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pendant emmené avec lui Placidie, seur d'Honorius, comme otage ou comme prisonnière, et il l'épousa en 404 dans la Gaule. Mais pendant ce temps-là, en 407, il s'était élevé dans la Gaule et dans la Bretagne un usurpateur nommé Constantin, qui pourtant fut vaincu et mis à mort, en 411, par Constantius, un des généraux d'Honorius. Ce prince, nonseulement fit épouser à Constantius sa seur Placidie, qui était devenue veuve, et lui avait été rendue en 417, il le nomma même Auguste, en 421; mais il mourut au bout de quelques mois; en sorte que Placidie eut désormais une grande part dans le gouvernement; cependant elle alla, en 423, à Constantinople, où elle demeura jusqu'à la mort d'Honorius.

Fl. Stilicon, ou le Wallenstein de l'antiquité, par Chr. Fr. SCHULZE, 1805 (en allemand ). Cet ouvrage n'est point écrit dans l'intention d’établir un parallèle.

22. Ainsi furent séparées de l'Empire romain, sous le règne même d'Honorius, la plus grande partie de l'Es- 423 pagne et une partie des Gaules. Après sa mort, Jean, secrétaire du palais, s'empara d'abord du gouvernement; 425 mais il fut défait par l'empereur d'Orient, Théodose II; et le neveu d'Honorius, Valentinien III, encore mineur, 425

jusq âgé de 6-36 ans, fut élevé au trône, sous la tutelle 455. de Placidie, sa mère ( morte en 450). Sous son règne déplorable, l’Empire d'Occident fut dépouillé de presque toutes ses provinces, à l'exception de l'Italie; mais

pas

moins la faute de la mauvaise administration de sa mère, et ensuite de sa propre incapacité, que celle des grands mouvements de peuples qui ébranlèrent l’Europe.

ce ne fut

La Bretagne avait été abandonnée volontairement par les Romains dès l'année 426. En Afrique, le

gouverneur Boniface ayant été forcé de se révolter par les intrigues du général

Aetius auprès de Placidie, et ayant appelé à son secours les Vandales d'Espagne, sous la conduite de leur roi Genséric, ils se rendirent maîtres du pays et s'y établirent, 429-339; et même dès l'année 435, Valentinien avait été obligé de leur en faire une cession formelle. Il racheta, en 437, son épouse, la princesse grecque Eudoxie, par la cession de toute la partie occidentale de l'Illyrie (la Pannonie, la Dalmatie et le Noricum); en sorte que de tous les pays au sud du Danube, il ne lui restait plus que ceux qui faisaient partie de la préfecture d'Italie, c'est-à-dire la Rhétie et la Vindélicie. - Dans la partie sud-est de la Gaule s'était formé, en 435, le royaume. des Bourguignons, qui, outre les régions au sud et à l'est de la France proprement dite, jusqu'au Rhône et la Saône, comprenait encore la Suisse et la Savoie ; les régions du sudouest étaient sous la domination des Visigoths; il n'y avait que les contrées septentrionales, depuis la Loire, qui fussent soumises à des gouverneurs romains, dont le dernier, Syagrius, survécut même à la ruine de l'Empire, et ne fut vaincu qu'en 486, à la bataille de Soissons, par Clovis, roi des Francs.

450.

23. Mais, tandis que l'empire d'Occident tombait, pour ainsi dire, de lui-même en lambeaux, il survint un nouveau déluge de Barbares qui menaça d'engloutir toute l'Europe occidentale. Les hordes des Huns, établies dans les pays occupés auparavant par les Goths, entre le Don et la Theiss, et jusqu'au Volga, s'étaient réunies, depuis l'an 444, sous un seul chef suprême, Attila, qui, par la supériorité de ses talents personnels, et comme guerrier et comme administrateur, fut le plus puissant prince de son temps. L'empire d'Orient acheta par un tribut annuel la paix avec lui: mais il se jeta avec des forces immenses sur les contrées de l'Occident. Il fut cependant forcé à la retraite, par les armées réunies

des Romains et des Visigoths, sous le commandement d'Aëtius, près de Châlons (in campis Catalaunicis); mais, 451. l'année suivante, il entra en Italie où il avait des intelligences avec la sœur de Valentinien, Honoria, connue par ses débauches; on ne sait quels motifs le forcèrent encore à se retirer, et il mourut bientôt après. Les 453. soupçons du misérable Valentinien ne tardèrent pas à priver l'Empire de son meilleur général en faisant assassiner Aëtius. Mais lui-même porta bientôt la peine de 454. ses débauches, et fut assassiné par un complot formé entre Petronius Maximus, dont il avait déshonoré la femme, et quelques amis d'Aëtius qu'il avait fait périr.

