Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Pascal que se rattache l'invention de la machine arithmétique de Blaise Pascal, livrant ainsi au docile instrument, et avec une sûreté infaillible, les nombres qui devaient abréger le travail de son père (1).

Etienne Pascal ayant le titre de commissaire député de la généralité de Rouen, remplit cette haute fonction de 1639 à 1648. Il était donc obligé de résider dans cette ville où l'on comptait déjà plus de 80,000 habitants et qui passait alors pour la deuxième du royaume (2). Lorsqu'il eut quitté Rouen, ayant pour successeur Jean Diel de Miromesnil, il se retira quelque temps à Clermont chez sa fille aînée, Mme Perrier, qui avait épousé un conseiller en la cour des aides d'Auvergne, puis il revint à Paris à la fin de 1650 et y mourut le 24 septembre 1651. Sa femme, Antoinette Bégon, personne pieuse et de grand esprit, était morte dès l'année 1626.

En terminant ici la série de ces notes fugitives, telles que nous les a suggérées la grande séance de 1640, nous vous demandons, Messieurs, la permission de citer pour notre excuse ces paroles d'un éminent professeur de l'Ecole normale: « L'histoire des lettres, comme l'histoire politique offre une matière inépuisable et toujours nouvelle. Le choix des faits et l'ordre dans. lequel on les dispose y tenant lieu d'invention, le droit de prise et de libre parcours dans ce vaste domaine est perpétuel (3). » Moissonneur moins expert, nous

(1) Sainte-Beuve, Port-Royal, t. II, (1860), p. 453 et suiv.-Blaise Pascal avait alors dix-neuf ans.

(2) Ed. Frère, Rouen au XVIe sc. par l'ingénieur Gomboust, p. 7. (3) Gérusez, Hist. de la Littérature franç., p. 1, Introduction.

avons cherché dans les annales de notre chère cité quelques particularités locales dignes de vous inté

resser.

Chaque année, à pareille époque, l'Académie, cette fille des Palinods, se fait un devoir d'ouvrir au public les portes de sa retraite. Comme autrefois, le clergé, la magistrature, l'administration supérieure et l'armée veulent bien apporter l'honneur de leur présence à notre séance solennelle. Nous les en remercions, en les assurant de notre reconnaissance pour les encouragements qu'ils donnent ainsi aux sciences, aux lettres et aux arts.

L'Académie n'est pas moins heureuse de se retrouver au milieu de l'élite de la population rouennaise, connue par son amour de la science, de l'étude, du travail et qui par son caractère de sapience, s'est acquis depuis des siècles une si haute réputation. Grâce à Dieu, cette réputation ne s'est jamais démentie. Nous pouvons constater avec un juste orgueil qu'elle s'est plutôt accrue. A l'heure même où nous parlons, dans ce grand concours de toutes les civilisations modernes, où luttent pacifiquement les génies les plus divers, la Normandie ne tient-elle pas encore son drapeau au premier rang de l'industrie et du commerce, triomphant avec son antique persévérance de toutes les difficultés nouvelles et ne voyant dans les obstacles survenus que l'occasion de vaincre avec plus d'éclat !

RAPPORT

SUR LE

CONCOURS RELATIF AU PRIX BOUCTOT,

PAR

M. HARLÉ.

MESSIEURS,

Je viens au nom d'une Commission, composée de MM. Lévy, Blanche, Malbranche et Harlé, vous rendre compte du résultat du concours ouvert par l'Académie pour le Prix Bouctot de 500 fr. à décerner en 1867.

Le prix annuel fondé par M. Bouctot était destiné cette année aux sciences, et vous aviez donné pour sujet du concours l'Etude géologique et paléontologique des falaises de la Seine-Inférieure.

Un seul Mémoire vous a été adressé, mais ce Mémoire de 195 pages in-4, accompagné d'un portefeuille de 13 planches, est un travail important qu'on doit considérer comme faisant faire un nouveau pas à la

1

connaissance géologique du département, et nous espérons, Messieurs, que vous reconnaîtrez avec nous que l'Académie ne peut mieux remplir les généreuses intentions du fondateur du prix à décerner qu'en l'accordant à l'auteur de ce Mémoire.

Avant de vous en présenter une analyse sommaire et de vous signaler les différents points qui nous paraissent en faire le mieux ressortir le mérite, permetteznous de rappeler que déjà, dès 1826, l'Académie avait mis au concours un travail sur la statistique minéralogique de la Seine-Inférieure, et que de ce premier concours est sortie la description géologique de notre département de M. Antoine Passy, couronnée par l'Académie en 1829, et publiée par son ordre en 1832.

A cette époque, déjà éloignée, deux jeunes ingénieurs dont l'un venait de quitter le poste d'Ingénieur des Mines à Rouen, MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont, devenus depuis d'illustres savants, dressaient sous la direction d'un inspecteur général, M. Brochant de Villiers, une carte géologique générale de la France. dont le but était de donner une représentation de l'ensemble de la constitution géologique du pays: mais ce n'était que sur des cartes dressées pour chaque département à une beaucoup plus grande échelle que pouvaient être retracés les détails de l'apparition au jour de la suite des couches dont le dépôt successif a formé l'écorce terrestre, en même temps que toutes les déchirures produites dans cette écorce par les différentes révolutions qui ont bouleversé la surface du globe, et ce fut un honneur pour M. Passy d'avoir l'un des premiers, dans son travail sur la Seine-Inférieure, tracé une carte géologique départementale.

Notre département n'a pas été le théâtre d'un de ces énormes cataclysmes, qui ont produit le soulèvement de grandes chaînes de montagnes; cependant, il offre, vous le savez, Messieurs, dans le pays de Bray, un exemple de déchirure des couches terrestres des plus remarquables.

[ocr errors]

Une ouverture figurant une boutonnière énorme, très allongée, s'y est produite au travers de toute l'épaisseur des couches de pierre blanchâtre, connues sous le nom de terrain de craie, dont est formée la masse du sous-sol du département (vous en voyez la tranche coupée sur une hauteur de plus de 100 mètres dans les escarpements de nos vallées comme dans les falaises du bord de la mer), et au travers de cette ouverture les couches du terrain inférieur se sont trouvées soulevées jusqu'à atteindre une hauteur de 186 mètres au-dessus du niveau de la mer. A la place qu'avaient occupée des terrains de craie, ce sont des terrains argileux qui sont venus au jour, soulevés de l'intérieur du sol, et, de là, l'aspect tout particulier du pays de Bray qui contraste si fort avec la région qui l'entoure de tous côtés.

L'étude géologique de la Seine-Inférieure offrait donc dans ses détails un grand intérêt, et l'Académie se félicitera toujours d'avoir contribué, par le concours de 1829, à doter le département de la description et de la carte géologique de M. Passy qui, pour tous ceux qui se sont depuis occupés de la géologie du département, ont été d'excellents guides mis largement à contribution. Nous devons aussi, au nom des géologues, remercier ici M. le Sénateur-Préfet et le Conseil général de la Seine- Inférieure d'avoir publié récemment

« VorigeDoorgaan »