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POUR SERVIR A LA STATISTIQUE RELIGIEUSE

DU DIOCÈSE DE METZ DANS LE COURS DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE.

LES

TERRES D'EMPIRE

I.

Les comtés de Nassau-Saarbrück, de NassauSaarwerden, de Créhange, le Rhingraviat de Salm à Diemeringen.

PAR M. A. BENOIT,

Membre titulaire.

Le diocèse de Metz (1) compris presque dans toute son étendue dans la province frontière des TroisÉvêchés et dans le duché de Lorraine, avait dans sa partie orientale, archidiaconé de Sarrebourg, les ar

(1) En 1789, il y avait 623 paroisses, d'après l'Almanach royal. D'après le Pouillé, le diocèse comprenait quatre archidiaconés, ceux de Metz, de Vic et de Sarrebourg étaient dans la province des Trois-Evèchés, celui de Marsal, dans le duché de Lorraine. Sur 22 archiprêtrés, 9 se trouvaient dans la province des Evêchés, 10 en Lorraine et 3 dans le cercle du HautRhin, empire.

chiprêtrés de Bouquenom (1), d'Hornbach (2), de Neumoutier (5) (Neumünster) et de Saint-Arnewald (4) situés en grande partie dans le cercle du Haut-Rhin, empire. Ces archiprêtrés longeaient la frontière ou formaient des enclaves dans le royaume. Ils étaient compris pour des portions plus ou moins considérables dans huit petites souverainetés dont trois, le comté de Saarbrück, celui de Leyen et le duché de Deux-Ponts étaient limitrophes, les cinq autres, le Rhingraviat de Salm à Diemeringen, le comté de Nassau-Saarwerden, la moitié de la libre baronnie de Fénétrange, le comté de Créhange et les quelques villages des Pays-bas autrichiens étaient enclavés. La ville de Pirmasens et ses dépendances, citées encore dans le Pouillé du diocèse de Metz, écrit dans le cours du seizième siècle, ne figure plus dans celui du siècle dernier (5). Pirmasens, situé dans la partie orientale du bassin de la Sarre, dépendait du comté de Hanau-Liechtemberg, empire.

Au point de vue religieux les comtés de Saarbrück et de Saarwerden, le duché de Deux-Ponts, la seigneurie de Diemeringen, étaient presque complètetement peuplés de protestants. Ceux-ci formaient le tiers de la population de la baronnie de Fénétrange. On en comptait fort peu dans les comtés de Leyen

(1) Bouquenom, Lorraine, chef-lieu de canton, arrondissement de Saverne. C'est aujourd'hui Saar-Union.

(2) Hornbach, sur la Horn, ancienne abbaye de Bénédictins, près de Deux-Ponts, Bavière rhénane.

(3) Neumoutier, sur la rive gauche de la Bliese, ancienne abbaye de Bénédictines, près d'Ottweiler, Prusse rhénane.

(4) Saint-Arnewald, sur la rive gauche de la Sarre, siège d'un chapitre supprimé à la Réforme, de même que les deux maisons religieuses ci-dessus.

(5) Pouillé manuscrit du diocèse, par Dom Tabouillot, a la Bibliothèque de la ville de Metz.

et de Créhange; il n'y en avait point dans les villages autrichiens.

Les princes de Nassau, le comte de Wied à Créhange, les Rhingraves de Salm, le duc de DeuxPonts, suivaient la religion évangélique. Le prince de Salm-Salm à Fénétrange, le comte de Leyen à Bliescastel étaient catholiques.

Les comtés de Nassau - Saarbrück, de NassauSaarwerden, le Rhingraviat de Salm à Diemeringen et le comté de Créhange formeront la première partie de ce travail.

