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celle qui se trouve sur la même ligne. C'est donc pourquoi on a plié cette longue distance, en profitant effectivement des hauteurs qui pouvoient être favorables à la construction, dans les lieux où il falloit moins de fondation. Mais les diverses brisures des longs aqueducs romains sont nécessaires pour maintenir et fortifier le mur. Il n'est suve cette règle pour le paravent qui se trouve dans sa chambre pour le garantir du froid. C'est donc ce principe de solidité qui fit que les murs des Romains particulièrement, qui souvent n'étoient que de briques, avoient une infinité de renfoncemens, comme on le voit dans les encein

chitecture romaine que les niches donnent un caractère à cette architecture; mais nous distinguerons deux espèces de niches, celles qui ne servent qu'à y placer des statues, et celles qui servent à différens usages, comme les exèdres, les renfoucemens plus ou moins grands, de forme carrée ou circulaire, qui se trouvent dans les murs d'une grande longueur. Les premières sont dans les tem-point jusqu'au plus simple des particuliers qui ne ples, dans les salles, dans les basiliques, dans les entre-colonnemens des portiques, sur des murs lisses, mais doivent être généralement de la grandeur de six à sept pieds, afin d'y placer une statue grande comme nature. Elles sont prises dans les épaisseurs des murs, sont terminées par une platebande ou par une partie circulaire, quelquefoistes des thermes. décorées de chambranles, de colonnes, de fron- Les niches servent encore dans la construction tons et d'ornemens, selon leur place ou le rapport à ménager les matériaux, soit la pierre, soit les qu'elles ont avec l'architecture. Les autres niches briques qu'on y emploie; c'est encore une des sont vastes et descendent jusqu'au sol elles ser- raisons pour lesquelles les Romains en firent un vent à y placer des bancs, des siéges pour y réu-si grand usage dans les énormes massifs de nir beaucoup de monde, comme on en voit dans leurs constructions en brique. Elles servent enles extrémités des basiliques, des églises, des tri- core, dans certains cas, comme de décharge pour bunaux ; elles étoient appelées calcidiques, selon lier les murs et les différentes parties de muraille plusieurs commentateurs de Vitruve : les autres, car, lorsque les murs ont une grande hauteur, il placées dans les thermes, les salles de réunion, est essentiel de faire quelquefois sur la hauteur avoient la même forme, quoique moins grandes ce qu'on fait sur la largeur, c'est-à-dire, de foret servoient à y placer des siéges pour les bains mer des arcades pour lier les murs, en rompant ou pour converser on les appeloit exèdres. On les assises régulières horizontales. On n'y met or peut encore appeler indistinctement calcidique, dinairement que des plates-bandes ou des arcs ; exèdre ou niche, selon l'emploi, la forme et la mais lorsque le mur a une grande épaisseur, on décoration qu'on leur donne, ces renfoncemens peut y mettre des niches. Les niches servent enqu'on voit plus particulièrement dans les édifices core de décharge dans les fondations, et butromains, et qui souvent sont répétés dans les tent les terres. On fait pour les murs de terrasse enceintes de vastes édifices. Ces niches sont né- des contre-murs, on on y place une suite de niches cessaires à la construction et à la solidité de ces circulaires qui isolent les terres et empêchent leur longs murs; car, malgré la grande épaisseur qu'on poussée et leur humidité, comme on le voit au leur donne ordinairement, ils ont besoin, de dis- camp de la ville Adrienne. tance en distance, de certains points d'appui : Maintenant que nous avons donné une idée des souvent on y met des contre-forts; mais lorsque niches en général, voyons comment les Anciens la localité le permet, il est mieux de les remplaceret les Modernes les ont employées. Il nous reste par des ressauts agréablement dispofés, qui servent peu de niches des Grecs. Dans les temples, les à soutenir toute la volée du mur, qui, par son statues étoient colossales et placées au fond de la élévation et son étendue, sortiroit facilement decella, isolées comme au temple de Jupiter olym son à-plomb. C'est cette nécessité de former pien et à celui de Minerve à Athènes. On voit des ressauts pour la solidité des murs d'une grande cependant quelques niches à quelques édifices ; étendue, qui est cause que tous les aqueducs elles sont ordinairement carrées. Je n'en sauFomains ne sont jamais en ligne droite, vois citer de circulaires, les Romains en ont qui a donné lieu à bien des conjectures. On a peu employé dans l'architecture qu'ils ont emprétendu que c'étoit pour éviter certains courans pruntée des Grees, comme dans les temples, qui se trouvoient sur son passage, ou que c'étoit par exemple, construits en marize; mais dans afin de diminuer la rapidité de l'eau, ou pour les grandes constructions en pierre, on peut citer chercher les lieux les plus élevés afin d'éviter la celles de l'enceinte du temple de Mars vengeur: trop grande dépense. Il est vrar que cette dernière elles n'ont de grandeur que les dimensions suffiest souvent une des raisons; mais la plus forte, santes pour recevoir des statues grandes comme et celle qu'on doit admetre avec le plus de pro-nature. Cette dimension est celle qui convient le babilué, c'est qu'un mur d'une aussi grande éten-plus aux édifices; elle sert d'échelle de comparaidue, et souvent très-élevé, auroit été facilement son pour établir les justes dimensions de l'édifice. renversé, soit par le tassement, soit par des trem-Les niches de cette dimension ont été souvent, et blemens de terre, et que si une partie venoit à avec profusion, répétées dans l'intérieur même tomber, elle entraineroit bientôt, par son poids, des temples lorsqu'ils étoient en brique, comme

