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raille avait perdu son caractère primitif et son importance défensive. On pouvait dès lors élever devant elle des constructions. Nous avons des actes de ce temps par lesquels la Cité vend aux particuliers, possesseurs de maisons ainsi bàties, les portions correspondant à celles-ci de son ancien mur d'enceinte. On trouvera en appendice, à la fin de notre mémoire, deux actes de cette nature des années 1234 et 1235.

L'édifice dont nous nous occupons ici a pu être construit dès cette époque. Quant à la date la plus basse à laquelle on puisse le rapporter, elle doit précéder nécessairement celle où ont été bâties, comme nous l'avons dit, les maisons à arcades qui l'ont remplacé et qui bordent de ce côté la place Saint-Louis. Divers indices fournis par la structure de quelquesunes de ces maisons permettent de penser qu'elles remontent au quatorzième siècle à peu près.

Le grand édifice, dont les restes ont été mis à découvert par les fouilles de la place Saint-Louis, appartiendrait donc à une époque comprise entre le milieu du douzième siècle et le quatorzième, au treizième peut-être. Nous ne voulons pas serrer de plus près cette hypothèse; nous tenons au contraire à bien accuser la largeur et le peu de précision des termes dans lesquels il convient de la produire.

Il n'y a, d'un autre côté, aucune raison pour faire remonter à une date plus ancienne que le mur d'enceinte lui-même l'édifice en question. Il faudrait

dération nous engage à donner en appendice, à la suite du présent mémoire, deux documents inédits qui indiquent l'abandon au treizième siècle de la vieille enceinte, dans le voisinage de la Porte-deSeille. Ce sont deux actes de 1234 et 1235, par lesquels la Cité vend à des particuliers des portions du mur de la ville attenant à leurs maisons, à Vezegneuf (place Saint-Louis) et à Port-Saillis.

pour cela y voir une construction gallo-romaine, et rien dans ce qu'on a pu en reconnaître n'autorise à lui assigner ce caractère.

Nous aurons terminé ce que nous avons à dire des fouilles de la place Saint-Louis, quand nous aurons ajouté qu'en tournant à l'extrémité des Arcades pour remonter dans la rue du Grand-Cerf, elles ont rencontré sur ce point (fig. III, z) un ancien pavé assez irrégulier, à 1m 20 au-dessous du pavé actuel, et puis à 1 mètre plus bas encore, sous un remblai sans caractère propre, un sol composé d'une couche assez épaisse de cailloux roulés et de pierres cassées. Un peu plus loin on a coupé à l'alignement des maisons des Arcades un petit caveau comblé (fig. III, e) qui indique vraisemblablement l'emplacement d'une maison démolie, pour élargir à cet endroit le débouché de la rue du Grand-Cerf.

Tels sont les faits observés à Metz, à la fin de septembre et au commencement d'octobre 1875, dans les fouilles pratiquées à la ruelle des Trinitaires et à la place Saint-Louis. Nous avons tâché surtout d'être exact dans l'exposition que nous en avons présentée. On a pu trouver un peu minutieuses nos descriptions, trop réservées, peut-être, les explications que nous avons hasardées ensuite. On voudra bien nous pardonner, nous l'espérons, la longueur des premières, la brièveté des autres. Il importait bien moins, croyons-nous, de donner ici carrière à des hypothèses qu'il est toujours temps de faire, que de bien reconnaitre les faits au moment de leur découverte, de les constater avec exactitude et d'en fixer le souvenir.

Actes de vente par lesquels la Cité aliène
en 1234 et 1235

des portions du mur d'enceinte de la ville,
à Vezegneuf et à Port-Saillis.

1234 24 juillet. « Conue chouse soit à tous ke li » Communs de Mes ait venduit à dame Ysaibelz » la femme Uguignon lou tornour qui fut, à li et cez » hoirs à tous jours maix, lou mur de la citeit, tant >> comme li porpris et li ressaige de ces (sic) ij » maxons que sont apres les airvoilz en Vizignuef en »proprant en tous sens. En teil manière que nulz >> qui soit menans en contre cez ij maxons per deuer » la citeit nen doit faire on mur volte ne arvol ne »fenestre ne nulle altre ouvre fors que pertus don » pies en perfont sens plux, por ieualz de cheminee »on por treif on por cheuerons a metre. Et cez » doient tantost restoupeir aireis lou mairien, se per » damme Ysaibel nom faixoit. Et pour ceu que se » (sic) soit ferme chouse et estauble, sont cez lectres > seelleis dou commun saiel de Mes, en tesmongnaige » de veritei, que furent faictes la vegille Saint » Jaique et Saint Cristophe quant li miliaires corroit » per m. et ij c et xxxiiij ans. Cist escris gist en » l'airche dou grant mostier, en une boiste az >>lectres ou en une altre boiste. Cist perchamin » est tancris de ces lectres. >>

(Copie du XVe siècle sur parchemin. -- Archives départementales à Metz, fonds de la Cathédrale, liasse G. 972.)

1235 [1234 ancien style] 8 mars - << Conue chose » soit a toz ke li Comuns de Mez at uendut à Joffroj >> Mal Rewart à luj et à son oir à toz iors mais lo » mur de la citeit et lo resage auoec, tant com sa >> maisons qui siet à Porsaillis apres les boichiers en » porprent (sic) en toz sanz. En tel manière ke »> nus hom qui encontre soit mananz par deuers » la citeit ne doit ourer en cest mur ne por voute, ne por aruout, ne por fenestre, ne por nule oeure » qui soit, fors que pertus por mettre jouvalx de che» mincie, ou tref, ou cheuirons dun piet en parfont » senz plus. Et ses doit tantost restouper arreis lo >> mairien et tot ceu ke fait i est d'aruolt part (sic), » ou de uoute ou de fenestre ou de quel oeure qui » soit arreis ceu que ci desus est deuiseit doit estre >> tantost defait et restoupeit se per Joffroit ne de>> moreuet. Ne sus cest mur ne doit nus hom >> iamais ourer ne leuer se par luj non. Et por » ceuke ceste chose soit ferme et estauble, sont ces >> lettres saielees don commun saiel de Mez en » tesmoignage de veriteit. Ces lettres furent faites >> viij iors deuant lo miquaresme quant li miliaires » corroit par m. et cc et xxx et quatre ans. » (Original sur parchemin, auquel manque le sceau. Archives départementales à Metz, fonds de la Cathédrale, liasse G. 917.)

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