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mandés par leur roi Inaros, remportèrent une victoire complète sur les Perses. Il est certain qu'Inaros fut dans la suite battu; mais aucun Historien n'a dit que les Milésiens aient eu quelque part à sa défaite.

Quant à la fondation de Naucratis, Strabon est seul de son avis. Cette ville étoit fondée long-temps avant qu'aucun Grec eût mis le pied en Egypte. Il est vrai qu'Amasis voulant reconnoître les obligations que lui et ses prédécesseurs avoient aux Ioniens, leur donna (1) cette ville pour servir d'entrepôt à leur commerce; mais il est certain qu'ils ne la fondèrent pas. Il n'en est pas moins constant que le nom de cette ville n'est pas Egyptien, que c'est un terme grec, et que ce terme fait allusion à une victoire navale. Quelle est cette victoire ? je l'ignore absolument; mais je crois pouvoir assurer que ce ne peut être celle dont parle Strabon.

La ville de Naucratis devint fameuse par ses courtisanes; Rhodopis, entr'autres, fit beaucoup parler d'elle sous le règne d'Amasis. Athénée étoit de cette ville. Herodot. lib. 11, S. cxxxv.

NAUPLIE, ville de l'Argolide, dans le Péloponnèse, au Sud-Est de Téménium, qui étoit située dans l'enfoncement du golfe Argolique. Pausanias (2) dit que Nauplie étoit à cinquante stades de Téménium. C'étoit un port fort commode, et on ne doute point qu'elle ne fût où est aujourd'hui Napoli di Romania. Elle ne subsistoit déjà plus du temps de Pausanias; à peine même en voyoit-on les ruines. On disoit qu'elle avoit été bâtie par Nauplius, fils de Neptune et de la Nymphe Amymone, fille du roi Danaüs, et l'un des Argonautes. Mais Strabon (3) regarde cette opinion comme une fable, et la réfute très-bien. On la

(1) Herodot. lib. II, §. CLXXIX.

(2) Pausan. Corinth, sive lib. 11, cap. xxxvIII, pag. 200. (3) Strab. lib. vIII, pag. 566 et 567.

nomme

nomme en langue vulgaire (1) Anapli; mais les Italiens la nomment Napoli di Romania.

NAXIENS, habitans de l'ile et de la ville de Naxos. NAXIENS, habitans de Naxos en Sicile.

NAXOS, la plus grande, la plus fertile et la plus agréable de toutes les Cyclades. Elle a près de trente-cinq lieues françoises de circuit, et dix lieues de large. Les anciens (2) appeloient cette île Strongylé, et elle étoit alors habitée par des Thraces. Comme ils n'avoient point de femmes, ils en enlevèrent en Thessalie, et entr'autres Iphimédie, femme d'Aloéus, et Pancratis sa fille. Aloéus envoya ses fils Otus et Ephialtes chercher sa femme. Ils vainquirent les Thraces, et s'étant rendus maîtres de l'île, ils la nommèrent Dia. Des Cariens s'établirent ensuite dans cette île et lui donnèrent le nom de Naxos, de celui de leur Roi. Quelquesuns l'appellent aussi Dionysiade, parce qu'on disoit que Bacchus y avoit été nourri: ce Dieu étoit nommé Dionysos par les Grecs. Il est certain que Bacchus étoit particulièrement adoré dans l'île de Naxos, appelée aujourd'hui Naxia.

NAXOS, ville de l'île de Naxos; elle fut brûlée par les Perses avec son temple. Herodot. lib. vi, §. xcvi.

NAXOS, ancienne (3) ville de Sicile, située vers la côte orientale de l'île, sur un petit promontoire, à l'Est trèspeu Nord du mont Etna, au Nord de Catane, au Sud et près de l'embouchure d'un petit fleuve nommé Arsines, Acis ou Asinarus; M. d'Anville le nomme Onobala. Naxos porte à présent le nom de Castel-Schiffo.

Cette ville (4) fut fondée l'an 3,955 de la période julienne, 759 ans avant notre ère, par des Chalcidiens de l'Eubée, ayant à leur tête Theuclès. Ces Chalcidiens prirent Apollon

(1) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 380, col. 1.
(2) Diodor. Sicul. lib. v, §. L, LI et LII, pag. 372 et 371.

(3) Id. lib. xi, §. iv, pag. 544.

(4) Thucyd. lib. vi, §. III.

Tome VIII.

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pour le chef et le conducteur de leur colonie, et le nommérent par cette raison Archégétès. Ils lui élevèrent un autel hors de leur ville, sur lequel venoient sacrifier les Thċores, avant que de sortir de l'île. Cet autel subsista après la destruction de Naxos, et ce fut dans le voisinage de cet autel que campa (1) Octave, lorsqu'il vint en Sicile, pour en chasser Sextus Pompéius, fils du grand Pompée, l'an 718 de la fondation de Rome, et trente-six ans avant notre ère.

cuses,

Il ne faut pas confondre cette ville avec Taurominium, qui a porté aussi autrefois le nom (2) de Naxos. Taurominium étoit sur le mont Taurus, et Naxos étoit au Sud de ce mont, peu éloignée et du côté de Catane et de Syraà cinq milles de Taurominium. Ce qui a donné occasion à l'erreur, c'est que la ville de Naxos (3) ayant été détruite, ses habitans furent transférés sur le mont Taurus, où ils bâtirent une ville, qui prit du nom de cette montagne celui de Taurominium, et que l'on appelle actuellement Taormina.

