Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

les Tribunaux et la Place publique. Le long de cette plaine règne de chaque côté une colline escarpée. Le haut de ces deux collines est un terre-plein, occupé par des temples et des maisons. Elle a deux portes, l'une du côté du Midi, qui mène à Syracuses, l'autre vers le Nord, qui conduit à des (1) campagnes fertiles, qu'on nomme Campi Leontini, et même (2) Læstrigonii Campi, parce que les Læstrigons les avoient autrefois habitées. Au pied de la colline qui est au couchant, coule le Lissus, aujourd'hui Lisso. Le long de ce fleuve est un chemin bordé par des maisons.

Cette ville, qui subsiste encore, et s'appelle (3) aujour d'hui Lentini, avoit été bâtie par des (4) Chalcidiens de Naxos en Sicile. Les anciens nommoient aussi Sinus Leontinus la partie Sud du golfe de Catane, comme étant à l'Est de la ville des Léontins et peu éloigné de cette ville. LÉPRÉATES, habitans de Lépréum et de son territoire. LÉPRÉUM, ville de cette partie de l'Elide, nommée Triphylie, dans le Péloponnèse. Elle étoit près du golfe Cyparissius, au Sud de Pylos Triphyliacus, à l'Ouest de Macistos, selon la Carte pour le Voyage d'Anacharsis; ou à son Nord-Est, suivant celle de d'Anville. Elle fut fondée par les Minyens. Herodot. lib. iv, §. CXLVIII.

LÉROS et LÉRIA, aujourd'hui Lero, île située sur les (5) côtes de la Carie, et l'une (6) des Sporades, au Sud de l'île de Pathmos, au Nord de celle de Calymne, et à l'Ouest du golfe Iassius. Ses habitans, qui étoient une (7)

(1) Voyez aussi sur la fertilité de ces campagnes Ciceron in Verrem, lib. 1, §. xvIII; Prudent. contra Symmachum, lib. 11, vers. 939.

(2) Strab. lib. 1, pag. 58.

(5) D'Anville, Géographie abrégée, tom. 1, pag. 220.

(4) Thucydid. lib. vi, §. 111. Voyez aussi mon Essai de Chronologie, chap. xv, sect. ш, §. IV, 14.

(5) Plin. lib. v, cap. xxxi, pag. 286.

(6) Plin. lib. iv, cap. xII, pag. 213.

(7) Strab. lib. xiv, pag 941, D.

colonie de Milet, avoient mauvaise réputation (1) du côté de la probité. Herodot. lib. v, §. cxxv.

LESBOS, grande île de la mer Egée, vis-à-vis le golfo Adramytténien, et cette partie de l'Asie mineure qu'on appeloit Eolide. On présume avec raison que son nom primitif étoit Issa, parce qu'il y avoit vis-à-vis une petite île qu'on nommoit (2) Antissa, comme si on eût dit vis-à-vis d'Issa, Cette île d'Antissa fut dans la suite jointe à celle d'Issa, et ne fit qu'une seule et même île avec elle. La ville d'Antissa (3), près du promontoire Sigrium, est un témoin qu'on ne peut récuser.

Diodore de Sicile (4) prétend qu'elle fut d'abord habitée par des Pélasges, qui, étant partis d'Argos et s'étant emparés de la Lycie, passèrent de-là dans l'île de Lesbos, à laquelle ils donnèrent le nom de Pélasgia. Il ajoute que sept générations après arriva le déluge de Deucalion qui les fit périr, et que cette île étant redevenue déserte, Macareus la repeupla avec des Ioniens qu'il y amena d'Olénus en Achaïe, qui étoit alors sous la domination des Ioniens; que Lesbos, fils de Lapithas et petit-fils d'Eole, y étant venu, épousa Méthymna, fille de Macareus, et donna son nom à cette île.

Je ne m'arrêterai point à réfuter ces absurdes traditions. Il me suffit de dire qu'elles pèchent contre la Chronologie, et qu'il est ridicule de faire aller les Pélasges d'Argos en Lycie, de Lycie à Lesbos, pour les y faire périr ensuite par une inondation qui n'eut cependant lieu qu'en Thessalie. Le fait est que les Pélasges ayant été chassés de la Thessalie par Deucalion, il y en eut un très-petit nombre qui passa à Lesbos. Ce furent les premiers habitans de cette île,

(1) Phocylid. Epigr. vide Analecta Brunckii, tom. 11, pag. 522, (2) Strab. lib. I, pag. 103, B.

(3) Id. lib. xIII, pag. 919, A.

(4) Diodor. Sicul. lib. v, §. LXXXI, pag. 396 et 397.

et

*

[ocr errors]

et cet événement est de l'an 3,174 de la période julienne, 1,540 ans avant notre ère. Ils en furent chassés quatre siècles après, c'est-à-dire, l'an 3,574 de la période julienne, 1,140 ans avant notre ère, par (1) Graïs, qui y conduisit une colonie d'Eoliens et fut le fondateur de la ville de Lesbos.

Lesbos a produit de grands hommes (2) en tout genre, tels que Pittacus, l'un des sept Sages de la Grèce, Théophraste, Phanias, Alcée, Sappho, Arion, Terpandre, Diophanes, Potamon, Lesboclès, Crinagoras et l'Historien Théophanes, qui fut l'ami de Pompée, et dont le fils Pompeius Macer fut Procurateur de l'Asie sous Auguste, et l'un des principaux amis de Tibère au commencement de son élévation à l'empire. Les vins de Lesbos étoient renommés; ils n'ont encore rien perdu de leur ancienne réputation. Cette île, qui s'appelle aujourd'hui Mételin, est beaucoup `moins peuplée qu'autrefois. Herodot. lib. 1, §. cLI et cLX.

