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coulisses de la politique. Dans l'une de celles de la marquise de Pompadour, on apprend que Duclos ne dut sa nomination de député des États de Bretagne qu'à la puissante influence de la favorite, qui décida le duc de Penthièvre, gouverneur de la province, à abandonner pour Duclos la candidature de plusieurs anciens qui lui tenaient fort au cœur. En résumé, pour employer un dernier argument qui décidera peut-être le Comité à ordonner l'impression de ces lettres, j'ajouterai qu'elles occuperont dans le Bulletin moins de place que ce rapport.

CHABOUILLET,

Membre du Comité.

LETTRES ADRESSÉES À DUCLOS PAR Mme DE POMPADOUR, LE DUC DE NIVERNOIS

ET VOLTAIRE.

La marquise de Pompadour à Duclos Pinot.

Sy la fortune récompensoit le mérite, Monsieur, vous n'auriez pas eu besoin de moy pour la députation'. Grace à son injustice je me suis trouvé à porté de vous donner des marques de mon estime plus encore de votre caractère que de votre esprit quelque brillant et aimable qu'il soit. M. le duc de Pintievre que j'ay vu aujourd'huy m'a donné parolle pour vous, ainsy vous estes sûr de la réussite, malgré plusieurs anciens que vous avés et qui tenoient fort au cœur de M. de Pintièvre.

Je suis fort aise que vous soyés chargé de faire faire la statue du Roy et de faire l'inscription. Je suis bien sure que vous vous en acquitterés avec autant de zèle que d'attachement pour un maître aussy généralement adoré et admiré qu'est le nôtre.

Vous connoissez, Monsieur, ma façon de penser pour vous.

Ce 5 novembre [1745?].

(Adresse.) Bretagne.

La marquise de Pompadour.

A Monsieur Duclos, maire de Dinan, à Rennes.

Cachet en cire rouge: cartouche ovale, portant: d'azur à trois tours crénelées d'or, posées 2 et 1;.couronne de marquis; pour supports, deux griffons à la tête contournée.

1 Charles Duclos-Pinot fut député de Dinan aux États en 1744, 1746 et 1748.

2

* Le duc de Penthièvre était alors gouverneur de Bretagne.

3 En 1744, les États arrêtèrent qu'une statue du Roi serait érigée sur la place d'armes de la ville de Rennes, à l'occasion de la convalescence de Sa Majesté, et chargèrent Duclos d'en surveiller l'exécution.

• Jeanne-Antoinette Poisson fut faite marquise de Pompadour en 1745, la lettre est donc de cette année ou de la suivante, Duclos ayant été député en 1746.

BULL. DES TRAY. HIST. N° 1.

-

2

La marquise de Pompadour à Duclos Pinot.

Ce 11

.....

[1745?).

Je suis ravie d'avoir à vous apprendre, Monsieur, la grace que le Roy vient de vous faire, vous estes historiografe (sic) de S. M. '. La vérité dont vous faites profession ne sera pas blessé en écrivant une histoire aussy intéressante les honnestes gens que pour l'est celle de notre maître. J'ay dit au duc de Chaulne la grace que le Roy vous a fait, il doit vous en écrire. Vous aurez grande attention de dire à tous ceux qui vous complimenteront que vous estiés nommé il y a 15 jours; n'oubliés pas cette circonstance; votre brevet cera (sic) mesme datté de ce temps; ne faites confidance de cecy à personne et croyés qu'on ne peut faire plus de cas de votre esprit et plus encore de votre probité.

(Adresse.) Monsieur

Monsieur Duclos, à Reune.

La marquise de Pompadour.

Lettre du duc de Nivernois à Duclos Pinot.

Dimanche, 11. . . . .

[1761?].

Monsieur le Secrétaire mon cher et honoré confrère, M. le Présid. Hénault ne donne point à diner demain et au lieu de celà il vient faire diète chez moy, cela est beaucoup moins agréable mais celà est beaucoup plus sain et si, par égard pour votre santé, vous y voulez venir aussi vous me ferés grand plaisir, nous dinerons de bonne heure comme vous sentés bien, ainsi il faudroit que vous ne vinssiés pas plus tard qu'une heure. Je vous renouvelle en attendant les assurances sincères de tous les sentimens d'estime que je vous ay voués, mon cher confrère, pour toute ma vie.

Le duc de Nivernois.

N'êtes-vous pas bien fâché de ce pauvre abbé Sallier 3.

(Adresse.) A Monsieur

Monsieur Duclos, secrétaire perpétuel de l'Académie françoise, au
Louvre.

Voltaire à Duclos.

8 décembre 1768.

J'ai apris, Monsieur, que vous avez été malade, ne doutez pas que je n'y aie été très sensible, non seulement je vous suis véritablement attaché, mais

En remplacement de Voltaire.

⚫ Si cette note fait allusion à la mort de l'abbé Sallier, la lettre du duc de Nivernois est de 1761.

je sens combien vous êtes nécessaire aux belles-lettres et à la raison dans le temps où nous sommes. J'ai l'honneur de vous adresser le siècle de Louis XIV. que vous voulez bien présenter à l'Académie. C'est le siècle du bon goût, et j'ai dit expressément que ce siècle ne commença qu'à la fondation de l'Académie française, je dis à la fin qu'elle le soutient encore.

A te principium : tibi desinet.

Je vous suplie de lui faire agréer mon respect et de me conserver vos bontés. V. t. h. o. s. V.

(Adresse.) A Monsieur

Monsieur Duclos, secrétaire perpétuel de l'Académie française, au
Louvre, à Paris.

Pour copie conforme :

QUESNET.

COMMUNICATION DE M. GODARD-FAULTRIER, CORRESPONDANT DU MINISTÈRE, À ANGERS.

