CAVERELLII PRÆSULIS VEDASTINI AUGUSTISSIMÆ BASILICE COLLEGIISQUE ATREBAT. SOCIETATIS JESV, FUNDATORIS MUNIFICENTISSIMI PATRONI TER OPTIMI AFFLICTISSIMA SUORUM FAMILIA COMPLORANTE OMNI ARTHESIA ILLACHRYMANTE BELGICA ADGEMISCENTE UNIVERSA VEL ULTRA SINAS IESV SOCIET. COLLEGII SUI FILIORUM MINIMI ADMIRANDIS INCOMPARABILIBUS ETERNIS IN SE MERITIS IVRE OMNI PLUSQUAM DEBITOS HONORES ULTIMOS PARAVERANT CUM CŒPERUNT SIBI SUISQUE VIRIBUS DIFFIDERE AMORI PARTES ET GRATITUDINI SUAS DEMANDARUNT POMPAM FUNEBREM ROMANA EX DISCIPLINA INSTITUTOQUE PROCURARUNT APPARARUNT ANNO POST CHRISTUM NATUM M, DC. XXXVII. D. O. M. P. M. ET ETERNITATI SACRUM HEUS VIATOR, TUMULUM HUNC ASPICE, TUMULATUM SUSPICE. PHILIPPUS CAVERELLIUS HIC JACET QUI REPARATO SUO MULTIS IN LOCIS CENOBIO, INSTRUCTO SUPELLECTILE PRETIOSA SACRARIO, ADORNATA MAXIMUS IMPENSIS BIBLIOTHECA VARIIS SACRARUM VIRGINUM PARTHENONIBUS VEL INSTAURATIS VEL EXTRUCTIS OPE COMPLURIBUS RELIGIOSORUM FAMILIIS PRÆSTITA ANGLICANIS DUACI BENEDECTINI NOMINIS PP. BASILICA, DOMOQUE CONDITIS APERTO INSUPER IBIDEM SUB SUORUM CURA LITTERATURÆ OMNIS ET VIRTUTUM GYMNASIO ERECTO SOCIETATI JESU ATREBATI TEMPLO AC SIMUL COLLEGIO REPRÆSENTATA MULTOS PER ANNOS EGREGIE. IN PUBLICIS ARTHESIÆ COMITIIS PRIMARIA INTER ECCLESIASTICOS PERSONA, RESUMPTO SÆPIUS MONASTERIORUM SUI ORDINIS IN BELGIO EXEMPTORUM SUMMIS CUM OMNIUM VOTIS VISITATORIS OFFICIO RECUSATIS INAUDITA CUM ANIMI DEMISSIONE SUMMIS APUD ALBERTUM PIUM HONORIBUS NON ADMISSIS ADMIRABILI EXEMPLO QUÆ SPONTE SE MERITIS EJUS INCLINAVERANT PLURIBUS SACERDOTUM MAJORUM TIARIS, UBIQUE PROPAGATA SINGULARI MAGNARUM VIRTUTUM FAMA RELICTOQUE SUI MÁXIMO APUD UNIVERSOS DESIDERIO ORBI BELGICO CELEBERRIMUS OBIIT POSTQUAM VIXERAT ANNOS OMNINO UNUM ET XXXXXXXX MENSES IV, DIEM UNUM, SATIS QUIDEM SI ÆTATEM SPECTAS, SED HEU! BONIS OMNIBUS QUAM PARUM! PARENTI SUAVISSIMO SUI DE JESU SOCIETATE FILII AD LUCTUM ET ÆTERNAS LACRYMAS RELICTI Des quatre manuscrits de l'Ambassade de Jean Sarrazin, que possède la Bibliothèque de la ville d'Arras, deux sont écrits de la main de Philippe de Caverel, ce sont les numéros 447 et 454; c'est ce dernier qu'on a suivi, l'autre n'étant qu'une ébauche et un premier jet. Quant aux deux autres (numéros 124 et 392), qui ne sont que des copies très-bien faites, elles ont aidé à retrouver les mots peu lisibles dans le manuscrit original. A. D'HÉRICOURT. DU CONSEIL D'ESTAT DE SA MAJESTÉ CATHOLIQUE, SON PREMIER CONSEILLER EN ARTHOIS, ETC., ETC. Abouseigneur, Lorsque je considère ceste notable sentence de Platon, surnommé le Divin: Que le parfait office de l'homme est, premièrement, qu'il cognoisse sa nature, puis, qu'il contemple la divinité, et finablement, qu'il travaille aux choses qui pourront le plus profiter à tous les hommes, il me semble que ▾ l'on doibt grandement admirer et louer la providence de ce bon Dieu, signamment en ceux, lesquels elle a tellement favorisez que, par les avoir fait très-heureusement naistre et les avoir douez d'un naturel et esprit propres aussi bien à la vie active comme à la contemplative, et non moins idoines au maniement des affaires publicques que des privées, les seigneuries, principautées et royaulmes, le monde entier s'en trouvent heureusement maintenuz, régis et gouvernez. Car sur tous les gens du monde, ce sont, à mon advis, les roys, les princes et grands seigneurs qui ont besoin d'aide et de conseil, les afaires qu'ils ont en main estans si très dificils à demesler, et de si très grande conséquence, que la foiblesse de leurs corps et l'insuffisance de leurs esprits ne peuvent aucunement furnir au premier, et le deuxième méritant que les meilleurs esprits soient emploiez pour leur servir d'yeux et de mains, d'âme et de corps. En quoy il advient journellement plusieurs faultes, tant de la part des princes et de ceux qu'ils choisissent pour s'en aider, que de ceux qui s'y fourrent sans y être appellez, et autres qui s'en retirent, y estans conviez ou par leur estat ou par la nécessité des choses. Car si tost que le prince se met en fantasie qu'ouyr la raison, obéyr à la loy, entendre et recevoir conseil d'autruy, estre chose contraire à sa grandeur, et luy en estre osté le dominer librement, ce qu'aucuns estiment le plus grand bien, plaisir et contentement de la puissance absolue, et, que, voulant tout venir de soy-mesme, il s'efforce se rendre redoublé par subits et absolus commandemens, une grosse et impétueuse voix, un visage refroigné, un regard fier, une fascheuse conversation, posant follement en ces choses la gravité, grandeur et dignité requise en un seigneur; sa puissance et licence se trouvent souvent esbranlées à peu d'occasion, et quelquefois renversées tout à coup d'un petit vent contraire, une si grande haulteur ayant esté follement bastie sur un si trèsmauvays fondement. Il en advient quasi de même lorsque le prince fait un mauvais choiz des personnes desquelles il veult estre aidé et gousté, surtout de ceux qui symbolizent mieux avec ses appetitz corrompuz, et le sçavent mieux flater, admirant pour bonnes mœurs et pour vertu ne sçay quelles façons et inclinations vicieuses, d'où se glissant en mauvaise coustume et de choses legères en grands vices, l'estat s'en |