ce

appelle plus communément exèdres. On en voit aux thermes de Caracalla et à ceux de Dioclétien. Les Grecs faisoient usage de ces sortes de niches. On en voit dans plusieurs enceintes et aux portes de ville, où le voyageur pouvoit se reposer, afin de se préparer à entrer dans la ville, comme à Pompeia, etc. Ces exèdres étoient encore dans les portiques qui servoient d'enceinte aux grands temples. Dans l'enceinte qui reste à Athènes, et qui est peut-être celle du temple de Jupiter oly inpien, restauré par Adrien, on voit de ces exèdres alternativement carrés et circulaires ils étoient décorés de colonnes et couverts de peintures. Comme ils n'étoient point d'une grandeur démement décorée de peintures et de compartimens. Les niches, comme nous l'avons déjà dit, essentielles à la construction, sont faites pour économiser les matériaux, ou pour isoler et butter les murs de terrasses; c'est pourquoi on en voit dans les thermes et les grottes que nous conservons des Anciens, comme à la ville Adrienne et au tombeau d'Auguste, etc.

:

on le voit encore au temple du Forum d'Antonin, | appelé basilique d'Antonin; à celui de Vénus et de Rome, construit par Adrien, en face du colisée. On voit de ces niches dans une infinité de constructions en brique, soit à Rome, dans les thermes, soit à Tivoli, dans les constructions privées de la ville Adrienne. Il est certain qu'à Rome il devoit y en avoir eu une grande quantité pour placer ce peuple de statues qu'on y voyoit. Les portiques, les basiliques, les bains, les édifices publics et privés étoient remplis de statues, qui, généralement, n'étoient pas plus grandes que nature, et qui rendoient encore plus immense la grande dimension des édifices, tels que les thermes, les théâtres, les amphithéâtres, les cir-surée, ils avoient une couverture en bois, richeques, etc. Ces niches étoient ou rondes ou carrées; lorsqu'elles étoient carrées en plan, elles l'étoient en élévation, et lorsqu'elles présentoient un plan circulaire, elles étoient terminées par une élévation circulaire. Quelquefois elles étoient sans ornemens, souvent ornées de chambranles, comme on en voit encore un exemple à l'arc de Janus elles avoient aussi des colonnes et des frontons, comme on le voit au Panthéon, aux Thermes. Souvent ces colonnes posoient sur un piédestal, et avoient alternativement un fron-ple à la fontaine de Trévi, dans laquelle est une tou rond et un frontou circulaire, comme celles du Panthéon. Quelquefois placées sur une hauteur trop élevée pour avoir un piédestal, les colonnes posoient sur des consoles, comme on le voit aux thermes de Dioclétien, dans la décoration de la façade et de l'édifice appelé le temple de la Paix, dans la niche circulaire qu'on y a ajoutée. Les Romains ont fait des niches plus grandes pour recevoir, soit des groupes, soit des statues colossales; alors elles posoient directement sur le sol, comme on le voit dans le portique du Panhéon, où étoit la statue d'Agrippa.

