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isolés ne suffisent pas pour invalider ce qui est confirmé par tous les autres. Cependant la vérité gagne toujours, même lorsque la critique est injuste ; cela ne doit point faire méconnaître le mérite de quelques recherches des plus approfondies. Sur ce sujet, voyez :

Recherches sur l'histoire ancienne de l'Empire Romain par W. Wachmuth, Halle 1809 (en allemand ).

Commentatio de fontibus T. Livii in prima historiarum, Decade auctore C. F. Lachmann, Gottingæ 1821. Dissertation qui a remporté le prix.

Pour les ouvrages sur la constitution romaine, voyez ci-dessus à la fin de cette période, et au commencement de la troi

sième.

Une foule d'écrits très-importants sur les antiquités romaines se trouvent dans le grand recueil :

GRAEVII Thesaurus antiquitatum Romanarum. Lugd. Bat. 1694; 12 vol. in-fol. ; et dans SALLENGRE, Thesaurus antiquitatum Romanarum. Venet. 1732; 3 vol. in-fol.

Plusieurs excellentes dissertations dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions.

Pour la connaissance du local de l'ancienne Rome, indépendamment de NARDINI Roma vetus, in GRÆVII Thes. A. R., T. IV, l'ouvrage le plus important est toujours:

VENUTI Descrizione topografica della antichità di Roma. Part. I. II. Roma, 1763. Surtout la nouvelle édition donnée par Visconti, en 1803.

Pour la meilleure représentation des monuments de l'ancienne Rome, voy. PIRANESI, Antichità di Roma; 3 vol. in-fol.

I. L'histoire romaine n'est jamais, sous un certain point de vue, que l'histoire d'une seule ville, en ce sens que, depuis sa fondation, jusques et y compris la période des empereurs, Rome eut toujours la domi

nation absolue de son immense territoire. Mais sa constitution intérieure se forma dans toutes ses principales parties, dans cette première période; et, considérée sous ce point de vue, on ne peut lui refuser un haut degré d'intérêt, même à cette époque. C'est une question de peu d'importance que de savoir si chacune des institutions fondamentales de Rome a pris naissance dans l'année où elle fut fondée; toujours est-il sûr qu'elles s'établirent dans cette période, et la marche que la constitution a suivie dans son développement est tracée avec une exactitude qui ne laisse lieu à aucun doute.

L'histoire primitive de Rome ne peut pas plus que celle d'Athènes, ou de toute autre ville de l'antiquité, se ramener à une vérité historique rigoureuse, puisqu'elle repose sur des traditions transmises par les poètes et les rhéteurs, et qui diffèrent beaucoup entre elles, ainsi que le montre la vie de Romulus par Plutarque. Mais la connaissance de ces mêmes traditions, telles qu'elles sont consignées dans Denys et TiteLive, se lie à tant d'autres objets, qu'elle ne doit pas être négligée; et ce qu'elles contiennent de vérités, à côté même des fictions, nous fait connaître clairement les institutions politiques, dont elles expliquent l'origine, et qui se montrent déja d'une manière certaine dès cette époque. Prétendre tirer une ligne de démarcation rigoureuse entre les temps mythologiques et historiques, c'est ne pas connaître l'essence de la mythologie.

Sur l'incertitude des cinq premiers siècles de l'histoire Romaine, par L. de Beaufort, nouv. éd. à la Haye, 1750; 2 vol. in-8°. Tout ce qu'on peut dire contre l'authenticité de l'histoire des premiers temps de Rome est développé par de Beaufort avec beaucoup de sagacité.

2. Quelque fabuleuses que soient les anciennes traditions sur l'origine de Rome, elles s'accordent cependant

toutes en ce point, que les Romains venaient des Latins, et que leur ville était une colonie d'Albe-la-Longue, ville voisine. Il paraît que, depuis long-temps, c'était l'usage des Latins d'améliorer la culture de leurs terres par l'établissement des colonies.

3. Pendant les deux cent quarante-cinq premières années qui s'écoulèrent depuis la fondation de Rome, cette ville demeura sous l'autorité de chefs qu'on appelle rois, mais qui n'étaient pas héréditaires, ni encore moins absolus, quoiqu'ils cherchassent à devenir l'un et l'autre. Il se forma plutôt un gouvernement municipal, qui supposait un certain degré de culture politique, et qui, dans ses principales parties, s'était vraisemblablement modelé sur le gouvernement de la métropole, comme il arrive à toutes les colonies. Voici en quoi principalement il consistait: a, établissement et gouvernement intérieur du sénat; b, établissement et formation du patriciat, ou noblesse héréditaire, laquelle, soutenue par l'introduction des noms de famille, forma bientôt un corps politique qui devint de jour en jour plus puissant; c, organisation du peuple et mode de ses assemblées, auquel elle servait de fondement, parce que, indépendamment de la division primitive par têtes, en tribus et en curies, on en fit aussi une purement politique, en classes et en centuries; en sorte que, outre l'ancienne manière de convoquer le peuple dans les comitia curiata, il y eut encore les comitia centuriata, organisés avec beaucoup d'art; d, institutions religieuses (religiones), qui, par leur étroite liaison avec le gouvernement politique, formaient une sorte de religion nationale qui unissait toutes les institutions par un lien puissant, et en recevait une haute sanction, sans qu'il pût jamais s'établir une hiérarchie qui fit du corps sacerdotal un ordre séparé dans l'état; e, les

