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18. Mais, au milieu de cette décadence générale, il se préparait une réforme d'une autre espèce, par la propagation insensible de la religion chrétienne. Déja, vers la fin de cette période, malgré plusieurs persécutions, elle avait trouvé moyen de s'introduire dans toutes les provinces et dans toutes les conditions, et elle était sur le point de devenir la religion dominante. On en appréciera l'influence avec plus d'exactitude, si on la considère comme tendante à civiliser les peuples grossiers et barbares qui paraissaient alors sur la scène du monde, plutôt que comme un moyen d'amélioration pour les mœurs de l'Empire romain. Sous le rapport politique, elle était d'une extrême importance, par la Hiérarchie dont les bases étaient déja établies par ses sectateurs. Voilà pourquoi elle devint ensuite une religion dominante adoptée par l'État ; et quoique l'ancienne religion romaine eût eu auparavant ce caractère, elle convenait cependant bien plus à une république qu'à une monarchie, telle que celle qui existait alors. Toutefois, malgré les troubles inséparables de la chute du paganisme, le trône n'y perdit pas un appui aussi solide que celui qu'il retrouva dans la Hiérarchie.

La dispersion des Juifs et les persécutions qui, depuis le règne de Néron, se renouvelèrent de temps à autre, et ne firent qu'entretenir le fanatisme, contribuèrent surtout à la propagation de la religion chrétienne. Ces persécutions eurent pour cause le système des associations ou confréries des chrétiens, que l'on considérait à Rome comme une secte dangereuse pour l'État, et que, malgré la tolérance qu'on avait pour toutes les religions, on n'y vit jamais avec indifférence. A la fin de cette période, quoique cette religion ne comptât proportionnellement que la moindre partie des habitants de l'Empire

parmi ses adeptes, elle avait cependant des partisans dans toutes les provinces.

Histoire de la Constitution de l'Église chrétienne, par G. J. Plank, 4 parties, 1800 (en allemand ). C'est à la présente période que se rapporte la première partie de cet excellent

ouvrage.

TROISIEME SECTION,

DEPUIS DIOCLÉTIEN JUSQU'A LA DESTRUCTION DE L'EMPIRE

ROMAIN EN OCCIDENT, DE J.-C., 284-476.

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Sources. C'est au sujet des historiens de cette période qu'il importe toujours de faire cette question : Étaient-ils païens ou chrétiens ? Aux premiers appartient Zosime, imitateur de Polybe, qui a décrit la chute de l’Empire romain , comme ce dernier en a écrit l'époque la plus florissante. Les cinq Livres et demi que nous avons de ses histoires vont jusqu'au règne de Gratien , l'an 410. Quoique violent adversaire des chrétiens, il est cependant un des meilleurs historiens de ce temps. AMMIANI MARCELLINI historiarum, L. XIV — XXXI depuis l'an 354-378 (les treize premiers livres sont perdus). Cet écrivain était peut-être chrétien; mais il n'est point flatteur, et, malgré sa prolixité souvent fatigante, il est extrêmement instructif. Parmi les écrivains qui ont traité de l'histoire générale, à côté des abréviateurs déja mentionnés ci - dessus p. 481, nous devons particulièrement remarquer Pauli OROSII Hist. L. VII, et ZONARÆ Annales. On peut aussi se servir, quoique avec circonspection, des Panegyrici veteres, depuis Dioclétien jusqu'à Théodose. Mais les écrivains de l'histoire de l'Église, comme Eusebe, dans son Hist.eccles. I. X, et Vita Constantini, M. L. V., ainsi que ses continuateurs Socrate , Théodoret, Sozomène et Evagrius , sont aussi d'une grande

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importance pour l'histoire politique d'alors, quoique cependant leur partialité pour les empereurs chrétiens les relègue dans la classe des panegyristes bien plus que dans celle des historiens. On peut encore joindre à ces auteurs une autre source principale , les constitutions des empereurs, à partir de Constantin-le-Grand, qui sont comprises dans le Codex Theodosianus et Justinianeus.

Indépendamment des ouvrages cités plus haut, pag. 452, 481 , les écrivains de l'histoire de l'empire de Byzance prennent ici de l'importance. Indiquons encore :

Histoire du Bas-Empire, en commençant à Constantin-leGrand , par M. Le Beau, continuée par M. Ameilhon, Paris, 1824, 20 vol. in-8°. Édition revue, augmentée et enrichie de notes d'après les historiens orientaux, par M. de St.-Martin, membre de l'Institut de France. Les sept premières parties seulement appartiennent à cette époque.

La traduction allemande de l'Histoire universelle de Guthrie et Gray, 5 parties, I vol. Leipsig, 1768, a été rendue très-utile

5 par

le travail de Ritter. Histoire du Bas-Empire depuis Constantin jusqu'à la prise de Constantinople, en 1453, par Corentin Royou; Paris, 1803, 4 vol. in-8°. Abrégé estimable, quoique sans recherches approfondies.

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284

sept.

305

mai.

i. Avec C. Valerius Diocletianus, âgé de 39—60 ans, 17 qui fut proclamé Auguste par l'armée à Calcédoine, just après la mort de Numérien, commence une nouvelle

époque dans l'histoire de l'Empire romain. A la période du despotisme inilitaire , succède celle des partages de l'Empire. Dioclétien, après avoir battu dans la Mosie

supérieure le César Carin qui était resté seul, et après 285 que ce dernier eut été tué, prit pour associé à l'empire,

M. Valerianus Maximus Maximianus Herculius, son

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286.

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compagnon d'armes, guerrier d'un caractère dur et

; sauvage, qui combattait sur les bords du Rhin contre les Allemands et les Bourguignons , tandis que Dioclétien, en Asie, faisait tête aux Perses. Mais bientôt les deux Augustes ne se crurent point assez forts pour résister aux Barbares qui s'avançaient de tous côtés , surtout lorsque Carausius , en Bretagne, se fut arrogé le titre de César. En conséquence chacun d'eux s'adjoignit 293. un associé sous ce même titre; Dioclétien choisit C. Galerius , et Maximien , Flavius Constantius Chlorus , qui 292. s'étaient distingués tous deux comme généraux, car c'était alors le seul moyen de s'élever. Un partage de l’Empire fut fait entre ces quatre maîtres, de manière que chacun eût certaines provinces à administrer et à défendre, sans cependant nuire à l'unité de l'Empire.

288 jusq.

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Dans ce partage, 292, Dioclétien obtint les provinces orientales; Galérius, la Thrace et les pays le long du Danube (l'Illyrie); Maximien, l'Italie, l'Afrique et les îles ; et Constantius, les provinces d'Occident, la Gaule, l'Espagne, la Bretagne et la Mauritanie.

2. Ce nouveau système dut nécessairement avoir sur l'esprit de l'administration une influence très-remarquable. Elle se trouva, non-seulement pour le fait, mais encore pour la forme, entièrement dans les mains des maîtres de l'Empire. Leur absence continuelle de Rome affaiblit insensiblement le lien moral qui résultait de la considération du sénat et du nom de la république, qui jusqu'alors n'était pas encore tout-à-fait anéantie. Dioclétien prit formellement le diadême ; et avec la pompe de l'Orient, il en introduisit aussi le luxe à sa cour. Par-là fut jeté le fondement de l'édifice que Constantin-le-Grand devait achever.

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