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contre Nicomède III, fils naturel du même roi, et s'empare cependant de la Paphlagonie. Nicomède et Ariobarzane sont rétablis, 90, par une députation du sénat romain, et Mithridate, pour gagner du temps contre Rome, fait exécuter Socrates. Les hostilités commencent par Nicomède à l'insțigation des Romains, donnent lieu à la première guerre de Mithridate contre Rome, 88-84, l'Asie et la Grèce en sont le théâtre, et Sylla la termine. Par la paix conclue en 85, Mithridate est forcé de céder de nouveau la Bithynie, la Cappadoce et la Paphlagonie.

Guerre contre les habitans de Colchos et du Bosphore, qui s'étaient révoltés, 84. — Muréna, lieutenant des Romains, donne lieu à la seconde guerre contre Mithridate, 84-82. En conséquence, ce prince fait son fils, Macharès, roi du Bosphore (la Crimée), mais ensuite il le fit périr, 64; et vraisemblablement ce fut lui qui excita les Şarmates d'Asie à faire une invasion en Europe, vers l'an 80, pour y conserver les conquêtes qu'il avait faites dans ces contrées. Nouveaux démêlés avec les Romains, au sujet de la Cappadoce, dont Tigrane s'empara, et troisième guerre avec Rome, 75-64. Elle finit par la ruine de Mithridate, trahi par Pharnace, son fils, et le Pont fut réduit en province romaine, quoique les Romains donnassent, dans la suite, une partie de ce pays à des princes de la maison royale (Darius, Polémon 1 et Polémon I1,) jusqu'à ce que Néron la réduisit de nouveau tout entière en province romaine.

VAILLANT, Imperium Achæmenidarum, dans l'Imperium Arsacidarum, tom. 2. Ouvrage fait avec le secours des médailles.

Voyez encore pour l'histoire de Mithridate-le-Grand, qu'on ne peut cependant réduire dans un ordre chronologique trèssévère, outre De Brosses dans l'Histoire de la république romaine, l'ouvrage suivant :

JEAN ERNEST WOLTERSDORF Commentatio vitam Mithridatis M. per annos digestam sistens; præmio ornata ab A. Phil. Ord. Gottingæ 1812.

4. La Cappadoce. Elle était restée province du royaume de Perse, jusqu'à la mort d'Alexandre, quoique ses gouverneurs

se révoltassent quelquefois. La famille qui y exerçait l'autorité était aussi une branche de la maison royale, et l'un des chefs qui s'y distinguèrent fut Ariarathe 1,354. Ariarathe 11, 322, était contemporain d'Alexandre; mais attaqué par Perdiccas et par Eumène il périt dans cette guerre. — Cependant son fils, Ariarathe III, se remit en possession de cet état, avec le secours des Arméniens, vers 312. Áriaramnes, fils de ce prince, s'allia avec la maison des Séleucides en mariant son fils Ariarathe IV, avec la fille d'Antiochus Théos. Celui-ci de son vivant même, associa au gouvernement son fils Ariarathe V, mort en 162, qui avait épousé Antiochis, fille d'Antiochus-le-Grand. Comme elle était stérile, elle supposa deux fils, dont l'un, nommé Orophernes, enleva dans la suite la couronne à Ariarathe VI, fils légitime du roi, mais beaucoup plus jeune qu'Orophernes, et qui parvint à chasser cet usurpateur, 157. Il prit part, comme allié des Romains, à la guerre qu'ils firent contre Aristonicus de Pergame, et y périt, laissant six enfants. Laodice, sa veuve, jalouse de régner, en fit mourir cinq; mais le sixième monta sur le trône, Sous le nom d'Ariarathe VII. Il épousa Laodice, soeur de Mithridate-le-Grand, qui le fit assassiner par Gordius, sous prétexte de donner la couronne à son neveu Ariarathe VIII; mais il fit bientôt mourir ce prince par une perfidie, 94, et il défit les troupes de son frère Ariarathe IX, 93, qui mourut de chagrin. Mithridate mit sur le trône son propre fils, âgé de huit ans, qu'il fit appeler Ariarathe X. Cependant, comme la Cappadoce fut déclarée libre par les Romains, les Cappadociens, pour se délivrer de ces troubles intérieurs, se donnèrent euxmêmes un roi, et choisirent Ariobarzane I, que Sylla établit en 92, et qui se soutint à l'aide des Romains pendant les guerres qu'ils firent à Mithridate; mais dans l'année 63, il céda son trône à Ariobarzane II, qui fut massacré par les troupes de Brutus et de Cassius, comme son frère Ariobarzane III le fut, 34, par l'armée d'Antoine. Enfin Archélaüs, que ce général avait alors fait roi, fut attiré à Rome par Tibère, qui le fit tuer l'an 17 de l'ère chrétienne, et la Cappadoce devint province romaine.

5. L'Arménie fut une province du royaume de Syrie, jusqu'à l'époque de la victoire que les Romains remportèrent sur Antiochus-le-Grand, 190. Alors ses gouverneurs Artaxias et Zariadras s'affranchirent de l'obéissance due aux rois de Syrie, et ils formèrent les deux royaumes de la grande et de la petite Arménie (cette dernière à l'ouest de l'Euphrate). La famille d'Artaxias conserva la grande Arménie sous huit rois consécutifs (sous dix selon d'autres) jusqu'à l'an 5 avant l'ère chétienne.-Le plus célèbre d'entre eux est Tigrane 1, 95-60, gendre et allié de Mithridate-le-Grand, et en même temps maître de la petite Arménie, de la Cappadoce et de la Syrie. Mais ayant été obligé de céder tous ses états par la paix conclue l'an 63, l'Arménie demeura dans la dépendance des Romains, jusqu'à l'an 5 avant Jésus-Christ, qu'elle devint un sujet éternel de contestations entre les Parthes et les Romains, parce que les uns et les autres aspiraient à lui donner des rois, afin de mettre leurs provinces à couvert. Enfin, elle devint une province du nouveau royaume de Perse dans l'année 412 de l'ère vulgaire.-Les descendans de Zariadras régnèrent dans la petite Arménie, toujours dans la dépendance de Rome; et après sa défection, sous Mithridate-le-Grand, elle fit ordinairement partie de quelqu'un des royaumes voisins, jusqu'à ce qu'elle devînt province romaine sous Vespasien.