:

On emploie les niches avec succès dans les fontaines et châteaux d'eau: on en voit un bel exem

statue colossale de Neptune; elle est décorée de co-
lonnes, de caissons, de statues, d'inscriptions, etc.,
et bien que le goût n'y soit point d'une grande
pureté, on peut dire qu'elle est d'un grand effet.
(HUYOT.)

NICOLAS DE PISE, architecte et sculpteur florentin du treizième siècle. Il paroit qu'il naquit au commencement de ce siècle, car Vasari rapporte à l'an 1225 sa première entreprise en sculpiure, qui fut à Bologne le tombeau de S. Domenico Calagora.

Les niches d'une plus grande dimension encore Nicolas de Pise s'étoit d'abord adonné partiservoient dans l'extrémité des temples, des basi- culièrement à la sculpture, qu'il avoit apprise de liques ou des salles, à recevoir, ou des statues certains ouvriers grecs employés aux ornemens de colossales, ou des siéges pour les juges, comme la cathédrale et du baptistère de Pise. C'étoit l'éon le voit dans les deux cella du temple de Vé-poque où les Pisans, dans leurs expéditions manas et de Rome, qui étoient vraisemblablement pour des statues colossales ou des groupes, dans le monument appelé le temple de la Paix, qui étoit la basilique de Constantin; le temple de Mars vengeur; dans les basiliques des Thermes; dans plusieurs salles de la ville Adrienne; dans la basilique qui est à Pompeia: elles servoient alors pour recevoir ou les siéges des bains, ou des siéges pour les juges. Enfin, des niches plus grandes encore, étoient dans les enceintes pour servir de point d'appui aux murs, comme nous l'avons déjà dit: elles étoient ou rondes ou carrées, quelquefois alternées. Lorsqu'elles étoient d'une grande dimension, elles n'étoient point couvertes, on y mettoit des siéges et des gradins ; elles servoient alors pour les entretiens, ou comme d'amphithéâtres pour certains jeux. On les

ritimes ou commerciales, rapportoient du Levant, et chargeoient sur leurs vaisseaux d'assez beaux restes et des fragmens plus ou moins précieux de sculpture et d'architecture antique. Parmi ces ouvrages, Nicolas de Pise remarqua un beau sar cophage, sur lequel étoient sculptées la chasse du sanglier et l'histoire de Méléagre. Ce monument et quelques autres objets d'antique sculpture lui inspirèrent un meilleur goût, et bientôt il surpassa tous ceux qui, de son temps, manioient le ciseau. C'est ce dont on s'aperçut dans l'exécution du tombeau dont on a parlé, et qu'il termina, en 1231, daus la ville de Bologne, où il bâtit le couvent et l'église des Dominicains.

De retour à Pise, il se livra aux travaux de l'architecture et de la construction: on lui dut d'heureux changemens dans la manière de faire

les fondations. Le sol humide et inconsistant de
cette ville exigeoit des précautions qui étoient
tombées en désuétude. Il remit en usage la mé-
thode d'établir les massifs des fondemens sur pi-
lotis, et d'unir ces massifs par
des arcs.

C'est de cette manière qu'il éleva l'église de
S. Michele in Borgo et différens palais.

