messieurs, qui ne saurais remplir une semblable tâche, je veux seulement

payer à M. BRACONNOT, au nom de l'Académie, le tribut de regrets qu'il mérite à tant de titres.

Le nom de notre confrère se rattache d'une manière inséparable à celui d'un autre confrère dont nous déplorons la perte comme si elle ne datait que d'hier: de même que M. DE HALDAT, M. BRACONNOT joignait à un grand savoir une modestie, une simplicité non moins grandes, et au sein de nos réunions, rien ne trahissait leur supério– rité, si ce n'est peut-être leur modestie même.

En dépit de cette abnégation, leur renommée devait franchir les limites de la cité et celles de l'Académie, si heureuse d'accorder sa publicité à leurs savantes dissertations, et les distinctions les plus honorables étaient venues les chercher dans leur retraite l'Académie des Sciences leur avait donné le titre de correspondants, et ils avaient reçu l'un et l'autre la décoration de la Légiond'honneur. Récompenses noblement méritées, Messieurs, et dont ils prouvèrent qu'ils étaient dignes en poursuivant avec persévérance les travaux auxquels ils en étaient redevables.

La mort de M. BRACONNOT, comme celle de M. DE HALDAT, laisse parmi nous un vide qui sera difficilement comblé. Ce qui doit cependant nous consoler, c'est que la Providence, en nous enlevant d'une main les vétérans de la science, nous a ramené de l'autre, pour continuer leur œuvre et perpétuer leurs traditions, de jeunes et doctes collaborateurs qui ont devant eux une longue carrière à parcourir.

Ainsi, Messieurs, lorsque le temps fait tomber les anciennes branches des arbres, on voit surgir bientôt, à côté de la place qu'elles ont occupée, de nouveaux rameaux pleins de séve et de vigueur, qui promettent, à leur tour, une riche et abondante récolte.

Les dernières volontés de M. BRACONNOT ont été pour la science qu'il aimait, pour sa ville d'adoption, à laquelle il portait une affection filiale. En léguant ses livres à la bibliothèque publique, à Nancy toute sa fortune, il a voulu laisser de lui un double souvenir.

Pour nous, Messieurs, et sans qu'il nous soit besoin des liens de la reconnaissance, nous saurons conserver la mémoire des services que notre collègue a rendus, et l'Académie de Stanislas s'honorera longtemps, s'honorera toujours de l'avoir compté dans ses rangs.

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