torrents, qui viennent des montagnes, se jettent immédiatement dans la mer Adriatique. Les villes de la Gaule Cisalpine étaient, pour la plupart, des colonies romaines, et le plus grand nombre d'entre elles conservent encore aujourd'hui leurs anciens noms. On remarque dans la Gaule Transpadane Tergeste (Trieste), Aquileia (Aquilée), Patavium (Padoue), Vincentia (Vicence), Verona (Vérone), à l'est de l'Adige; à l'ouest de cette même rivière sont: Mantua (Mantoue), Cremona, Brixia (Brescia), Mediolanum (Milan), Ticinum (Pavie), et Augusta Taurinorum (Turin ). Dans la Gaule Cispadane, on trouve : Ravenna, Bononia (Bologne), Mutina (Modène), Parma, Placentia (Plaisance). Beaucoup de ces villes obtinrent des Romains le droit de municipalité. 2. La Ligurie tirait son nom des Ligures, ancien peuple de l'Italie, et comprenait tout le pays situé entre le fleuve Varus (le Var) et la Macra, et à peu près ce qui a formé depuis le territoire de Gènes. - Villes : Genua, lieu très-ancien ; Nicæa (Nice), et Asta (Asti). II. L'Italie du milieu comprend six régions: l'Étrurie, le Latium et la Campanie, à l'ouest; l'Ombrie, le Picenum et le Samnium à l'est. 1. L'Étrurie, appelée aussi Tuscia et Tyrrhenia, était bornée au nord par la Macra, qui la séparait de la Ligurie, et au sud par le Tibre, qui la séparait du Latium et de l'Ombria. Fleuve principal: Arnus (l'Arno). C'est un pays en grande partie montagneux ; il n'y a que les côtes de la mer qui offrent des plaines. Elle tirait son nom des Étrusques, peuple très-ancien, vraisemblablement formé du mélange de plusieurs peuplades et des plus anciennes colonies grecques, auxquelles les Étrusdurent leurs caractères d'écriture, mais non leurs ques arts; quant à leurs richesses et à la magnificence qui en est la suite, c'est au commerce.et à la navigation qu'ils les devaient. Villes entre l'Arno et la Macra: Pisa (Pise), Pistoria (Pistoie), Florentia, Fasula (Fiesole). Entre l'Arno et le Tibre: Volaterræ (Volterre), Volsinium (Bolsène) sur le lac de ce nom, Lacus Volsiniensis (Lago di Bol-. sena), Clusium (Chiusi), Arretium (Arezzo), Cortona, Pe- ́ rusia (Pérouse) près du lac Trasimène (Lago di Perugia), Falerii (Falari); et la riche ville appelée Veii. Ges douze villes particulières avaient chacune leur chef, appelé Lucumo. Quoiqu'il existât entre elles une foule de liaï- . sons et de rapports, il ne paraît point qu'elles aient jamais été réunies par un lien solide et durable en un seul corps de nation. 2. Le Latium, proprement la demeuré des Latins, s'étendait depuis le Tibre, au nord, jusqu'au promontoire Circeii, au sud; c'est ce qu'on appela Latium vetus; mais dans la suite on y comprit le pays qui s'étend du promontoire Circeiï jusqu'au fleuve Liris, ce qui composa le Latium novum, ayant pour limites le Tibre au nord, et le Liris au sud. La résidence des Latini (Latins) était proprement la plaine fertile qui s'étend du Tibre à Circéii; mais autour d'eux étaient répandues plusieurs petites peuplades, situées les unes à l'est dans les Apennins, comme les Herniques, les Sabins, les Eques et les Marsės; les autres au sud, comme les Volsques, les Rutules et les Aurunces. - Fleuves: l'Anio (le Tévéron) et l'Allia, qui se jettent dans le Tibre, et le Liris (le Garigliano), qui a son embouchure dans la mer Méditerranée. Villes, dans le Latium vetus: Rome, Tibur (Tivoli), Tusculum, Alba Longa, Oștia, Lavinium, Antium, Gabiæ, Velitræ, la capitale des Volsques, et plusieurs autres moins importantes; dans le Latium novum: Fondi, Terracine ou Anxur, Arpinum, Minturnes, For mies. 3. La Campanie, entre le Liris au nord, et le Silarus au sud: une des plaines les plus fertiles de la terre, mais en même temps très-volcanique. Fleuves: le Liris, le Vulturnus (Voltorno), Silarus (Selo). Montagnes: le Vésuve. Cette province tire son nom des Campani, peuple qui l'habitait. Villes: capitale, Capua (Capoue); plus loin, Linternum, Cuma, Neapolis (Naples), Herculanum, Pompeii, Stabiæ, Nola, Surrentum (Sorrento), Salernum, etc. Les trois pays à l'est, dans le milieu de l'Italie, sont: 1. L'Ombrie, bornée au nord par le Rubicon, au sud par l'Æsis (Gesano), qui la sépare du Picenum, et le Nar (Nera), qui la sépare du pays des Sabins. C'est en grande partie un pays de plaine. Le peuple des Ombri, dans les anciens temps, s'était étendu sur la plus grande partie de l'Italie. Villes : Ariminum (Rimini), Spoletium (Spolette), Narnia (Narni) et Ocriculum (Otricoli). 