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se prolonge au Sud entre les monts Cercine et Pangée. Il comprend aussi, au Sud de la Bisaltie, la plaine Pæonique et le lac Prasias. La plus grande partie de ce pays est à l'Est du Strymon. Il s'étend encore au-delà du mont Cercine, puisque Dobérus, surnommée Pæonica, à cause de sa position, est sur le bord occidental d'une rivière qui se jette dans l'Echidore.

Pausanias (1) nous apprend que cette contrée avoit pris son nom de Pæon, fils d'Endymion, qui ayant été vaincu à la course par son frère, en fut si affligé qu'il abandonna sa patrie et se retira au-delà de l'Axius. Aussi Pline met les nations Pæoniènes (2) au-delà de ce fleuve: ab hoc amne gentes Pæonicæ. Ce Pæon n'est pas le même que celui qui donna son nom aux Pæonides de l'Attique, dont nous avons parlé livre v, note 145.

PEONIENS, habitans de la Pæonie en Thrace, étoient parlagés en dix peuples : les Pæoniens des environs du fleuve Axius, ceux du mont Pangée, ceux du lac Prasias, les Agrianes, les Dobères, les Graæens, les (3) Léæens, les Odomantes, les Peoples et les Siropæoniens.

Les Pæoniens prétendoient descendre (4) des Teucriens de Troie, dont ils se disoient une colonie. Ainsi l'origine que leur donne Pausanias, et dont nous avons parlé à l'article précédent, n'est qu'une fable. Quoi qu'il en soit, ces peuples sont très-différens des Pannoniens, avec lesquels on les a confondus. Dio Cassius les distingue très-bien. « Les (5) Pannoniens, dit-il, habitent vers la Dalmatie, » près de l'Ister, depuis le Noricum jusqu'à la Mysie Européenne... quelques Grecs, ignorant la vérité, les ont >> appelés Pæoniens. Ce nom, vraiment ancien, n'appartient

(1) Pausan. Eliacor. prior, seu lib. v, cap, 1, pag. 375 et 376. (2) Plin. Hist. Nat. lib. iv, cap. x, pag. 201, lin. 6.

(3) Thucydid. lib. 11, §. xcvi.

(4) Herodot. lib. v, §. XIII.

(5) Dio Cassius, lib. XLIX, §. XXXVI, pag. 595.

» pas à ces peuples, mais à ceux qui habitent le mont Rhodope, » vers la Macédoine actuelle, et qui s'étendent jusqu'à la » mer ». La position que Dio Cassius donne à ce peuple, n'est pas tout-à-fait exacte ; ce que nous venons de dire suffit pour la rectifier; mais il ne s'ensuit pas moins de-là qu'on a eu tort de confondre les Pæoniens avec les Pannoniens,

PEONIENS DES ENVIRONS DE L'AXIUS. Ils s'étendoient (1) de l'un et de l'autre côté de l'Axius. La ville de Dobérus (2) surnommée Pæonica, parce qu'elle étoit dans la Pæonie, prouve qu'il y avoit des Pæoniens à l'Est de ce fleuve. On peut aussi prouver qu'il y avoit eu des Pæoniens à l'Ouest de l'Axius, parce que Thucydides, parlant des (3) conquêtes d'Alexandre, père de Perdiccas, met d'abord les Pières, ensuite les Bottiéens, après ceuxci un pays étroit de la Pæonie le long du fleuve Axius, qui s'étend depuis les montagnes jusqu'à Pella et jusqu'à la mer. Cela peut encore se prouver par Tite-Live. Cet Historien nous apprend (4) que Philippe, Roi de Macédoine et père de Persée, fonda une ville près de Stobi dans le Deuriopus, contrée de la Pæonie, près du fleuve Erigonus, qui, venant de l'Illyrie, traverse la Pæonie et se jette dans l'Axius. On sait que l'Erigonus est à l'Ouest de l'Axius.

Homère (5) parle de ces Pæoniens, comme de peuples courageux, qui vinrent au secours de la ville de Troie. Mais depuis ce temps ils avoient changé de demeure. Aussi n'en est-il pas question dans Hérodote, et s'il est fait mention de cette Pæonie dans Thucydides et dans Tite-Live, c'est parce que le pays qu'ils avoient habité, en avoit sans doute conservé le nom. D'ailleurs ces Historiens, ne faisant mention nulle part des Pæoniens des environs de l'Axius,

(1) Thucydid. lib. 11, §. XCIX.

(2) Id. ibid. §. XCVIII.

(3) Id. ibid. §. XCIX.

(4) Tit. Liv. lib. xxxix, §. LIII.

(5) Homeri Iliad, lib, 11, vers. 848.

leur silence me paroît prouver qu'il n'y en avoit plus du temps d'Hérodote.

PEONIENS DU MONT PANGÉE. C'est l'une des huit nations dont parle (1) Hérodote; elle ne put être subjuguée par les Perses. Le pays qu'ils occupoient s'appe loit Phyllis. Voyez PHYLLIS.

PEONIENS DU LAC PRASIAS. Ils habitoient sur le lac même, dans des cabanes élevées sur des pieux enfoncés dans le lac. Il y a grande apparence qu'ils étoient une portion des Pæoniens qui occupoient la plaine nommée Pæonique. Ceux de la plaine Pæonique furent subjugués par les Perses, les autres ne purent l'être. Voyez livre v, note 24 *.

PÆONIQUE (la ). C'est une plaine au Sud du pays ou territoire d'Anthémonte et de la Bisaltie, à l'Ouest et peu loin de Stagire et du golfe Strymonien, à l'Ouest trèspeu Sud de la plaine de Sylée. La Pæonique (2) s'étendoit aussi jusqu'au lac Prasias. Xerxès étant (3) parti d'Acanthe, sur le golfe Strymonien, traversa la Pæonique, pour aller joindre son armée navale qui étoit à Therme. Herodot. lib. VII, §. CXXIV.

