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contre les Syracusains, en 427. Ce premier essai n'a aucun succès. Mais onze ans après, 415-413, la grande expédition d'Athènes contre Syracuse, occasionée par les démêlés survenus entre les villes de Ségeste et de Sélinunte, se termine par l'entière destruction de la flotte et de l'armée athéniennes (voy. cidessous), et élève au plus haut degré la puissance de Syracuse. Il en résulte aussi une réforme dans la constitution, 412, par Dioclès, dont les lois sont adoptées ensuite par un grand nombre d'autres villes siciliennes. Les magistrats sont élus par voie du sort; les autres lois, la plupart relatives à la punition des délits, étaient l'ouvrage d'une commission, à la tête de laquelle était Dioclès, et furent un si grand bienfait pour Syracuse, qu'après la mort de leur auteur on lui bâtit un temple. Cependant les démêlés de Sélinunte et de Ségeste donnèrent lieu à une nouvelle guerre, 410, avec Carthage, dont les Ségestains avaient imploré le secours, et cette guerre changea de nouveau toute la face des affaires dans la Sicile. Les progrès rapides des Carthaginois, qui, sous la conduite d'Hannibal, fils de Giscon, s'emparèrent d'Himère et de Sélinunte en 409, et d'Agrigente en 406, firent naître à Syracuse de nouvelles discordes, et des factions dont l'artificieux Denys sut se prévaloir, pour s'élever d'abord au commandement de l'armée, et ensuite, après avoir chassé ses collègues, au pouvoir absolu, en 405. — Quatrième période: depuis l'avènement de Denys Ir jusqu'à la prise de Syracuse par les Romains, 405-212. Denys 1er, 405-368. Commencement malheureux de son règne, sa défaite près de Géla, révolte de ses troupes.

Cependant la peste qui s'était déclarée dans l'armée carthaginoise lui procure une paix, 405, en vertu de laquelle il est néanmoins forcé de céder à Carthage, outre le territoire qu'elle possédait et les conquêtes qu'elle y avait ajoutées, les villes de Géla et de Camarina. Mais le projet de chasser les Carthaginois de la Sicile, et le désir ambitieux de soumettre à sa puissance l'île tout entière, et, bientôt après, la Grande-Grèce donne naissance à une longue suite de guerres, tant avec Carthage, qu'avec les villes de l'Italie méridionale.

Seconde guerre avec Carthage, contre Hannibal et Himilcon, 398-392. Denys perd tout ce qu'il avait conquis et est même assiégé dans Syracuse; mais il doit de nouveau son salut à une contagion répandue dans l'armée carthaginoise, 396. Les hostilités continuent néanmoins encore jusqu'en 392, où l'on conclut un traité de paix, par lequel la ville de Tauromenium est cédée par les Carthaginois. Dans cet intervalle, depuis l'an 394, attaque dirigée par Denys contre les villes grecques unies de l'Italie méridionale, surtout contre Rhegium, chef

You lieu des émigrés Syracusains. La place, après plusieurs as

sauts, est forcée de se rendre, 387. Troisième guerre avec les Carthaginois, commandés par Magon, 383. Denys remporte une victoire, mais elle est suivie d'une défaite encore plus considérable; et la guerre se termine, dans la même année, par un traité de paix qui laisse à chacun ce qu'il possédait; en sorte que le fleuve Halycus sert de limites aux deux partis; par ce moyen Sélinunte et une portion du territoire d'Agrigente demeurent à Carthage. Quatrième guerre qui commence par une attaque dirigée contre les villes carthaginoises, en 368, et qui se termine par une convention conclue entre les deux partis. Dans toutes ces guerres, ce sont presque toujours les Sicules, la plus puissante nation parmi les peuples indigènes de la Sicile, qui décident de l'avantage en faveur du parti qu'ils embrassent. Denys Ier meurt de poison en 368. Denys II, l'aîné de ses fils, qu'il avait eu d'une femme de la ville de Locres, nommée Doris, lui succéda sous la surveillance de Dion, frère d'Aristomache, autre femme de Denys. Mais ni ce grand homme, ni son ami, le philosophe Platon, qui fut appelé trois fois à Syracuse, ne purent améliorer le caractère d'un prince qui avait été corrompu par son éducation.-Renvoi de Dion, 360. Il revient en 357, et se rend maître de la ville de Syracuse, pendant l'absence de Denys, à qui il ne reste que la citadelle. Il a recours à la perfidie, sème la défiance contre Dion dans la ville, et fait naître des dissensions entre lui et Héraclides qui commandait l'armée; lui-même se réfugie en Italie avec ses trésors. Dion est forcé de se retirer de Syracuse, qui est