(Séance du 9 janvier 1882.)

J'ai l'honneur d'adresser au Comité le moulage en plâtre d'une figurine en bronze, trouvée récemment dans les soubassements du lieu où fut autrefois, à Angers, un amphithéâtre de l'époque romaine.

Cette figurine antique, haute de 20 centimètres, paraît représenter une danseuse; du moins sa robe flottante, son pied droit abaissé vers la pointe et le geste du bras autorisent à le croire.

C'est une statuette d'applique, comme le prouve sa partie dorsale dépourvue de forme; elle a dû, comme de nos jours encore, en qualité d'ornement sur panneaux ou meubles, être accompagnée de plusieurs autres figurines qui pourraient bien avoir été les Muses, sœurs de Terpsichore.

Quoi qu'il en soit, la conservation de cette figurine est due au zèle intelligent de M. Arsène Delaunay, employé au bureau d'enregistrement des baux à Angers.

Je joins à cet envoi trois rondelles en os ou en corne de cerf, également trouvées à Angers par M. Delaunay, lesquelles semblent être de même famille que celles découvertes dernièrement à Matheflon, dans une commune assez voisine d'Angers, et qui appartiennent aux docteurs Farge et Maisonneuve; de même famille enfiu que les

tessères de Curzon, publiées par M. l'abbé Baudry, curé du Bernard (Vendée), dans les Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1" trimestre de 1864, pages 354-356.

Nos trois rondelles d'Angers peuvent se définir ainsi :

1° Surface unie n'ayant d'autre ornementation qu'une quadruple ligne circulaire dont la moins centrale est pointillée;

2° Surface unie semblable à la précédente, mais avec cette différence que la ligne circulaire la moins centrale est dentelée; 3° Quadrupède penché vers une tête d'animal quelconque. Leur style nous semble être celui de l'ornementation romane du XII° siècle.

A quel usage servaient ces tessères ?

M. l'abbé Baudry paraissait y voir des pions du jeu des marelles ou des appliques d'ornement de baudrier.

GODARD-FAULTRIER,

Directeur du musée d'antiquités d'Angers.

NOMS D'ARTIStes des dernIERS SIÈCLES.

Communication de M. Théodore Lhuillier, correspondant à Melun.

(Séance du 9 janvier 1882.)

M. Théodore Lhuillier, correspondant du Ministère à Melun, a envoyé au Comité une nouvelle série de noms d'artistes des derniers siècles relevés dans la Brie sur des documents inédits, et provenant surtout de pièces non encore classées et transférées, en 1880, du greffe du tribunal de Fontainebleau aux archives départementales de Seine-et-Marne. La plupart se rapportent à des artistes de l'école de Fontainebleau au XVII° siècle, aux Dubois, à Claude de Hoey, au graveur Antoine Garnier, dont l'œuvre a été catalogué par M. Robert Dumesnil, à la famille des peintres Lefèbre et à celle des Nivelon. Il s'y trouve aussi des documents sur Antoine Vatir, sur le peintre Jean Senelle de Meaux, mari de Marguerite de Boulogne, et qui a été l'ami du Poussin. Le nom le plus ancien est celui de Jacques Jubert, tailleur d'images à Troyes, qui souscrit en 1526 un marché pour un groupe de six statues en pierre de Tonnerre pour l'autel de l'église de la Maladrerie de Close-Barbe à Provins et re

présentant une Notre-Dame-de-Pitié. Comme le renseignement vient non pas de la pièce originale, mais de l'analyse donnée par le manuscrit de l'Histoire ecclésiastique de Provins par Ythier, peut-être n'est-il pas très exact. Inbert serait un nom plus naturel que Jubert, et après la mention de Notre-Dame-de-Pitié « tenant sur ses genoux la ressemblance de N. S.», la phrase qui suit: «faisant même de grandes fleurs selon que l'histoire le requiert,» ne laisse pas que de surprendre. Si l'on avait la pièce, on verrait s'il s'agit pour le sculpteur de se charger aussi de la peinture et de la dorure des fleurs qui se pouvaient ajouter sur les vêtements ou sur le fond du sujet si le groupe était un retable en bas-relief, ou s'il s'agit tout simplement des grands pleurs versés par la douleur de la mère inconsolable.

De quelque opinion que l'on soit sur la difficulté d'interprétation de la phrase d'Ythier, l'ensemble des nouveaux documents analysés de la façon la plus claire et la plus judicieuse par M. Lhuillier se vient très utilement ajouter à ceux qu'il a précédemment envoyés. Le Comité a recueilli et imprimé tous les précédents; je demanderai pour celui dont je vous parle la même justice et la même décision. ANATOLE DE MONTAIGLON,

Membre du Comité.

NOMS D'ARTISTES DES DERNIERS SIÈCLES

RELEVÉS SUR DES DOCUMENTS INÉDITS DANS LA BRIE'.

AMANCE (Jean D'), organiste de la paroisse Saint-Denis de Coulommiers, en 1670.

Sa fille Marie épouse, dans cette ville, le 27 avril 1670, François Lestourneau, conseiller du roi; la bénédiction est donnée par Jean-Baptiste d'Amance, religieux trinitaire, fils de l'organiste.

*

(Registres paroissiaux de Coulommiers, GG 6.)

ANDRIEUX (Félix), joueur d'instruments de musique chez le roi. Le 24 février 1775, devant Dupuis et Sadot, notaires à Paris,

Voir la Revue des Sociétés savantes, 5a série, t. IV, p. 494 à 512; 6o série, t. II, p. 207 à 221; 7° série, t. II, p. 247 à 263.

* Tous les articles portant un astérisque sont tirés de pièces, non encore classées, transférées en 1880 du greffe du tribunal de Fontainebleau aux Archives départementales de Seine-et-Marne.

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