PEOPLES (les), peuple de Thrace très-étendu, et l'une des dix nations Pæoniènes. Il occupoit un pays dans le Nord-Ouest de la Thrace, entre le mont Pangée et le Strymon, au Sud des Leæens et au Nord des Dobères. Il y en avoit aussi près du lac Prasias, de la Bisaltie, de la plaine Pæonique et du mont Dysorus. Notre Historien parle des uns et des autres; des premiers, livre vII, S. cxIII; des seconds, livre v, S. xv.

PEOS, ville de cette partie de l'Arcadie qu'on appelle Azanie, dans le Péloponnèse. On ne connoît pas la position de cette ville. Cependant il paroît, par la description de

(1) Herodot. lib. v, §. xvr.
(2) Herodot. lib. v, §. xv.
(3) Id. lib. vil, §. CXXIV.

l'Azanie, que nous ont laissée les anciens, que Pæos n'étoit pas éloignée du Ladon et de la fontaine Clitor. M. l'Abbé Barthélemy l'a très-bien placée dans sa carte de l'Arcadie. Herodot. lib. v1, S. cxxvII. Voyez aussi Pausanias Arcad. sive lib. vIII, cap. xx1, pag. 636 et cap. xx111, pag. 644.

PESOS,ville de l'Hellespont, située (1) entre Lampsaque Sud et Parium Nord. Homère l'appelle (2) non-seulement Pasos, mais encore Apæsos. Son Scholiaste dit qu'elle a pris son nom d'Apæsos, un de ses Rois. Cette ville ayant été détruite, ses habitans passèrent à Lampsaque et s'y établirent, selon Strabon (3), qui ajoute aussi que ces deux villes étoient des colonies des Milésiens. Herodot. lib. v, § cxvII.

PATIENS (les), peuples de Thrace, qui étoient au Nord des Apsinthiens, à l'Est de l'Hèbre et à l'Ouest du Mélas, par conséquent entre l'Hèbre et le Mélas, comme le prouve la marche (4) d'Alexandre. Xerxès traversa leur pays avant que d'arriver sur les terres des Ciconiens et des Bistoniens. Herodot. lib. vII, §. cx.

PAGASES, ville de la Magnésie, sur la côte Ouest de l'enfoncement du golfe Pélasgique, que l'on appeloit aussi golfe (5) Pagasæen ou Pagasitique. C'étoit autrefois le port (6) de la ville de Phères, dont elle (7) étoit éloignée de quatre-vingt-dix stades, et de vingt d'Iolcos. Les Argonautes (8) s'embarquèrent dans ce port, pour aller à la conquête de la Toison d'or. Properce le dit formellement, Namque ferunt olim Pagasa navalibus Argo Egressam longè Phasidos isse viam.

Lib. 1, Eleg. xx, vers. 17,

(1) Strab. lib. xIII, pag. 881, B.

(2) Homer. Iliad. lib. 11, vers. 828; lib. v, vers. 612.

(3) Strab. loco laudato.

(4) Arrian. Expedit. Alexandri, lib. 1, §. x1, pag. 46.

(5) Strab. lib. vII, pag. 510, col. 2; lib. ix, pag. 667, 4.

(6) Harpocrat. voc. Пlayaoui.

(7) Strab. lib. ix, pag. 666.

(8) Apollon. Rhod. lib. 1, vers. 258, 518, 524,

Pline

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Pline (1) confond Pagases avec Démétrias; mais Strabon les distingue, et nous (2) apprend que Démétrias étoit entre Nélia et Pagases, et que les habitans de cette dernière ville. furent transférés à Démétrias avec tout le commerce qui se faisoit auparavant dans la première de ces deux villes.

PAGASES, promontoire de la Magnésie, près de cette ville. On l'avoit ainsi nommé, parce qu'on y avoit (3) construit le vaisseau des Argonautes, du verbe wyvus, compingo, ædifico, je construis; ou parce qu'il étoit arrosé de plusieurs sources; du grec wy, et selon le Dialecte Dorien, way.

Pagases a aussi donné son nom au golfe; mais ce golfe s'appeloit encore golfe Pélasgique, golfe d'Iolcos, golfe de Démétrias; il se nomme aujourd'hui golfe de Volos; mais les Grecs écrivent (4) Bolos. Les Turcs l'appellent Kolos.

PALA ou PALÉ, ville de l'île de Céphallénie, que le P. Briet place sur la côte Ouest d'un golfe qui s'enfonce dans les terres de la partie Sud de l'île. M. d'Anville la place de même, et la nomme Palle. Il est en cela autorisé par quelques Auteurs. Elle étoit par-tout (5) environnée de la mer ou par des rochers escarpés, excepté vers l'île de Zacynthe, où une petite plaine en rendoit l'accès facile. Polybe l'appelle Palounte, dont le nominatif est Пaλous. Polyb. lib. v, §. v, pag. 494. On la nomme (6) en langue vulgaire Lixouri.

PALÉENS étoient les habitans de Pala et de son territoire. Ils faisoient (7) la quatrième partie de l'île de

(1) Plin. lib. IV, cap. vIII, pag. 199.

(2) Strab. lib. ix, pag. 666.

(3) Scholiast. Apollon. Rhod. ad lib. 1, vers. 238.

(4) Meletii Geograph. pag. 386, col. 2.

(5) Polyb. v, §. IV, pag. 491.

(6) Meletii Geograph. pag. 527, col. 1.

(7) Thucydid. lib. 11, §. xxx; Pausan. Eliacor. poster. sive lib. vi, cap. xv, pag. 490.

Tome VIII.

Fff

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