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HISTOIRE

D'HÉRODOTE:

TABLE GÉOGRAPHIQUE.

ABANTES, peuples qui occupoient autrefois la plus grande partie de l'île d'Eubée : sortis de Thrace, d'où ils étoient originaires, ils vinrent d'abord en Phocide, où ils bâtirent Abe ou Abes, et de là ils passèrent dans (1) l'Eubée, qui prit d'eux le nom d'Abantis. Ils avoient été ainsi nommés d'Abas (2), leur roi, qui se prétendoit fils de Neptune. Il y en eut qui de l'Eubée allèrent en Ionie (3), et se mêlèrent avec ses habitans. Pausanias prétend que ce fut dans l'île de Chios (4).

ABDERES, ville de Thrace, vers le bord Est de l'embouchure du (5) Nestus: c'étoit une ville très-puissante. Elle fut fondée par (6) Abdéra ou Abthéra, sœur de Diomèdes, roi de Thrace; ou par Abdérus, fils (7) d'Hermès,

(1) Strab. lib. x, pag. 682.

(2) Schol. Homeri ad Iliad. 11, vers. 536.

(3) Herodot 1, §. CXLVI; Pausan. lib. vii, cap. II, pag. 524. (4) Pausan. Ach. sive lib. vii, cap. iv, pag. 532.

(5) Herodot. lib. VII, §. CIX.

(6) Pompon, Mela, lib. II, cap. II, tom. 1, pag. 150; Solini Polyhist. cap. x, pag. 20.

(7) Apollodor. Biblioth. lib. 11, cap. v, §. vì. Ægius, qui a donné la première édition d'Apollodore à Rome, dit en note sur la page 64, que tous les manuscrits portoient 'Epμo. Thomas Gale observe dans ses notes que les manuscrits d'Oxford et de Heidelberg portent aussi 'Epoû. D'après ces autorités, le savant M. Heyne a bien fait de rétablir dans son édition 'Eppo mais.

Tome VIII.

A

mignon d'Hercules, que les chevaux (1) de Diomèdes mirent en pièces. Philostrate (2) prétend que ce fut Hercules qui fonda Abdères, et qui lui donna le nom de son ami. Hyginus détruit cette assertion, en avançant que cet Abdérus (3) étoit un esclave de Diomèdes, qu'Hercules tua avec son maître. Quoi qu'il en soit, cette ville étant tombée en décadence, les Clazoméniens (4) s'en emparèrent sous la conduite de Timésias, un de leurs citoyens, et la relevèrent: mais les Thraces les en ayant chassés, les Téiens, opprimés par les (5) Perses, en chassèrent à leur tour les Thraces, et s'y maintinrent contre tous leurs efforts.

Cette ville n'est pas la même que Maximianopolis, comme l'a pensé (6) Niger; puisqu'entre les Pères du Concile de Chalcédoine, on voit un Sérénus, évêque de Maximianopolis, et un Jean, évêque d'Abdères. Elle est actuellement détruite, ou du moins l'on ignore son vrai nom. Cependant le P. Riccioli (7) la nomme Astrizza ou Asperosa. Je pense qu'il se trompe, et M. d'Anville me paroît avoir fait plus sagement, en ne lui donnant point de nom moderne. Cependant Mélétius (8) la nomme Polystylos dans sa Géographie écrite en grec vulgaire. Herodot. lib. 1, §. CLXVIII; lib. v1, §. XLVI ; lib. VII, S. CIX, CXXVI.

Cette ville a produit de grands hommes, les Philosophes Démocrite, Protagore et Anaxarque, et l'Historien Hécatée, surnommé de la ville où il étoit né. Juvénal (9),

(1) Steph. Byzant. voc. "Abdipa. Scymn. Chius. vers. 668. Philostrat. Heroic. cap. III, §. 1, pag. 696.

(2) Philostrat. Icon. lib. n, cap. xxxv, pag. 850, 851.

(3) Hygini Fabul. cap. xxx, pag. 86.

(4) Solini Polyhist. cap. x, pag. 20.

(5) Herodot. lib. 1, §. CLXVIII.

(6) Carolus à S. Paulo Geogr. pag. 325.

(7) Riccioli Geogr. reform. lib. 11.

(8) Meletii Geogr. Antiqua et Nova, pag. 418, col. a.

(9) Juvenal. Satyr. x, vers. 47 et seq.

néanmoins, l'a appelée la Patrie des Moutons, et ne pouvant nier que Démocrite n'eût beaucoup d'esprit et de sagesse, il prétend que les grands hommes peuvent naître dans le pays des sots.

