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dans le territoire de cette ville. Elle étoit détruite depuis long-temps, lorsque Strabon écrivoit. Il paroît même qu'on ignoroit alors sa position. Cet Auteur pense (1) qu'elle ne devoit pas être fort éloignée d'Abydos, de Lampsaque et de Parium. Arrien fixe sa position. Alexandre, dit-il, se rendit (2) d'Ilium à Arisbe, le lendemain à Percote, le jour suivant ayant passé près de Lampsaque, il alla camper près du Practius.

ARIZANTES, peuples de Médie, situés au nord des Budiens, près et au nord un peu ouest de la source du Choaspes.

ARMÉNIE, grande contrée de l'Asie. Les Anciens varient beaucoup sur ses bornes : on la divise communément en petite et en grande Arménie. La petite est à l'ouest de l'Euphrates, ayant la Cappadoce au nord et une montagne d'où coule l'Halys.

La grande est à l'est de l'Euphrates, au nord-ouest de l'Assyrie, vers les sources de l'Euphrates, s'étendant depuis ces sources nord jusqu'au mont Taurus ou mont Niphates sud et au-delà.

ARMÉNIEN (le mont). Hérodote parle (lib. 1, §. LXXII.) d'un mont Arménius, et Denys le Périégėte, vers 694, d'un autre mont Arménius, où le Phase prend sa source. Mais je ne crois pas qu'il s'agisse dans l'un et l'autre passage d'une montagne particulière, mais d'une branche du Taurus, et je pense qu'il faut les traduire tous deux par montagne d'Arménie, car Armenius signifie un Arménien ou d'Arménie.

ARTACÉ, ville et port de l'Asie mineure sur la Propontide, près de Cyzique, dont elle étoit un fauxbourg, selon (3) Procope. Aussi Strabon dit (4) qu'il y avoit dans

(1) Strab. lib. xш, pag. 883, A.

(2) Arriani Expedit. Alexandri, lib. 1, cap. xII, pag. 52.
(3) Procop. de Bello Persico, lib. 1, cap. xxv, pag. 78,
(4) Strab. lib. xIII, pag. 873; lib. xiv, pag. 941, D.

B.

l'ile de Cyzique deux villes, Cyzique et Artacé. Il y a grande apparence que Cyzique en s'agrandissant se trouva dans la proximité d'Artacé et se confondit avec elle. Cette ville fut dans la suite (1) détruite, et du temps de Pline le Naturaliste, il n'en restoit plus que le port. M. d'Anville observe qu'encore actuellement (2) il y a dans le voisinage de Cyzique un lieu qui porte le nom d'Artaki.

Il y avoit près de cette ville une fontaine appelée (3) Artacie, ou plutôt fontaine Artaciène; car 'ApTanía est un adjectif. Alcée et Callimaque (4) parlent de cette fontaine dans leurs poésies.

Ptolémée met (5) en Bithynie, et près du promontoire de Bithynie, un château, qui avoit nom Artacé. Le récit d'Hérodote prouve que (6) ce Géographe a voulu parler d'Artacé près de Cyzique.

ARTANÈS, rivière qui coule par le pays des Thraces Crobyziens, et se jette dans l'Ister. Herodot. lib. iv, S. XLIX.

ARTÉENS, c'étoit le nom que les peuples voisins de la Perse donnoient aux Perses. Les Perses le prenoient aussi quelquefois eux-mêmes. Herodot. lib. vII, §. LXI.

ARTEMISIUM. Diane s'appeloit en grec Artémis, et le temple de cette Déesse, Artémisium. Par rapport à l'île d'Eubée, le nom d'Artémisium appartenoit, 1o. à un temple de Diane; 2°. à une côte de cette île; 3°. à une mer voisine.

1. L'Artémisium, ou temple de Diane, étoit à l'ouestnord de l'embouchure du Callas, entre Histiće, qui prit

(1) Plin. lib. v, cap. xxxII, pag. 288.

(2) Géograph. abrég. tom. 11, pag. 15.

(3) Apoll. Rhod. lib. 1, vers. 957.

(4) Schol. Apoll. Rhod. ad lib. 1, vers. 957.

(5) Ptolem. lib. v, cap. 1, pag. 134.

(6) Herodot. lib. Iv, §. xiv.

ensuite le nom d'Orée, et Cérinthe; mais plus près de la première que de la dernière.

2o. Ce temple avoit donné le nom d'Artémisium à toute la côte nord-nord-est de l'Eubée.

3o. On appeloit encore de ce nom la mer qui s'étend depuis l'Eubée jusqu'au-delà de l'île Sciathos, et peutêtre jusqu'au golfe Therméen.

ARTISCUS (1'). Darius dans son expédition contre les Scythes étant parti des sources du Téare pour aller à l'Ister, arriva à l'Artiscus, fleuve qui coule par le pays des Odryses. (Herodot. lib. iv, §. XCII.) Je pense que cette rivière est celle qu'Hésiode (1) nomme Ardescus, et que son Scholiaste dit (2) être une rivière de Scythie. M. d'Anville (3) l'appelle Ardiscus et croit que c'est l'Arda. J'aime mieux m'en rapporter à (4) Mélétius qui la nomme Arta.

