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partager en trois, que la partie Sud-Ouest qui commence à Nefta jusqu'aux Marques, est le lac Libye, qu'on appelle aujourd'hui El-Low-Deah; depuis les Marques jusqu'à l'île Phla est le lac Pallas, maintenant le lac Bahyre; la partie orientale du lac se nommoit Tritonis et s'appelle actuellement Faraoune.

Je ne conçois rien au récit de Strabon, qui met (1) ce lac dans le voisinage de la grande Syrte et du promontoire Pseudopenias, qui est proche de la ville de Bérénice.

TROADE (la), contrée de l'Asie mineure, qui commençoit (2) au promontoire Lectum, et de-là s'étendoit jusqu'à la Propontide. Elle avoit pris son nom de la célèbre ville de Troie, sa capitale.

Si on prend la Troade pour tout le pays qui étoit soumis aux Troyens, c'est-à-dire, pour tout le royaume de Priam, elle contenoit presque toute l'étendue de ce que nous appelons les deux Mysies et de la petite Phrygie, &c. Si au contraire on la restreint à la contrée particulière où étoit la ville de Troie, ce qui fait la Troade propre, elle ne comprenoit que le pays qui est entre la Dardanie Nord et Nord-Est, le pays des Lélèges Est-Sud, l'Hellespont et la mer Egée Ouest. Ptolémée (3) renferme la Troade dans la petite Phrygie.

TROCHOÏDE, lac de l'île de Délos, sur les bords (4) duquel Latone accoucha d'Apollon et de Diane. Il étoit près du temple d'Apollon. Spon en a donné (5) une description, et Tournefort a eu (6) tort de reprendre ce voyageur. Callimaque l'appelle dans (7) un endroit Пpany's

(1) Strab. lib. xvII, pag. 1193, C.
(2) Plin. lib. v, cap. xxx, pag. 281,

(3) Ptolem. lib. v, cap. II.

(4) Theognidis Sentent. vers. 5.

(5) Voyages d'Italie, de Dalmatie, de Grèce, tom. 1, pag. 106.

(6) Voyage du Levant, tom. 1, pag. 290 et 291.

(7) Callimachi Hymn, in Apoll. vers. 59.

Tome VIII.

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Xiun, et dans (1) un autre Tpoxótσoa; mais Théognis le nomme ainsi qu'Hérodote. Cela revient au même, puisque tous ces noms signifient lac rond. Voyez ma traduction d'Hérodote, livre 11, note 569.

TROZEN. Voyez TRÉZEN.

TROGLODYTES. Ce nom convient à tous les peuples qui vivent dans des antres, dans des cavernes. Il est composé de rpayan caverna, et de dúva subeo. Il y avoit des Troτρώγλη glodytes le long du golfe Arabique, jusqu'à Ptolémaïs Epitheras, et (2) même jusqu'au promontoire Dira. Hérodote et il les appelle Ichthyophages, livre III, §. XIX et XXIII, paroît que ce sont les Shangallas d'aujourd'hui, quoique ceux-ci soient beaucoup éloignés de l'Egypte.

Dappers, cité par (3) Ludolf, dit, en parlant de ces Troglodytes: glocitant tanquam gallo-pavones et ore, ceu digitis, crepitant in morem crepitaculi. Ludolfajoute que cette description convient au langage qu'il entendit tenir à un de ces barbares que l'on faisoit voir par curiosité en Hollande et en Allemagne. Cela ne peut s'accorder avec ce que raconte Hérodote de ces peuples; car cet Historien raconte qu'ils parloient Egyptien et Ethiopien. Cependant l'on pourroit dire que le récit de cet Historien ne doit s'entendre que de ceux qui vivoient dans les villes. Quant à ceux qui demeuroient dans des antres, il est naturel d'imaginer qu'étant absolument séquestrés de toute société, ils ne proféroient que des sons inarticulés, ou qui paroissoient tels à ceux qui n'y étoient pas accoutumés.

Pline remarque (4) que les anciens nommoient la Troglodytique Michoë ou Midoë. M. Forster (5) observe que dans la langue Copte, mehau signifie un antre, et cueh une

(1) Callimachi Hymn. in Del. vers. 261.

(2) Strab. lib. xvi, pag. 1113, D.

(3) Ludolfi Commentar. ad Historiam Ethiopicam, pag. 199. (4) Plin. Hist. Nat. lib. vi, cap. xxix, tom. 1, pag. 341, lin. 20. (5) Forsteri Epistola ad Joh. David. Michaelis, pag. 7.

habitation, et que les Grecs et les Latins ont pu difficilement exprimer ce mot autrement que par celui de Michoë ou de Midoë. Voyez l'article ICHTHYOPHAGES.

TROGLODYTES ÉTHIOPIENS. Hérodote dit, liv.rv, S. CLXXXIII, que les Garamantes étoient en guerre avec les Troglodytes Ethiopiens. Strabon (1) nous apprend d'un autre côté, qu'il y avoit sur les bords de l'Océan des peuples éloignés des Garamantes de neuf à dix journées. Ces Garamantes étoient ceux dont les demeures étoient fixes et qui occupoient le Fezzan. Mais les Garamantes Nomades, qui ne vivoient que de rapines, franchissoient cet espace, ce désert, qui ne peut être que celui de Sahara, pour attaquer les Troglodytes, qui me paroissent ces habitans des bords de l'Océan, ces Parocéanites, dont parle Strabon à l'endroit cité. Ainsi les Troglodytes Ethiopiens habitoient les bords de l'Océan à l'Ouest des Garamantes sédentaires, et en étoient séparés par le désert de Sahara de neuf à dix journées.

