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dans ces belles contrées du midi qui ne connaissent point la rigueur de nos hivers, et dont les principales étapes ont été Marseille, Hyères, Fréjus, Cannes, Menton, Monaco et Nice. Le prince régnant de Monaco, Son Altesse Charles III de Grimaldi, avait eu la gracieuse pensée d'offrir au Congrès scientifique de visiter son palais et ses États. Le chapitre que M. de Glanville a consacré à la description de cette petite principauté, réduite aujourd'hui par les annexions à une longueur de deux kilomètres sur une largueur d'environ cinq cents mètres, n'est pas la partie la moins piquante de son récit.

d'aumône au profit des Prisonniers de la Conciergerie du Palais, à garder prison fermée pendant trois jours, à l'impression et à l'affiche, à leurs frais, de la sentence et solidairement aux dépens taxés et liquidés à 55 livres 19 sous, le tout pour les indécences par eux commises et qu'explique un procès-verbal analysé dans la sentence, dans la Chambre du Conseil de la Grand'Chambre du Parlement; défenses faites, en outre, audit Lebret et à la fille Luce de récidiver sous peine d'être poursuivis extraordinairement. - La sentence est rendue le jour même du fait réprimé (on voit qu'il y avait aussi sous l'ancien régime des flagrants délits), par Pierre Dellewaide, Président-Régent-Chancelier de la Basoche, assisté des sieurs Mouard, Brière, Taillet, Grancher, Desrocques, Lequeu et Demeaux, Conseillers de cette Juridiction, par suite du procès-verbal dressé par Me Jean Guignery, Huissier-Commissaire en ladite Basoche, sur le rapport du sieur Brière, Conseiller-Commissaire et les conclusions de M. Grainville, Procureur-Général. Elle se termine par un mandement au premier des Huissiers-Commissaires de la Basoche ou autre Huissier ou Sergent royal sur ce requis, de la mettre à due et entière exécution selon sa forme et teneur, de la part du Procureur-Général de ce siége.

On voit par cet exemple quels étaient à Rouen l'organisation, l'étendue de la compétence et le mode de fonctionnement de cette singulière Juridiction.

M. Edouard Frère, président de l'Académie, a ouvert la séance publique par un intéressant Discours dont il a emprunté le sujet à l'histoire littéraire de notre ville. C'est le tableau de la séance solennelle tenue, à Rouen, par l'Académie des Palinods, le 10 décembre 1640, dans laquelle l'un des prix fut décerné à Jacqueline Pascal, la sœur de l'auteur des Provinciales,, à peine âgée de quinze ans.

Au mois de septembre précédent, M. Ed. Frère avait été délégué par l'Académie, avec MM. Clogenson et Henri Frère, pour la représenter à la cérémonie de l'inauguration, à Argentan, des bustes de l'historien Eudes de Mézeray et de ses deux frères, le père Jean Eudes et Charles Eudes, sieur d'Houay. Il vous a communiqué le Discours qu'il a prononcé dans cette circonstance et où se trouvent heureusement rappelés les titres des trois frères à cette éclatante manifestation.

C'est enfin à l'initiative de M. le président qu'est due la demande, que l'Académie a adressée à l'autorité municipale, de rétablir, dans la rue aux Juifs, sur la maison portant le n° 9, l'inscription commémorative de la naissance du peintre Jouvenet. Cette inscription avait disparu, dans ces dernières années, par suite de la destruction pour cause d'alignement de l'ancien édifice sur lequel elle était placée. Gardienne de toutes nos gloires, l'Administration tiendra certainement à honneur de répondre au vœu de l'Académie (1).

La question des octrois est en ce moment à l'ordre

(1) Depuis la rédaction de ce Rapport l'inscription dont il s'agit a été rétablie.

du jour la presse s'en est emparée et de nombreuses publications ont été faites à cette occasion. L'Académie a reçu, cette année, deux brochures où la question est traitée: l'une de M. H. Courcelle, imprimée à Rouen en 1866, est favorable au maintien de cet impôt; l'autre de M. Ch Billot, membre correspondant, publiée à Arles au commencement de 1867, l'attaque avec une grande vivacité.