Les comtes de Nassau, les ducs de Deux-Ponts, les Rhingraves de Salm avaient été des premiers à embrasser la réforme, leurs sujets avaient suivi leur exemple. Les prêtres avaient été expulsés, les biens et revenus ecclésiastiques donnés au nouveau culte. Lorsque Louis XIV devint maître du pays de la Sarre, un de ses premiers actes fut le rétablissement de la religion catholique. Plus tard, l'intendant de la Goupillière mit le plus grand zèle à faire exécuter l'édit de la révocation de l'édit de Nantes. En 1697, le traité de Ryswick remit toutes les choses sur l'ancien pied, c'est-à-dire dans l'état où la contrée se trouvait au moment du traité de Munster; les conquêtes étaient rendues, les forteresses nouvellement bâties démolies, la religion protestante réintégrée dans ses biens et privilèges et les ministres rétablis.

Les catholiques des petites seigneuries restituées furent dépouillés de nouveau; mais ils ne furent pas expulsés, ils eurent une espèce de sanction légale : des prêtres leur étaient accordés, mais les églises étaient déclarées mixtes, sauf dans les localités où il n'y avait pas de ministre.

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Louis XIV n'avait pas oublié leurs intérêts; un article du traité le reconnaissait comme leur protecteur; il avait le droit lui et ses successeurs « d'entretenir la religion catholique in statu quo au moment du traité. Le roi put done fournir des subsides aux curés, aux vicaires et aux maîtres, et ainsi qu'aux églises, et ces subventions royales durèrent jusqu'à la Révolution. Les catholiques n'avaient plus à souffrir de mesures trop iniques; les haines religieuses disparaissaient, les grandes guerres du siècle précédent en avaient montré le danger et le néant.

C'était l'évêque de Metz qui était chargé de la distribution des secours accordés par la cour de Versailles. Le roi abandonnait le don gratuit du clergé du diocèse montant annuellement à 23,000 francs, somme augmentée tous les ans par les reliquats des années précédentes. Ainsi le secours était de 29,050 francs en 1780 et de 30,433 francs l'année suivante la dépense ne se montait pendant ces deux années qu'à 22,713 et 22,328 francs, 10 sols.

En 1780, les curés Weis, de Puttelange, et Scholz, archiprêtre de Bouquenom, sont chargés jusqu'en 1790 de porter les secours royaux; le premier dans les diocèses de Mayence, de Trèves et de Worms, dans le comté de Saarbrück et dans le duché de Deux-Ponts; le second dans un cercle plus restreint, dans le comté de Saarwerden seulement (1).

Le curé Weis touchait annuellement près de 17,200 francs distribués ainsi :

1,200 fr. pour 8 paroisses du diocèse de Trèves 1,225

550

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(1) Archives départementales, Metz. G. 31.

Mayence
Worms

le restant, plus de 14,000 francs, était envoyé aux paroisses du comté de Saarbrück et du duché de Deux-Ponts.

Le curé de Bouquenom recevait 5,136 francs pour le comté de Saarwerden. Il donnait 650 francs aux maitres d'école; le curé de Puttelange n'avait que 597 francs, 10 sols pour les siens.

Les comptes approuvés tous les ans par l'évêque avaient presque toujours les mêmes chiffres: 200 francs étaient donnés au comptable pour ses peines. En 1781, le curé de Weyer (Saarwerden) reçoit un secours de 96 francs et en 1783, le curé de Contwig (Deux-Ponts) obtient 200 francs pour réparer son église.

L'imprimeur épiscopal Collignon avait la fourniture des livres d'église; en 1779, le curé Scholz reçoit onze missels coûtant 286 francs pour des paroisses du pays de Saarwerden; la dépense pour le même objet est de 326 francs en 1780 et de 300 francs en 1781; le curé de Bouquenom donne les reçus. En 1782 et 1783, Collignon fournit encore des notes de 324 et 246 francs, sans indication.

I.

Comté de Nassau - Saarbrück (1).

Ce ne fut que sous le prince Guillaume-Henri, comte de Nassau-Ussingen, héritier de la branche

(1) F. Köllner. Hist. du comté de Saarbrück. 1851. Un vol. in-8° (en allemand).

A. Köliner. Hist. des villes de Saarbrück et de Saint-Jean. 1865. Deux vol. in-8° (id.).

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