aussitôt pillée par les troupes de la citadelle; il est bientôt rappelé par les Syracusains eux-mêmes, s'empare de la citadelle, et s'applique à rétablir le gouvernement républicain. Mais bientôt il périt, victime de l'esprit de parti, ayant été assassiné en 354, par Callipe, qui reste maître du pouvoir, jusqu'en 353, qu'il est chassé par Hipparinus, lequel demeure encore investi de l'autorité, jusqu'en 350. Après dix ans d'absence, Denys II s'empare pour la seconde fois de la ville par surprise, en 346. Sa tyrannie, la perfidie d'Icétas de Géla, dont ils avaient imploré le secours, et qui s'était joint aux Carthaginois, enfin les entreprises de ces derniers, décident les Syracusains à s'adresser à Corinthe, leur mère-patrie, qui leur envoie, en 345, Timoléon, avec un faible secours. Ce général donne promptement une nouvelle face aux affaires. Il défait Icétas et les Carthaginois, et, bientôt, 343, Denys II est contraint de livrer la citadelle, de sortir du pays, et de s'en aller à Corinthe, où il mène une vie privée. Rétablissement du gouvernement républicain, non-seulement à Syracuse, où les lois de Dioclès sont remises en vigueur, mais encore dans toutes les autres villes grecques. Affermissement du gouvernement par la victoire remportée, 340, sur les Carthaginois. Trois ans après, 337, Timoléon meurt au milieu du nouvel ordre de choses qu'il avait établi. C'est le plus parfait modèle que l'histoire nous offre d'un véritable républicain. Depuis l'an 337 jusqu'en 317, intervalle de vingt ans, sur l'histoire desquels il nous manque en grande partie des documens exacts. La tranquillité est troublée au dedans et au dehors par les guerres avec Agrigente, et par l'usurpation de Sosistrate. Mais le caractère des Syracusains était dès-lors trop profondément corrompu pour que la liberté pût se maintenir chez eux sans l'appui de la considération personnelle d'un Timoléon. Ils méritaient le sort qu'ils éprouvèrent, lorsqu'un aventurier audacieux, Agathoclès, s'empara, en 317, de la souveraineté, qu'il conserva jusqu'en 289. Il reprend le projet d'expulser les Carthaginois de la Sicile, et de subjuguer la Grande-Grèce. Nouvelle guerre avec Carthage; il est battu et assiégé dans Syracuse, 311; mais