Chargé de l'examen de ces deux brochures, M. De Lérue a pensé qu'il était utilè, dans l'état actuel de l'opinion, d'approfondir ce grave problème. Il ne s'est donc pas borné à vous présenter l'analyse du travail des deux antagonistes; il a repris lui-même les points principaux de la discussion et le Rapport dont il vous a donné lecture est une œuvre vraiment originale dans laquelle la question est savamment débattue.

M. De Lérue prend l'Octroi à son origine. Le but qu'on se proposait en l'établissant, était de créer dans les principales villes une ressource supplémentaire qui permît d'assurer l'assistance des pauvres, à Rouen : en l'an vii, on lui donnait le titre officiel d'Octroi de bienfaisance. Plus tard, largement accru par l'extension successive de la consommation, il s'est confondu avec les autres revenus que la loi applique aux besoins de l'assistance publique et à la dépense de ces travaux considérables qui ont transformé l'aspect de nos cités et augmenté le bien-être de leurs habitants.

Le grand argument contre le maintien de l'Octroi, c'est qu'indépendamment de la gêne qu'il apporte à la circulation, il restreint, par le renchérissement de la denrée, la consommation.

M. De Lérue répond que le renchérissement successif

des denrées est dû à d'autres causes qu'il énumère, savoir le développement de la consommation, l'augmentation du taux moyen des salaires, l'accroissement de valeur de la propriété, et, à son sentiment, la suppression de la taxe n'amènerait pas de diminution .sérieuse dans le prix des denrées, elle n'en ferait pas non plus consommer une plus grande quantité. On ne peut, d'ailleurs, songer à supprimer l'Octroi, sans le remplacer par un autre impôt. Où trouver cet impôt ? Les contributions directes sont déjà assez lourdes. Dans beaucoup de villes elles atteignent le cinquième et quelquefois le quart du revenu. Les élever encore, ce serait surcharger l'élément qui fournit à l'ouvrier le travail, restreindre l'essor des entreprises publiques, et provoquer la dépopulation des villes. Notre honorable confrère incline donc à penser que l'agitation soulevée aujourd'hui à l'occasion des Octrois n'atteindra pas le but que se proposent ceux qui les attaquent, il compte sur la raison pratique et sur l'intérêt bien entendu des finances publiques pour espérer qu'il ne sera apporté aucune modification sérieuse au régime de cet impôt.

Une autre question, non moins discutée, c'est celle des Sociétés coopératives.

Justement préoccupé de leur importance, M. Homherg s'est proposé d'en étudier l'origine et l'histoire. Son travail, emprunté aux publications spéciales les plus récentes, comprend non-seulement les Banques populaires ou Sociétés de Crédit mutuel, mais encore les Sociétés coopératives de consommation et de production. Les premières associations de Crédit mutuel ont été

instituées en Ecosse. De là, elles sont passées en Allemagne. D'abord, elles n'avaient pour objet que de procurer à l'ouvrier ou au petit commerçant les avances de fonds dont ils avaient besoin. Un homme, dont le nom est devenu populaire, M. Shultze-Delitzsch, leur a donné un développement plus large en créant, en 1850, des associations ouvrières qui prêtent et qui empruntent, présentant ainsi aux sociétaires le double avantage des Monts-de-Piété et des Caisses d'épargne. En France, la première Société coopérative de Crédit mutuel ne date que de 1857. Depuis lors, il s'en est établi, tant à Paris qu'en Alsace, un certain nombre. Notre honorable confrère donne, sur l'organisation de ces banques et sur leurs opérations, des détails statistiques qu'on lira avec intérêt.

Il résume, de même, l'histoire de la formation des Sociétés coopératives de consommation et de production.

Les premières ont leur type dans l'association des Equitables Pionniers de Rochdale, créée en 1844, dans le comté de Lancastre, par 40 ouvriers, avec un mince avoir de 708 fr. 16 c. (28 livres sterling), et qui réunit aujourd'hui 747 membres et un capital de 1,380,539 fr. 25 c. Dès 1863, on en comptait déjà trois cent trente-deux en Angleterre. Elles commencent à se répandre en France; il en existe notamment à Paris et dans la plupart de nos grands centres industriels. Bien dirigées, on ne peut nier l'avantage qu'elles présentent pour le consommateur ouvrier. Mais elles créent en même temps pour le petit commerce local une concurrence difficile et blessent, à cet égard, des intérêts qu'il faut également respecter.

Quant aux Sociétés coopératives de production, elles

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