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Capellano de la Menberolle quinque solidos; Jallete duos solidos anni census; ecclesia de la Menberolle duos solidos anni census, ecclesia de Plesseio X solidos in elemosinam; ecclesiæ de la Meignengne X solidos ad opus ecclesiæ; Menberolle, X solidos, cuilibet monachorum de Leonio duos solidos, cuilibet canonicorum de Jalleta duos solidos presbiteris tantum: sancto Sergio X solidos; sancto Nicolao quinque solidos, ad usum anniversariorum tres solidos; ad vestes pauperum emendas C solidos et calceamenta; si mundo decesserit X libras ad obsequium, si vero aliquis, et sepè contingit, de me forte quereret, de residuo dicte summe pro posse elemozinariorum eidem sit satisfactum. Volo in super quod hospitale de Rumcevau habeat decem solidos. Ut autem hæ compositio firmius teneatur, ego Fulco presentes litteras sigillo proprio sigillavi. Fraternitati sancte Catharine X solidos, exorans suppliciter prefatos elemozinarios ut hec ita teneri fatient (sic), sub suarum animarum presbitero vero de Jalletæ unum trigesimum. (Mss. de la Bibl. d'Angers, Cartul. de la Haie-des-Bons-Hommes, fol. 43.)

Quel noble désintéressement! que de foi, que de charité chrétienne dans ces dispositions du croisé! Dieu lui devait une récompense; il l'obtint en 1219 sous les murs de Damiette en y cueillant la palme du martyre.

VII Croisade. Hugues Quatrebarbes, animé du zèle de ses ancêtres, fut du nombre des chevaliers qui, sous la bannière de Charles d'Anjou, accompagnèrent le roi saint Louis à son premier voyage d'outre-mer.

Notum sit universis presentes litteras inspecturis quod ego Hugo dictus Quatrebarbe, miles, habui et recepi a Bonofilio de Portufino, Januensi mercatore, quadringentas libras Turonenses quas mihi sic tradidit, nomine karissimi domini mei Karoli comitis Andegavensis, pro complemento unius anni convencionis inter me et dictum dominum comitem habite de servicio in Terra-Sancta per me tercium militem faciendo, de quibus quadringentis libris Turonensibus ego Hugo predictus, tam nomine meo proprio quam nomine dictorum dominorum militum meorum, videlicet Johannis de Vicis et Radulphi de Petris supradictos mercatorem et dominum comitem quicto, et me et nos bene pagatum et pagatos teneo. In cujus rei testimonium presentes litteras sigillo meo sigillavi.

Actum juxta Damyetam anno domini M.CCXLIX. (Charte aux Arch. de la famille.)

Le cadre de notre travail ne nous permet pas de parler des chevaliers croisés du nom de Montmorillon. Nous ne mentionnerons que le prisonnier de Saladin. Renvoyé sur parole en France avec un chevalier d'Anglure, ils ne purent, sans ruiner leur famille, parfaire le haut prix fixé pour leur rançon, et revinrent se mettre en captivité. Saisi d'admiration, le soudan leur rendit la liberté, les suppliant de joindre à leur nom le sien propre. Le sauf conduit commémoratif de ces faits, remis par Saladin et scellé de son sceau, a été brûlé en 1793 sur la place publique de Saint-Amour, petite ville voisine de la baronnie d'Essanlay, possédée par les Montmorillon, qui, tous, ont fait précéder leur nom de celui Saladin.

C'est donc à bien des titres que le nom et les armes de la maison de Quatrebarbes figurent au musée de Versailles, salles des Croisades.

Chevalerie de Saint-Jean de Jérusalem. Philippe Quatrebarbes, ou le chevalier de la Rongère, cinquième fils de René et de Jacqueline de Preaulx, nommé chevalier de Malte en 1663, mourut des suites d'un combat singulier, le 8 novembre 1665, au retour du voyage de Gigery (Vertot, Liste des chev. du prieuré d'Acquit., p. 171; La Chesnaye, t. xi, p. 609); - Gilbert Quatrebarbes de la Rongère, reçu le 1er août 1669, après avoir fait ses preuves de noblesse. (Vertot, ibidem, p. 173).

Cette maison,

Origine de la maison de Quatrebarbes. originaire du Poitou, où elle possédait la terre et seigneurie de Montmorillon, est une des anciennes races de chevalerie qui ont fait le plus pour les guerres saintes, comme nous l'avons vu; les traditions de foi, de courage, de loyauté, s'y sont maintenues de siècle en siècle, sans tache ni défaillance. Chaque génération qui passe les transmet à la génération qui surgit, comme un dépôt sacré que celle-ci doit transmettre à son tour, pur et intact.