Un de ses plus ingénieux monumens fut le Campanile des Augustins à Pise. Cet édifice est extćrieurement octogone et circulaire en dedans. L'intérieur renferme un escalier en limaçon, formant un vide circulaire aussi qui ressemble à un puits. De quatre marches en quatre marches s'éfèvent des colonnes qui supportent des arcs rampans, et vont ainsi en spirale jusqu'au sommet; de sorte que ceux qui sont, soit en haut, soit en bas, soit au milieu, se voient tous monter ou defcendre. Cet escalier, comme on l'a dit à l'article BRAMANTE (Voyez LAZARI dit BRAMANTE), servit de modèle a cet architecte pour celui qu'il exécuta au belvédère du Vatican, et fut encore imité en d'autres lieux.

l'intention de donner à l'église de Saint-Laurent
une troisième sacristie, de la même grandeur que
celle qu'y fit Michel Ange, mais toute revêtue
de marbres et de mosaiques, pour en faire le
tombeau des grands-ducs de Toscane et y rassem-
bler leurs mausolées. Vasari en fit le dessin. Lui
mort, ainsi que Cosme Ier., le grand-duc Ferdi-
nand ler, voulut agrandir le projet de son prédé-
cesseur. Il communiqua son idée à Jean de Médi-
cis, aussi habile dans l'art de la guerre que dans
les arts du dessin, et lui demanda un dessin et un
nouveau modèle du monument par lui projeté.
Jean de Médicis répondit à son desir. Ce ne fut
plus une sacristie, mais une vaste et magnifique
coupole qui termine l'église de Saint-Laurent.
Ce fut Nigetti qui exécuta le dessin de Jean de
Médicis. Il en commença la construction l'an
1604; il en ordonna, composa et acheva la ma-
gnifique décoration, toute formée de l'assem-
Llage des marbres les plus précieux, et toujours
sous la direction du prince qui en avoit donné le
projet.

Nicolas de Pise donna, en 1240, les dessins Nigetti fut aussi sculpteur. Il s'adonna particude l'église de Saint-Jacques à Pistoia, et il y revê-lièrement aux travaux de pierres précieuses et de it la grande niche du fond en mosaïques exécu- marbres rares, qui ont illustré les ateliers de Flotées par des artistes toscans. rence, et on lui doit les embellissemens du merveilleux Ciborium de la susdite chapelle de SaintLauren:. (Article traduit de Milizia.)

A Padoue, il éleva la grande église de Saint-Antoine, patron de cette ville, et qu'on nomme par excellence il Santo. A Venise, il bâtit l'église des Frères-Mineurs. Celle de Saint-Jean, à Sienne, fut construite sur ses dessins.

NILLES, s. f. pl. Petits pitons carrés de fer, qui, étant rivés aux croisillons et traverses, aussi De retour à Florence, il donna les dessins de de fer, des vitraux d'église, retiennent avec des l'église de la Trinité, ceux du monastère des Da-clavettes, ou petits coins, les panneaux de leurs mnes de Faenza et ceux du couvent de Saint-Domi- formes. nique à Arezzo, et de Saint-Laurent à Naples, où un de ses élèves, nommé Maglione, fut chargé de les exécuter.

Nicolas de Pise, après avoir fait de grandes augmentations à la cathédrale de Volterre, qu'il décora à neuf, ainsi que le couvent des Dominicains de Viterbe, fut appelé à Naples, où il éleva une églife et une magnifique abbaye en mémoire de la victoire remportée sur Conradia par Charles d'Anjou. Il bâtit encore l'église de Sainte-Marie d'Orviette, et enfin il se retira dans sa patrie où il mourut. La date de sa mort est in

connue.

NICOTEAUX. Voyez PIÈCES De tuile.

NILS. Voyez EURIPES.

NISMES, l'une des plus anciennes villes de France, particulièrement recommandable par ses monumens antiques.

Lorsque nous offrons, dans cet ouvrage, des modèles à ceux qui cultivent l'architecture, nous allons presque toujours les chercher dans la Grèce et l'Italie, nous abandonnant à la pente naturelle de l'esprit humain qui le porte à ne puiser que les choses rares et lointaines. En effet, on dédaigne celles dont l'abord est facile, et l'on aime à porter ses regards sur un obscur lointain, espérant y faire de nouvelles découvertes, souvent bien futiles, il est vrai, et qui ne doivent leur importance qu'à leur étrangeté. Il en résulte que ceux qui ne voyagent que dans les livres, n'estiment un pays qu'à raison du plus ou moins de soin qu'on a mis à le Eleve de Boutalenti, il eut une grande part décrire, et qu'un étranger, en traversant la France daus la construction du palais Strozzi à Florence. avec rapidité, la connoît et l'apprécie beaucoup Il batit, dans la même ville, le cloître des reli- mieux que nous-mêmes. Néanmoins le goût des gieux (degli Angeli, la nouvelle église de Saint- antiquités a fait de nos jours quelques progrès Michel des P. Théatins, qui fut achevée par Sil-parmi les gens qui se piquent d'instruction; mais vani, et il fit le dessin et le modèle de l'église de Tous-les-Saints des in ines de l'Observance.

