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TROISIEME SECTION,

A

Depuis DIOCLÉTIEN Jusqu'a la destruction de l'Empire ROMAIN EN OCCIdent, de J.-C., 284–476.

SOURCES.

OURCES. C'est au sujet des historiens de cette période qu'il importe toujours de faire cette question : Étaient-ils païens ou chrétiens? Aux premiers appartient Zosime, imitateur de Polybe, qui a décrit la chute de l'Empire romain, comme ce dernier en a écrit l'époque la plus florissante. Les cinq Livres et demi que nous avons de ses histoires vont jusqu'au règne de Gratien, l'an 410. Quoique violent adversaire des chrétiens, il est cependant un des meilleurs historiens de ce temps. AMMIANI MARCELLINI historiarum, L. XIV-XXXI depuis l'an 354-378 (les treize premiers livres sont perdus). Cet écrivain était peut-être chrétien; mais il n'est point flatteur, et, malgré sa prolixité souvent fatigante, il est extrêmement instructif. Parmi les écrivains qui ont traité de l'histoire générale, à côté des abréviateurs déja mentionnés ci-dessus, p. 481, nous devons particulièrement remarquer PAULI OROSII Hist. L. VII, et ZONARE Annales. On peut aussi se servir, quoique avec circonspection, des Panegyrici veteres, depuis Dioclétien jusqu'à Théodose.-Mais les écrivains de l'histoire de l'Église, comme Eusèbe, dans son Hist.eccles. 1. X, et Vita Constantini, M. L. V., ainsi que ses continuateurs Socrate, Théodoret, Sozomène et Evagrius, sont aussi d'une grande

importance pour l'histoire politique d'alors, quoique cependant leur partialité pour les empereurs chrétiens les relègue dans la classe des panégyristes bien plus que dans celle des historiens. On peut encore joindre à ces auteurs une autre source principale, les constitutions des empereurs, à partir de Constantin-le-Grand, qui sont comprises dans le Codex Theodosianus et Justinianeus.

Indépendamment des ouvrages cités plus haut, pag. 452, 481, les écrivains de l'histoire de l'empire de Byzance prennent ici de l'importance. Indiquons encore :

Histoire du Bas-Empire, en commençant à Constantin-leGrand, par M. Le Beau, continuée par M. Ameilhon, Paris, 1824, 20 vol. in-8°. Édition revue, augmentée et enrichie de notes d'après les historiens orientaux, par M. de St.-Martin, membre de l'Institut de France. Les sept premières parties seulement appartiennent à cette époque.

La traduction allemande de l'Histoire universelle de Guthrie et Gray, 5 parties, 1 vol. Leipsig, 1768, a été rendue très-utile par le travail de Ritter.

Histoire du Bas-Empire depuis Constantin jusqu'à la prise de Constantinople, en 1453, par Corentin Royou; Paris, 1803, 4 vol. in-8°. Abrégé estimable, quoique sans recherches approfondies.

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sept.

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mai.

1. Avec C. Valerius Diocletianus, âgé de 39—60 ans, 17 qui fut proclamé Auguste par l'armée à Calcédoine, jusq après la mort de Numérien, commence une nouvelle époque dans l'histoire de l'Empire romain. A la période du despotisme militaire, succède celle des partages de l'Empire. Dioclétien, après avoir battu dans la Mosie supérieure le César Carin qui était resté seul, et après que ce dernier eut été tué, prit pour associé à l'empire, M. Valerianus Maximus Maximianus Herculius, son

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4

286.

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jusq.

compagnon d'armes, guerrier d'un caractère dur et sauvage, qui combattait sur les bords du Rhin contre les Allemands et les Bourguignons, tandis que Dioclétien, en Asie, faisait tête aux Perses. Mais bientôt les deux Augustes ne se crurent point assez forts pour résister aux Barbares qui s'avançaient de tous côtés, surtout lorsqué Carausius, en Bretagne, se fut arrogé le titre de César. En conséquence chacun d'eux s'adjoignit 293. un associé sous ce même titre; Dioclétien choisit C. Galerius, et Maximien, Flavius Constantius Chlorus, qui 292. s'étaient distingués tous deux comme généraux, car c'était alors le seul moyen de s'élever. Un partage de l'Empire fut fait entre ces quatre maîtres, de manière que chacun eût certaines provinces à administrer et à défendre, sans cependant nuire à l'unité de l'Empire.

Dans ce partage, 292, Dioclétien obtint les provinces orientales; Galérius, la Thrace et les pays le long du Danube (l'Illyrie); Maximien, l'Italie, l'Afrique et les îles ; et Constantius, les provinces d'Occident, la Gaule, l'Espagne, la Bretagne et la Mauritanie.