455.

24. Les vingt années qui s'écoulèrent, depuis la mort de Valentinien III jusqu'à la dissolution complète de l'Empire romain en Occident, ne furent presque qu'une suite continuelle de révolutions intérieures; on vit se succéder jusqu'à neuf souverains dont le changement fut certes ce qu'il y eut de moins important dans cette période; mais ce qui le fut bien davantage pour l'Empire, c'est que Genséric, roi des Vandales, qui, par sa puissance navale, était maître de la mer Méditerranée et de la Sicile, se vit en état d'attaquer à son gré les côtes de l'Italie sans défense, et de s'emparer de Rome elle-même. Tandis que dans l'intérieur du pays le Germain Ricimer, général des troupes étrangères à la solde des Romains, laissait régner sous son nom une suite d'empereurs ; il n'eût tenu qu'à lui de faire cesser cette succession des Augustes; mais des circonstances, pur effet du hasard, voulurent que cette gloire fût réservée à son successeur Odoacre, quatre ans après sa mort.

Après le meurtre de Valentinien, Maximus fut proclamé empereur; mais comme il voulait contraindre Eudoxie,

476.

veuve de son maître, à l'épouser, celle-ci appela d'Afrique Genseric, roi des Vandales, qui prit Rome et la saccagea, et Maxime périt trois mois après, 455. M. Avitus lui succéda, et prit la couronne à Arles; mais il fut déposé par Ricimer, qui avait battu la flotte des Vandales, 456. Alors Ricimer plaça sur le trône Julius Majorianus, 1er avril 457; mais celui-ci s'étant distingué dans la guerre contre les Vandales, il le fit assassiner, et mit à sa place Libius Severus, qui mourut en 465, peut-être de poison. Il y eut ensuite un interrègne de deux ans, pendant lequel Ricimer gouverna, excepté qu'il n'avait pas le titre d'empereur. Enfin, l'empereur Léon de Constantinople (où jamais on ne renonça à la prétention de nommer et de confirmer les souverains de l'empire d'Oc_cident) nomma, le 12 avril 467, le patricien Anthemius, toutefois avec le consentement du puissant Ricimer. Mais bientôt des démêlés s'élèvent entre eux ; en 469, Ricimer se retire à Milan, et commence une guerre dans laquelle il s'empare de Rome par force, et ôte la vie à Anthémius, dont il se déclare le successeur, 18 août 472. Anicius Olybrius, beau-fils de Valentinien III, proclamé Auguste après Anthémius, meurt au bout de trois mois (octobre 472), sur quoi Glycerius prend la pourpre à Ravenne, sans toutefois être reconnu à Constantinople. On préfère d'y nommer Auguste Julius Nepos, qui en 474, chasse Glycérius, et est chassé lui-même par le général de ses propres troupes, Oreste, lequel donne le diadême à son propre fils Romulus Momyllus, surnommé Augustulus, comme ayant été le dernier de la suite des Augustes. Mais en 476, Odoacre, qui commandait les Germains à la solde de l'Empire, après avoir fait mourir Oreste, prit Augustule à Ravenne, et lui assigna une pension. Il demeura seul maître en Italie jusqu'en 492, que les Ostrogoths, sous la conduite de leur roi Théodoric, y fondèrent un nouveau royaume.

25. Telle fut la fin de l'empire d'Occident, tandis que celui d'Orient, tout resserré qu'il était alors, et quoique dans une situation assez peu différente, non-seulement

subsista, mais même se soutint encore pendant un intervalle de mille ans entiers, au milieu de toutes les calamités qui seules auraient suffi pour le détruire, et malgré les déluges de Barbares qui l’ébranlèrent dans le cours du moyen âge. La situation inattaquable de la capitale, dont le sort décide ordinairement de tout dans de pareils gouvernements , et le despotisme qui est souvent le dernier appui des nations dans leur décadence, peuvent seuls expliquer, jusqu'à un certain point, un phénomène auquel il n'existe d'ailleurs rien de semblable dans l'histoire du monde.

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