NIGETTI (MATTEO), architecte florentin, mort en 1649.

Cosme, premier grand-duc de Toscane, eut

pourquoi perdent-elles presque tout leur prix forsque nous les retrouvons chez nous, et par quelle fatalité ayons-nous laissé détruire peu à

Les feuilles ont un grand relief, et leur proportion, leur galbe et leurs détails ne laissent rien à desirer, ainsi que les profils et le choix des ornemens de l'architecture. La frise et la corniche qui composent l'entablement ont 2 mètres 24 centimètres de hauteur.

L'intérieur de la cella n'offre maintenant que des murs nus, mais il est probable que sa décoration correspondoit à la magnificence du dehors. De nombreux fragmens de marbres précieux, trouvés dans les dernières fouilles, pourroient aider à en faire une restauration.

peu la plupart de nos antiques monumens, tandis qu'en Italie on a tant pris de soin à les exhumer, à les rétablir et à les illustrer par de savantes restaurations! Nimes, Orange, Arles, Bordeaux et tant d'autres villes conienoient des précieux vestiges d'architecture romaine; ils ont été presque tous mutilés ou convertis à des usages étrangers à leur destination primitive; pendant que nous avions sous les yeux l'exemple d'une longue série de papes et de souverains d'Italie qui tous s'illustrèrent par leur amour pour les arts, et la restitution des chefs-d'œuvre de l'antiquité. Quelques-uns de nos rois, il est vrai, essayèrent de soulever le voile de barbarie qui nous déroboit nos propres richesses; mais ce n'est que de nos jours, et seulement depuis quelques années, qu'on s'occupe avec succès de la recherche des antiques Ces vicissitudes datent de fort loin; on poursur le sol de la France. La ville de Nîmes possé- roit les faire remonter au siècle d'Auguste. En deit déjà un bel héritage en antiquités, mais elle effet, sans parler de l'établissement de la colonie, vient de s'enrichir de monumens inconnus jus- fait par cet Empereur, et de la médaille frappée qu'à ce jour, et qui font de la Maison carrée en son honneur, le témoignage d'anciennes insun temple de la plus magnifique ordonnance. Nouscriptions et la découverte de lettres de métal atprofitons d'une Notice publiée à ce sujet pour tachées sur la frise de l'architrave de la Maison donner une légère idée des découvertes faites encarrée, nous apprenent que cet édifice fut consa1820 et 1821, renvoyant d'ailleurs nos lecteurs aux grands ouvrages déjà publiés sur les antiquités de cette ville.

Au reste, les différentes révolutions que cet édifice a éprouvées, et les usages auxquels il a été successivement consacré, ont contribué à cette dévastation.

cré, l'an de Rome 754, en l'honneur de Caius et de Lucius César, enfans adoptifs d'Auguste et princes de la jeunesse ; d'où il suit que la richesse Ce fut environ vers le milieu du dix-hui- de la ville remontoit beaucoup plus haut, puisque tième siècle que l'on commença les travaux néces-les Nimois étoient alors en état d'ériger un tel saires pour rendre les eaux de la fontaine de Nimes plus abondantes, et qu'oa fit la recherche et la collection des monumens antiques provenant des fouilles; mais ce ne fut que long-temps après qu'on fit prendre une direction plus uniforme aux recherches.

