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dans Aratus, jusqu'en 213, dans Philopémen, jusqu'en 183, et dans Lycortas jusqu'en l'année 170, des hommes qui surent lui inspirer une ame et l'entretenir jusqu'au moment où la politique romaine vint à bout d'affaiblir cette généreuse ardeur et de la détruire entièrement.

La ligue étolienne se forma vers l'an 284, pour résister à l'oppression des rois de Macédoine. Les Étoliens avaient aussi chaque année une assemblée (Panatolium) à Thermus, où l'on élisait un stratège et des magistrats (Apocleti) qui formaient le conseil d'état de l'union. Il y avait même un secrétaire (ypappareùs), et des inspecteurs (popot), mais on ne sait pas bien précisément quelles étaient leurs fonctions. Cette ligue ne parvint pas au même degré de grandeur et de puissance que la ligue achéenne, parce qu'on n'y admit que des Étoliens. Plus cette nation était grossière (car la piraterie et le brigandage sur terre furent toujours ses principaux moyens d'existence), plus la politique des étrangers et surtout des Romains, s'attacha à en faire l'instrument de ses desseins.

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13. Antigone, dans ses dernières années, avait cher-243 ché par tous les moyens possibles, et surtout en s'al-233 liant avec les Étoliens, à dissoudre la ligue achéenne; il mourut enfin à l'âge de quatre-vingts ans, et son fils, Démétrius 11, lui succéda. Il fit la guerre aux Étoliens, mais ceux-ci trouvèrent alors un appui dans les Achéens; et il chercha, en favorisant les tyrans qui s'établissaient dans quelques villes, à empêcher l'agrandissement de la ligue. Mais le reste de son règne forme presque une lacune dans l'histoire.

La tradition ordinaire qui le représente comme conquérant de Cyrène et de la Libye, vient sans doute de la confusion du nom de ce prince avec celui de son oncle Démétrius, fils de Polio.cètes de Ptolémaïs, que Plutarque appelle roi de Cyrène. L'histoire de cette ville, entre les années 258 et 142, est à peu

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près ensevelie dans une entière obscurité. (cf. Prolog. Trogi, liv. XXVI, ad calcem Justini.)

14. Antigone II, surnommé Doson, frère de Démétrius, fut élevé au trône au préjudice de Philippe, fils de ce prince. Les circonstances où se trouvait la Grèce, en produisant à Sparte une révolution très-remarquable (dont les détails sont assez connus par les vies d'Agis et de Cléomènes par Plutarque), avaient suscité aux Achéens un ennemi extrêmement dangereux : Antigone en fut presque toujours occupé, quoique les entreprises des Romains dans l'Illyrie, dès l'année 230, eussent mérité de sa part une attention plus sérieuse; et les rapports changèrent alors à tel point, que les Macédoniens, d'ennemis qu'ils étaient des Achéens, devinrent leurs alliés.

Esquisse de la situation de Sparte à cette époque. La forme de l'ancienne constitution subsistait toujours; mais depuis la dévastation des pays étrangers, et surtout depuis qu'il avait été permis d'aliéner les propriétés territoriales, proposition. qu'Épitadeus avait fait passer, la plus grande inégalité dans les fortunes s'était établie. Le rétablissement de la constitution de Lycurgue avait dès-lors un double but: d'un côté, de flatter les pauvres par une nouvelle loi agraire, et par l'abolition des dettes; de l'autre, d'augmenter le pouvoir des rois, en brisant celui des Éphores.---Premier essai d'une réforme tenté en 244, par le roi Agis III. Elle parut d'abord prête à réussir, mais ensuite elle échoua entièrement par les intrigues de Léonidas, l'autre roi, et finit par l'entière extermination d'Agis et de sa famille, 241. Cependant Cléomènes, fils de Léonidas, ayant suc cédé à son père, 236, et fait manquer, par les victoires qu'il remporta, le projet qu'avait formé Aratus de contraindre Sparte à accéder à la ligue achéenne, 227, il renversa les

Éphores par une révolution violente, 226, et travailla à exécuter les projets d'Agis, ayant soin en même temps de fortifier les Spartiates par l'admission d'un grand nombre d'habitants de la campagne ou Periœci; il rétablit les réglements de Lycurgue même pour la vie privée. Mais en même temps, parce que dans une petite république une révolution ne saurait se consolider sans une guerre au dehors, il attaqua les Achéens, dès l'année 244, et ceux-ci ayant été battus implorèrent, par le moyen d'Aratus, le secours d'Antigone, et l'obtinrent en effet. La bataille de Sellasie, 222, que Cléomènes perdit ensuite, anéantit sa puissance; il eut beaucoup de peine à se sauver en Égypte, et Sparte fut réduite à regarder la conservation de son indépendance comme un don de la générosité d'Antigone. Telle est la malheureuse issue qu'eut cette entreprise d'un seul grand homme chez un peuple déja dégénéré. Sparte tomba ensuite, par les dissensions des Éphores avec le roi Lycurgue, avec son successeur Machanidas, dans une sorte d'anarchie, qui finit en 207, par la domination absolue d'un certain Nabis, scélérat atroce, qui renversa entièrement la constitution et les lois par lesquelles Sparte avait été gouvernée jusqu'alors. Que celui qui veut étudier l'histoire des grandes révolutions, commence par celleci; quelque petite qu'elle paraisse, il n'y en a peut-être aucune où il puisse s'instruire davantage.