ABES, ville de la Phocide; elle avoit un riche temple, consacré à Apollon, et les oracles que les Prêtres y rendoient au nom de ce Dieu, étoient fort renommés dans la Grèce. Le Géographe Etienne croit que cet oracle étoit plus ancien que celui de Delphes.

Le nom de cette ville s'écrivoit aussi au singulier Abe, et Eustathe (1) remarque sur le second livre de l'Iliade, qu'Hérodote et Sophocles mettent ce nom au plurier.

Dans la carte de Samson, Orchomène, Abes, Hyampolis, Elatée, sont placées de suite du sud au nord-est; et Orchomène, Abes et Hyampolis étant placées du sud au nord, un peu ouest, Opunte est au nord, un peu est d'Abes et d'Hyampolis; de sorte que par l'inspection de cette carte, vous concevez, 1o. qu'on vient du nord au sud, un peu est d'Elatée, à Abes et à Hyampolis; 2°. qu'en allant d'Orchomène (du sud au nord-est ) à Opunte, on passe à Abes et à Hyampolis, en tournant un peu sur la gauche, comme le dit (2) Pausanias. Dans la carte de M. d'Anville, on ne peut venir d'Elatée à Abes qu'en s'éloignant beaucoup d'Hyampolis; 3°. en allant d'Orchomène à Opunte, on ne peut passer par Abes qu'on ne se détourne, et qu'on ne fasse deux tiers plus de chemin qu'il n'y en a d'Orchomène à Hyampolis, et d'Orchomène à Opunte. Herodot. lib. 1, §. XLV1; lib. vIII, §. XXVII, xXXXIII

et CXXXIV.

ABYDOS, ville située dans l'Hellespont, sur la côte de l'Asie, au nord (3), et près de Dardanus, dans l'endroit

(1) Eustath. ad Homer. pag. 278, sub finem.

(2) Paus. Phocic. sive lib. x, cap. xxxv, pag. 887.

(3) Herodot, lib. VII, §. XLIII.

où le détroit est le plus resserré, et où Xerxès fit faire (1) un pont de bateaux. Elle étoit vis-à-vis de Sestos, ville de la Chersonèse de Thrace. Il est bon d'observer cependant qu'Abydos n'étoit pas directement de l'est à l'ouest, vis-àvis de Sestos, mais du sud au nord-ouest: on s'y est trompé. Ainsi ces deux villes n'étoient pas où sont aujourd'hui les Dardanelles; et Abydos, ville maintenant détruite, n'occupoit pas la place qu'occupe le village nommé Aveo ou Aïdos, et situé près des Dardanelles : on en voit les ruines sur une pointe nommée Nagara.

ACANTHE, ancienne ville de Macédoine, selon (2) Pline ville de Thrace, selon le Géographe Etienne. Elle étoit située sur le golfe Strymonique, dans la partie nordouest de l'Isthme de la presqu'île, dans laquelle est le mont Athos: c'étoit un port (3) de mer. Le Géographe Etienne dit que la ville d'Acanthe étoit entourée d'une haie d'épines, d'où lui vint son nom, du mot grec axavoos, άκανθος, spina. Mais en même temps il cite Mnaséas, qui vouloit que ce nom lui eût été donné à cause d'un certain Acanthos. Eusèbe dit qu'elle fut bâtie par Argée, roi des Macédoniens. On montroit (4) près de cette ville un canal de sept stades, que l'on disoit avoir été creusé par Xerxès. Elle a (5) porté depuis le nom d'Erissus. Baudrand la nomme Erisso. Herodot. lib.

VI, S. XLIV; lib. VII, S. CXVI.

ACARNANIE, contrée de l'Epire, située entre le golfe d'Ambracie (aujourd'hui golfe de Larta), nord-ouest, et l'Achéloïs sud-est, fleuve qui la séparoit de l'Etolie. L'ancien nom de ce pays a fait place à celui de Carnia. ACARNANIENS, habitans de l'Acarnanie; ce nom

(1) Herodot. lib. v11, §. XXXIV.

(2) Plin. lib. iv, cap. x, pag. 202, lin. 13; Scylacis Peripl. pag. 27. (3) Herod. lib. VI, §. XLIV; lib. VII, §. cxxI. Scymni Chii Orbis Descript. vers. 645.

(4) Scymni Chii Orbis Descript. vers. 647.

(5) Meletii Geogr. Ant. et Nova, pag. 393, col 1.

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