2. Le Picenum (aujourd'hui la marche d'Ancône), borné au nord par l'Aesus, au sud par l'Aternus (Pescara); ses peuples s'appelaient Picentes. Le sol est une plaine fertile. Villes: Ancona et Asculum Picenum (Ascoli). 3. Le Samnium, pays de montagnes, s'étendant depuis l'Atarnus au nord, jusqu'au Frento (Fortore) au sud. Indépendamment des Samnites, qui étaient le peuple principal, ce pays était encore habité par plusieurs autres petites peuplades, comme les Marrucini et les Peligni au nord, les Frentani à l'est, et les Hirpini au sud. Fleuves le Sagrus et le Tifernus. -Villes: Allifæ, Beneventum et Claudium. III. L'Italie inférieure, ou la Grande Grèce, compre nait quatre contrées : la Lucanie et le Bruttium à l'ouest, l'Apulie et la Calabre à l'est. 1. La Lucanie: limites, au nord, le Silarus; au sud, le Laüs. En grande partie, pays de montagnes. Les Lucani, peuples qui l'habitaient, lui avaient donné leur nom. Ils étaient eux-mêmes une branche des Ausones, principal peuple de l'Italie inférieure. Villes : Pæstum ou Posidonia, qui n'est célèbre aujourd'hui que par ses ruines, et Helia ou Velia. 2. Le Bruttium (aujourd'hui la Calabre), langue de terre à l'ouest, depuis le fleuve Laüs jusqu'au promontoire de Rhegium. Le fleuve Brandanus lui servait de limites à l'est. C'est un pays montagneux. Les Bruttii, branche à moitié sauvage des Ausones, lui avaient donné leur nom; ils habitaient les montagnes, parce que les côtes étaient au pouvoir des colonies grecques. Villes : Cosentia (Cosenza), Pandosia, Mamertum et Petilia. (Voyez ci-dessus les colonies grecques, pag. 179.) 3. L'Apulie (la Pouille). Contrée sur la côte de l'est, depuis le fleuve Frento jusqu'à la langue de terre orientale; plaine très-fertile et particulièrement favorable à la nourriture des bestiaux. Fleuves: Aufidus (Ofanto) et Cerbalus. Elle était divisée en Apulia Daunia, au nord, et Apulia Peucetia, au sud, séparées l'une de l'autre par l'Aufidus. Villes : dans l'Apulia Daunia, Sipontum et Luceria; dans l'Apulia Peucetia, Barium, Cannæ, Ve nusia. 4. Calabria ou Messapia, petite langue de terre à l'est, terminée par le promontoire Japygium. Villes : Brundusium (Brindes), et Callipolis (Gallipoli). Sur Tarente et les autres colonies grecques, voyez ci-dessus, pag. 179. On compte encore, comme appartenant à l'Italie, les trois grandes îles de Sicile, de Sardaigne et de Corse. Mais, suivant la géographie politique des Romains, elles ne faisaient pas partie de l'Italie; elles étaient seulement des provinces dépendantes de l'empire. Quoique les côtes de ces îles fussent possédées par des étrangers, cependant les anciens habitants en occupaient l'intérieur; parmi ceux-ci, les plus connus sont les Sicules, qui, sous la conduite de leurs rois, passèrent d'Italie dans l'île à laquelle ils ont donné leur nom. Sur les villes qui s'y trouvaient, dont les unes, plus considérables, étaient en partie d'origine phénicienne, et surtout d'origine grecque, voy. ci-dessus, p. 35, 184 et suiv. PREMIÈRE PÉRIODE. DEPUIS LA FONDation de rome jusqu'a la conquête de L'ITALIE ET AU COMMENCEMENT DES Guerres avec caRthage. 754—264.(a. u. c. 1—490). SOURCES. L'écrivain qui a traité avec le plus de détail l'histoire ancienne de Rome et de l'Italie, et qui ( à son système près de considérer tout dans Rome comme venant de la Grèce, et malgré sa prolixité) a cependant le plus de critique, est Denys d'Halicarnasse, dans son Archéologie, dont il ne nous est resté que les onze premiers livres, qui vont jusqu'à l'an de Rome 433; auxquels il faut rapporter les extraits des neuf livres suivants (Liv. XII-XX), découverts et mis au jour en 1816, par l'abbé Mai à Milan. A cet historien on joint Tite-Live, dont les premiers livres sont une des sources principales, jusqu'à l'an 292. C'est encore à cette période que se rapportent les vies de Romulus, de Numa, de Coriolan, de Publicola et de Camille, par Plutarque; ces vies, pour la |