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Epicnémidiens et des Phocidiens, elle peut avoir appartenu successivement à ces deux peuples.

THRONIUM, no 2, ville de l'Abantide, contrée de la Thesprotide, en Epire, vers les monts Cérauniens. An retour (1) de la guerre de Troie, les vaisseaux des Grecs ayant été dispersés, des Locriens de Thronium sur le Boagrius, et des Abantes de l'Eubée, furent jetés avec huit vaisseaux vers les monts Cérauniens. Ils s'établirent en ce lieu, et bâtirent une ville qu'ils nommèrent Thronium, et donnèrent à cette contrée le nom d'Abantide. Ils en furent chassés par les Apolloniates.

Je conclus de-là, 1°. que Thronium n'étoit pas éloignée d'Apollonie; 2°. qu'elle étoit dans l'Orestiade; 3°. que l'Orestiade faisoit alors partie de la Thesprotie.

THURIUM. Voyez SYBARIS.

THYA, canton consacré à Thya, fille du Céphisse, où l'on voyoit un bois sacré et un autel élevé en son honneur. Hérodote est le seul Auteur, que je sache, qui en ait parlé, et ce qu'il en dit est si peu de chose, qu'on ne sait où le placer. Il ne doit pas être éloigné du Céphisse et de Delphes, puisqu'il avoit pris son nom de Thya, fille du Céphisse, et que les Delphiens étoient à portée d'y élever un autel et d'y offrir des sacrifices. Herod. lib. v11, §. CLXXVIII. THYNIE. Voyez THYNIENS et BITHYNIE.

THYNIENS (les) étoient Thraces d'origine. Ils habitoient anciennement en Thrace aux environs de Salmydesse et d'Apollonie, et encore actuellement, dit (2) Strabon, il y a vers ces deux villes une côte qu'on appelle Thynias. Ils passèrent en Asie et habitèrent avec les Mysiens, qui prirent leur nom et s'appelèrent Thynicns. Ils occupoient (3) les bords de la mer et quelque peu d'étendue

(1) Pausan. Eliacor. prior, sive lib. v, cap. xxii, pag. 435. (2) Strab. lib. xi, pag. 816.

(3) Plin. lib. v, cap. xxxII, pag. 291, lin. 19.

de terrein dans les terres. Les Bithyniens, autres peuples sortis de Thrace, étoient plus avant dans les terres. Ils touchoient à l'Est aux Mariandyniens, au Nord aux Thyniens et au Sad aux Phrygiens.

Il paroît qu'ils avoient acquis de la célébrité dans l'art de graver les pierres précieuses; témoins ces vers de Mécène, sur la mort d'Horace, que nous a conservés Isidore dans ses Origines, 19, 32.

Nec percandida margarita quæro
Nec quos Thynica lima perpolivit
Anellos, nec jaspios lapillos.

THYRÉE ou THYREES, ville de la Cynurie dans l'Argolide. Thyrée et Anthéné étoient au Nord-Est de Sparte et au Sud d'Argos. La première de ces places étoit de la dernière importance pour les Argiens, parce qu'elle leur servoit de communication pour se rendre par terre aux autres places qui leur appartenoient sur la même côte. Les Argiens redemandèrent inutilement aux Lacédémoniens ce pays (1) dans la guerre du Péloponnèse.

Thyrée et toute cette côte est à l'Est; mais elle est à l'Ouest relativement à l'Argolide qui est à l'Est. Herodot. lib. 1, §. LXXXII.

THYRÉE, ville d'Arcadie entre Hypsunte et Paroréa, au Sud-Est de la première et au Nord un peu Ouest de l'autre, dont elle n'étoit éloignée que de quinze stades. Pausan. lib. v111, cap. xxxv,pag. 671.

THYSSAGETES (les). Au-dessus (2) et au Nord des Budins, on trouve d'abord un pays désert, dans l'étendue de sept journées de marche. Au Nord de ce désert, en déclinant un peu vers l'Est on trouve les Thyssagètes, nation nombreuse qui se gouverne par ses propres loix.

(1) Thucydid. lib. v, §. XLI, pag. 342.
(2) Herodot. lib. IV, §. XX1, XXII et cxxIII.

Pline (1) les place à-peu-près de même, et après eux les Turcs. Le P. Hardouin, dans une note sur cet endroit de Pline, dit qu'ils habitoient les bords du Tanaïs vers la courbure où ce fleuve s'approche le plus du Wolga et où est aujourd'hui le Royaume d'Astracan, et que c'est de-là que sont venus les Turcs. Hérodote met dans le voisinage des Thyssagètes les Iyrques; il paroît que les Iyrques d'Hérodote sont les Turcs de Pline; mais je pense qu'il faut lire dans cet auteur Eurcæ.

THYSSOS, ville de la presqu'ile du mont Athos sur le bord oriental du golfe Singitique, au Sud de Cléones et au Nord du promontoire Nymphæum, que l'on appelle aujourd'hui cap Nymphé. Herodot. lib. VII, §. XXII.

TIARANTE, fleuve de Scythie, qui prend sa source au Nord-Est dans les montagnes de la Transylvanie, coule à l'Ouest et se jette au Sud dans l'Ister, presque vis-à-vis de la ville de Nicopolis, que fit bâtir Trajan pour perpétuer la mémoire de ses conquêtes. C'est la plus occidentale des rivières de la Scythie nommées par Hérodote, qui se jettent dans l'Ister. C'est l'Alaut ou Olt, selon Bayer, de situ Scythia, pag. 409. M. le Major Rennell s'accorde avec cc Savant. Voyez sa carte de la Scythie occidentale. Herod. lib. IV, §. XLVIII.