Les premiers connus des seigneurs de Montmorillon vivaient dans la dernière moitié du xre siècle. Leur nom se révèle en de vieux titres, par leurs largesses envers les églises, les pauvres et les monastères. Ranulphe, l'un des fondateurs de l'Hôtel-Dieu de Montmorillon, donne

à cette maison diverses terres et rentes au village de Vacheresse1 (D. Fonten., t. xxiv, p. 375); Audebert, son frère, dix deniers, payables chaque année aux fêtes de Noël (ibidem, Cartul. de la Maison-Dieu de Montmor.), et Bernard, les revenus et droits de coutume qu'il avait in parochiâ Sillardo (ibid.), le même Bernard, QuatuorBarbis cognominatus, concède, avec son frère Pierre et sa mère Agnès, la moitié de l'église d'Usson à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. (D. Fonten., Charte de 1080.) Il permit aussi de prendre dans la forêt de Chavaigne tout le bois vert et sec nécessaire pour bâtir l'église de Concise. Nous avons vu les nombreuses libéralités de Foulques Quatrebarbes avant de se rendre en Orient en 1218; ces instincts de pieuse munificence devinrent l'héritage de tous ceux qui devaient porter le nom de Quatrebarbes. En 1444, Gilles II, écuyer, seigneur de Bouillé, fonda la chapelle de Bouillé, et Pierre II, chevalier, seigneur de la Rongère, celle de ce nom. L'acte de fondation, dressé en l'année 1368, par Révérend Pere en Dieu Michel, evesque du Mans, commence ainsi : Nobilis et magna prudentiæ vir, Petrus Quatrebarbes, miles, desideranter affectans suæ uxoris ac suorum successorum animarum reddium et salutem, etc. Il prescrit dans son testament « un veage outre-mer en Hierusalem pour le salut et remede de l'âme de Maurice, son pere, ou qu'il soit donné, à la valeur du veage, en pain et vin, aux pauvres, au cas de dispensation du pape. » Il y ordonne que « ses obseques soient faits sans cheval et sans armes, fors les écussons de ses armes. » Mss. de la Bibl. imp., Archiv. de la famille.)

La filiation suivie et prouvée par titres commence à Ranulphe, conemporain du roi Henri Ier. La haute ancienneté de la maison de Quatrebarbes ne peut donc être contestée. Il nous reste à indiquer ses services dans l'Église et dans les armes.

Dans l'Église. — Audebert, frère puîné de Ranulphe et de Garnier de Montmorillon, frater Garnerii Montemorilionis, d'abord abbé de Saint-Cyprien, et selon d'autres de la Chaise-Dieu, fut nommé archevêque de Bourges en 1092 (Gall. Christ., t. x1, col. 44-45); il se trouva avec le pape Urbain II au concile de Clermont et à