2. Ce nouveau système dut nécessairement avoir sur l'esprit de l'administration une influence très-remarquable. Elle se trouva, non-seulement pour le fait, mais encore pour la forme, entièrement dans les mains des maîtres de l'Empire. Leur absence continuelle de Rome affaiblit insensiblement le lien moral qui résultait de la considération du sénat et du nom de la république, qui jusqu'alors n'était pas encore tout-à-fait anéantie. Dioclétien prit formellement le diadême ; et avec la pompe de l'Orient, il en introduisit aussi le luxe à sa cour. Par-là fut jeté le fondement de l'édifice que Constantin-le-Grand devait achever..

3. Il devait résulter de ce nouveau système une oppression très-funeste pour les provinces, parce qu'il fallait qu'elles fournissent à l'entretien de ces quatre gouverneurs avec leurs cours, et autant d'armées. Mais quelque légitimes que fussent les plaintes auxquelles cette oppression donnait lieu, c'était l'unique moyen de retarder la ruine totale de l'édifice. En effet, par 296. cette mesure, non-seulement les usurpateurs, Allectus

(qui avait succédé en Bretagne à Carausius qu'il avait 293. assassiné, 293), Julien en Afrique, et Achilleus en 296. Égypte furent renversés, mais encore les frontières de

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l'Empire furent mieux défendues, et les victoires de Galère sur les Perses en reculèrent les bornes en Asie jusqu'au Tigre. Mais, d'un autre côté, quelle effrayante perspective n'offrait pas l'impossibilité de voir longtemps subsister l'unité de l'Empire sous plusieurs maîtres !

4. Dioclétien abdique volontairement sa dignité, et 305. oblige son collègue Maximien à en faire autant. Les deux Césars, Constance et Galère, sont nommés Augustes, et il se fait un nouveau partage, par lequel le premier obtient toutes les contrées de l'Occident, dont il cède néanmoins l'Italie et l'Afrique à Galère, qui y joint tout le reste de l'Empire. Cependant celui-ci, dans la même année, nomma Césars Flavius Severus, jusq. à qui il donna le gouvernement de l'Italie et de l'Afri jus que, et C. Galerius Maximinus, auquel il confia le gouvernement des provinces d'Asie. Mais l'esprit de leur gouvernement fut entièrement différent; autant Constance se faisait aimer par sa douceur et son désintéressement, autant Galère se faisait détester par sa cruauté et ses prodigalités. Mais Constance mourut 306. bientôt à Eboracum (Yorck), laissant héritier de ses

307.

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313.

domaines son fils Constantin, qui fut aussitôt proclamé Auguste par les légions, quoique Galère ne voulût le reconnaître que comme César.

juill.

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5. Ainsi, Constantin, âgé de 33—64 ans, désigné 306. depuis par le surnom de Grand, n'eut d'abord que le 25 gouvernement de la Bretagne, de l'Espagne et des jusq. Gaules. Ce ne fut que par une suite de perfidies et de guerres qu'il se rendit seul maître de tout l'Empire, au bout de dix-sept ans. Les gouverneurs se divisèrent entre eux, et furent remplacés par des usurpateurs puissants, 323. auxquels on fut obligé de faire la guerre.

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L'histoire des sept premières années de Constantin, 306— 313, est très-confuse; depuis, il n'eut plus affaire qu'à un seul concurrent, 314 323. Lorsqu'il arriva au gouvernement, Galère en qualité d'Auguste, avait en son pouvoir toutes les autres provinces, et il avait donné au César Maximin le gouvernement de celles d'Asie, et au César Sévère, qu'il nomma alors Auguste, l'administration de l'Italie et de l'Afrique. Mais comme il était odieux aux peuples à cause de sa tyrannie, Maxence, fils de Maximien, qui avait auparavant été Auguste, se fit donner ce titre à Rome (28 oct. 306), et associa son père à sa puissance; en sorte qu'il y eut alors six compétiteurs à la fois : Galère, Sévère, Constantin, Maximin, et les usurpateurs Maxence et Maximien, son père. Mais, dès l'année 307, Sévère ayant voulu faire la guerre à Maxence, fut abandonné par ses troupes et se rendit à Maximien, qui le fit mettre à mort; Galère nomma cependant C. Valerius Licinius Auguste, à sa place, et en même temps Maximin se fit donner le même titre par son armée en Asic. Sur ces entrefaites, Maximien, qui avait voulu opprimer dans Rome son propre fils, se réfugia auprès de Constantin, qui était passé dans les Gaules, où il avait battu les Francs, 305, et qui le fit périr, 309, quoiqu'il eût épousé sa fille Fausta. Galère étant mort, 311, des suites de ses débauches, il ne resta plus que Constantin,

mai.

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