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Sybarites ayant mis à mort les députés qu'ils leur avaient envoyés, il en résulta une guerre entre les deux villes. Elle finit en 510, par la défaite des Sybarites, et par la destruction de leur ville.

d. Thurii, fondée en 446, près de l'ancienne Sybaris, par Athènes, quoique ses habitans fussent un mélange de différens peuples; aussi les contestations pour savoir quel en était le véritable fondateur y causèrent beaucoup de troubles, jusqu'à ce que l'oracle de Delphes déclara en 433 que la ville était une colonie d'Apollon. La constitution était, au commencement, une démocratie modérée; mais elle dégénéra bientôt en oligarchie, lorsque les familles des anciens Sybarites qui s'y étaient établies s'emparèrent de l'autorité et des meilleures terres. Cependant ils furent encore chassés, et Thurii s'accrut en recevant de nouveaux colons venus de la Grèce, et parvint à se donner une meilleure constitution en adoptant les lois de Charondas de Catane. Les principaux ennemis des Thuriens étaient les Lucaniens, qui les vainquirent en 390. De nouvelles agressions de ce peuple les obligèrent, en 286, de se mettre sous la protection des Romains, ce qui fournit aux Tarentins un prétexte pour les attaquer et les battre. Dès lors leur ville tomba dans la dépendance des Romains; elle eut beaucoup à souffrir dans les guerres puniques, et finit, vers l'an 190, par être déclarée colonie romaine.

e. Les Locri Epizephyri. Si l'on n'est pas complétement d'accord sur leur origine, cela vient en partie de ce qu'il y eut souvent des colonies envoyées dans leur pays, comme dans tous les autres, et aussi de ce que ceux qui s'y établirent étaient un mélange de Grecs de toutes les tribus. La principale colonie fut conduite, vers l'an 683, par les Locri Ozola. Après de violentes dissensions intérieures, ils trouvèrent, dans Zaleucus, un législateur, dont les réglemens subsistèrent pendant deux siècles sans altération. Leur constitution était aristocratique, car l'administration des affaires était entre les mains de cent familles. Le magistrat suprême se nommait Cosmopolis. Le sénat était composé de 1000 membres, choisis probable-

ment dans la bourgeoisie, et qui possédaient le pouvoir légis latif tout entier, ou du moins en partie. Le maintien des lois était confié, comme dans les autres villes de la Grèce, à des gardiens de la loi (voμopúkaxeç). La ville de Locres n'était ni aussi riche ni aussi fastueuse que celles dont nous avons parlé précédemment; mais elle s'en distinguait par de bonnes mœurs, par les inclinations pacifiques de ses citoyens, qui étaient contens de leur constitution. La situation florissante de cette ville dura jusqu'à ce que Denys II, chassé de Syracuse, vers 356, vint chercher, avec toute sa suite, un asyle à Locres, dont sa mère était originaire. Il ruina cette malheureuse ville par soti insolence et par le désordre effréné de ses mœurs; aussi, les Locriens se vengèrent-ils sur sa famille, lorsqu'il fut retourné à Syracuse, en 347. Depuis, Locres maintint son indépendance jusqu'au temps de Pyrrhus, qui y mit garnison en l'année 277; les Locriens la massacrèrent pourtant bientôt après, et passèrent du côté des Romains : mais, en 275, leur ville fut pillée par Pyrrhus. Depuis ce temps, Locres demeura, avec le titre de ville alliée, dans la dépendance de Rome; mais elle souffrit beaucoup durant la seconde guerre punique.

f. Rhegium, fondée par ceux de Chalcis en Eubée, vers l'an 668. La constitution y était aussi aristocratique, puisque l'autorité suprême était entre les mains d'un conseil de 1000 personnes, qui étaient prises dans les familles Messéniennes qui s'étaient établies dans ce pays avec les premiers habitans. Il en résulta une oligarchie, au moyen de laquelle Anaxilaüs se fraya, en 494, un chemin à la domination absolue. Ses fils lui succédèrent en 476; ils furent chassés douze ans après, en 464, et cette révolution fut suivie d'un temps d'anarchie. L'adoption des lois de Charondas mit fin à ces désordres, Rhégium jouit d'une sorte de paix et de bonheur jusqu'à l'année 392, où elle fut prise et saccagée par Denys Io1. A la vérité elle fut jusqu'à un certain point rétablie par Denys II; mais, en 281, une légion romaine, qui y était envoyée en garnison, s'en empara et massacra les habitans. Les soldats furent punis

de mort, dix ans après, 271; mais Rhegium resta dans la dépendance des Romains.

g. Cumes, fondée, dès l'an 1030, par ceux de Chalcis en Eubée. Cette ville parvint de bonne heure à un haut degré de puissance et de prospérité, elle eut un territoire considérable et une puissance maritime remarquable; elle fonda Naples, et, dans la Sicile, Zancle (ou Messine). Sa constitution était une aristocratie modérée; mais elle fut renversée, vers 544, par le tyran Aristodėme; cependant il fut assassiné, et l'on rétablit l'ancien ordre de choses. Cumes fut souvent attaquée par les petits peuples de l'Italie. Ainsi, en 564, ceux de Cumes furent vaincus par les Étrusques, réunis aux Dauniens; et en 474, ils battirent les Étrusques sur mer; mais en 420, Cumes tomba au pouvoir des Campaniens, avec lesquels elle fut obligée de se soumettre à la domination de Rome, en 345. Elle resta pourtant une ville considérable, à cause de son port de Puteoli, même sous les Romains.

HEYNE, Prolusiones 15 de civitatum græcarum per magnam Græciam et Siciliam institutis et legibus. Réunies dans Opuscula, vol. II.

