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leur raison d'être dans ce défaut d'équilibre entre le produit de son travail et la dépense de son ménage, quelles en seront les conséquences?

Evidemment ce sera de faire augmenter encore le prix des objets de consommation. D'abord, parce que les grèves ralentissent le mouvement de la production; puis, parce que, le prix de vente, ne pouvant jamais être inférieur au prix de revient, plus le fabricant paie chèrement ses ouvriers, plus il lui faut vendre chèrement ses produits.

Il se fait donc là un cercle vicieux dont je ne vois que les Sociétés coopératives qui puissent nous faire sortir.

Quand les ouvriers travailleront pour leur propre compte, il leur faudra bien se contentǝr des bénéfices qu'ils sauront réaliser. D'ailleurs, travaillant avec plus d'ardeur, ils produiront davantage; s'entendant pour produire, il s'entendront pour consommer et paieront moins cher ce qu'ils achèteront en commun. Comprenant mieux les avantages de l'économie, ils renonceront aux habitudes ruineuses du cabaret; puis, enfin, pour vendre plus, ils vendront moins cher et la concurrence ramènera les prix de la consommation à de justes proportions avec les frais de la production.

Voilà du moins quelles sont les espérances que fait concevoir à beaucoup d'économistes l'extension, si rapide de nos jours, du mouvement coopératif.

Plaise à Dieu qu'elles ne soient pas déçues et que, suivant une expression heureuse de M. J. Simon, << après la coalition qui est la guerre, la coopération << nous apporte la paix. »

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Grave d'après un de Sinde in Parmentier !' g. Norin)

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NOTICE NECROLOGIQUE

SUR

M. ANDRÉ POTTIER, Conservateur de la Bibliothèque publique de la ville de Rouen, et du Musée départemental d'Antiquités, Membre résidant de l'Académie,

Par M. A. DECORDE,

Secrétaire de la classe des Lettres et des Arts.

( Séance du 24 Mai 1867. )

En entrant à l'Académie en 1844, M. Pottier, dans son Discours de réception, exprimait la pensée que, pour donner à leurs publications un cachet plus spécial d'originalité, les travaux des Sociétés savantes de province devaient principalement se porter sur l'étude et le développement de sujets d'un intérêt local (1). On peut dire qu'à cet égard M. Pottier a prêché d'exemple. Ses premières productions, de même que l'étendue et la variété de ses connaissances, l'appelaient à traiter les sujets les plus vastes et à discuter avec autorité toutes les questions relatives à la littérature et à l'histoire générale. Avec un désintéressement et une modestie que l'on ne saurait trop signaler, notre regretté confrère est resté un écrivain normand. Ses publica

(1) Séance du 8 mars 1844, Précis de l'Académie, volume de 1844, page 111.

tions et ses veilles ont été presque exclusivement consacrées à l'examen et à la solution de tous les points qui se rattachent à la littérature, aux beaux-arts, aux antiquités et à la bibliographie de notre province. Il a rendu dans cet ordre d'idées d'éminents services et sa place est marquée parmi les hommes les plus savants et les plus utiles de ce pays..

André-Ariodant Pottier est né à Paris, le 3 novembre 1799, d'une ancienne famille de Normandie. Venu jeune à Rouen, il y fit ses études et il sortait du lycée en 1819, remportant le prix d'honneur de philosophie, dont l'institution dans nos établissements universitaires datait seulement de l'année précédente.

Sa famille le destinait à la médecine: son esprit observateur l'eût fait réussir dans cette carrière, car dès 1825 il faisait déjà ses preuves en publiant en société avec M. Brière, un ouvrage élémentaire de botanique (1). Mais sa vocation n'était pas là. L'étude de l'histoire, l'examen de nos antiquités devaient l'enlever bientôt aux travaux scientifiques, et en 1831, il livrait au public des Recherches sur l'Histoire du Costume en France, publication qui n'était que le prélude de son savant commentaire sur la collection des monuments français inédits de Willemin.

C'est ce dernier ouvrage qui a surtout fondé la répu tation de M. Pottier.

On sait que Willemin, né à Nancy en 1763, mort à Paris en 1839, avait consacré plus de trente années à recueillir et à dessiner un choix de costumes, d'armes,

(1) Eléments de Botanique ou Histoire des Flantes, Paris, 1825,

in-12.

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