ASBYSTES. Ils sont voisins et à l'ouest des Giligammes, au-dessus et au sud de Cyrène, et ne s'étendent pas jusqu'à la mer; car les Cyrénéens habitent la côte maritime. Les Ammoniens n'en étoient pas fort éloignés, et c'est probablement par cette raison que Nonnus (5) donne à Jupiter Ammon le surnom d'Asbystien. Mais Ptolémée (6) les distingue très-bien, et l'on ne peut rien conclure du passage de Denys (7) le Périégète et d'Eustathe, son commentateur, en faveur de l'identité de ces deux peuples. Le territoire des Asbystes étoit originairement plus étendu ; car la ville de Cyrène elle-même avoit été bâtie (8) dans leur pays.

(1) Hesiod. Theog. vers. 345.

(2) Schol. Hesiod. pag. cxxxvII.

(3) Geograph. abrég. tom. 1, pag. 295.

(4) Meletii Geograph. pag. 418, col. 1.

(5) Nonn. Dionys. lib. xIII, pag. 372, vers. 27.
(6) Ptolem. lib. iv, cap. I et IV, pag. 113, 114.

(7) Dionys. Perieg. vers. 211, et ibi Eustath..

(8) Callimachi Hymn. in Apollin. vers. 76.

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ASCALON, ville de Syrie, située entre Azoth et Gaza, sur le bord de la Méditerranée, à cinq cent vingt stades (1) de Jérusalem. Elle appartenoit aux Philistins. Les Anciens ont (2) parlé avec éloge des oignons d'Ascalon, copa Ascalonica.

On lit dans le Géographe Etienne, que Tantalos et Ascalos furent fils d'Hyménée; qu'Ascalos, ayant été nommé général d'armée par Aciamus, roi des Lydiens, fit une campagne en Syrie, et qu'il y bâtit une ville de

son nom.

Cette ville, quoique ruinée, conserve encore son ancien nom. Mélétius (3) assure qu'elle s'appelle Scalona, et que c'est une ville épiscopale, dépendante du Patriarchat de Jérusalem.

ASINE. Il y avoit dans le Péloponnèse trois villes de ce nom; la première dans l'Argolide, la seconde dans la Laconie, et la troisième dans la Messénic. La première étoit à l'ouest d'Hermione et sur le golfe Argolique. Les Dryopes en (4) ayant été chassés par les Argiens, ils bâtirent une ville dans une partie de la Messénie dont leur firent présent les (5) Lacédémoniens, et lui donnèrent le nom d'Asine. L'index latin d'Hérodote fait entendre que cet Auteur parle de la première; mais ce qu'ajoute notre Historien, qu'elle étoit vers Cardamyle, indique assez qu'il est question de la troisième.

La seconde étoit sur la côte est de la langue de terre

qui avance vers le sud et qui fait le cap de Ténare. Elle

doit être entre Gythium (6) et ce cap, et non Gythium,

(1) Joseph. de Bello Jud. lib. 11, cap. 11.

(2) Theophrast. Hist. Plantar. lib. vii, cap. IV.

(3) Meletii Geograph. pag. 509, col. 1.

(4) Pausan. Messen. sive lib. iv, cap. xxxiv, pag. 366.

(5) La Messénie appartenoit autrefois aux Lacédémoniens. Strab.

lib. vin, pag. 549, C, et 550, A.

(6) Strab. Geograph. lib. vIII, pag. 559, A.

entre le cap et Asine, comme l'a placé M. d'Anville dans sa Carte de la Grèce.

La troisième étoit en Messénie sur la côte du golfe Messéniaque, au sud direct d'Ithome, et à l'ouest un peu sud de Cardamyle. Elle étoit dans un canton que les Lacédémoniens (1) donnèrent aux Asinéens ou Dryopes chassés de l'Argolide. Hérodote qui craignoit qu'on ne la prît pour Asine en Argolide, en fait mention en ces termes, Ασίνη ἡ πρὸς Καρδαμύλη τῇ Λακωνικῇ. Asine (2) vers Cardamyle en Laconie. Cardamyle étoit en Laconie, comme on le verra à l'article Cardamyle; mais Asine étoit en Messénie vers les frontières de la Laconie, à (3) quarante stades de Colonides (4), bourg de la Messénie, et à 40 stades de l'Acritas, promontoire méridional (5) de la Messénie.

ASINÉENS (les) s'appeloient autrefois Dryopes et habitoient la Dryopide. Ayant été chassés (6) de ce pays par Hercules et par les Méliens, ils habitèrent d'abord aux environs du (7) Parnasse et furent voisins des Lycorites; mais peu après ce héros les conduisit dans le Péloponnèse, et les mit en possession d'Asine près d'Hermione. Chassés de-là par les Argiens, ils habitèrent un canton de la Messénie, que leur (8) donnèrent les Lacédémoniens. Suivant une autre tradition, Hercules (9) ne les chassa

(1) Pausan. loco superius laudato. (2) Herodot. lib. vIII, §. LXXIII.

(3) Pausan. Messen. sive lib. IV, cap. xxxiv, pag. 367.

(4) Il faut écrire Colonides au plurier, ou Colone, avec Ptolémée. Gédoyn s'y est trompé dans son Pausanias, tom. 1, pag. 401, et M. d'Anville dans sa Carte de la Grèce.

(5) Pausan. Messenic. sive lib. iv, cap. xxxiv, pag. 367.

(6) Herodot. lib. vIII, §. XLIII.

(7) Pausan. ibid. pag. 366.

(8) Un passage de Strabon, pag. 549, C, et 550, A, éclaircit cet endroit de Pausanias.

(9) Pausan. ibid. pag. 366.

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