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expliquée par une requête présentée en 1717, au lieutenant général J. de Paris, par le sieur Resnier, alors greffier du présidial, qui demande l'autorisation de faire apporter dans son dépôt d'archives vingt-deux registres provenant du greffe, qui ont été trouvés par Mme de Balzac, dans un coin de la maison où est décédée sa mère, Mme de Girard. Selon l'exposé du sieur Resnier, ces disparitions de papiers provenaient de ce qu'avant la création des greffiers en chef, établis par la déclaration du roi du mois d'avril 1689, les engagistes des greffes faisaient des baux à différents particuliers, qui, à l'expiration de ces baux, emportaient chacun les minutes et registres des greffes. Il ne faut donc accuser que la mauvaise administration du temps.

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J'ai cru devoir, Messieurs, entrer dans tous les détails, trop longs peut-être, qui précèdent, afin de vous mettre en état de juger l'étendue, l'intérêt, et la variété du dépôt dont je suis chargé d'opérer le dépouillement. J'ai hâte de vous rendre compte des travaux que j'y ai exécutés.

Comme j'ai déjà eu l'honneur de vous le dire, les différentes collections qui composent les archives du présidial sont dans l'état de désordre le plus complet. Les pièces les plus hétérogènes se trouvent placées les unes à côté des autres; de telle sorte qu'il est impossible de prévoir, en examinant les premières pièces d'une liasse, à quelle catégorie appartiennent celles qui suivent. En présence de cette confusion, je n'ai pas pu songer à commencer un inventaire réglementaire. J'ai dû me borner à reconnaître les pièces de même nature, à mesure que je les rencontrais, à en

faire le triage et à les mettre en liasse. Il m'a paru convenable de m'occuper avant tout des registres, masse énorme et encombrante, dont j'ai cru nécessaire de dégager les tablettes pour me faciliter la recherche des pièces isolées. Je suis arrivé ainsi à reconnaître et à munir de leurs étiquettes respectives trois cent cinquante registres, que j'ai classés suivant la collection à laquelle ils appartiennent. J'ai fait imprimer à cet effet des bulletins sur lesquels j'ai indiqué la lettre de série, la désignation du fonds, la nature du registre et les deux dates extrêmes des pièces qu'il contient. J'ai laissé en blanc seulement le numéro d'ordre, qui ne pourra être rempli que lorsque j'aurai reconnu et classé tous les registres ou liasses appartenant à la même catégorie.

Je me propose de faire transporter au dépôt central des archives du département cette collection de registres, après la visite de la commission désignée chaque année par le conseil général. Ce sera à la fois débarrasser les salles d'une masse de papiers assez considérable pour devenir gênante, et préserver ces papiers eux-mêmes du danger des gouttières qui tombent en tous sens pendant la saison d'hiver. Comme il n'est pas possible, à cette époque de l'année, de travailler sans feu dans un local placé dans des conditions aussi désavantageuses, je profiterai de ce temps pour commencer l'inventaire de la collection des édits et déclarations, que je considère comme complète dès à présent, et qui demande, par l'importance et la variété des documents qu'elle renferme, les soins les plus minutieux. D'ailleurs, Messieurs, je me ferai un plaisir de vous tenir au courant des découvertes intéressantes que je pourrai faire dans cette collection.

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Je ne veux pas terminer ce rapport, Messieurs sans témoigner devant vous des sentiments de reconnaissance que je dois à M. le préfet pour l'arrêté qui m'attache aux archives de notre département. Je trouve chaque jour, dans les études que je poursuis, un motif nouveau de persévérer dans les travaux historiques qui intéressent mon pays, et j'espère que dans peu d'années j'aurai contribué à faire connaître, avec la collaboration de quelques hommes laborieux et voués comme moi aux recherches des matériaux de notre histoire locale, une partie des richesses inconnues qui sont cachées dans nos divers dépôts d'archives.

Je croirais manquer à ma conscience si je n'adressais pas en même temps, à M. le président du tribunal d'Angoulême, l'expression de mes sentiments de gratitude pour l'empressement et l'exquise urbanité avec laquelle il a bien voulu mettre à ma disposition les archives placées sous sa juridiction.

DISCOURS

SUR LA RUINE ET DÉMOLITION

DU CHATEAU DE LÉSIGNAN

PAR F. DE CORLIEU

Opuscule inédit publié par M. ED. SÉNEMAUD.

Le château de Lusignan, que tenaient les réformés depuis 1569, fut assiégé par Louis de Bourbon, duc de Montpensier, en septembre 1574. Après quatre mois de résistance, la place, défendue par René II, vicomte de Rohan, fut obligée de capituler le 20 janvier 1575. Le duc de Montpensier fit démolir ce château, que l'on regardait alors comme un des plus beaux et des plus anciens édifices gothiques du royaume. « Le siége (écrit Brantôme) en fut fort long et de grand combat. Il fut pris, et M. de Montpensier, pour éterniser sa mémoire, pressa et importuna tant le roi nouveau venu de Pologne, qui le voulut gratifier en cela, qu'il fit raser de fond en comble ce château; ce château, dis-je, si admirable et si ancien, qu'on pouvoit dire que c'étoit la plus belle marque de forteresse antique, et la plus noble décoration vieille de toute la France. »

Ces regrets de Brantôme sur la ruine du berceau de l'antique famille de Lusignan furent partagés par ses contemporains. Notre annaliste Corlieu, dix jours environ après l'évènement, écrivait à Louis de SaintGelais et lui adressait, avec une lettre dans laquelle il déplorait cette catastrophe, un discours, qu'il lui dédiait, sur la ruine et démolition du château de Lusignan.

Ce discours, que nous publions pour la première fois, est extrait du fonds S. Magl., t. 183, de la Bibliothéque impériale

Nous ne possédons que fort peu de détails sur Corlieu et sur sa famille. Ceux que nous reproduisons sont en partie extraits du chapitre X du troisième livre de son Recueil en forme d'histoire de ce qui se treuve par escrit de la ville et des comtes d'Angoulesme.

La famille Corlieu, originaire de l'évêché d'York, prouverait sa filiation en France depuis l'an 1414. Une attestation du roi d'armes d'Angleterre, du 6 mars 1547, porte qu'elle est issue de l'ancienne famille de Corleix, dont on trouve des chevaliers dès l'an 1227. Thomas Corlieu, servant dans les guerres que les Anglais firent en Angoumois, s'empara, en 1414, à la tête d'une compagnie d'hommes d'armes qu'il commandait, du château de Gourville, à quatre lieues d'Angoulême, et ne le rendit qu'à la condition qu'on lui en ferait épouser l'héritière, qui s'appelait Renotte ou Penotte du Fresne, dont il écartela ses armes telles que la famille les porte encore de nos jours: Aux 1 et 4 de sinople, au chevron d'argent, chargé de trois quintefeuilles de gueules; aux 2 et 3 d'argent, au lion de gueules lampassé, armé et couronné d'or.

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