PLUTARCHI, Agis et Cleomenes. Les documents de ces vies sont puisés, en grande partie, dans les Commentaires d'Aratus.

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15. Philippe II, fils de Démétrius, monta sur le trône à l'âge de seize ans, orné de toutes les qualités jusq qui peuvent faire un grand prince, et dans des circonstances heureuses. La Macédoine avait réparé ses pertes par les avantages d'une longue paix intérieure; et le principal but de sa politique, d'obtenir la principauté de la Grèce, paraissait à peu près atteint par l'alliance d'Antigone avec les Achéens, et par la victoire de Sellasie. Mais l'époque de Philippe se trouva précisément

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être celle de l'accroissement effrayant de la puissance romaine; et plus il fait d'efforts pour s'y opposer, plus il se trouve profondément enveloppé dans cette suite de relations toutes nouvelles, qui remplirent d'amertume le reste de sa vie; et enfin, après que le malheur l'eut rendu plus despote, les chagrins le précipitèrent dans la tombe.

16. Les cinq premières années de son règne furent 217 remplies par la part qu'il prit à la guerre des Achéens contre les Étoliens, appelée la guerre des deux ligues. Philippe, malgré la trahison de son ministre Apellas et des partisans de ce traître, fut en état de dicter les conditions de la paix, qui laissait chacun en possession de ce qu'il avait en ce moment. Les nouvelles qu'on reçut de la victoire remportée en Italie par Annibal, près du lac de Trasimène, furent un motif de hâter la conclusion de la paix, parce que Philippe, d'après le conseil de Démétrius de Pharus, qui avait été chassé par les Romains et qui bientôt eut le plus grand crédit auprès de lui, méditait alors de plus grands projets.

Les motifs de la guerre entre les deux ligues furent les brigandages exercés par les Étoliens sur le territoire des Messéniens dont les Achéens prirent la défense, 221. Les fautes d'Aratus firent que l'on s'adressa à Philippe, 220, dont les progrès furent long-temps arrêtés par les intrigues de la faction d'Apellas, qui voulait renverser Aratus. Les Acarnaniens, les Épirotes et les Messéniens avec Scerdilaidas d'Illyrie, (qui au reste devint bientôt l'ennemi de Philippe) étaient du côté de ce prince et des Achéens; les Étoliens avaient pour eux l'alliance de Sparte et des Éléens, et étaient commandés par Scopas.Le résultat le plus important de cette guerre pour la Macédoine fut qu'elle commença à redevenir une puissance maritime. -Vers ce même temps, une guerre peu importante par elle

même eut lieu entre les républiques commerçantes de Byzance et de Rhodes (cette dernière alliée de Prusias Ier, roi de Bithynie); elle est remarquable comme la seule de ce genre qu'il y eût eu dans ces temps-là, parce que c'était une guerre de commerce, et qui avait pour objet les droits de péage établis par les Byzantins, 222. Les Rhodiens, qui étaient alors très-puissants sur mer, forcèrent leurs adversaires à céder.

17. Les négociations dans lesquelles Philippe était entré avec Annibal eurent enfin pour résultat une alliance, par laquelle on se promit assistance réciproque 214 pour détruire Rome, et Philippe prit la résolution de passer en Italie. Mais les Romains surent lui susciter tant d'ennemis dans son voisinage, et se servir si habilement de la supériorité de leur marine, que l'exécution de son plan fut arrêtée jusqu'au moment où l'on crut pouvoir l'attaquer dans la Grèce, où il avait eu l'imprudence de se faire beaucoup d'ennemis par le ton impérieux qu'il commençait à prendre avec ses alliés, dans le moment même où, par le sentiment de la supériorité de ses forces, il allait s'engager dans une plus grande sphère d'activité.

Commencement des hostilités de Rome contre Philippe, immédiatement après la conclusion de l'alliance avec Annibal. Une flotte avec des troupes de débarquement est envoyée sur les côtes de la Macédoine, et le roi est battu en personne, auprès d'Apollonia, 214. — Alliance de Rome avec les Étoliens, auxquels se joignent Sparte, l'Élide, le roi Attale de Pergame, et les rois d'Illyrie Scerdilaidas et Pleuratus, 211. D'un autre côté Philippe a pour lui les Achéens, chez lesquels Philopémen remplaçait avec succès Aratus, mort en 213, par un crime du roi de Macédoine ; il avait aussi les Acarnaniens et les Béotiens. Attaqué de tous côtés, il se tira heureusement de ce danger, et

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