TIBARÉNIENS, petit peuple du Pont, à l'Est de l'embouchure du Thermodon, à l'Ouest des Mosynæques et de Cérasunte. Ils étoient voisins au Sud-Est des Chalybes. En effet les Dix-Mille traversèrent (2) le pays des Mosynœques en allant du Nord au Sud-Est, entrèrent dans le pays des Chalybes, et de-là en continuant leur route du Sud au NordOuest, ils arrivèrent dans le pays des Tibaréniens. Ces peuples étoient tellement attachés (3) aux principes de

(1) Plin. lib. vi, cap. vII, pag. 306.

(2) Xenophont. Anabas, lib. v, cap. v.

(3) Scholiast. Apollonii Rhod. ad lib. 11, vers. 1012.

l'équité, qu'ils n'auroient pas voulu attaquer leurs ennemis sans les avoir prévenus du lieu et de l'heure du combat. Herodot. lib. 111, §. xciv; lib. vii, S. LXXVIII.

TIBISIS, grande rivière qui sort du mont Hamus et se jette au Nord dans l'Ister. La Martinière a tort de croire que c'est le Tibiscus qui est la Tiesse. Celui-ci prend sa source au Nord et se jette au Sud dans l'Ister. L'autre vient de l'autre côté, et se jette au Nord dans le même fleuve. Le sentiment de la Martinière a été adopté par M. Gatterer, comme on le verra dans la suite de cet article.

Si nous voulons connoître plus particulièrement le Tibisis, il faut prendre les choses de plus haut. Hérodote, en parlant des rivières de Thrace, va de l'Est à l'Ouest. Il nomme d'abord l'Atlas, l'Auras, le Tibisis, l'Athrys, le Noès, l'Artanès, le Cios, le Brongus, et l'Angrus. Toutes les rivières qui suivent le Tibisis sont connues. Commençons par la plus occidentale, et continuons notre marche. de l'Ouest à l'Est. L'Angrus est la Morave de Servie; le Brongus, le Margus (1) de Strabon et la Morave de Bulgarie. Le Cios est une faute des copistes; il faut lire Escus, et c'est l'Ischa d'aujourd'hui. L'Artanès paroît être l'Utus de (2) Pline; le Noès, le Nova de (3) Ptolémée; l'Athrys, qui suit, est corrompu ; il faut lire Iathrys. Voyez cet article. Restent maintenant le Tibisis, l'Auras et l'Atlas. M. Gatterer (4) pense, « que quelqu'un aura ajouté les noms de >> ces trois rivières, afin de corriger ou d'expliquer ce que >> notre Historien avoit dit précédemment des rivières de » Scythie qui se jetoient dans l'Ister; ce que le nom de

(1) Strab. lib. VII, pag. 490, A. Conf. ibi Casaubon. Voyez aussi l'article THRACE.

(2) Plin. Hist. Nat. lib. III, cap. xxvi, pag. 180, lin. 19.

(3) Ptolemæi Geograph. lib. 111, cap. x, pag. 88.

(4) Commentat. Societat. Regiæ Scientiarum Goetting. ad A. 1781, pag. 104.

» Tibisis, qui est le Tibiscus des autres Ecrivains, met dans » le jour le plus évident ». Cela ne me paroît pas si clair qu'à M. Gatterer. Nos cartes modernes mettent à l'Est de l'Iantra, le Caralom, qui se jette dans le Danube à une petite distance de Russik. Quoique ces deux noms, Tibisis et Caralom, soient fort éloignés l'un de l'autre, je crois cependant que le nom Thrace de cette rivière, ne pouvant être Tibisis, aura souffert de grandes altérations depuis le siècle d'Hérodote jusqu'à nos jours, et que peu à peu il aura dégénéré en celui de Caralom. Quant aux deux autres rivières, l'Auras et l'Atlas, j'aime mieux avouer mon ignorance que de transporter d'un trait de plume, avec M. Gatterer, trois rivières de Thrace en Scythie. Il me semble qu'avant de trancher si hardiment, il faut avoir de ce pays une connoissance plus parfaite que celle que nous en avons.

TIGRE, un des plus grands fleuves de l'Asie, qui prend sa source en Arménie, et se rend dans le golfe Persique. Aujourd'hui le Tigre et l'Euphrate tombent dans la mer par (1) un canal commun; mais autrefois ils s'y déchargeoient séparément, et du temps de Pline, on voyoit encore les vestiges de leurs anciens lits séparés. Cet auteur (2) dit que la source de ce fleuve est au milieu d'une campagne de la Grande Arménie, qu'il entre dans le lac d'Aréthuse et passe au travers sans y mêler ses eaux. Ensuite il rencontre le mont Taurus, s'enfonce en terre, passe par-dessous la montagne et va reparoître de l'autre côté. La caverne où il entre s'appelle Zoroanda; et une preuve que c'est le même fleuve et non un autre qui sort au-delà de la montagne, c'est qu'il rend à sa sortie ce qu'on y á jeté à l'entrée de la caverne. Ce fleuve à l'Est et l'Euphrates à l'Ouest bordent la Mésopotamie qui est entre ces deux

(1) Plin. lib. vi, cap. xxvII, pag. 333.

(2) Id. ibid.

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