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par une détermination hardie il débarque en Afrique, avec une partie de sa flotte et de son armée, et, après avoir remporté plusieurs victoires, il y continue la guerre jusqu'en l'année 307. Alors la révolte de la plupart des villes grecques l'oblige à retourner en Sicile, ce qui fait rapidement décliner ses affaires en Afrique. Par le traité conclu en 306, les deux partis conservent tout ce qu'ils avaient possédé auparavant. Ses expéditions en Italie se bornent au pillage de Crotone, à une victoire remportée sur les Brutiens, et sont plutôt des brigandages qu'une véritable guerre. Il meurt empoisonné, dans le cours de l'année 289; et Ménon, l'auteur de sa mort, s'empare de l'autorité; mais bientôt il est chassé par le général Icétas, et se réfugie chez les Carthaginois. Icétas règne sous le titre de préteur jusqu'en 278, où Thynion s'empare du pouvoir pendant son absence; mais il trouve un adversaire dans Sosistrate. Cependant les mercenaires à la solde d'Agathocle (les Mamertins) s'emparent de Messine, et les Carthaginois font des courses jusqu'aux portes de Syracuse. Les Syracusains appellent à leur secours Pyrrhus, roi d'Épire, qui était alors en Italie; il s'empare, 277, de toute la Sicile, jusqu'à Lilybée; mais au moment où son arrogance excite les villes à se soulever contre lui, il est forcé d'abandonner l'île, 275. En conséquence les Syracusains choisissent pour général Hiéron, un rejeton de l'ancienne famille royale de ce nom, et ils le proclament lui-même à la suite d'une victoire qu'il remporta sur les Mamertins, 269. Lorsqu'en l'année 263, la guerre éclate entre Rome et Carthage, il renonce à son alliance avec cette dernière république, pour embrasser le parti des Romains, et se ménage par ce moyen un règne long et paisible, jusqu'à l'année 215, où il meurt de vieillesse. Sous le règne de ce prince, Syracuse jouit d'un bonheur que tous ses démagogues n'avaient pu lui procurer. Après sa mort, le parti carthaginois, que Hiéronyme, son petit-fils, avait embrassé, prévalut; et lorsque Hiéronyme eut été assassiné, en 214, ce parti se maintint encore par les intrigues d'Annibal qui sut faire mettre à la tête du gouvernement deux de

ses amis, Hippocrates et Epicydes. Ceux-ci portèrent Syracuse à entreprendre contre Rome une guerre dans laquelle, après un long siége, remarquable par les ingénieuses inventions d'Archimède, elle finit par succomber en 212. L'histoire de Syracuse est un abrégé pratique de politique. Où trouver, en effet une ville qui ait passé par tant de vicissitudes, et subi des fortunes si diverses?

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L'histoire de Syracuse (voy. l'Histoire universelle de Guthrie et de Gray, 3 part.) a été de bonne heure altérée par la partialité. Sur le local de l'ancienne Syracuse, voyez Bartel, Lettres sur la Calabre et la Sicile, 3o part. (en allemand.)

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Histoire de Syracuse, depuis la fondation de cette ville, jusqu'à la destruction de sa liberté par Denys, par Arnold, 1816 (en allemand).

Dans MITFORD, History of Greece, la quatrième partie contient l'histoire de Syracuse, et l'apologie de Denys l'Ancien. Il paraît que même encore à présent il est difficile d'écrire cette histoire avec impartialité.

cuse,

b. Agrigente, colonie de Géla, fondée en 582. Après Syrala première ville de la Sicile, et souvent sa rivale. Sa constitution fut d'abord aristocratique, comme toutes celles des villes d'origine dorique; mais, peu de temps après sa fondation, elle tomba sous la domination de tyrans, parmi lesquels on cite d'abord Phalaris, vraisemblablement de 566 à 534. Ses successeurs furent, de 534 à 488, Alcmanes, et après lui Alcander, sous le gouvernement modéré duquel Agrigente dût parvenir déja à un assez haut point de prospérité. Théron, contemporain et beau-frère de Gélon, qui régna depuis 488 jusqu'en 472, est plus célèbre encore. Il battit en 480 l'armée carthaginoise, de concert avec Gélon, et soumit la ville d'Himère. Son fils et son successeur Thrasydée fut défait et chassé du trône, vers 470, par Hiéron, et dès-lors les Agrigentins, à l'exemple de Syracuse, leur alliée, adoptèrent le gouvernement démocratique. La période suivante de 470 à 405, est celle où Agrigente, jouissant de la liberté politique, atteignit le plus haut degré de félicité publique. Elle devint

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