LEUCADE (l'île de ), étoit originairement une presqu'île, qui tenoit (3) au continent de l'Acarnanie par un Isthme étroit, qui avoit cinq cents pas de longueur sur six vingts de largeur. Cet Isthme ayant été creusé, le pays devint une île; cependant, comme il n'y avoit pas assez d'eau, les vaisseaux n'y pouvoient passer. On l'avoit jointe au continent de l'Acarnanie par un pont.

(4) Leucada continuam veteres habuere coloni; Nunc freta circuëunt.

Herodot. lib. vIII, §. XLV.

LEUCADIENS, habitans de l'île Leucade. Ils étoient originaires de Corinthe. Herodot, lib. VIII, §. XLV.

(1) Strab. lib. xii, pag. 873, A.

(2) Id. ibid. pag. 919.

(3) Id. lib. x, pag. 693.

(4) Ovid. Metamorph. lib. xv, vers. 289.

Tome VIII.

Pp

1

LEUCE ACTE, rivage et bourgade de Thrace, hors de l'Isthme de la Chersonèse sur la Propontide. Il y avoit près de Cardia une plaine appelée Пdior λeuxóv, Plaine blanche: Leucé Acté étoit à l'extrémité de cette plaine sur la Propontide et Ptélée à l'autre extrémité. Entre ces deux villes, on avoit élevé un autel à Jupiter Horios, c'est-à-dire, qui préside aux limites. Démosthènes (1) en parle de manière à donner une idée claire du local, ainsi que l'inscription sur cet autel, qu'il rapporte aussi. Scylax en fait aussi mention: « Après (2) la Chersonèse, on trouve ces villes-ci qui sont » de la Thrace; d'abord Leucé Acté, ensuite Tiristasis, » Héraclée, Ganos, Ganies, Néon-Tichos, Périnthe, ville >> avec un port, la forteresse de Daminon, et Sélymbrie » ville avec un port ». Lysias en parle aussi dans une de ses Harangues (3) contre Alcidiades, et Démétrius de Magnésie dit, au rapport (4) d'Harpocration, qu'y ayant plusieurs endroits connus sous le nom de Leucé Acté, Lysias fait en ce passage mention de celui qui étoit sur la Propontide. Herodot. lib. vII, §. xxv.

LEUCON, petit canton de Libye à l'Est de Barcé, où Arcésilas, Roi de Cyrène, fut battu par ses frères et par les Libyens. Herodot. lib. IV, §. CLX.

M. Schlichthorst (5) prétend que Leucon est ou un petit pays, ou une ville. Leucon ne peut être une ville. Ce Savant s'appuie sur l'autorité de l'Index de l'Hérodote de M. Wesseling. Il n'auroit pas dû ignorer que cet Index, qui est très-inexact et très-mal fait, n'est pas de M. Wesseling. Il a paru peut-être pour la première fois dans l'Hérodote de Tho. Gale, imprimé à Londres en 1679. Gronovius et

(1) Demosth. de Haloneso, pag. 52, Segm. XLV. Il y a dans le texte 'Optíov, il faut corriger ‘Opíov.

(2) Scylacis Periplus, pag. 28.

(3) Lysias contra Alcibiadem deserti Ordinis, pag. 142, lin. 16. (4) Harpocrat. voc. Asu×n AxтÚ.

(5) Schlichthorst, Geogr. Herodoti Africæ, pag. 139.

M. Wesseling l'ont fait réimprimer sans y faire aucun changement.

LEUCO-SYRIENS, sont les mêmes que les Cappadociens, dont nous avons parlé plus haut. J'ajoute qu'il y en avoit aussi (1) à l'Est du Parthénius et à l'Ouest du Thermodon; ce qui prouve qu'il y en avoit dans la Paphlagonie. Strabon (2) leur donne pour bornes au Sud le PontEuxin, l'Halys à l'Ouest et le Thermodon à l'Est. Voyez CAPPADOCE, CAPPADOCIENS, et sur-tout l'article SYRIENS.

LIBYE (la). C'est ainsi que les anciens nommoient la troisième partie du monde, que nous appelons Afrique. On sait que c'est une grande presqu'île, qui ne tient à l'Asie que par un Isthme, qu'on appelle aujourd'hui l'Isthme de Suez.

Nécos, Roi d'Egypte, dit (3) Hérodote, fut le premier qui envoya des Phéniciens à la découverte des côtes de la Libye. Ces Phéniciens partirent de la mer Erythrée ou mer Rouge, c'est-à-dire, du golfe Arabique, naviguèrent vers la mer du Sud, firent le tour de la Libye, et la troisième année, ayant doublé les Colonnes d'Hercules, ils revinrent en Egypte ; ainsi fut connue la Libye.

M. Gossellin a contesté aux Phéniciens d'avoir fait le tour de l'Afrique et s'est inscrit en faux contre le récit d'Hérodote. J'ai pris la liberté de n'être point de l'avis de ce Savant, et je crois l'avoir réfuté d'une manière satisfaisante. Voyez livre iv, note 36, tome 111, page 458, &c. Lorsqu'on imprima cette note, je n'avois que depuis peu de jours l'ouvrage de M. le Major Rennell. L'index de cet ouvrage m'ayant donné occasion de remarquer que ce Savant avoit approuvé la réflexion que j'avois faite sur un incident de ce voyage, je ne pus résister à la

[blocks in formation]
« VorigeDoorgaan »