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la faveur de la fable, on ne cherche à couvrir cette in yraisemblance.

Si l'on en croit l'Auteur (1) des Histoires merveilleuses, ce ne fut point d'Erythie qu'Hercules enleva les boeufs de Géryon, mais d'Erythus, aux environs d'Hypate, dans le pays des Ænianes. Cet Auteur se fonde sur une inscription en caractères anciens, trouvée aux environs d'Hypate. Si le témoignage de cet Auteur, quel qu'il soit, n'est pas suspect, on peut croire que dans le long espace de temps qui s'est écoulé entre Hercules et le temps où l'on a trouvé la colonne sur laquelle étoit gravéc l'inscription, cette colonne aura été transportée de l'Epire en Thessalie. On aura d'autant moins de peine à le penser, que l'on n'ignore pas que les peuples de ces pays ont éprouvé de fréquentes migrations.

ERYTHRÉBOLOS, ville d'Egypte, dont on ne peut rien dire que par conjecture, puisqu'aucun Auteur n'en parle, excepté Diodore de Sicile (2) qui l'appelle Hiérébolos; mais peut-être est-ce une faute des Copistes. M. Forster conjecture (3) que c'est celle de Héroopolis, Les Nombres (4) l'appellent, dit-il, Béelséphon. Elle étoit située au-dessus du golfe Arabique du côté Occidental, et près des lacs amers; car l'Auteur sacré s'exprime ainsi : » De (5) Socchoth ils vinrent à Bouthan, qui est une » partie du désert. (C'est la ville de Buto dont parle Hé» rodote, liv. 11, §. LXXV.) De Bouthan ils arrivèrent à la >> bouche de Eiroth, qui est vis-à-vis Béelséphon, et cam» pèrent vis-à-vis Magdol. De Eiroth ils passèrent dans » le désert à travers la mer, et ayant fait trois journées

(1) Aristot. de Mirabilibus Auscultationibus, cap. cxLv, pag. 29't. (2) Diodor. Sicul. lib. 1, §. LIX.

(3) Forsteri Epistolæ ad Jo. Dav. Michaelis. §. XIV, pag. 28

et 29.

(4) Numeri, cap. xxxIII, vers. 7.

(5) Ibid. vers. 6, 7 et 8.

>> de chemin dans ce désert, ils campèrent près des lacs » amers, παρενέβαλον ἐν Πικρίαις ». Cette ville étoit appelée Cherosh par les Egyptiens, comme on le voit dans la version Copte. Rosh, dans la langue du pays, signifie Roux, et Cherosh, terre rousse. Hérodote aura traduit littéralement le Cherosh des Egyptiens, par le mot Erythré→ bolos. Cette ville étoit consacrée à Typhon, qui étoit roux. Etienne de Byzance en donne la raison au mot 'Hpa. « Héro est une ville égyptienne, aussi appelée Hæmus, » parce que Typhon ayant été frappé de la foudre en ce » lieu, son sang y coula. Strabon l'appelle Heroonpolis ». Cette conjecture de M. Forster a de la vraisemblance; cependant, comme les lacs amers sont trop éloignés de Héroopolis, je ne puis croire que cette ville soit la même que celle de Béelséphon. Indépendamment de cette raison, je suis persuadé que Patumos est l'ancien nom de Héroopolis. Voyez l'article PATUMOS.

ERYTHRÉE (la mer). Les Anciens comprenoient sous ce nom le golfe Arabique, le golfe Persique, et toute cette étendue de mer comprise depuis le promontoire Aromata à l'Ouest, et qui est à l'entrée méridionale du golfe Avalitès, jusqu'à l'île Taprobane, aujourd'hui Ceylan, qui est à l'Est. Hérodote nomme ainsi le golfe Arabique,

liv. II, S. CLVIII, et l'on peut consulter ma note 541.

L'on ne peut donc qu'être surpris de l'assertion du savant Gossellin, qui prétend que ce golfe n'a pas été connu sous ce nom avant le règne d'Alexandre.

Mais comme il est nécessaire de mettre ce sentiment hors de tout doute, écoutons le savant (1) Bochart. Edom Hebraicè rubrum significat; ut testatur ipse Moses Genes. Cap. xxv, vers. 30. Nec vero est absimile quod hodie docti contendunt, mare Rubrum inde esse ductum. Nam

(1) Bochart Geograph. Sacra, lib. 11, cap. xvi, pag. 769,

lin. 20.

amari Rubro allui terram Edom vel ex Scripturá compertum.

Joignons au témoignage de Bochart celui de M. Schmie der, qui a bien mérité d'Arrien. Ce Savant dit en note, sur l'Histoire Indique d'Arrien, page 197: Nunc ab ne. mine negatur, verum mare Rubrum esse sinum Arabicum, mare Idumæum, nomen habens ab Edom Patriarcha Arabico. Edom vero significat ruber. Arabes erant sine dubio primi navigatores in mari Indico, qui quum fretum Babel-Mandeb transissent, omnia maria, quo usque penetrarent, mare Rubrum vocabant. Græci, qui libentius omnia vertebant, quam nomen peregrinum reciperent, fecerunt nomen maris Erythræi.

ERYTHRÉENS, habitans d'Erythres et de son terri

toire.

ERYTHRES, ville de Béotie, au milieu des terres, près et au Nord du mont Cithéron, à l'Est de Platées, an Sud de Thèbes, au Nord un peu Est d'Eleuthères, entre Mégarés (1) et Thèbes. Herodot. lib. 1x, §. xv et xix.

