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qui sont les Colchidiens, comme je l'ai prouvé livre 111, note 174. On peut conclure de-là que ces deux peuples étoient voisins; mais on ne peut rien dire de plus sur le local qu'ils occupoient. Cependant comme on connoît les Sapires, les Alarodiens, les Mosches et les Macrons, qui sont les uns à l'Est, au Sud-Est, et les autres au Sud-Ouest de la Colchide, je crois qu'on en peut conclure qu'ils étoient au Nord de ce pays, entre le Caucase et le Pont-Euxin.

PARIENS, habitans de l'île de Paros. Ils ont toujours passé pour gens de bon sens : les (1) Milésiens choisirent autrefois quelques sages de l'île de Paros, pour établir une forme de gouvernement dans leur ville ruinée par les séditions; et les Grecs des îles voisines les prennent (2) encore aujourd'hui pour arbitres de leurs différends. Il ne faut pas confondre les Pariens, habitans de l'île de Paros, avec les Parianes, habitans de Parium, ville de l'Hellespont, comme a fait l'abbé Gédoyn dans son (3) Pausanias.

PARIUM, ville de l'Hellespont, située au Nord-Ouest de Pasos et de Lampsaque, à l'Ouest de Priape. Elle fut fondée par (4) les Milésiens, les Erythréens et les Pariens insulaires. Elle avoit un bon port. Pline (5) dit que cette ville a été une colonie Romaine, et qu'Homère la nomme (6) Adrastia. Ce célèbre Naturaliste se trompe quant à ce dernier point; car Adrastia étoit (7) entre Parium et Priape, au Sud de l'une et de l'autre. Ses habitans s'appeloient Parianiens; ce qui a occasionné une singulière méprise de l'abbé Gédoyn, dans sa traduction de (8) Pausanias, où il

(1) Herodot. lib. v, §. xxvii et xxix.

(2) Voyages de Tournefort, tom. 1, pag. 204. (3) Traduct. de Pausan. tom. II, pag. 284.

(4) Strab. lib. xi, pag. 880, B.

(5) Plin. lib. v, cap. xxxII, pag. 288.

(6) Homeri Iliad. lib. II, vers. 828.

(7) Strab. lib. xIII, pag. 879; Eustath. Comm. ad Iliad. Hom, pag. 355.

(8) Pausan. trad. par Gédoyn, tom. 11, pag. 284.

donne aux Parianiens le nom d'habitans de Paros. C'est aujourd'hui Camanar.

PARNASSE (le), montagne de la Phocide. Elle est située au Nord-Est du golfe Crisséen, et au Sud-Ouest du fleuve Céphisse. On lanommoit anciennement (1) Larnassos, dit (2) le Scholiaste d'Apollonius, du coffre ou vaisseau (en Grec apa) de Deucalion qui y aborda: il fut ensuite changé par corruption en Parnassos. Selon Hellanicus, cité par le même (3) Scholiaste, cette montagne a pris son nom du Héros Parnassos, fils de Neptune et de la Nymphe Cléodore. Le mont Parnasse étoit consacré aux Muses, à Apollon et à Bacchus. Il a des vallons et des bocages de pins, très agréables et propres à la solitude que demande la poésie; du reste, c'est un pays sec et stérile. Ce qui nous apprend que les Anciens ne logeoient pas les Muses dans des pays gras et fertiles, dont le séjour délicieux auroit corrompu leur austérité. Après ces vallons, en tirant vers le Nord, on trouve une plaine de sept à huit milles de tour. Le Parnasse est une des plus hautes montagnes, non-seule. ment de la Grèce, mais encore de l'Europe. On la découvre Bisément de la forteresse de Corinthe, qui en est éloignée de plus de quatre-vingts milles : et si elle étoit détachée de toutes les montagnes voisines, comme le mont Athos, elle paroîtroit encore de plus loin. Elle a de tour une grande journée de chemin, et n'est habitée que vers le bas, parce que c'est une montagne fort sèche et fort froide,

Quoique le Parnasse ait plusieurs croupes en divers endroits, les Poètes ne lui donnent ordinairement que deux sommets. Si ces deux sommets ne sont pas les plus considérables, du moins cachent-ils la vue des autres. Ils se voyent vers l'endroit où étoit située la ville de

(1) Stephan. Byzant.

(2) Schol. Apollor. Rhod. ad lib. 11, vers. 713, (3) Id. ibid.

Delphes, aujourd'hui Castri. L'un de ces sommets s'appeloit Hyampée, et l'autre Nauplia.

PARORÉATES, habitans de Paroréa, ville d'Arcadie dans le Péloponnèse. Elle étoit à dix (1) stades de Zotia, el à quinze de Thyrée, à l'Ouest de la première et à l'Est de l'autre. Pausanias dit qu'elle fut bâtie par Paroréus, fils cadet de Tricolonus. Je croirois plus volontiers qu'elle tiroit son nom de sa situation au pied d'une montagne entre Zoetia et Thyrée en Arcadie, peu éloignée de Mégalopolis. Paroréa fut une des villes, dont Epaminondas (2) transporta les habitans à Mégalopolis, quelques mois après la bataille de Leuctres.

Mais il ne s'agit pas ici des habitans de cette ville. Les Paroréates d'Hérodote habitoient dans la Triphylie, près de la Messénie, comme le prouvent les villes que construisirent dans leur pays les Minyens, après qu'ils les en eurent chassés. Herodot. lib. iv, §. CXLV III.

PAROS, l'une des îles Cyclades, située entre l'île de Naxos Est, et celle d'Oliaros Ouest. Pline en marque assez clairement la grandeur, lorsqu'il dit (3) qu'elle n'est que la moitié de celle de Naxos, à laquelle il donne soixantequinze milles de tour. Elle est bien cultivée, on y nourrit beaucoup de troupeaux : elle est pleine de perdrix et de pigeons sauvages. Cette ile produisoit aussi de beau marbre.

