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de Sinope, et dont Trapezus fut à son tour une colonie. A la côte orientale les villes de Phasis et de Dioscurias, qui, de même que Phanagoria, étaient les principaux marchés pour le commerce des esclaves, et, dans la période macédonienne, pour les produits de l'Inde qui venaient par les rives de l'Oxus et par la mer Caspienne.-Dans la Tauride (Chersonesus Taurica) était Panticapée, principale ville du Bosphore; petit état grec, gouverné par des rois (dont les plus connus sont Spartacus, vers 439, et surtout Leucon, vers 35o) qui furent les alliés des Athéniens, jusqu'à ce que Mithridate-le-Grand y établît sa domination. Sur la côte septentrionale, dans l'intérieur des Palus-Méotides, les villes de Tanaïs, à l'embouchure du fleuve de ce nom, et surtout Olbia, à l'embouchure du Borysthène, étaient très-importantes pour le commerce avec l'intérieur des terres, commerce qui de là s'étendait jusqu'au milieu de l'Asie, tant au nord qu'à l'orient. — Les colonies de la côte occidentale, telles qu'Apollonia, Tomes, Salmydessus, n'eurent que peu d'éclat.

8. Les côtes de la Thrace et de la Macédoine, le long de la mer Égée, étaient pareillement couvertes de colonies grecques qui avaient été fondées par différentes villes, particulièrement par Athènes et Corinthe. Les Athéniens surtout cherchèrent à s'y affermir d'une manière durable, lorsque, dans la guerre des Perses, ils eurent acquis la domination de la mer. Par là, les villes de ces contrées furent également enveloppées dans les querelles et les guerres que suscita d'abord la jalousie entre Sparte et Athènes, et ensuite entre Athènes et les Macédoniens, sous le règne de Philippe.

Sur la côte de Thrace, la Chersonèse de Thrace, le long des bords de l'Hellespont, était considérée comme la clef de l'Europe; Sestos, Cardia et Ægos-Potamos étaient les lieux les plus remarquables de la côte; dans l'intérieur des terres, les

villes de Maronée et d'Abdère, colonie de Téos. Mais Amphipolis, Chalcis, Olynthe et Potidée, sur la côte de Macédoine, étaient des villes beaucoup plus considérables. La première était une colonie, fondée, vers 464, par les Athéniens, qui cherchaient à la maintenir dans leur dépendance, Chalcis était une colonie de la ville du même nom dans l'Eubée. Elle se soumit aux Athéniens en 470; mais en 452, les habitans s'étant révoltés contre Athènes, allèrent volontairement s'établir à Olynthe. Cette ville tirait son nom d'Olynthus, son fondateur, fils d'Hercule. Devenue dans la suite une des plus puissantes villes de la Thrace, elle fut cependant tributaire d'Athènes, continua d'être florissante, et prit part aux guerres entre Sparte et Athènes, jusqu'à l'an 348, qu'elle fut prise et détruite par Philippe de Macédoine. Potidée était une colonie de Corinthe, d'où on lui envoyait chaque année des magistrats (ém♪'nμoupyoí). Mais après la guerre des Perses, elle devint tributaire d'Athènes. S'étant révoltée en 431, elle fut obligée de se rendre aux Athéniens, qui en chassèrent les habitans, et y envoyèrent une colonie de leurs concitoyens; dès lors elle appartint à ce peuple, jusqu'en 358, que Philippe s'en rendit maître.

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9. L'établissement des colonies grecques à l'ouest de la Grèce est d'une date postérieure à celui des colonies de la mer Égée et de la mer Noire; mais elles n'en furent pas moins florissantes, et, quoique leur commerce ne fut pas aussi étendu, il était encore très-riche. Non-seulement elles parvinrent à une opulence égale à celle des colonies dont nous venons de parler, mais elles s'élevèrent en partie à un plus haut degré de puissance, et elles se distinguèrent même, en général, de celles-ci, par une législation plus sage et plus précise. L'époque de l'établissement de la plupart d'entre elles tombe entre 450 et 650, précisément dans la période où les villes de la mère-patrie, devenues suc

cessivement républicaines, ne manquaient pas d'occasions de former des établissemens au-dehors, à cause des troubles intérieurs qui les agitaient.

1 Histoire des colonies dans l'Italie inférieure. Le plus grand nombre et les plus considérables de ces colonies étaient situées sur le golfe de Tarente; mais elles s'étendaient encore vers les côtes occidentales de l'Italie, jusqu'à Naples. Elles étaient d'origine, soit dorienne, soit achéenne, soit ionienne, et cette diversité d'origine se trouvait dans le caractère de leurs constitutions politiques, le régime aristocratique étant ordinairement celui qui prédominait dans les colonies doriennes, tandis que dans les autres c'était le régime démocratique ; quoiqu'il soit à peine possible, à cause des nom-' breuses révolutions et altérations qu'elles subirent, de rien déterminer à cet égard avec précision, autrement qu'en considérant la plus ancienne époque de leur fondation. Tarente, et ses colonies, Héraclée et Brundusium, étaient d'origine dorienne; Sybaris et Crotone étaient d'origine achéenne, ainsi que leurs colonies, Laus, Metapontum et Possidonia, laquelle fonda à son tour Térina, Calaunia et Pandosia. Thurü (bâtie à la place où avait été Sybaris), Rhégium, Élée, Cumes et Naples, qui en était une colonie, étaient d'origine ionienne; et l'on peut considérer comme Éoliens les Locri Epizephyrii,

colonie des Locri Ozola.

