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Les Latins se sont servi du premier nom Græci, préférablement à celui d'Hellènes. Ce dernier nom se trouve presque toujours dans les Auteurs Grecs.

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Græcus, dit Etienne de Byzance, étoit fils de Thessalus. Les peuples, appelés depuis Hellènes, ont emprunté de lui leur nom. Aristote (1) dit, en parlant du siècle de Deucalion, on appeloit alors Grecs ceux qu'on nomme actuellement Hellènes. Apollodore dit (2) aussi “Eλλŋv μiv är äß' αυτό, τοὺς καλουμένους Γραικός, προσηγόρευσεν Ἕλληνας. La version latine porte, Hellen quidem de se Hellenas, qui postea Græci vocati sunt, nominavit. J'étois étonné qu'on eût pu faire un pareil contre sens; mais ma surprise a cessé, en lisant parmi les corrections d'Ægius, qu'il suivoit la leçon du manuscrit d'Honorius, où il y avoit rous σTepov xxλnuívovs. Voyez aussi M. Heyne sur Apollodore, page 97.

GRYNIA, ou Grynium, petite ville de l'Æolide dans l'Asie mineure, à quarante stades Nord de (3) Myrine, au Sud du Caïque, sur le golfe de Cŷme, où étoit Myrine. Il y avoit (4) près de Grynia un bocage avec un temple de marbre blanc et un oracle d'Apollon, surnommé Grynéen. Il paroît que du temps de Pline cette ville ne subsistoit (5) plus, et qu'il n'en restoit que le port. Herodot. lib. 1, S. CXLIX.

GRYPHONS. Hérodote en parle sur le rapport d'Aristée de Proconèse, en (6) trois endroits différens, de manière cependant qu'on ne peut dire s'ils étoient des hommes ou des animaux. Pausanias, qui avoit lu le poëme d'Aristée sur les Arimaspes, assure (7) que ce sont des animaux qui ressem

(1) Aristot. Meteorol. lib. 1, cap. xiv, pag. 548, C.

(2) Apollodor, lib, 1, cap. vii, pag. 24.

(3) Strab. lib. xI, pag. 923; Plin. lib. v, cap. xxx, pag. 280. (4) Stephan. Byzant. voc. гpúvoi. Virgil. Eclog. vi, vers. 72 et 73.

(5) Plin. lib. v, cap. xxx, pag. 280, lin. ult.

(6) Herodot. lib. 1, §. cxvi; lib. IV, §. xm et xxvii.

(7) Pausan. Attic. seu lib. 1, cap. xxiv, pag. 58.

blent aux lions, excepté qu'ils ont des ailes et le bec de l'aigle; et ailleurs (1) il dit qu'ils ont la peau tachetée tels que les léopards. Pline, qui en parle (2) sur les témoignages d'Hérodote et d'Aristée, dit que ce sont des bêtes féroces de l'espèce des oiseaux. Il faut donc interpréter notre Historien d'après ces deux Auteurs, et ne pas croire que les Gryphons soient un peuple, comme le pensent quelques Ecrivains modernes. Quoi qu'il en soit, ils habitoient au Midi des Hyperboréens et au Nord des Arimaspes et des Issédons.

GYGÉE (le lac), Lacus Gygæus, Air Toyán, étoit situé entre (3) l'Hyllus et l'Hermus, près du tombeau d'Alyattes, environ à (4) quarante stades Est un peu Nord de Sardes, pas loin du Caystre, près du mont Tmolus et des monts Cilbiens, où étoit la source du Caystre. On prétend qu'il avoit été creusé pour recevoir les eaux des fleuves voisins lorsqu'ils venoient à se déborder.

Ce lac fut ainsi appelé, ou de Gygès, fils de Candaules, ou de quelque héros du pays du même nom. Il fut dans la suite (5) nommé Coloé, et il y avoit auprès un temple

de Diane Coloéné.

GYNDES, fleuve de l'Asie supérieure, qui a sa source (6) aux monts Matianiens; il prend sa direction au Sud, traverse le pays des Darnéens et se jette dans le Tigre. Ces particularités me paroissent convenir au Mendeli, et M. le Major Rennell, dont l'autorité sur ces matières est d'un très-grand poids, en a ainsi (7) jugé. Cependant la route d'Ephèse à Suses, indiquée par (8) Aristagoras de Milet, a

(1) Pausan. Arcad. seu lib. vn, cap. 11, pag. 601.

(2) Plin. lib. vII, cap. II, pag. 370.

(3) Homeri Iliad. xx, vers. 391, 392.

(4) Strab. lib. XIII, pag. 929, A.

(5) Id. ibid.

(6) Herodot. lib. 1, §. cxcvi.

(7) The Geographical System of Herodotus, &c. pag. 202. (8) Herodot. lib. v, §. LII.

paru (1) à M. Rennell une contradiction du passage précédent. En conséquence, ce Savant prétend qu'Hérodoto a confondu deux rivières en une seule; que le Gyndes, dont cet Historien a parlé livre premier, est le Mendeli, et que celui dont il a fait mention livre quatrième, est le Diala. Avec tous les égards dus au mérite distingué de ce savant Anglois, je ne puis être de son avis. En allant de l'Arménie à Suses, on traverse une partie de la Matiane, ayant la partie Est sur la droite et la partie Ouest sur la gauche. On rencontre ensuite le Gyndes ou Mendeli sur la route, avant que d'entrer dans la Cissie; et de-là jusqu'à Suses, on ne rencontre aucune autre rivière qui puisse arrêter la marche d'une armée. Je ne vois pas non plus qu'il soit nécessaire que le Gyndes, soit qu'on prétende que co soit le Mendeli, soit qu'on veuille que ce soit le Diala, soit sur la route de Suses à Babylone, puisqu'il n'est pas dit qu'il y soit, ni dans Hérodote, ni, je crois, dans aucun autre Auteur.