Si ces Troglodytes eussent habité le long du golfe Arabique, comment les Garamantes auroient-ils pu leur faire la guerre ? Il faut donc nécessairement les placer sur les bords de l'Océan. Hérodote ajoute que les Troglodytes se nourrissent (2) de serpens et de lézards; que leur langue n'a rien de commun avec celle des autres nations, et qu'on croit entendre le cri des chauves-souris. Voyez là-dessus, l'article précédent, et sur-tout M. Hennicke, in commentat. de Geograph. Africa Herodoteâ, pag. 38.

TROIE, ville de l'Asie mineure, située près du confluent du Scamandre ou Xanthe avec le Simoeis, à trois milles de la mer Egée, entre la partie Est du mont Ida et le promontoire Sigée Ouest. Elle avoit été bâtie par Dardanus, venu de Crète ou d'Italie, qui fut le premier Roi des

(1) Strab. lib. xvII, pag. 1192, B. (2) Herodot. lib. IV, §. CLXXXIII.

Troyens. Elle fut appelée Dardania, de Dardanus son fondateur. Tros, un des successeurs de Dardanus, lui donna le nom de Troie ; Ilus, successeur de Tros, donna celui d'Ilium à sa citadelle, nom que prit aussi la ville. Hérodote se sert indifféremment des noms d'Ilion et de Troie. J'ai toujours traduit Troie, parce que chez nous Ilion est un mot réservé à la poésie.

Après la destruction de Troie ou Ilion, on bâtit une ville d'Ilion à trente stades (1) des ruines de l'ancienne. Cette nouvelle ville ne fut pas d'abord si considérable que l'ancienne. Ce n'étoit encore qu'une espèce de bourgade, avec un temple de Minerve, lorsqu'Alexandre-le-Grand, après le passage du Granique, s'y rendit pour sacrifier à Minerve. Ce Prince fit de riches présens à cette bourgade, lui donna le titre de ville, et laissa des ordres pour l'agrandir. On respectoit la nouvelle ville d'Ilion, parce qu'elle portoit le même nom que l'ancienne Troie, et que son temple de Minerve tenoit lieu de celui de cette famcuse ville, où l'on avoit si long-temps conservé le Palladium, c'est-à-dire, la statue de Pallas ou Minerve. Fimbria l'assiégea, parce que les habitans lui en refusoient l'entrée. Sylla, qui défit Fimbria, consola les habitans d'Ilion, et leur fit du bien. Jules-César, qui se regardoit comme un des descendans d'Enée, leur en fit encore davantage : on le soupçonna même, dit Suétone, d'avoir voulu quitter Rome pour s'y établir et y transporter le siége (2) de l'empire. On eut à Rome la même frayeur sous l'empire d'Auguste, qui, en qualité d'héritier de Jules-César, auroit pu exécuter ce projet; et ce fut, dit-on, pour l'en détourner, qu'Horace composa l'Ode Justum et tenacem propositi virum. Tel étoit le sentiment de Tanneguy le Febvre, et il paroît que c'étoit

(1) Strab. lib. XIII, pag. 886, B et seq. (2) Sueton. in Jul. Cæsare, §. LXXIX.

aussi celui de feu M. Gesner. Voyez les notes de ce Savant sur cette Ode.

TROPHONIUS, ou l'antre de Trophonius ( à Lébadie, en Béotie ). C'étoit une ouverture qui s'étoit faite sous terre dans un rocher, où il falloit descendre pour consulter l'oracle; mais on n'y entroit qu'après bien des cérémonies et des préparations, sur lesquelles on peut consulter Suidas.

Ce Trophonius étoit, dit-on, fils (1) d'Apollon; selon quelques-uns c'étoit un des premiers Architectes Grecs, frère d'Agamède, qui excelloit dans son art, et étoit fils d'Erginus, Roi de Thèbes; ces deux Architectes firent plusieurs ouvrages, entr'autres un temple de Neptune proche de Mantinée dans le Péloponnèse, et le fameux temple de Delphes. Quoi qu'il en soit, on célébroit des Jeux (2) un jour de l'année, en l'honneur du Héros Trophonius à (3) Lébadie, où la jeunesse de la Grèce alloit faire paroître sa force et son adresse.

TYR, ville de la Phénicie, située sur la mer au Sud de Sidon et à l'Ouest de Panéas. Elle étoit très-ancienne quoique bâtie depuis Sidon, puisque, selon Justin, les Sidoniens en furent les fondateurs. Quinte-Curce néanmoins veut que Tyr et Sidon soient de la même ancienneté, et qu'elles aicnt été bâties par Agénor, fils de Cadmus. Mais Isaïe appelle (4) Tyr, fille de Sidon, c'est-à-dire, colonie de Sidon. Voyez SIDON.

Il y avoit deux villes de Tyr; l'une ancienne, appelée Palætyros; l'autre nouvelle, nommée simplement Tyros: la première, sur le continent, à trente stades de la seconde et au Sud, selon Strabon; le temple d'Hercules, dont les Prêtres de Tyr vantoient l'ancienneté à Hérodote, étoit

(1) Pausan. Boot. sive lib. 1x, cap. xxxvII, pag. 785. (2) Pollucis Onomast. lib. 1, Segm. XXXVII.

(3) Scholiast. Pindari ad Olymp. vII, vers. 154, pag. 87, col. 2,

lin. 6.

(4) Isai. cap. XXIII, vers. 12.

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