Les plus remarquables de ces villes pour l'histoire générale sont: a. Tarente, fondée, vers 707, par les Parthéniens de Sparte. Elle soutint de fréquentes guerres contre les peuplades indigènes, établies dans son voisinage, telles que les Messapiens, les Lucaniens, etc., et fut une des plus riches et des plus puissantes villes maritimes. Il paraît que c'est entre les années 500 et 400 qu'elle parvint au plus haut degré de prospérité. Dès lors sa prodigieuse opulence engendra une corruption et un luxe qui amollirent sa population. Cependant Tarente conserva son indépendance jusqu'en 273, où elle

tomba sous la puissance des Romains, par suite de leurs guerres avec Pyrrhus. Sa constitution était originairement une aristocratie modérée, qui, bientôt après la guerre des Perses, en 474, dégénéra en une démocratie pure, mais pourtant contenue dans de sages limites. Tarente avait un sénat (Bouλǹ) sans lequel on ne pouvait déclarer aucune guerre, et des magistrats dont la moitié était tirée au sort, et la moitié élue à la pluralité des voix dans les assemblées du peuple. Parmi ses plus illustres concitoyens, il faut compter le Pythagoricien Archytas, qui, depuis l'année 390 environ, fut souvent à la tête de l'état, comme général d'armée, ou comme remplissant les magistratures suprêmes. La forme de sa constitution paraît avoir subsisté jusqu'à l'époque de la domination romaine, quoique l'esprit national eût été excessivement dégradé par l'effet d'une dissolution de mœurs presque incroyable.

b. Crotone, fondée vers 710 par les Achéens, sous la conduite de Myscellus de Rhypes en Achaïe. Il faut que cette ville se soit considérablement accrue dès le premier siècle de son existence, puisqu'à la bataille de Sagra, contre les Locriens, probablement vers l'an 600, les Crotoniates furent en état d'équiper 120,000 hommes; et même la défaite qu'ils éprouvèrent ne paraît pas les avoir affaiblis pour long-temps; car en 510 ils défirent les Sybarites avec des forces à-peu-près semblables, et détruisirent leur ville. Leur constitution primitive était sans doute une démocratie modérée, mais dont nous ne connaissons pas les règlemens particuliers. Le réformateur des mœurs et de la constitution tant de Crotone que des autres villes grecques d'Italie fut Pythagore. Il vint à Crotone vers l'an 540, et c'est alors qu'il forma cette ligue ou cette union secrète qui prit son nom, et dont le but n'était pas tant de changer la forme du gouvernement des villes d'Italie, que de former des hommes capables de diriger le timon d'un état. Cette réforme, sous l'influence des Pythagoriciens, dura environ trente ans; elle finit alors par éprouver le sort auquel n'échappe guère une association secrète, dont les membres

ont un but politique. Vraisemblablement cet ordre fut détruit, vers l'an 510, par la faction démocratique, à la tête de la quelle était Cylon. Le résultat de cette destruction fut une anarchie générale, non-seulement à Crotone, qui, vers l'an 494, fut obligée de se soumettre à la tyrannie d'un certain Clinias, mais aussi daus le reste des autres villes. Elle fut pourtant apaisée par l'intervention des Achéens; leurs colonies adoptèrent les lois de la mère-patrie, et même conclurent, vers 460, dans le temple de Jupiter Homorius, une ligue, à la tête de laquelle Crotone, qui dès lors s'était relevée, paraît avoir été placée. Cette heureuse situation dura jusque vers l'an 400; car c'est à cette époque que les rois de Syracuse commencèrent leurs expéditions dans la Grande-Grèce; elle tomba entre leurs mains à diverses reprises: Denys Ier s'en empara en 389, et Agathocle, en 321 et 299. Enfin, après la guerre contre Pyrrhus, les Romains s'en emparèrent, en 277.

c. Sybaris fut fondée vers l'an 720, aussi par des Achéens, mais auxquels s'étaient joints des Trézéniens. Cette colonie subsista jusqu'à l'an 510, où elle fut détruite par Crotone. Peu de temps après sa fondation, elle parvint au plus haut point de population et de luxe; tellement que la mollesse de Sybaris était passée en proverbe. L'époque de son plus grand éclat tombe entre les années 600 et 550; elle possédait alors un territoire qui comprenait quatre districts et vingt-cinq villes ou cantons. La fertilité de son sol, et sa facilité à accorder le droit de bourgeoisie à tous les étrangers, augmentèrent tellement sa population, que Sybaris, dans ses guerres contre Crotone, put mettre sur pied jusqu'à 300,000 hommes. Les grandes richesses qu'elle possédait, comme les autres villes de ces contrées, provenaient vraisemblablement du commerce considérable qu'elle faisait, surtout en vins et en huiles, avec Carthage; au moins le fait est-il certain pour Agrigente. La constitution de Sybaris fut aussi probablement une démocratie modérée, jusqu'à ce qu'en l'année 510 un certain Telys s'empara de l'autorité en chassant 500 des plus puissans citoyens, qui se réfugièrent à Crotone. Les Crotoniates les ayant reçus,

et les

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