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ET

LES CHOSES

DU NORD DE LA FRANCE ET DU MIDI DE LA BELGIQUE,

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Par MM. Aimé Leroy, Bibliothécaire, et Arthur Dinaux,
de la Société Royale des Antiquaires de France.

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AU BUREAU DES ARCHIVES DU NORD, RUE DES VIVIERS, N° 9.
MDCCCXXIX.

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LES HOMMES ET LES CHOSES

DU

Nord de la France et du midi de la Belgique.

DESANDROUIN (Jean-MarieStanislas) descendait en ligne directe de Warin-Desandrouin, gentilhomme du bailliage de Clermont au duché de Bar, qui vivail vers 1500. Son grand-père, Gédéon-Desandrouin, seigneur d'Heppignies, de Lodelinsaert et de Longbois, membre de l'état noble de Namur, où il fut admis le 1er juillet 1708, obtint, par lettres du 14 novembre 1733, des supports et le titre de vicomte, applicable à la terre qu'il voudrait choisir. Son père, que l'on peut regarder comme le fondateur de l'importante compagnie des mines au charbon d'Anzin, Fresnes et Vieux-Condé, était capitaine de dragons au régiment de Flavacourt; il épousa le 18 août 1756, Mlle Le Tirant, fille du marquis de Villers. Ce mariage donna naissance à plusieurs enfans; celui qui fait l'objet de cet article vit le jour en 1737 et succéda à plu

sieurs des titres de son père.

Jean-Marie-Stanislas, vicomte Desandrouin, seigneur d'Heppignies, de Lodelinsaert et de Cas

tillon, membre de l'état noble de Namur, devint chambellan de S. M. l'empereur d'Autriche; mais ses intérêts de fortune se trouvant en France, il quitta de bonne heure la Cour de Vienne, M. Desandrouin épousa en secondes nôces la fille de l'illustre architecte Chalgrin à qui l'on doit le premier plan de l'arc de triomphe de l'Étoile; il n'en eut point de descendans, mais il adopta les enfans qu'elle avait d'un premier hymen.

M. Desandrouin releva l'établis sement des mines d'Anzin après les troubies de la révolution et construisit dans l'arrondissement de Valenciennes les premières verreries qu'on y vit. Ce gentilhomme, qui ne dédaignait pas d'employer sa grande fortune à activer l'industrie de son pays, mourut en son château de Fresnes-sur-l'Escaut, le 3 août 1821, à l'âge de 84 aus. M. Dupont, avocat de Valenciennes,

prononça un discours sur sa tombe: par une coïncidence bizarre, le jour de ses obsèques était aussi le jour de la fête du village où il

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ARBRE MIRACULEUX. Je publiai, en forme de lettre, l'article qu'on va lire, dans le Journal Général du 14 juillet 1818. M. Collin de Plancy l'insera dans son dictionnaire des reliques et des images miraculeuses. (T. 2. P. 247 et suivantes) En 1825, M. Hécart, dans son Coup-d'œil sur quelques usages particuliers à la ville de Valenciennes dit, après avoir parlé de M. Collin de Plancy, que celui qui avait écrit cette lettre en avait imposé, en croyant faire un article intéressant de gazette; je le reproduis cependant ici avec confiance, ce que je ne ferais pas si j'en avais imposé. Dans le récit d'un même événement raconté par plusieurs personnes, on trouvera toujours quelques différences. La version donnée à M. Hécart offrait peut-être des variantes, peut-être était-elle plus complète; mais je puis assurer que les faits renfermés dans cet article m'ont été rapportés par des

témoins dignes de foi, et, entre autres, par une personne qui avait vu enlever et descendre le pauvre Philippe. Voilà pour le fond; quant aux détails du style et aux traits de la narration, le choix en est toujours librement abandonné à chaque écrivain. Cette explication peut d'abord paraître oiseuse, mais la vérité, même sur de légers points, vaut bien qu'on s'y arrête.

« Il y a quelque temps qu'un chêne énorme fut frappé de la foudre dans un bois qui tient au village de Bruai. Peu de jours après, trois paysans qui sortaient d'une mine à charbon, passent près de cet arbre, en examinent le tronc et les branches fracassées et croient appercevoir à l'extrêmité de l'une d'elles une espèce de petite figure en bois. Tout homme un peu raisonnable ou désintéressé n'aurait vu dans cette figure qu'un simple jeu de la nature; nos trois charbonniers voulurent y voir une vierge. Les voilà qui courent le pays en criant miracle! C'est NotreDame des sept douleurs qui est descendue sur cet arbre au milieu d'un orage! Ce prétendu miracle proclamé par l'intérêt, est bientôt accueilli par la superstition. Toutes les bonnes gens du pays sont sur la route; on veut voir et adorer cette sainte vierge. Les charbonniers racontent qu'avant la révolution il existait déjà une vierge dans ce bois, mais elle a été dépouillée et brûlée par des brigands; c'est la même qui revient aujourd'hui, ils la reconnaissent.

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