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comme l'a remarqué le même Historien, et comme cela se voit au premier coup-d'œil sur une carte.

M. d'Anville suppose dans sa carte de la Grèce que le lac Prasias est le même que le lac Bolbé, dont parlent Thucydides en plusieurs endroits, Aristote dans son Histoire des Animaux, liv. 11, §. XVII, et Scylax dans son Périple, page 27. Mais j'ignore sur quelle autorité il identifie ces deux lacs. Il me paroîtroit fort extraordinaire que ce lac eût changé de nom en si peu de temps. J'aime mieux croire qu'il y avoit deux lacs voisins l'un de l'autre ; l'un s'appeloit Bolbé et l'autre Prasias. Hérodote est le seul Auteur qui ait fait mention de celui-ci. Il s'appelle en langue vulgaire le lac de (1) Polyané, Пoλvavñs λíμern.

PRIÈNE, une des douze villes des Ioniens, située dans la Carie, au pied du mont Mycale, au Nord-Ouest de Myonte et de Thymbria, à l'Est de l'île de Samos, et au Sud de Panionium. Elle avoit été bâtie en même temps que Myonte. C'étoit la patrie de Bias, un des sept Sages de la Grèce. Quelques-uns l'appeloient aussi Cadmé, parce que Philotas (2), son fondateur, étoit Béotien. Mélétius (3) la nomme en langue vulgaire Palatia. Herodot. lib. 1, §. xr

et CXLII.

PROCONNÈSE, île de la Propontide au Nord-Ouest de l'île de (4) Cyzique. Elle portoit aussi le nom d'Elaphonnèse et de Nébris. Scylax fait (5) de Proconnèse et d'Elaphonnèse deux îles différentes. Strabon (6) paroît aussi de cet avis. Il est facile de les accorder : il y avoit autrefois deux îles; elles s'appeloient l'une et l'autre Elaphonnèse ou Proconnèse, et n'étoient séparées que par un petit

(1) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 397, (2) Strab. lib. xiv, pag. 943, C.

col. 1.

(3) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 461, col. 2.

(4) Plin. lib. v, cap. xxxII, pag 292.

(5) Scylacis Peripl. pag. 35.

(6) Strab. lib. III, pag, 880.

Tome VIII.

Nun

bras de mer, qui fut comblé avec le temps; les deux îles furent réunies et n'en firent plus qu'une. On l'appeloit aussi (1) Nébris, de vecpòs, qui signifie le faon d'une biche, ou un jeune cerf, et de vños, île : "λapos, veut dire aussi un cerf; et le mot pèk, génitif #pòxos, signifie encore un cerf, ou plutôt une biche qui portoit pour la première fois. Les villes de Priapus en Asie et d'Héraclée en Europe regardoient son extrémité occidentale, et le golfe Astacenus son extrémité orientale.

On tiroit de cette île le beau marbre appelé (2) marbre de Cyzique, et c'est pour cette raison qu'on donne actuellement à cette île le nom de Marmara. Herodot. lib. VI, S. XXXIII.

PROPONTIDE, mer qui communique au Pont-Euxin par le Bosphore de Thrace, et à la mer Egée par l'Hellespont. Elle a mille quatre cents stades ou cinquante-trois lieues (3) de longueur, sur cinq cents ou dix-neuf lieues de largeur. On l'appelle actuellement mer de Marmara ou mer Blanche. Herodot. lib. IV, §. LXXXV.

PROSOPITIS, île d'Egypte, qui étoit entre le canal Saïtique Ouest et le Sébennytique Est. Il paroît que sa capitale, qui s'appeloit Prosopis, lui avoit donné son nom ainsi qu'au nome Prosopitis. Elle avoit neuf schènes de circonférence, c'étoit un nome ou préfecture. Strabon le nomme (4) ὁ Απροσωπίτης Νομός; mais Casaubon corrige avec raison, ὁ Προσωπίτης Νομός.

Hérodote (5) assure qu'il y a beaucoup de villes dans cette île. Il ne nomme cependant que celle d'Atarbéchis. Cette île devint fameuse dans la suite par le siége qu'y

(1) Plin. lib. v, cap. xxxii, pag. 292.

(2) Id. ibid. et un Etymologique manuscrit de la Bibliothèque du Roi, coté 2636.

(3) Herodot. lib. IV, §. LXXXV.

(4) Strab. lib. XVII, pag. 1154, C.

(5) Herodot, lib. II, §. XLI.

soutinrent un an et demi les Athéniens qui étoient venus (1) au secours d'Inaros, qui s'étoit révolté contre Artaxerxès. Cet événement est de l'an 4,256 de la période julienne, 458 ans avant l'ère vulgaire.

Cette île prit dans la suite le nom de Nicias. C'est peutêtre le nom du Général Athénien, qui s'y défendit si vaillamment, quoique Ctésias lui donne (2) celui de Charitimidès. Mais l'on sait qu'on ne doit pas plus compter sur l'exactitude que sur la fidélité de cet Historien. Voyez le Scholiaste de Thucydides sur le Livre I, S. cix.

CIX.