Les Cyclades (4) furent d'abord habitées par des Phéniciens et des Cariens. Minos les en ayant chassés, il y mit des Crétois et en donna le gouvernement à ses enfans. C'est ce qui a fait dire (5) à Etienne de Byzance que les premiers habitans de l'île de Paros étoient Crétois. Lorsque Hercu

(1) Pausan. Arcad. sive lib. vIII, cap. xxxv, pag. 671.

(2) Id. ibid. cap. xxvII, pag. 654.

(3) Plin. lib. IV, cap. xII, pag. 212.

(4) Thucydid. lib. 1, §. vii.

(5) Stephan. Byzant. voc. Пépos.

les (1) alla pour enlever le Baudrier d'Hippolyte, Reine des Amazones, il s'arrêta dans cette île, où il trouva Eurymédon, Chrysès, Néphalion et Philolaus, fils de Minos. Ce prince y étoit lui-même, quand il apprit (2) la triste nouvelle de la mort de son fils Androgée. Il offroit alors un sacrifice aux Grâces. Il mit bas aussi-tôt la couronne qu'il avoit sur la tête, fit cesser les flûtes, et n'en acheva pas moins le sacrifice. Les Cariens en chassèrent (3) les Crétois après la prise de Troie. Elle fut dans la suite soumise aux Athéniens; mais ayant pris, dans la guerre des Perses, le parti de ces derniers, Thémistocles la punit (4) en levant sur ses habitans une forte contribution. Athènes ayant été prise par les Lacédémoniens, l'île de Paros (5) passa sous la domination de ceux-ci. Mais Conon ayant remporté par mer une victoire signalée sur les Lacédémoniens, elle rentra avec les Cyclades dans l'alliance (6) des Athéniens. L'an 385 avant notre ère, les Pariens envoyèrent (7) une colonie dans une île de la mer Adriatique, qui portoit le nom de Paros, et qui prit ensuite celui (8) de Pharos. Cela occasionna l'année suivante une guerre (9) entre les Phariens et les anciens habitans de cette île.

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Le célèbre poète Archiloque étoit né en cette île. PARTHENION (mont). Il est dans le Péloponnèse, au Sud de la source de l'Inachus, à l'Est de Tégée, et à l'Ouest du golfe Argolique, partie dans l'Arcadie, partie dans

(1) Apollodori Biblioth. lib. 11, cap. v, §. IX.

(2) Id. lib. 1, cap. xiv, §. VII, pag. 255.

(3) Diodor. Sicul. lib. v, §. LXXXiv, pag. 399.

(4) Herodot. lib. VIII, §. CXII.

(5) Tributarias Atheniensium civitates voluntarias recepit. Justin. lib. v, cap. VII.

(6) Diodor. Sicul. lib. XIV, §. LXXXIV, pag. 708, lin. 31.

(7) Id. ibid. lib. xv, §. xIII, tom. II, pag. 13.

(8) Strab. lib. vii, pag. 484, A, Scymni Chii Orbis Descriptio,

vers. 426.

(9) Diodor, Sicul. lib. xv, §. xiv, tom. 11, pag. 14.

l'Argolide, un peu au-dessus du chemin (1) qui conduisoit de Tégée à Argos. On l'appelle en (2) langue vulgaire Parthéni.

PARTHENIUS (le), fleuve de la Paphlagonie, qui sépare (3) la Bithynie de la Paphlagonie. Les Syriens, c'està-dire, les Leuco-Syriens, ou Cappadociens (4), habitoient sur ses bords. Hérodote donnoit donc à la Cappadoce plus d'étendue qu'elle n'en a eu depuis. Ce fleuve se jette dans la mer près de la ville de (5) Sésame. M. d'Anville a donc eu tort de placer cette ville à une assez grande distance de l'embouchure de ce fleuve, ou plutôt il a eu tort de faire de Sésame et d'Amastris deux villes différentes; car Pline dit (6) Sesamum Oppidum, quod nunc Amastris. Selon Callisthènes (7) on l'appeloit Parthénius, parce que la Déesse appelée Artémis par les Grecs, et Diane par les Latins, Déesse vierge, Пaptivos, s'y baignoit; ou selon d'autres, à cause de la tranquillité de son cours. Les Grecs, dit (8) M. Tournefort, ont conservé l'ancien nom de cette rivière, car ils l'appellent encore aujourd'hui Parthéni; mais les Turcs l'appellent Dolap. Ce n'est pas un grand fleuve, il coule parmi de belles prairies.

PARTHIE (la) étoit bornée à l'Ouest par les Mardes, n° 1, à l'Est par l'Arie et la Margiane, au Nord par l'Hyrcanie, au Sud par le mont (9) Parchoathras, qui la sépare des Isatiques, peuple voisin de la Carmanie déserte. Ce pays, subordonné à l'Hyrcanie, ne jouissoit d'aucune considéra

(1) Pausan. Arcad. sive lib. vIII, cap. LIV, pag. 709 et 710. (2) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 368, col. 2.

(3) Arrian. Peripl. Ponti Euxini, pag. 14 et 15.

(4) Herodot. lib. 11, §. CIV.

(5) Scholiast. Apollonii Rhod. ad lib. 11, vers. 938.

(6) Plin. lib. vi, cap. II, pag. 301.

(7) Scholiast. Apoll. Rhod. loco laudato.

(8) Voyages du Levant, tom. II, pag. 195. Mélétius l'écrit

Doulap. Geograph. Antiq. et Nova, pag. 445, col. 1 et 2.

(9) Ptolemæi Geograph. lib. vi, cap. vi, pag. 175.

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