Le temple qu'on appelle la Maison carrée nous offre, dans sa restauration actueile, l'un des monumens antiques les plus complets que l'on connoisse, et qui, par ses accessoires, est devenu un modèle curieux de la disposition générale des temples antiques: car on ne met plus en question maintenant la destination primitive de cet édifice, dont on avoit fait, tantôt une basilique, tantôt un prétoire; enfin, un temple faisant partie d'un forum. Cette dernière supposition est changée en certitude.

La Maison carrée offre en plan un parallélogramme rectangle de 25 mètres 65 centimètres de longueur, sur 13 mètres 45 centimètres de largeur.

Trente colonnes cannelées décorent son extérieur; le pérystile en présente six de front : on en voit onze sur les faces latérales, mais c'est à la quatrième seulement que commence l'enceinte proprement dite ou la cella, à partir de ce point, elles sont à demi engagées dans le mur d'enceinte du corps de l'édifice.. La hauteur des colonnes est de 8 mètres 95 centimètres, base et chapiteau compris. Ceux-ci, taillés en feuilles d'olivier, sont sculptés avec une rare précision.

monument. Il paroît même démontré aujourd'hui que ce temple, avant d'être consacré aux enfans adoptifs d'Auguste, l'avoit été primitivement à une divinité ou à quelqu'autre prince : c'est ce qui résulte de la composition de l'inscription elle-même. Elle offre deux lignes, dont là seconde est coupée par l'un des bords de l'encadre ment; or, peut-on supposer que les habiles constructeurs de cet édifice aient ainsi violé les règles de la plus simple symétrie? Il est plus naturel de peaser que la flatterie a fait disparoître la pre-> mière inscription pour y substituer une nouvelle dédicace : c'est ainsi que sur les épaules des statues impériales on substituoit de nouvelles têtes à chaque changement de règne.

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Vers le milieu du onzième siècle, on convertit * la Maison carrée en hôtel-de-ville; l'intérieur fut divisé en plusieurs pièces, et des fenêtres furent› percées dans l'épaisseur des murs. Au commenment du seizième siècle, elle fut vendue à on particulier qui y adossa une maison; quelque temps après, un nouvel acquéreur plus barbare convertit le sanctuaire en écurie; enfin, en 1670, par un contraste singulier, les religieux Augustins l'achetèrent pour en faire une église, dont l'administration centrale s'empara ensuite pour y tenir ses séances publiques.

Cependant la Maison carrée, débarrassée successivement des bâtisses et des remparts qui eu déroboient la vue, attira l'attention, et l'on s'in-'digna d'avoir laissé dépérir un si bel édifice. Un

projet

projet général de restauration fut dressé, en 1809, | cessivement partagé les suffrages et exercé la cripar M. Grangent, ingénieur en chef du départe-tique. M. Grangent qui a suivi avec attention les ment. Néanmoins, les travaux ne furent commencés que long-temps après, c'est-à-dire, en 1820.

On entreprit sérieusement alors la restauration à peine commencée de l'édifice qui étoit encore enterré jusqu'aux trois quarts de sa base on enleva les terres dans le pourtour du monument, de manière à pouvoir rétablir le stylobate et à le montrer assis sur le sol primitif. Des marbres de différentes couleurs, des tronçons de colonnes, des fragmens d'une grande frise sculptés avec goût, et plusieurs autres fragmens d'architecture antique, firent d'abord soupçonner l'existence d'un monument plus vaste; bientôt une construction rectangle en avant et sur l'angle nord-ouest de la face principale confirma les conjectures.

La forme de cette construction trouvée à dix

fouilles qu'il a dirigées, pense que la Maison carrée étoit un temple périptère, entouré d'une galerie couverte, destinée à servir d'abri au peuple. Cette galerie étoit elle-même enfermée dans un mur extérieur entièrement bâti en pierres de taille, et couronné d'une corniche formée seulement d'un quart de rond, d'un filet et d'une large cymaise. Cette dernière enceinte, d'environ 100 mètres, avoit, suivant M. Grangent, la forme d'un carré; ce qui servoit à justifier l'ancien nom de Maison carrée que de vieilles chartes et les traditions lui donnoient, et qui paroissoit mal se rapporter à un édifice rectangulaire, dont la longueur étoit double de sa largeur.

