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semée de coteaux constitués par des roches consolidées, des calcaires notamment, d'âge tertiaire. Entre le Ranobe et le Manambolo, l'ensemble est dominé par des plateaux basaltiques particulièrement bien développés vers le parallèle de Maintirano. A l'est de cette localité, entre Bemoko et Antsalova, le relief du pays est déterminé par une grande épaisseur de tufs basaltiques, régulièrement stratifiés, et représentant nettement une formation sédimentaire quant à son mode de dépôt, bien que constituée par des matériaux éruptifs; aucun appareil volcanique n'y est cependant visible. Tout ce complexe, fort étendu, semble bien résulter d'éruptions littorales ou sous-marines, dont les produits étaient repris et étalés par l'eau.

Vers Ankilimitranga ouest, la nappe basaltique dessine un large plateau et le sol qui lui correspond est formé d'un épais manteau latéritique. A Ankilimitranga est, la vallée de l'Ambitambilany entaille le substratum de la nappe basaltique, substratum constitué par des produits de projection, cinérites et tufs. Entre Tsangaleky et Antsalova les formations basaltiques s'étendent ainsi sur 45 kilomètres de large; du nord au sud elles dessinent une bande continue d'au moins 200 kilomètres du Ranobe au Manambolo.

A l'ouest d'Antsalova, les basaltes se présentent comme l'ossature de plateaux à surface uniformément infléchie vers l'ouest de 5o en moyenne ils constituent trois nappes couronnant les reliefs, l'une, vers le littoral, à l'ouest d'Ankilimitranga est, l'intermédiaire, vers Anbararata, la culminante enfin au Bepea. Entre ces trois nappes s'intercalent des tufs, sur de très grandes épaisseurs.

Sur le bas Ranobe le complexe basaltique, passe à un faciès mixte comprenant des intercalations marneuses. Ainsi la ligne de reliefs d'entre Arpendrana et Berevo est formée de masses de tufs et de cinérites basaltiques développés surtout vers la partie supérieure de l'ensemble et recouvrant des marnes déjà mésocrétacées. Vers le haut de cette puissante série on passe à des basaltes résidus de coulées. Cette contrée se présente ainsi comme une région intermédiaire entre la zone du crétacé moyen continental du sud et celle du crétacé moyen marin du nord : les coulées y disparaissent peu à peų, tandis que finissent par prédominer, au moins vers la base, les cinérites, les marnes elles-mêmes pouvant dériver de cinérites à silicates relativement riches en chaux. On serait ici plus éloigné des points d'émission des magmas basal

tiques que plus au sud. La transgression des grès de base du crétacé moyen aurait même pu atteindre le massif ancien, région d'émission de la plus grande partie sans doute des magmas volcaniques crétacés.

La période de diastrophisme qui correspond au crétacé moyen a donc été ici accompagnée par d'importantes manifestations. volcaniques. Superposé au jurassique supérieur dans la zone voisine du littoral vers Antsalova, le complexe gréso-basaltique, dont l'épaisseur totale est peut-être de 300 mètres, arrive à reposer transgressivement sur le jurassique moyen, sur le lias et même directement sur le trias à Ampandrana, par l'intermédiaire de grès très grossiers ferrugineux et de conglomérats à grain fin. De même, lorsqu'on part du Ranobe inférieur, auprès d'Antseidcha, pour aboutir au Manambao, vers Betabobo, on voit les calcaires de l'oolithique inférieur disparaître progressivement entre les grès du crétacé moyen et ceux du trias : la surface supérieure des calcaires oolithiques fortement corrodés, indique d'ailleurs une émersion continentale antérieure au dépôt des grès crétacés.

Les sédiments du crétacé moyen se sont ainsi étendus, non seulement sur l'axe des anticlinaux du Ranobe, déjà entièrement rabotés et par conséquent plus anciens, mais aussi sur tout le voisinage du massif cristallin du Bongo lava. La phase de plissements qui les a précédés correspond donc à une véritable période orogénique synchronique de la phase andine de l'Amérique du Sud. Les poussées tangentielles affectèrent surtout alors les régions déjà plissées lors des mouvements hercyniens les anticlinaux et les synclinaux qui s'étaient autrefois individualisés rejouèrent avec plus ou moins d'amplitude.