2. Colonies grecques dans la Sicile. Elles occupaient les côtes orientales et méridionales de l'île, et furent fondées dans la même période de temps que celles de la Grande-Grèce; elles étaient d'origine en partie dorienne et en partie ionienne. Les villes d'origine dorienne étaient : Messana et Tyndaris, fondées par ceux de Messène; Syracuse, colonie de Corinthe, et qui avait à son tour fondé Acra, Casmène et Camarina; Hybla et Tapsus, fondées par ceux de Mégare; Ségeste, par des Thessaliens, Héracléa Minoa, par des Crétois; Géla, fondée par des Rhodiens, et à son tour fondatrice d'Agrigente; Lipara, dans la petite île de ce nom, colonie de Cnide. — Parmi les villes d'origine ionienne, on comptait : Naxus, fondatrice de Léontium; Catana et Tauromenium, fondées par ceux de Chalcis; Zancle (qui prit le nom de Messana, depuis que des Messéniens s'y furent établis), fondée par ceux de Cumes, et qui fut à son tour la fondatrice d'Himera et de Myle.

Parmi les villes les plus importantes pour l'histoire générale

sont :

a. Syracuse. La plus puissante de toutes les colonies grecques, et, par cette raison, celles dont les affaires nous sont le mieux connues. Son histoire, à laquelle se rattache, en grande partie, celle de la Sicile, parce qu'elle fut, pendant un temps assez considérable, maîtresse de la plus grande portion de l'île, embrasse quatre périodes. - Première période : depuis la fondation de Syracuse, 735, jusqu'au règne de Gélon, 484 (intervalle de 251 ans). Pendant tout ce temps, Syracuse eut un gouvernement républicain; mais elle ne paraît pas s'être considérablement accrue; c'est alors néanmoins qu'elle fonda les colonies d'Acra, 665, de Casmene, 645, et de Camarina, 600. Attaquée par Hippocrates, tyran de Géla, vers 497, elle ne fut sauvée que par le secours de Corinthe et de Corcyre, et fut obligée de céder Camarina. Sa constitution était aristocratique, mais sujette à des dissensions intérieures. L'autorité était entre les mains des propriétaires (yauópot); mais ceux-ci, ayant été chassés dans une révolte de leurs esclaves, appuyés par la faction démocratique, vers l'an 485, se réfugièrent à Casmène, et furent rétablis par Gélon, tyran de Géla, qui lui-même s'empara de toute l'autorité à Syracuse. Seconde période depuis Gélon, jusqu'à l'expulsion de Thrasybule, 484-466. Les trois frères, Gélon, Hiéron et Thrasybule, régnèrent successivement à Syracuse. Gélon, 484-477, fut le fondateur de la grandeur de l'état, en même temps que de sa propre puissance; il contribua à l'agrandissement de Syracuse, en y appelant de nouveaux citoyens des autres états de la Grèce, et par la grande victoire qu'il remporta, en 480, sur les Carthaginois, alliés des Perses. Syracuse était déja, à cette époque, plus puissante sur terre et sur mer qu'aucun des états de la Grèce; au point que Gélon pouvait avoir des prétentions au commandement général dans la guerre des Perses, lorsque Sparte et Athènes sollicitèrent ses secours. Son administration lui attira nonseulement l'amour des Syracusains pendant sa vie, mais aussi

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les hommages de leur reconnaissance, comme héros, après sà mort, arrivée en 477. Il eut pour successeur son frère Hiéron I, qui jusqu'alors avait régné à Géla. La magnificence de sa cour, les progrès des arts et des sciences donnèrent de l'éclat à son règne. Il affermit encore sa puissance en appelant de nouveaux citoyens tant à Syracuse qu'à Catane et à Naxus, villes de sa dépendance, dont les habitans furent établis chez les Leontini. Guerre avec Théron et Thrasydée, son fils, tyrans d'Agrigente, 476, qui, après l'expulsion de ce dernier, contracte une alliance avec Syracuse; sa flotte, envoyée au secours de Cumes, remporte une victoire sur les Étrusques. Il mourut en 467, et son frère Thrasybule lui succéda; mais ses cruautés révoltèrent les Syracusains et les villes alliées, et il fut chassé au bout de huit mois.-Troisième période: depuis l'expulsion de Thrasybule jusqu'à l'établissement de Denys I°r. Syracuse forme un état libre et démocratique, depuis l'an 466 jusqu'en 405. Rétablissement du gouvernement républicain, même dans les autres villes grecques; cette révolution, qui s'opéra par l'expulsion des nouveaux citoyens, et par le rétablissement des anciens propriétaires dans tous leurs biens, fut accompagnée de beaucoup de troubles, et même alluma la guerre civile. - Accroissement de la puissance et de la prospérité de Syracuse, qui reste à la tête des villes grecques alliées dans l'île, mais dont la prééminence tend promptement à devenir une domination absolue. La nouvelle constitution démocratique ne tarde pas à éprouver les maux qui sont dans la nature même de cette forme de gouvernement; en vain on tente d'y porter remède par la loi du Pétalisme, en 454. Cependant Ducétius, à la tête d'une ligue mieux concertée entre les Sicules, anciens habitans de la Sicile, ayant entrepris d'expulser les Grecs de l'île, en 451, Syracuse est forcée de soutenir contre eux plusieurs guerres; elle en sort victorieuse, et affermit encore son autorité, tant par la soumission de la jalouse Agrigente, en 446, que par la victoire navale qu'elle remporte sur les Étrusques. Les Athéniens tentent de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Sicile, en prêtant leur appui aux Léontins

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