Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

175.

à ses affranchis et à sa famille plus d'influence qu'il n'aurait dû le faire. La seule révolte qui eut lieu contre lui, sur le faux bruit qui s'était répandu de sa mort, fut celle d'Avidius Cassius, qui servait en Syrie en qualité de lieutenant; mais elle se termina par la mort de ce général, aussitôt que la vérité fut connue.

[ocr errors]

La

La guerre contre les Parthes (voyez ci-dessus, pag. 335) fut à la vérité terminée avec succès par L. Verus, et les villes principales de ce pays tombèrent au pouvoir des Romains; mais il fit continuer la guerre par ses lieutenants, tandis que lui-même s'abandonnait à la débauche dans Antioche. première guerre contre les Marcomans, 167-174, d'abord conduite par les deux empereurs, jusqu'à la mort de L. Verus, fut extrêmement dangereuse pour Rome, parce qu'un grand nombre d'autres nations, et particulièrement les Quades, les Jazyges et les Vandales s'étaient joints aux Marcomans, et pénétrèrent jusqu'à Aquilée. A la vérité, M. Aurêle la termina par une paix glorieuse, 174, au moment où il se vit forcé d'étouffer la révolte d'Avidius Cassius. Mais, dès l'année 178, ces peuples commencèrent à remuer de nouveau, et M. Aurèle mourut à Sirmium, avant d'avoir pu terminer cette seconde guerre contre eux. Dans le temps même de ces guerres contre les Marcomans, mais sans aucune liaison avec elles, au moins à ce qu'il paraît, commencèrent les attaques faites contre la Dacie par d'autres peuples, tels que les Bastarnes, les Alains, etc., qui refluaient sur cette province, chassés par des peuples du Nord, vraisemblablement les Goths, qui s'approchaient alors des contrées méridionales. Ce sont là les premiers symptômes de ce grand mouvement des peuples septentrionaux qui devait durer plusieurs siècles.

Les principales sources pour l'histoire de Marc-Aurèle sont les Vies de ce prince et de L. Verus, par J. Capitolinus, et celle d'Avidius Cassius, par Vulcatius Gallicanus, dans Script. Hist. Aug. Mais c'est surtout dans les réflexions qu'il a

180

mars

192

écrites sur lui-même qu'on apprendra mieux à connaître les principes qui lui ont servi à diriger sa conduite.

CH. MEINERS, de M. Aurel. Antonini ingenio, moribus et scriptis, dans Comment. Soc. Gotting. vol. VI.

27. Par le moyen de l'adoption, l'Empire romain avait 17 eu pendant quatre-vingts ans une suite de souverains jusq. comme on n'en trouve pas facilement dans aucun autre 31 empire. Mais avec le fils de Marc-Aurèle (vraisembladéc. blement le fils d'un gladiateur), T. Commodus Antoninus, âgé de 19-31 ans, on vit s'asseoir sur le trône un monstre de cruauté, d'insolence et de débauche. Dès le commencement de son règne, il acheta la paix des Marcomans pour retourner à Rome; incapable de soutenir par lui-même le fardeau du gouvernement, il en abandonna les rênes aux mains du préfet du prétoire, Perennis, homme d'un caractère sévère, mais qui, ayant été tué par les soldats mécontents, fut rem186. placé par l'affranchi Cléandre, d'une insatiable avidité,

jusqu'à ce qu'il succombât victime de son avarice, dans 189. une révolte du peuple, causée par le défaut de subsistances. La passion insensée de Commode pour les divertissements de l'amphithéâtre, pour les combats de bêtes féroces et de gladiateurs, où il se présentait luimême, se donnant pour un autre Hercule, fut une des principales causes de ses profusions, et par cela même de sa cruauté, jusqu'à ce qu'il fut tué par les conseils de sa concubine Marcia, de Lætus, préfet du prétoire, et d'Eclectus. Les guerres qui eurent lieu sur les frontières pendant son règne, tant dans la Dacie que dans la Bretagne, furent conduites avec succès par ses lieutenants, qui étaient encore des généraux formés à l'école de son père.

