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C'est la Commission des fonds de l'Institut qui délivrera la médaille d'or au porteur du récépissé; dans le cas où il n'y auroit point de récépissé, la médaille ne sera remise qu'à l'auteur même, ou au dépositaire de la procuration.

Classe de Littérature et Beaux-Arts.

La classe, n'ayant point reçu de discours qui lui ait paru mériter le prix de la Grammaire, proroge le concours jusqu'à l'année prochaine.

Elle propose le même sujet':

Examiner les changemens que la langue fran çaise a éprouvés depuis Malherbe et Balzac jus, qu'à nos jours.

Les Concurrens sont invités à considérer la question sous le double rapport du méchanisme de la langue, et du caractère que nos grands Ecrivains lui ont successivement imprimé.

Le prix sera d'une médaille d'or, du poids de cinq hectogrammes.

Il sera distribué dans la séance publique du 15 nivose de l'an VII.

Les mémoires seront écrits en français, et remis avant le premier Vendémiaire de l'an VII. Ce terme est de rigueur.

QUELQUE soit le dommage qu'ont souffert les sciences, les lettres et les arts dans ces tems désastrueux dont tout français voudroit perdre la mémoire, le nombre des sociétés savantes qui s'empressent aujourd'hui de le réparer, nous fait croire que bientôt nous n'aurons de regrets à donner qu'aux savans in¬ fortunés dont le vandalisme a privé la patrie. Mais que le temple où brûloit le feu sacré n'a point été détruit.

Parmi les compagnies qui se dévouent à la culture dés connoissances utiles, la societé libre des sciences, lettres et arts de Paris a déjà donné plusieurs gages de son zèle. Elle ne connoît point de bornes ni sour le nombre de ses membres, ni pour le genre de doctrine qu'elle professe. L'universalité des talens est son domaine. Instruire, être utile on plaire; telest son but, tels sont les titres sur lesquels elle fonde ses succès.

On a pu voir avec combien d'ardeur elle parcourt cette carrière, par l'énumération qui a été faite de ses travaux habituels, dans les trois séances publiques qu'elle a tenues. La dernière a eu lieu le g Ventôse, sous la présidence du citoyen Ponce, graveur. Les citoyens Lavieville, Goulet, Miger le jeune; Lendy, Deguerle, Ponce, Cailleau, MiletMureau et Guyot Desherbiers en ont occupé les momens d'une manière aussi agréable qu'instructive, en transportant successivement leurs auditeurs de l'espace immense où Newton décomposa la lumière, aux plages inhospitalières où la Peyrouze appelle peut être encore notre espoir où nos regrets, du sein des villes où les Vitruve et les Palladio élevèrent des pa

lais pour les puissans de la terre, des temples pour la divinité, et des monumens pour la patrie, aux bords fleuris du Permesse, et parmi les berceaux où les Muses reçoivent l'hommage de leurs favoris. Là, vous eussiez entendu le traducteur de Pétrône tracer d'une main vigoureuse en vers harmonieux, le tableau des dissentions civiles qui précédèrent la chûte de la liberté romaine là, vous eussiez souris à la naiveté facile d'un fab liste qui march sans prétention sur les traces du bon homme et lui emprunte quelquefois de ses graces naturelles; là, vous eussiez écouté avec étonnement la nature saisir le rithme et

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la cadence pour vous peindre le naturel du chat, et vous seriez sorti, peut-être, plus satisfait du charme et de la vérité des couleurs avec lesquelles il est peint, que vous ne le fûtes jamais au récit des gen‐ tilesses monacales du perroquet de Nevers.

Le débit de ses différens morceaux dont nous ne donnons qu'une légère idée a, pendant deux heures, fixé l'attention d'une assemblée choisie. Parmi quelques membres du corps déplomatique, on a remarqué le représentant de la porte Ottomane qui paroît avoir voué à cette société un atttachement spécial.

A l'ouverture de cette séance, le citoyen Simon, premier bibliothécaire du corps législatif, l'un des secrétaires de la société libre, a fait connoître, par une analyse succincte, les travaux du tri estre précédent, leur nombre, leur variété, l'importance de la plupart des mémoires et des pièces fournis par les trois classes, suffisent pour donner l'idée la plus avantageuse des membres qui s'empressent d'acquiter

leur tribut académique. La classe des sciences a pro duit huit mémoires. Celui de Physique sur la manière dont le soleil nous échauffe, par le citoyen Lendy, et la notice historique sur la vie et les navigations de l'illustre et infortuné voyageur Lapeyrouze, per le citoyen Milet Mureau, ont été lus à la séance dont nous rendons compte, et ont attaché singulièrement l'attention des auditeurs. Les autres ouvrages qui n'ont été connus que par leur lecture aux séances particulières, sont : des observations du citoyen Boucheseiche, sur le projet de décret relatifs aux écoles et á l'instruction publique, remplies de vues infiniment sages; un morceau philosophique du citoyen Lefevre, intitulé: de la religion dans un état; une dissertation curieuse sur la l'alingenesie, par le citoyen Simon; un essai du citoyen Demachy, sur l'union des fleurs et leur fé condation, enrichi d'idées et d'observations neuves et agréables; des remarques utiles sur l'épizootie qui attaquoit les vaches en France et sur tout à Paris, par le citoyen Huzard; et enfin, un plan d'organisation de l'école d'accouchemens, instituée par le citoyen Sacombe.

La classe des lettres a donné une moisson variée dans les différentes divisions qu'elle renferme. On y trouve le précepte et l'exemple : une dissertation sur la prononciation de la langue latine, par le citoyen Blanvillain; plusieurs fragmens d'un ouvrage sur le style du citoyen Thiébault, se rangent dans le premier genre. Celui de la poésie offre un poème sur les chats en sept chants, par le citoyen Guyot

Desherbiers: l'un de ces chants lu à la séance publique le fait assez connoître ; une comédie en un acte et en vers libres, par le citoyen Simon, ayant pour titre, l'Androgyne ou les causes de la sympathie, ouvrage dans le genre de l'Oracle et de Zéneïde; l'épisode d'Aristée, imitée par le citoyen Leblanc, d'un chant des georgiques de Virgile; un grand nombre de pièces érotiques des citoyens Pelletier-Ailly, Blignieres, Barreau, Blanvillain, Favart, Miger le jeune, Marron, Guichard. Des fables par les citoyens Cailleaú, Robert. Lavieville, Couret, de Villeneuve, Lecomte etc. L'art oratoire n'a point été négligé par les membres de cette classe ; ils l'ont prouvé par un discours sur la fraternitè du citoyen Lavieville, par un discours moral sur la sensibilité, du citoyen Marron, et par l'éloge historique du poète Roucher, du citoyen Guyot Desherbiers. Des ouvrages de biographie et de philologie ont aussi fait partie des travaux, ce sont des notices sur le roi de Prusse dernier mort, par le citoyen Laroche, une autre notice sur le ministre Bernf. torf, honoré de la confiance du roi de Danmark, par le citoyen Marron; un hommage rendu à la mé-, moire d'Erasme, par le citoyen Blignieres; une dissertation sur la vie et les ouvrages du Carme espagnol, dit-Lemantquan, poète latin d'Italie, par le citoyen Moutonnet. Le même membre a reclamé au nom de la mémoire de Parfait, l'un des auteurs du théâtre français, contre la propriété des paroles de l'opéra de Panurge, que Morel s'est attribuée,

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