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hauteur qu'il faut atteindre. Comme il doit rester plus long-temps, il y pratique un escalier plus commode:'il se soutient à la corde, et exécute son ouvrage avec les outils qu'il a apportés dans sa ceinture. On coupe soigneusement toutes les branches qui sont au-dessous de cette espèce de ruche, pour empêcher les ours d'y grimper. Ces animaux sont assez nombreux dans les forêts de l'Oural, et ce sont les ennemis les plus dangereux des abeilles on emploie contre eux des armes et des piéges extraordinaires.

L'un des plus usités est de garnir le tronc de l'arbre extérieurement de couteaux recourbés ou de pointes de fer: l'ours les évite très-adroitement en grimpant, mais souvent ces crochets et ces pointes lui font perdre la vie quand il redescend; cependant il y a des exemples de vieux ours expérimentés, qui arrachent ces pointes avec leurs pattes en grimpant. On emploie avec plus de succés un gros bâton que l'on fixe devant l'ouverture de la ruche: l'ours le secoue avec la plus grande fureur, jusqu'à ce que, fatigué de ses efforts et par le bâton qui le repousse, il tombe sur des pieux aigus que

l'on a plantés au pied de l'arbre. La méthode la plus ingénieuse consiste en un piége très-simple: l'ours est emporté dans les airs sur une planche; éloigné du tronc de l'arbre, il est forcé ou d'attendre le chasseur, ou de se précipiter sur des pieux aiguisés, dont la terre est hérissée. La pie est encore un des ennemis des abeilles: on tâche de les en préserver, en entourant la ruche de branchages et d'épines.

Maraldi et d'autres écrivains soutiennent qu'on trouve rarement dans une ruche plus de 18,000 abeilles. M. Rytchkof pesa à Orenbourg des abeilles mortes; 75 pesaient un solotnik: cependant, pour ne point porter trop haut cette estimation, il n'en compta que cinquante. Dans ces lieux, un bon essaim pèse dix à douze livres, et les plus mauvais trois ou quatre: souvent deux ou trois se réunissent dans la même ruche; il y a des essaims qui pèsent dix-huit à dix-neuf livres. Suivant la base que nous avons donnée, il y aurait au moins 57,000 abeilles dans une ruche de douze livres, et au moins 112,000 dans celles de dix-neuf. Si cette observation ne détruit pas celle de Maraldi, elle prouve que les abeilles

de

de France et celles d'Orenbourg sont deux espèces différentes.

On a soutenu que les abeilles ne compósaient leur miel que du suc des fleurs; mais on assure généralement que dans les environs d'Orenbourg elles sucent le sang, la chair ët d'autres matières très-sales. Kytchkof voulut s'assurer par sa propre expérience si les abeilles mangeaient de la chair; il fit mettre dans une ruche un poulet mort et plumé: il y resta trois ou quatre jours intact; mais aussitôt qu'il commença à pourrir, les abeilles le dévorérent, et il n'en resta que les os.

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CHAPITRE IX.

De l'éducation des vers à soie.

La soie est devenue d'une nécessité si ab

A

solue, qu'on tâche d'introduire l'éducation des vers à soie, même dans les pays situés. au nord. Le luxe des habits de soie a été généralement adopté en Russie, même par les plus basses classes, surtout par les femmes les sommes que l'on paie annuellement pour les soieries sont énormes; elles étonneraient, si on en pouvait faire le calcul exactement. Suivant Guldenstaedt, la Russie acheta, en 1768, pour 343,000 roubles de soies brutes, et pour 671,000 de soies manufacturées; mais il paraît qu'il n'a pas compris dans cette somme l'importation que l'on fait par terre des soies de la Perse: d'ailleurs, comme tous les articles d'importation ont prodigieusement augmenté depuis cette époque, il est vraisemblable que cette somme est beaucoup plus considérable maintenant. Un objet aussi important mérite d'autant

plus l'attention publique, que, tandis qu'on tire presque toutes les soieries des pays étrangers, la Russie renferme de vastes contrées qui offrent tous les avantages possibles pour élever les vers à soie.

Le mûrier, la seule nourriture des vers à soie, est indigène dans plusieurs contrées de la Russie méridionale; on en trouve deux espèces, le mûrier blanc, et le mûrier noir ou de Tatarie. Ces arbres croissent dans la Tauride, sur les rives du Térek, entre Mozdok et Kizliar; sur celles de la Kama, près Madjar; sur les bords de la Sarpa, à trente lieues de Sarepta; près du Don, à Azof et Tcherkask; sur les rives du Volga, à Astrakhan; près Tsaritsyn, dans les environs de l'Akh touba; à Saratof, sur les bords du Khoper, près de Novokhopersk. On en trouve pa reillement une grande quantité en Ukraine et dans le gouvernement de Cathérinoslaf, surtout à Bélovskaia, Koslovskaia, près de la forteresse de Ste Élisabeth, près de Poultava, Sta roi-Senjarof, aux environs de Mirgorod et de Loubin, à Néjin, Batourin, Podlipnoié Gloukhof et principalement aux environs de Kief. Comme dans tous ces lieux le murier

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