182

184.

[ocr errors]

L'histoire de Commode se trouve dans sa vie privée par Elius Lampridius. Voy. Scriptores Hist. August. Avec son règne commence l'histoire d'Hérodien.

28. Les désastres arrivés sous Marc-Aurèle et les extravagances de Commode avaient causé du dommage à l'Empire, mais sans l'affaiblir. Il était encore dans toute sa force vers la fin de la période des Antonins. Si de sages réglements, la paix intérieure, des impôts modérés, un certain degré de liberté politique, et une liberté civile illimitée suffisent pour fonder le bonheur social, il a dû se trouver dans l'Empire romain; et combien d'avantages cet Empire ne réunissait-il pas au-delà de tous les autres par sa situation! On en voit la preuve de tous côtés. Une population vigoureuse, de riches provinces, des villes florissantes et magnifiques, un commerce intérieur et extérieur très-actif. Mais le fondement le plus solide du bonheur d'une nation, est surtout dans la grandeur morale, et on la cherche en vain chez les Romains. Autrement la nation se seraitelle si facilement laissé courber par Commode sous le joug du despotisme, pour se laisser opprimer ensuite par les cohortes prétoriennes et par les légions? Mais ce qui montre quelle force cet Empire avait encore, c'est la résistance qu'il opposa pendant deux siècles aux plus redoutables attaques du dehors.

D. H. Hegewisch, Sur les époques de l'Histoire romaine les plus heureuses pour l'humanité; Hambourg, 1800, in-8° ( en allemand).

Le commerce extérieur, si florissant dans cette période, ne pouvait se faire, pour tous les objets importants, qu'avec l'Orient, et particulièrement avec l'Inde, puisque l'Empire romain embrassait tout l'Occident. Il continuait à s'étendre,

non-seulement en Égypte, mais aussi jusqu'à Palmyre et dans la Syrie. On trouve des éclaircissements à ce sujet dans :

W. ROBERTSON, Disquisition concerning the Knowledg which the ancients had of India; Lond. 1791, in-4°. Et pour ce qui concerne l'Égypte, voyez surtout:

W. VINCENT, the Periplus of the Erythrean Sea; Lond. 1802, 2 vol. in-4°. Ouvrage très-instructif.

HEEREN, Commentationes de Græcorum et Romanorum de India notitia et cum Indis commerciis; dans Comment. Soc. Goett. Vol. X, X1.

DEUXIÈME SECTION,

DEPUIS LA MORT DE COMMODE JUSQU'A DIOCLÉTIEN,
DE J.-C., 193-284.

SOURCES.

OURCES. Les extraits de Dion Cassius par Xiphilin (Liv. LXXIII-LXXX), quoique souvent incomplets, conduisent jusqu'au consulat de Dion lui-même, sous Alexandre-Sévère, l'an 229.-Les huit livres de l'histoire d'Hérodien embrassent toute la période depuis Commode jusqu'à Gordien, depuis l'an 180–283.-Les Scriptores historiæ Augustæ minores contiennent les vies privées des empereurs depuis Adrien, jusqu'à Dioclétien, par Julius Capitolinus, Flavius Vopiscus, etc.-Les abrégés de l'Histoire romaine d'Eutrope, d'Aurelius Victor, et de Sextus Rufus, sont particulièrement importants pour cette période. Enfin, on peut apprendre combien les médailles fournissent d'abondantes lumières, tant pour cette section, que pour toute l'histoire des empereurs, en consultant les auteurs qui ont écrit sur cette matière, comme J. Vaillant Numismata Augustorum et Cæsarum, cur. J. F. Baldino, Rom., 1743, III vol. The medallic History of imperial Rome, by W. COOKE, Lond., 1781, 2 vol., mais principalement les volumes de l'ouvrage de ECKEL, Doctrina Nummorum veterum, qui appartiennent à ce sujet.

C'est à l'époque des Antonins que commence l'ouvrage du célèbre écrivain anglais Gibbon :

« VorigeDoorgaan »