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plus fort et plus propre au travail que le boeuf, mais sa peau est à Smyrne un objet de commerce important; il fournit le meilleur cuir pour les semelles de souliers, et l'on a besoin d'en importer annuellement en Russie. Le fromage du lait de buffle est excellent. La Russie tire tous ces articles des pays étrangers: on pourrait s'occuper des moyens de se le procurer dans le pays même.

Ce serait encore un grand avantage pour la Russie, si on pouvait y introduire des boeufs de Toungout (bos gruniens). Ces animaux sont sauvages sur les montagnes de la Songarie, et domestiques au Thibet et dans la Boukharie: leur chair est d'un trèsbon goût; on en tire beaucoup de suif; ils donnent un lait gras et abondant: on apprivoise aisément les veaux; mais, quand ils sont grands, ils ne se mêlent point avec les troupeaux ordinaires. Ces animaux pour raient être élevés dans l'état de domesticité sur les rives du Don et du Térek: Pallas soupçonne que les buffles que l'on y trou ve, sont une espèce de boeufs de Toungout, dégénérés et devenus domestiques,

Qn élève à proportion infiniment plus de bêtes à laine que de bêtes à cornes; cepens dant cette partie de l'industrie productive n'a pas atteint non plus le degré de perfection où elle pourrait parvenir, si une administration éclairée était réunie à des soins plus vigilans, de la part des habitans de la campagne. Presque partout on s'occupe de la multiplication de ces animaux, sans son→ ger à en perfectionner l'espèce: quoique les pâturages immenses de la Russie soient couverts de troupeaux de brebis, l'importation des laines étrangères est toujours nécessaire pour les manufactures. Cependant les no mades ont plus de brebis que d'autres espè ces de bestiaux, et les paysans, les Kosaques de la Russie méridionale et les Sibériens, possèdent des troupeaux de plusieurs centaines et même des milliers de ces animaux.

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La brebis commune de la Russie n'est pas très-grande, surtout dans les contrées septentrionales; elle a la queue courte, une laine rude et grossière qui est quelquefois mêlée avec une plus fine: il faut cependant excepter les brebis de quelques provinces dont on a perfectionné ou croisé la race. Lar

brebis à longue queue de Tcherkask donne une meilleure laine: les Kosaques du Don et de l'Ukraine élèvent des brebis de cette espèce, Celles que l'on trouve dans les gouvernemens de Kharkof, de Koursk, d'Orel, de Tambof, de Kazan, etc. servent en grande partie pour les manufactures de draps de l'intérieur. L'essai que fit Pierre-le-Grand de croiser les brebis de la Petite-Russie avec les brebis et les beliers de la Sibérie, ne fut pas heureux; mais les vues bienfaisantes de ce prince ont eu plus de succès dans le gouvernement de Viatka, où les brebis allemandes se sont propagées et mêlées à celles du pays, sans presque dégénérer. Dans les provinces qui sont situées sur la mer Baltique, les propriétaires de fonds en élèvent une meilleure espèce pour leur consommation domestique: ces brebis ont surtout réussi dans les isles d'Oesel et de Dago: les herbes y ont plus de suc, et l'eau salée de la mer leur est très favorable. L'espèce que l'on trouve dans cette dernière isle, porte une laine aussi estimée que celle d'Angleterre: le demi-drap qu'y fabriquent les propriétaires, est souvent plus fort et aussi fin que

celui qu'on tire de l'étranger. Il paraît que l'on s'occupe aussi de perfectionner les races des brebis dans la Russie blanche: le succès qu'ont eu différens établissemens nouveaux, fait espérer que cet objet excitera l'émulation des cultivateurs de ces contrées.

La Lithuanie et la Petite-Pologne fournissent depuis long-temps, pour l'exportation, une quantité considérable de laine demi-fine: dans les gouvernemens de Cathérinoslaf et de Voznesensk, les brebis sont une des principales ressources des habitans. Dans la Tauride, ils ont une si grande quantité de brebis, que les simples Tatars en possèdent mille, et les riches particuliers ont jusqu'à cinq mille de ces animaux. Dans le dernier dénombrement qui en fut fait, malgré la guerre que cette presqu'isle venait d'essuyer, on en trouva sept millions. Leur chair est partout d'un goût excellent: quant à la qualité de leur laine, elle varie beaucoup, suivant les lieux d'où on la tire. Dans les plaines elle est plus longue, mais grossière et mêlée de crins: les agneaux de cette espèce ont, au contraire, la laine frisée; elle est estimée, et sa vente est un objet de commerce

important. Les brebis de la partie monta→ gneuse de cette presqu'isle sont, à la vérité, plus petites; mais leur laine est longue, égale, soyeuse; et, quand cette race est perfectionnée par des beliers étrangers, elle équivaut au moins à celle d'Angleterre.

Les brebis des Kalmouks et des Kirguises sont, ainsi que leurs chevaux, leur principale richesse: elles sont très-différentes des brebis de Russie. Celles des Kirguises sont plus grosses et plus difformes que tous les autres animaux de leur espèce; elles sont ordinairement de la grandeur d'un veau qui vient de naître celles qui ont atteint leur grosseur pèsent ordinairement quatre à cinq pouds. Elles ressemblent aux brebis indiennes pour la figure; elles ont la tête busquée comme le belier, la lèvre inférieure saillante, et de longues oreilles pendantes. Au lieu de

queue, elles portent une masse de graisse monstrueuse, ronde et en forme de coussin, qui pèse entre trente et quarante livres, et dont on tire vingt et trente livres de suif: c'est ce qui les distingue principalement des brebis indiennes. Leur laine est grossière, touffue et très-entremêlée de crins: les beliers et la

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