HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE 1790.. Tome premier. 1. JANVIER. 181 Neque te ut miretur turba, labores, Contentus paucis le&oribus. Hor. Sat. 10, l. 1. 1 A MAESTRICHT, Chez FRANÇOIS CAVELIER, Imprimeur- Et fe trouve à LIEGE, Chez J. F. BASSOMPIERRE, Imprimeur- JOURNAL HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE 1. Janvier 1790. NOUVELLES LITTÉRAIRES. Quelle est la fource de toute autorité ? Par M. l'abbé Bergier. A Liege, chez Lemarié. Nouvelle édition augmentée de quelques notes par l'éditeur. 1789. 1 vol, in-8vo. de 43 P. prix 10 f. NETTE queftion, aujourd'hui particuliére Cment importante, eft traitée ici avec une folidité & une précision digne de l'auteur. Il met en évidence qu'il n'y a pas de milieu entre profeffer l'athéisme & reconnoître que toute autorité vient de Dieu. En éffet, fans l'autorité des uns & la dépendance des autres, fans le pouvoir de commander dans les maîtres & la fubordination dans les inférieurs, il n'y auroit point de fociété ci دو 39 99 vile, il n'exifteroit pas même une famille; le monde morale ne feroit qu'un chaos, & tous les traits de la providence qui l'a créé & qui le gouverne, auroient difparu. L'auteur réfute fupérieurement tout ce que le jargon de l'affemblée-nationale a tant reffaffé fur les droits naturels, fur la parfaite égalité, fur la liberté effencielle & inaliénable, &c. L'on foutient que l'homme a des droits naturels, nous n'en difconvenons pas ; mais i l'on comprenoit l'énergie de ce ,, terme, l'on avoueroit qu'il a auffi des devoirs naturels. Droits & devoirs font corrélatifs; ce que je dois à un autre eft fon droit, & ce qu'il me doit eft le mien; Dieu n'établit jamais l'un fans l'autre, & c'eft en cela que confifte la juftice & l'égalité morale qu'il a mise entre les hom,, mes. Si l'homme, devenu fon mattre par l'exercice de fa raifon, ne devoit rien à ,, perfonne, perfonne auffi ne lui devroit rien; dans ce cas nous voudrions favoir ,, quels feroient fes droits. Il lui eft auffi impoffible de fe donner un droit naturel, ,, que de s'impofer à lui-même un devoir naturel; rien n'eft cenfé naturel que ce ,, qui vient de l'auteur de la nature. Puifque' tout droit eft un bien pour l'homme, tout devoir eft donc auffi un bien, puisqu'il lui donne un droit; ainfi la prétendue li "' berté naturelle, prife pour l'affranchiffe,,ment de tout devoir, feroit pour l'homme le plus grand de tous les maux, puif,, qu'elle anéantiroit tous fes droits. A Dieu ,, ne plaife qu'il ait reçu de la nature un fi funefte préfent! D'ailleurs nous ne دو " رو وو |