Il ne faut pas la confondre avec Erythres, ville d'Ionie. Voyez l'article suivant.

ERYTHRES, l'une des douze villes des Ioniens, située vers le milieu de la côte Ouest de la péninsule de Clazomènes, à l'Est de l'île de Chios, à l'Ouest de Clazomènes, au Nord de l'île de Samos, et au Sud du golfe de Smyrne. Elle doit sa première origine (2) à Erythrus, fils de Rhadamanthe, qui y conduisit des Crétois, des Lyciens, des Cariens et des Pamphyliens. Cnopus, fils naturel de Codrus, ayant rassemblé de toutes les villes d'Ionie autant de monde qu'il le put, les conduisit à Erythres, et les

(1) Plin. lib. IV, cap. VII, pag. 197, lin. ultimâ, et pag. 198,

lin. 1.

(2) Pausan. Achaic. seu lib. vii, cap. 111, pag. 528, lineâ ultimâ et pag. 529; Strab. lib. xiv, pag. 939, A ; Stephan. Byzant. voc. Eşvŷpa; Holsten. ad Stephan. Byzant. pag. 118.

ayant incorporés avec les anciens habitans, il lui donna le nom de Cnopoupolis (ville de Cnopus). Elle reprit sans doute, après sa mort, son ancien nom, puisqu'elle n'est connue que sous celui-là. Hellanicus (1) prétend que Nélée en fut le fondateur. Je crois d'autant plus aisément qu'il se trompe, qu'il n'est pas possible qu'il ait fondé toutes les villes dont on lui attribue la fondation; mais il est peut-être un moyen de concilier ces deux opinions. Nélée étant le chef de la colonie Ionienne, les actions guerrières de ses Lieutenans étoient censées lui appartenir, Ainsi, quoique Cnopus eût réellement fondé Erythres, cette ville n'en regardoit pas moins Nélée comme son véritable fondateur, parce que Cnopus n'agit que par les ordres de son chef.

« On admiroit (2) à Erythres le temple d'Hercules, et » sur-tout la statue du Dieu, qui étoit remarquable par >> son ancienneté. Cette statue, ajoute Pausanias, ne res» semble ni à celles d'Egine, ni à celles de l'ancienne école » d'Athènes; si elle ressemble à quelque chose, c'est exac >>tement aux statues égyptiennes ». Le Traducteur Latin et le Traducteur François Gédoyn, se sont mépris sur le sens de ce passage.

Cette ville avoit anciennement donné naissance (5) à une Sibylle, que Strabon ne nomme pas, et dans un temps beaucoup plus récent à une autre, qu'il appelle Athénaïs, et qui étoit contemporaine d'Alexandre-le-Grand. Erythres n'est plus actuellement qu'un village, que l'on nomme Erétri, selon M. d'Anville, et Lythry, suivant (4) Mélétius. Herodot. lib. 1, §. XVIII.

ERYX, nom d'une haute montagne de Sicile, vers le sommet de laquelle étoit une ville du même nom. Cette

(1) Harpocrat. voc. Epulpatos.

(2) Pausan. lib. vii, cap. v, pag. 533,

(3) Strab, lib. xiv, pag. 954, C.

(4) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 465, col. 2.

montagne

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montagne étoit près du promontoire Drépanum, dans la partie la plus occidentale de l'île, au Nord de Sélinunte. Elle s'appelle aujourd'hui Monte-San-Juliano, ou Monte di Trapani. On abordoit difficilement à la ville, qui étoit consacrée à Vénus, ainsi que la montagne. Cette ville étoit célèbre par un temple de Vénus. Cette Déesse prit de ce temple, le surnom de Vénus Erycine. Il étoit tout au sommet, dans une plaine. Du temps de Strabon (1) la ville étoit déjà bien déchue de sa splendeur, ainsi que son temple. On la nomme aujourd'hui Trapani del monte, pour la distinguer de Trapani, qui est sur le rivage de la mer.

Ce fut (2) Eryx, fils de Vénus, qui donna son nom au pays et à la montagne. Il réguoit dans cette partie de la Sicanie, et fut vaincu par Hercules, qu'il provoqua au combat.

ETHIOPIE (1') est un vaste pays d'Afrique, au Sud de l'Egypte. Elle borde le golfe Arabique et la mer Erythrée, et s'étend fort avant dans les terres. Elle comprenoit une partie des Troglodytes; je dis une partie, parce qu'il y avoit des Troglodytes qui étoient Egyptiens, et parce qu'il y en avoit aussi sur les bords de l'Océan Atlantique. Elle renfermoit encore ce qui répond à-peu-près à la Nubie et à l'Abyssinie, Méroe avec ses dépendances, et tout ce qui est au Midi du fleuve Niger. Les anciens (3) partageoient les Ethiopiens en deux, en Orientaux et en Occidentaux. Les Orientaux habitoient (4) la ville de Méroë et la plaine qu'on appelle Ethiopique. C'étoient les plus justes des hommes. Les Occidentaux occupoient une vaste étendue de pays au Sud du Niger. Il y avoit encore des

(1) Strab. lib. VI, pag. 418, B.

(2) Apollodor. lib. 11, cap. IV, §. x, pag. 116.

(3) Homer. Odyss. lib, 1, vers. 23; Plin. lib, v, cap. viii, pag. 252.

(4) Pausan. Attic. sive lib. 1, cap. xxx, pag. 81 et 82.
Dd

Tome VIII.

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