NEAPOLIS ou VILLE-NEUVE, ville de la presqu'ile de Pallène, sur le bord occidental du golfe Toronéen, entre Aphytis et Æga. Herodot. lib. v11, §. cxx111.

NÉAPOLIS, ville d'Egypte, dans la Thébaïde, vers la frontière Nord de cette province, près de celle (4) de Chemmis. M. d'Anville (5) pense que c'est la ville que Ptolémée (6) nomme Cænépolis. Ce nom, qui signifie Ville-Neuve, ainsi que Néapolis, paroît favoriser cette opinion. Mais Cænépolis étant éloignée de Chemmis de soixante-dix milles au moins, il est évident que Cænépolis et Néapolis ne sont pas les mêmes villes, à moins que Pto

(1) Appiani Hist. Bell. Civil. lib. v, pag. 1162.
(2) Plin. Hist. Nat. lib. III, cap. VIII, pag. 161 et 162.

(3) Diodor. Sicul. lib. xvi, §. VII, pag. 86.

(4) Herodot. lib. II, §. XCI.

(5) Mémoires sur l'Egypte ancienne et moderne, pag. 196.

(6) Ptolem. Geograph. lib. iv, cap. v, pag. 122.

lémée ne se soit trompé sur la position de Cænépolis. MM. Hennicke et Schlichthorst n'en persistent pas moins à croire (1) que c'est la même ville. Mais quand ces Savans auront répondu d'une manière satisfaisante à cette objection, je me ferai un plaisir d'adopter leur opinion.

L'Edrisi met (2) après Achmim, c'est-à-dire Chemmis, une ville qu'il appelle Balbana, égale à Achmim par le nombre de ses habitans, et dont le territoire, ainsi que celui d'Achmim, abonde en palmiers et en cannes à sucre. M. Hartmann (3) pense que Balbana est l'ancienne ville de Panopolis, qu'il distingue de Chemmis. Mais j'ai prouvé à l'article CHEMMIs, que Panopolis et Chemmis étoient une seule et même ville, l'une sous un nom grec et l'autre sous un nom égyptien.

Je conjecture d'après cela que Balbana est la ville qu'Hérodote nomme Néapolis.

NÉON, n° 1, ville de la Phocide, à quatre-vingts stades au Nord de Delphes (4) par le chemin de la montagne, mais par celui des voitures il y en a un peu plus. Le Cachalès (5) arrose ses murs. La cime du mont Parnasse, sur laquelle cette ville étoit bâtie, s'appeloit Tithorée. Ce nom se communiqua bientôt à tout le canton. Lorsque les habitans des différens hameaux se furent réunis dans la ville de Néon, elle cessa de porter ce nom; celui de Tithorée prit le dessus. Ce n'étoit à proprement parler qu'un fort, et même il ne paroît pas qu'elle eût pris des accroissemens du temps du siége d'Athènes (6) par Sylla, quatrevingt-six ans avant notre ère; mais environ deux siècles

(1) Hennicke Geographia Africæ, pag. 83; Schlichthorst Geograph. Africæ, pag. 101.

(2) Edrisii Africa, pag. 513.

(3) Ibid. pag. 515.

(4) Pausan. Phocic. seu lib. x, cap. XXXII, pag. 878.

(5) Id. ibid. pag. 879.

(6) Plutarch. in Syllâ, pag. 461, D.

après, je veux dire du temps de Plutarque (1), elle étoit devenue considérable. Herodot. lib. r111, §. XXXII.

NÉON, n° 2, ville de la Phocide, différente de cclle qui étoit sur le Parnasse, puisque les Phocidicns se réfugièrent dans celle-ci et que l'autre fut brûlée. Il peut se faire qu'il y ait eu dans ce pays deux villes de ce nom. Cependant j'aime mieux croire que ce mot est corrompu, et qu'il faut lire Cléoncs. Voyez livre vIII, §. XXXIII et ma note 37.

NÉON-TICHOS, ville d'Eolie, éloignée (2) de Larisse de trente stades vers l'Est, et près (3) de la plaine de l'Hermus.

Cette ville est dominée par le mont Sardène, dont le pied est arrosé par l'Hermus. Néon-Tichos signifie Ville-Neuve. L'auteur de la Vie d'Homère dit qu'elle est une colonie de la ville de Cyme.

NESTUS, fleuve de Thrace, qui vient (4) de l'extrémité orientale du mont Scomius; et comme cette montagne aboutit au mont Rhodope, cela a fait dire avec quelque raison qu'il prenoit sa source dans cette dernière montagne. De-là il coule entre les monts Rhodope et l'angée, traverse les pays des Satres, des Dersæens, des Sapæens, et se jette dans la mer Egée à Topiris, proche d'Abdères, comme le dit (5) Pline, près et au Nord-Est de l'île de Thasos, et à soixante milles à l'Est de l'embouchure du Strymon. Zonare en parle (6) dans ses Annales, et le nomme Mestus. Je ne crois pas, avec Ortélius, que ce soit une faute des copistes. Le nom de ce fleuve a pu s'altérer avec le temps, et le nom de Mesto, que lui donnent actuel

(1) Plutarch. in Syllâ, pag. 461, D.

(2) Strab. lib. xIII, pag. 922, B.

(3) Homeri vita Herodoto tributa, §. IX.

(4) Thucydid. lib. 11, §. xcxi.

(5) Plin. Hist. Nat. lib. iv, cap. x1, pag. 204, lin. 5.

(6) Zonara Annal. lib. x, §. xxviii, pag. 466.

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