1 L'hospice de Montmorillon possède encore, après huit siècles écoulés, la terre et et les fermes de Vacheresse.

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celui de Tours, en 1096 (Ibid., D. T. Ruinart, Urb., pp. 11, vita, p. 205); — Garnier, frère de ce prélat, après avoir été un chevalier de haute vaillance, miles illustris, se fit moine à la Chaise-Dieu, fut prieur de Saintes; puis, redevenu simple moine à Saint-Cyprien de Poitiers, il ne se fit plus remarquer que par la sainteté de sa vie : Sanctitate conspicuus. (Gall. Christ., ibid.) Orderic Vital, (ch. xxvi, liv.vn), rapporte qu'au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, il servait encore le monde comme chevalier, il se trouvait seul, avec son écuyer, à l'entrée d'une forêt. Tout à coup se présente à lui un pauvre mendiant. Garnier n'avait aucune pièce de monnaie; il quitte ses gants précieux de chevalier, que lui avait brodés et envoyés sa dame, pretiosas chirothecas ab amica sibi directas, et les donne au membre souffrant de Jésus-Christ. Puis, un ange révélait que Garnier avait donné ses gants à celui que Martin avait revêtu de la moitié de sa chlamyde. Ille me misit ad te quem Martinus parte chlamidis suæ vestivit et cui Garnerius chirothecas suas donavit; Thibaud, fils de Gilles Quatrebarbes, chevalier, seigneur d'Ampoigné, etc., et de Marie de Coulliète, prieur de Balisson, au commencement du xve siècle (La Chesnaye, t. xi, p. 605); - René, fils de Jean VII et d'Isabeau Frezeau, docteur en théologie, sous-chantre et chanoine de la cathédrale d'Albi, recteur de Painnes (ibid.), obtint, en 1471, une bulle du pape Sixte IV, à laquelle huit cardinaux apposèrent leur signature, contenant diverses indulgences concédées en faveur de l'église de Saint-Aubin de Loigné, paroisse dont il était seigneur (Mss. de la Bibl. imp.); - Louis, frère de René, prieur de Saint-Malo des Mers, curé de Fontenay, chapelain de la Rongère. (Iidem, ibidem); - Guillaume, fils de François IV, seigneur de la Rongère, pourvu de riches bénéfices ecclésiastiques, y renonce pour se faire jésuite, professe pendant plusieurs années la philosophie au collége de Rennes, meurt victime de sa charité en soignant les pestiférés (Ménologe du P. Patrociniani, t. IV, 1re moitié du XVIIe siècle); vingt-trois religieuses de divers ordres, parmi lesquelles: - Marie, prieure de l'abbaye royale de Notre-Dame du Perray-lès-Angers, en 1600 (Mss. de la Bibl. imp.); — Jacqueline-Louise, nommée par le roi abbesse de Notre-Dame du Perray, 5 avril 1724, abdique en l'année 1727 (Gall. Christ., t. xiv, col. 735); - Elisabeth de la Trinité,

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prieure du carmel de Beaune, morte en odeur de sainteté en 1660. Sa vie a été publiée par Mer Colet, évêque de Luçon. La reine Anne d'Autriche entretenait avec elle une correspondance. « Elle fut en rapport, dit son biographe, avec les personnages éminents de l'époque, le cardinal Mazarin, la princesse Palatine, le chancelier Seguier, saint Vincent de Paul, le cardinal de Berulle, l'abbé Ollier. » Cinq religieuses de l'abbaye noble du Ronceray, la première, vers 1230, Jeanne, fille de Macé et de Jeanne de Brezé. Son tombeau était placé au rang de ceux des abbesses, quoique son nom ne soit pas mentionné avec cette qualité dans le martyrologe du monastère (Mss. de la Bibl. imp. Arch. de la fam.); N.... Quatrebarbes de la Rongère, fille de René V et de Jacqueline de Preaulx, quarante-deuxième abbesse du Ronceray, est nommée par le roi le 24 décembre 1701 (Gall. Christ., t. XIV, col. 703).

Jean, VIIIe du nom,

Dans la diplomatie et la Cour. seigneur de la Rongère, chambellan du roi Charles VII. Une sauvegarde de 1458 est ainsi conçue: Charles, par la grâce de Dieu, roi de France, à tous nos justiciers et lieutenans, salut. A la supplication de nostre amé et féal chevalier et cambellan, Jean Quatrebarbes, seigneur de la Rongère, Meurs, etc. (Mss. de la Bibl. imp., ibid.; Archiv. de la fam.); -Jean, cinquième fils de Jean VIIIe, conseiller d'État et maître. des requêtes ordinaire du roi (iid., ibid.), Guillaume, connu sous le nom de chevalier de la Roussardière, gentilhomme de la chambre du roi et gouverneur, sous Henri IV, du château de Bazouges-sur-Loir (iid., ibid., La Chesnaye, ibid.); — Lancelot, Ier du nom, fut gentilhomme de la chambre du roi Henri IV, et envoyé extraordinaire de ce prince en Angleterre, près la reine Elisabeth. (La Chesnaye, ibid., Arch. de la fam.) — Hyacinthe, créé, par Louis XIV, marquis de la Rongère et comte de Saint-Denys du Maine, fut nommé chevalier d'honneur de Madame Élisabeth-Charlotte Palatine, duchesse d'Orléans, à cause de sa naissance, de son mérite et de sa fidélité, termes du brevet en date du 24 juin 1684 (Archiv. de la fam.), et fait chevalier du Saint-Esprit et commandeur des ordres du roi, à la promotion de 1688 (P. Anselme, t. ix, p. 243); Hyacinthe-René, IIIe du nom, page du duc d'Orléans presque au sortir de l'enfance.

Dans les armes. La maison de Quatrebarbes fut toujours

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