PSYLLES (les), étoient un peuple de Libye, qui habitoit au Sud et vers le milieu de la grande Syrte. Ils avoient pour voisins au Sud-Est les Nasamons, les Maces à l'Ouest et les Garamantes au Sud. Ils étoient cependant fort éloignés de ceux-ci; car entr'eux et les Garamantes, il y avoit le désert de Sort, qui est très-étendu. Il y avoit dans la grande Syrte un petit golfe, qui portoit le nom (3) de golfe Psyllique, parce qu'il étoit de leur dépendance. Ils avoient le secret (4) de charmer les serpens. Les Psylles ayant péri de la manière dont Hérodote le raconte, ou ayant été détruits par les Nasamons, ce qui est plus vraisemblable, leur secret pour charmer les serpens ne se perdit pas avec eux. On donna aux jongleurs, qui faisoient profession de charmer les serpens, le nom de Psylles. Caton (5) s'en servit pour se garantir de la morsure des serpens en traversant la Libye, lorsqu'il se rendit à Carthage après la perte de la bataille de Pharsale et la mort de Pompée. Herodot. lib. IV, S. CLXXIII.

PSYTTALIE, petile île située dans le golfe Saronique, entre l'île de Salamine Est, et la côte Ouest de l'Attique.

(1) Thucydid. lib. 1, §. crv et cix.

(2) Ctesias in Persicis, §. xxxII.

(3) Stephan. Byzant.

(4) Strab. lib. xvII, pag. 1169, B. Æliani Nat. Animal. lib. xvi, cap. xxvIII, pag. 901.

(5) Plutarch. in Catone Minore, pag. 787, A.

Ce fut dans cette île qu'Aristides, fils de Lysimaque, passa au fil de l'épée le détachement que les Perses y avoient envoyé. Herodot. lib. VIII, §. LXXVI, xcᏤ.

PTÉRIA, ou PTÉRIE, petit pays faisant partie de la Cappadoce, près de Sinope, ville située sur le Pont-Euxin. Sa capitale porte le même nom. Herodot. lib. 1, §. LXXVI.

PTOON, temple d'Apollon, situé au-dessus du lac Copaïs, et au pied du mont Ptoon ou Plous, qui est voisin de la ville d'Acræphia. Herodot. lib. vIII, §. cxxxv.

PTOUS, montagne de Béotie, près d'Anthédon, et audessus du lac Copaïs. Hérodote ne dit pas le nom de cette montagne; mais il la désigne de manière à ne pouvoir s'y méprendre. Herodot. lib. v111, §. cxxxv.

PYDNA, ville de la Piérie, près du bord Ouest du golfe Therméen, de même que la ville d'Ænia étoit sur le bord Est du même golfe; ainsi les vaisseaux qui partoient de Therme, laissoient Pydna à droite et Ænia à gauche. Pydna étoit au Sud-Ouest d'Enia, et ces deux villes étoient à-peuprès (1) vis-à-vis l'une de l'autre. Les extraits du livre vir de Strabon, la nomment Citron. Paulmier de Grentemesnil balançoit s'il liroit en cet endroit Citium, à cause que TiteLive parle de Citium. Liv. XLII, chap. z1. Mais M. Wesseling (2) prouve que ces extraits sont d'un Grec moderne. Ce Savant auroit pu ajouter à cette raison une autre beaucoup plus forte, c'est que Tite-Live parle de Citium et de Pydna; ce qui fait voir que ce sont deux villes différentes. C'est cependant sur l'autorité de ces extraits, que M. d'Anville a dit dans sa carte de la Grèce Pydna quæ et Citron.

PYLES. C'est le nom que donnoient les habitans de la Trachinie au lieu que les Grecs appeloient Thermopyles. Voyez THERMOPYLES. Herodot. lib. v11, §. cc1.

(1) Tit. Liv. lib. XLIV, cap. x.

(2) Wesseling. ad Antonini Itiner. pag. 328, col. 2.

PYLIENS, descendans de Nelée, qui fonda Pylos de Messénie.

PYLOS. Il y avoit dans le Péloponnèse trois villes de ce nom. Une dans la Messénie, et les deux autres dans l'Elide.

PYLOS de Messénie étoit située sur la côte Ouest du Péloponnèse, au Nord de Méthone, dernière ville de la Messénie au Sud-Ouest, près et vers l'île de Sphacterie, qui mettoit le port de cette ville à couvert du vent et des tempêtes. On l'appeloit aussi Coryphasion, du nom du promontoire sur lequel elle étoit située. Pylos (1) avoit été bâtie par Pylos, fils de Cléson, qui y amena une colonie des Lélèges de la Mégaride; mais Pylos ne la posséda pas long-temps; car il en fut chassé par Nélée et par les Pélasges, venus d'Iolcos, et il se retira dans le pays voisin où il habita Pylos dans l'Elide, j'ignore son nom moderne. Le célèbre d'Anville (2) met un peu plus au Nord une autre ville de même nom, qu'il appelle Pylus vel Erana. Mais Strabon (3) observe que c'est à tort que quelques-uns l'appellent Pylos arenosa. Erana est le seul et vrai nom de celle-ci. M. Barbié du Bocage, digne élève de M. d'Anville, l'a bien senti, lorsqu'il a placé, dans sa XIX carte pour l'Anacharsis de feu M. l'abbé Barthélemy, une seule ville de Pylos dans la Messénie et près de l'île Sphacterie, et la ville d'Erana assez près du promontoire Cyparissium. C'est à Erana qu'il faut appliquer le nom actuel de (4) Nabarinos Palaios, ou, comme disent les Italiens, Avarino Vecchio.

PYLOS DE L'ÉLIDE, étoit sur le Ladon, qui se jette dans le Pénée; elle étoit près et à l'Ouest d'Oponte et au Sud-Est d'Elis, à l'Est du promontoire Chélonitės.

(1) Pausan. Messeniac. sive lib. iv, cap. xxxvi, pag. 371. (2) Géographie abrégée, tom. 1, pag. 273.

(3) Strab. lib. vIII, pag. 536.

(4) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 371, col. 1.

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