Le monument qu'on nomme le Temple de Diane s'éloigne du style des constructions des autres temples de l'antiquité : les uns l'ont cru dédié centimètres au-dessous de la base du stylobate, à Vesta; d'autres à Diane, à Isis et Osiris, ou aux un grand conduit en pierre de taille du côté de héros némauses, et Palladio, aux dieux infernaux. l'ouest, un aqueduc de 44 centimètrès de lar-On a aussi pensé que cela pouvoit être une basigeur, construit au-dessous de ce conduit, dont le fond, ainsi que les parois du mur, étoient encore revêtus de stalactites sanguines, et contenoient des touffes de poils de taureaux, donnèrent lieu de croire que c'étoit dans ce bassin qu'on égorgeoit les victimes destinées aux sacrifices.

Aucun auteur connu n'avoit fait mention d'une enceinte qui eût existé autour de cet édifice; néanmoins on n'ignoroit pas que les temples antiques offroient quelquefois de pareilles constructions, destinées à mettre le peuple à l'abri des injures du temps pendant les cérémonies religieuses on conjectura qu'elles devoient exister ici; mais rien n'en déterminoit la forme ni la disposition.

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Cependant il fut décidé que les fouilles seroient poussées aussi loin que possible, et qu'on isoleroit le monument des maisons voisines, au moyen d'un mur d'enceinte, couronné d'une grille; ce qui amena enfin à la découverte d'une nouvelle colonnade d'enceinte, qui confirma tous les indices précédens.

Une chose digne de remarque et qui prouveroit qu'avant la construction de la Maison carrée, il existoit d'autres monumens qui annonçoient une haute civilisation et de grands progrès dans les arts, c'est la découverte d'un fragment d'un beau pavé en mosaïque, à 1 mètre 70 centimèires au-dessous de la base du stylobate et de la plate-forme de l'enceinte extérieure ou à 60 centimètres au-dessous du sol antique.

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Ces intéressantes découvertes, en faisant paroître cet édifice sous un aspect entièrement nouveau, ont donné lieu aux amateurs de l'antiquité de rechercher à quelle sorte de monument se rattacheat ces magnifiques débris. Différentes opinions se sont formées à cet égard, et ont sucDiction, d'Archit. Tome III.

lique, par la conformité qu'on a cru apercevoir entre son plan et celui de la basilique d'Otricoli. Quoi qu'il en soit, l'exposition de cet édifice est tout-à-fait contraire à celle des temples, la porte d'entrée étant placée à l'orient. Aucune décoration extérieure ne semble avoir embelli ce monument. Sa distribution intérieure, sa voûte en berceau, les niches et les ornemens qui décorent les murs et le plafond, les corridors qui l'entourent les tuyaux de descente et l'aqueduc dont il est environné, tout annonce une belle salle de thermes ou un Nymphée, opinion qui est encore confirmée par l'ornement des voûtes, où l'on voit des dauphins placés dans les rosaces et entourés de feuillages.

Ce monument devint une église, puis il fut converti en grange et en chantier; un incendie en ruina la partie antérieure, et pendant les guerres de religion, il fut en grande partie détruit.

Le monument nomxié la Tour magne, et placé au sommet d'un coteau qui domine la ville du côté du nord, étoit engagé dans les antiques murailles, mais n'avoit aucune saillie en dehors; ce qui montre que cette tour ne faisoit point partie des fortifications. D'ailleurs, sa forme pyramidale ét à pans lui donneroit plutôt l'air d'un septizone ou encore d'un tombeau.

Le corps de la tour à huit pans réguliers, orientés vers les quatre points cardinaux et leurs divisions intermédiaires, s'élevoit sur un soubasse ment, où l'on montoit par une pente douce da côté du couchant; un escalier à rampes droites, avec pallier en retraite, pratiqué dans l'épaisseur du massif, mène ainsi, après avoir monté 132 marches, au sommet de l'édifice. Il avoit trois étages: le second étoit décoré, à l'extérieur, de pilastres très-serrés, avec le chapiteau & la base toscane. L'intérieur de cet étage étoit évidé pas C

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