VAILLANT, Elenchus regum Armeniæ majoris, dans Histor. Imp. Arsacidarum.

4. Indépendamment de ces petits états, il se forma encore des débris de la monarchie macédonienne deux grands empires dans l'Asie intérieure, le royaume de Bactriane et celui des Parthes, tous deux ayant d'abord fait partie de l'empire des Séleucides, dont ils se séparèrent sous Antiochus II. Le royaume des Parthes ou des Arsacides, 256 avant J.-C.,—226 après J.-C., comprenait, tant qu'il conserva toute son étendue, les pays situés entre l'Euphrate et l'Indus; et son histoire, ou du moins, ce que nous en connaissons, se partage en trois

périodes (voy. ci-après); malheureusement, nous sommes si mal instruits de tout ce qui concerne les Parthes, excepté les faits de guerre, qu'à peine pouvons-nous faire quelques conjectures sur les points les plus impor

tants.

Faits principaux sur l'histoire et la constitution du royaume des Parthes, a. Il fut formé, comme l'ancien royaume de Perse, par un peuple grossier et montagnard, dont la langue et le genre de vie attestaient encore long-temps après l'origine scythique, ou tartare, du milieu de l'Asie; mais ces conquêtes ne furent pas si rapides que celles des Perses. b. Il s'agrandit aux dépens du royaume de Syrie, à l'ouest, comme le royaume de Bactriane, à l'est, sans pouvoir néanmoins étendre sa domination d'une manière durable sur l'Euphrate, l'Indus et l'Oxus. c. Ses guerres avec Rome, depuis l'an 53 avant Jésus-Christ, qui eurent presque toujours pour objet la possession de l'Arménie, furent long-temps fatales aux Romains. Ce ne fut que lorsque Rome eut trouvé l'art de se faire un parti dans le royaume, en appuyant les prétendans à la couronne, qu'elle obtint des succès auxquels contribuèrent encore la situation défavorable de Séleucie, capitale du royaume, près de Ctésiphon, qui était proprement le séjour de la cour. d. Le royaume était à la vérité divisé en satrapies, au nombre de dix-huit; mais il comprenait aussi plusieurs petits royaumes comme la Perside, etc., dont les rois avaient obtenu de n'être que tributaires. Les colonies grecques macédoniennes, comme Séleucie, où l'on frappait les médailles des rois Parthes, jouissaient de grands priviléges et de franchises fort étendues, et avaient leur constitution civile particulière. e. La constitution était monarchique et aristocratique (à peu près comme celle de la Pologne sous les Jagellons). Le roi était assisté par un conseil d'état (Senatus, vraisemblablement ce qu'on appelait les magisthanes,) qui pouvait déposer le monarque, et qui prohablement aussi lui confirmait cette dignité avant le couronne ment qui se faisait par la main des généraux (Surénas). La

succession était déterminée seulement en ce que l'on ne pouvait élire qu'un prince de la famille des Arsacides. Les nombreux prétendans à la couronne, que suscitait sans cesse un pareil vice dans la constitution, ne firent que multiplier de plus en plus les factions et les divisions intestines, qui devinrent doublement dangereuses pour l'état, lorsque les étrangers commencèrent à y intervenir, f. La monarchie des Parthes avait une grande influence sur le commerce de l'Asie, en ce qu'elle interrompait les communications immédiates entre les nations de l'Occident et celles de l'Orient, d'autant plus qu'ils avaient pour maxime de n'accorder le passage à aucun étranger sur leur territoire; et en s'emparant de tout le commerce intermédiaire, ils y mettaient des entraves très-gênantes. Toutefois cet inconvénient fatal au commerce ne se fit sentir dans toute sa force que dans la troisième période de leur empire, parce qu'il fut la suite naturelle de leurs guerres multipliées avec les Romains, et de la méfiance qu'elles devaient faire naître. En conséquence, le commerce des Indes-Orientales s'ouvrit une autre route par Palmyre et Alexandrie, qu'il rendit florissantes. g. Peut-être est-ce aussi cette cause, qui empêcha le luxe effréné qui régnait chez les autres peuples dominateurs de l'Asie de pénétrer au même degré chez les Parthes, malgré leur grande prédilection pour la culture et la littérature grecque, qui s'étaient alors étendues dans tout l'Orient.

Suite des rois. 1. Période des guerres continuelles avec les Séleucides, jusqu'en 130. Arsace 1, 255-263, il fut le fondateur de l'indépendance des Parthes, en assassinant Agathoclès, gouverneur de ce pays pour les rois de Syrie, qui avait outragé son frère Tiridate. Arsace 11 ( Tiridate I), frère du précédent, mort en 216. Il s'empara de l'Hyrcanie, vers 244, affermit le royaume des Parthes par sa victoire sur Séleucus Callinicus, en 238, et fit ce prince prisonnier en 236. Arsace III (Artaban I), mort en 196. Sous son règne, Antiochus III tente vainement d'attaquer les Parthes, et, par le traité conclu en 210, il est forcé de renoncer à l'Hyrcanie et à

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