Mais il y a une objection qui me paroît assez plausible, et que cependant personne n'a faite. Comment Cyrus a-t-il pu rencontrer sur sa route le Gyndes, puisqu'il alloit de Sardes à Babylone dans la vue de l'attaquer? On voit que cela est impossible, et je ne m'arrête pas, par cette raison, à le prouver. Ceux qui feroient cette objection, ne font pas attention que ce Frince n'alla pas directement de Sardes à Babylone, qu'il subjugua auparavant la plus grande partie de l'Asie supérieure, et que ce ne fut qu'après cette conquête qu'il forma le siége de cette grande ville. Si Hérodote nele dit pas en termes positifs, il le donne assez à entendre, puisqu'il dit, livre I, §. CXLIII, qu'il se rendit à Agbatanes avant que d'attaquer Babylone. Or, il est impossible de se rendre de la première de ces deux villes à l'autre sans traverser le Gyndes.

(1) The Geographical System of Herodotus, &c. pag. 202, 327 and following.

M.

M. d'Anville a mis dans son Orbis Vetus deux Gyndes; le premier prend sa source dans la Matiane, passe à l'Ouest et à une assez grande distance d'Agbatanes, et se jette ensuite dans le Tigre près d'un lieu qu'il nomme Aracca. C'est le véritable Gyndes, et celui dont parle Hérodote. Le second Gyndes coule, selon ce Savant, de l'Ouest à l'Est, ayant au Nord la Médie, au Sud la Paratacène. Je n'ai aucune notion de ce Gyndes, et je ne connois aucun Géographe ancien qui en ait parlé.

Non content de ces deux Gyndes, le même M. d'Anville en place (1) un troisième dans l'Arie, qu'il regarde comme celui de notre Historien, parce que Tacite parle d'une *rivière de l'Arie qui avoit nom Gindes. Mais comment une rivière de l'Arie pourroit-elle se jeter dans le Tigre? Comment Cyrus, partant d'Agbatanes pour attaquer Babylone, qui est à son Sud un peu Ouest, auroit-il pu rencontrer sur sa route un fleuve de l'Arie? Le fait est que c'est par une faute des Copistes qu'on a lu jusqu'à présent Gindes dans Tacite. Feu M. l'Abbé Brotier, Savant non moins estimable par son immense érudition que par sa rare modestie, a rétabli dans le texte de cet Historien le véritable nom Sindes. Voyez Emendationes in Tacitum, tom. 11, page 337 de l'édition in-4°. Herodot. lib. 1, §. CXLVIII; lib. v, S. LII.

GYNECOPOLIS. Voyez ANTHYLLE.

GYZANTES, peuples de Libye, voisins des Zauèces, au Nord. Ils recueillent beaucoup de miel et se nourrissent de Singes, animal très-commun dans leur pays. Etienne de Byzance (2) confond ce peuple avec les Byzantes, et prétend qu'Hérodote s'est trompé en écrivant ce mot par un gamma. C'est lui qui se trompe, et il a induit en erreur le (3) savant Saumaise. Les Byzantes occupoient le pays

(1) Géographie abrégée, tom. 11, pag. 261.

(2) Stephan. Byzant. voc. Busartes.

(3) Salmas. Plinianæ Exercitat. pag. 266, col. 2, E.

Tome VIII.

Gg

appelé (1) par les Romains la Byzacène, près de la petite Syrte, dont les Gyzantes étoient très-éloignés. Tel étoit aussi le sentiment du savant Wesseling. Cependant, comme dans le temps d'Etienne de Byzance toutes ces petites peuplades étoient confondues les unes avec les autres, je ne suis pas surpris que ce Géographe les ait mis dans la Byzacène. Mais il s'agit ici de la position de ce peuple du temps d'Hérodote. Il me paroît certain qu'il le plaçoit peu loin de Carthage, et qu'il habitoit les bords Sud et Ouest du Bagradas. Herodot. lib. iv, §. cxciv et cxcv.

HÆMUS (le mont) commence à-peu-près autant à l'Ouest que le mont Rhodope, et s'étend par tout le Nord de la Thrace jusqu'au Pont-Euxin. On l'appelle actuelle-* ment Emineh-dag, selon (2) M. d'Anville; mais Mélétius (3) assure qu'on le nomme, en langue vulgaire, Hæmoni, que les Turcs l'appellent Mpalcan, les Italiens Catena del Monte et Monte Argentaro, et Laonicus Prasobos.

HALIACMON, rivière de Macédoine, qui se jette, suivant (4) Hérodote, dans le Lydias, mais qui a son embouchure dans le golfe Therméen, selon Ptolémée et (5) l'abréviateur de Strabon. MM. Samson, de l'Isle et d'Anville ont suivi ces deux Géographes, sans expliquer les motifs qui les ont déterminés. Tant qu'on n'aura pas de connoissances plus exactes du local, il sera impossible de se décider en faveur d'Hérodote, ou des Géographes qui sont venus après lui. Mais en attendant, on peut voir les conjectures de M. l'Abbé Bellanger, page 376 et suiv. de ses Essais de Critique, ou ma note 182 sur le livre VII, qui en est un extrait.

La conjecture de M. Bellanger ne me satisfaisant point,

(1) Bochart. Geograph, Sacr. lib. 1, cap. xxv, pag. 491.

(2) Géographie abrégée, tom. 1, pag. 297.

(3) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 416, col. 2. (4) Herodot. lib. VII, §. CXXVII.

(5) Strab. lib. vII, pag. 508, col. 2, sub finem.

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