La lacune stratigraphique que M. Léon Bertrand et moi avons observée dans presque toute la région moyenne du pays sakalave, au-dessus de l'oolithique moyen, comprend non seulement le tithonique, mais encore le crétacé inférieur elle est due à l'abrasion considérable qui a précédé le dépôt du complexe gréso-basaltique du crétacé moyen. Tout l'ouest de Madagascar a été pénéplainé avant l'albien et les termes les plus jeunes de la série sédimentaire antérieure sont ceux qui ont eu le plus à souffrir de l'érosion.

De même que les dépôts permiens et triasiques se sont effectués sur une pénéplaine posthercynienne, de même les sédiments du crétacé moyen se sont accumulés sur une surface d'érosion consécutive à une surrection du cristallin. La pénéplaine posthercynienne a été, après sa formation, fortement relevée vers le bord

du massif ancien en particulier; au contraire la surface de base du crétacé moyen est demeurée dans son ensemble sensiblement horizontale, avec seulement un léger plongement général vers l'ouest.

La série calcaire jurassique située plus à l'est, depuis la lisière

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2. ROCHER DE CALCAIRE JURASSIQUE DANS LA FORÊT D'ANTSINGY.

occidentale de la forêt d'Antsingy jusqu'à la région des causses proches de la falaise du Bemaraha (fig. 2), est affectée par de larges ondulations anticlinales ou synclinales de direction subméridienne. La forêt d'Antsingy forme une haute futaie (fig. 3), où abondent les Lémuriens. Traversée seulement par de mauvaises pistes, cette zone boisée constitue au point de vue humain un véritable écran entre la région des plateaux basaltiques de Maintirano à Antsalova et la haute plaine de sables triasiques de Tsiandro à Ankavandra. De part et d'autre de la ligne des peuplements boisés, les troupeaux de bœufs jouent un rôle primordial dans le milieu indigène. Augmentant progressivement de nombre, au milieu des steppes herbeuses de plateaux basaltiques, au fur et à mesure que l'on s'éloigne du rivage, les bovins madécasses à bosse et à grandes cornes témoignent par l'extrême variété de leur pelage, noir, fauve, tacheté de noir et de blanc, de l'ancienneté de leur domestication et portent évidemment la trace de mélanges de races.

La forêt d'Antsingy constitue un précieux refuge pour les Sakalaves voleurs de bœufs; du moment où ces indigènes ont « pris. la brousse » pourrait-on dire, à la suite d'un vol de troupeaux, ils se soustraient en fait à notre autorité, cessent de payer l'impôt, deviennent des fahavalos. Grâce aux nombreuses grottes de ces

reliefs calcaires, ils sont assurés d'abris, dont les groupements forment des sortes de villages; au voisinage, les clairières deviennent autant de petites rizières assurant la subsistance des hommes et des femmes, qui ont ainsi rompu tout lien avec notre domination. Nos efforts administratifs doivent tendre à ramener par une action méthodique aussi ferme que bienveillante ces familles malgaches dans le rayon de notre activité colonisatrice.

VIII. - La haute plaine triasique entre le Bemaraha calcaire jurassique et le Bongo lava cristallin.

La plaine sakalave à l'ouest d'Ankavandra, telle que la fait voir, par exemple, la descente de la rivière du Manambolo, révèle un paysage typique d'architecture tabulaire : les grès jaunes du trias y dessinent de molles ondulations et, d'une façon générale,

n'y rencontre guère de dykes basaltiques. Le vrai pays sakalave est, d'ailleurs, d'une monotonie déconcertante. A perte de vue ce ne sont que coteaux sablonneux plus ou moins couverts de bozaka, où des feux allumés par les pasteurs aux quatre coins de l'horizon renouvellent sans cesse le pâturage. Cette haute plaine de steppe

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herbeuse, comprise entre un plateau dont le Bemaraha constitue la limite est et un massif dont le Bongo lava correspond au bord -ouest, reste par excellence la zone d'élevage du boeuf malgache. Le Sakalave pasteur voyage en somme assez peu. Il chasse surtout dans le Bemaraha le boeuf sauvage et dans le Bongo lava le sanglier,

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