rapports que la loi établissait dans la vie privée, soit entre les clients et leurs patrons, soit à l'égard des mariages, et surtout dans l'institution du pouvoir paternel, ne concouraient pas moins directement au même but : c'est en resserrant les liens de la famille qu'ils inspirèrent, dès l'origine, à ce peuple un esprit d'ordre et de surbordination par lequel surtout il devint ce qu'il fut.

4. Malgré beaucoup de petites guerres avec ses plus proches voisins, les Sabins, les Æques et les Volsques, et quelques villes particulières des Étrusques et des Latins, Rome n'étendit que peu sa domination, 673 Mais la destruction d'Albe-la-Longue fut le premier

pas qu'elle fit vers son agrandissement; elle aspira dèslors à se mettre à la tête de la confédération des villes latines, et y parvint en effet.

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- Premier

Suite des rois de Rome. Romulus, 754—717. établissement de la colonie, et accroissement du nombre des citoyens par l'établissement d'un asile et la réunion d'une partie des Sabins. Numa Pompilius, mort l'an 679. En le représentant comme l'auteur de leurs institutions religieuses, les Romains leur donnèrent la sanction d'une haute antiquité.

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- Tullus Hostilius, mort l'an 640. Par la victoire qu'il remporta sur les Albains, et la destruction d'Albe, il jeta les fondements de la domination de Rome sur le Latium. - Ancus Martius, mort l'an 617. Il étendit la domination de Rome jusqu'à la mer, et l'établissement du port d'Ostie montre que déja Rome s'adonnait à la navigation, si toutefois elle n'avait pas plutôt la piraterie pour objet que le commerce. - Tarquinius Priscus, d'origine grecque, mort l'an 578. L'alliance qu'il contracta avec les Étrusques mit Rome en état de faire quelque expédition sous sa conduite. Servius Tullius, mort l'an 534. Le plus remarquable des rois de Rome. Il la mit à la tête de la ligue des Latins, qu'il consolida par la communauté des sacrifices, communia sacra. En faisant une nou

velle division du peuple fondée sur la propriété, il créa les importantes institutions du cens (census) et des comices (comitia centuriata). Le progrès remarquable de la civilisation et de la puissance de Rome prouve l'utilité de ces institutions; mais ce furent elles aussi qui servirent essentiellement à fonder l'édifice de la république. — Tarquinius Superbus (le tyran), 509. En s'emparant du gouvernement par la violence, et en faisant valoir ses prétentions au trône comme petit - fils de Tarquinius Priscus, il chercha en même temps à s'affermir sur le trône par une plus étroite alliance avec les Volsques et les Latins. Mais par-là, aussi bien que par sa tyrannie, il indisposa contre lui une partie tant du peuple que des patriciens; cependant son expulsion, et la réforme de la constitution qui en fut la suite, fut proprement l'ouvrage de l'ambition de ces derniers.

ALGAROTTI. Saggio sopra la durata de' regni de' rè di Roma. (Op. t. III.) Doutes chronologiques.

5. L'abolition du pouvoir royal n'eut d'autre effet im- 509. médiat pour le gouvernement intérieur de Rome, que de faire passer cette autorité, aussi peu déterminée qu'elle l'avait été sous les rois, entre les mains de deux consuls qu'on renouvelait chaque année. Cependant la guerre que la nouvelle république eut à soutenir contre les Latins et les Étrusques, pour la défense de sa liberté, contribua beaucoup à faire naître cet esprit républicain, qui dès-lors devint le caractère distinctif des Romains; 498. tandis que, par l'établissement de la dictature dans les cas urgents, on chercha à prévenir les inconvénients de la démocratie. Mais le timon de l'état ne tarda pas à être entièrement saisi par le parti qui avait chassé la famille dominante; et l'oppression de ces aristocrates, à l'égard de ceux qui, par les dettes qu'ils avaient contractées, étaient devenus leurs esclaves (nexi), était devenue si violente, malgré la loi dont Valérius Publicola était l'auteur, et qui assurait au peuple le jugement en dernier 500.

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