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CHIMI E.

LETTRE du C. JUMELIN aux Rédacteurs de la Décade philosophique, concernant l'ouvrage du C. FOURCROY, intitulé: SYSTEME des connaissances chimiques et de leurs applications aux phénomènes de la Nature et de l'art; par A. F. FOURCROY, membre de l'Institut natio nal de France, Conseiller-d'Etat, etc. etc. (1)

Vous êtes dans l'usage, Citoyens, de rendre un comple exact des livres dont les sciences s'enrichissent d'après cela, j'espérais voir de jour en jour paraître dans votre intéressant journal l'extrait du grand ouvrage que le C. Fourcroy a publié il y a déjà quelque tems sur la chimie. L'intérêt public vous impose l'obligation de ne pas tarder davantage à propager, autant qu'il est en vous, la connaissance de cette précieuse production, qui mérite à tous égards mieux qu'aucune autre d'occuper les bouches de la renommée. Il est vrai que l'ouvrage du C. Fourcroy renferme une si grande quantité de détails, qu'il est impossible que votre journal, vu ses bornes étroites, puisse en admettre même un aperçu de quelqu'étendue ; tout ce que vous pourrez publier pour en donner une idée, se bornera nécessairement à une simple notice bien abrégée de la table des matières, et voici comment je conçois que cette notice peut être rédigée.

L'ouvrage entier est partagé en huit sections. La première section, qui est intitulée : Bases de la chimie, généralités et introduction, est divisée en douze articles, dont le 1er comprend la définition de la chimie et l'étymologie de son nom; le 2 sa division; le 3e un abrégé de son histoire; le 4 traite de la nature des corps; le 5o de l'analyse chimique; le 6e de la synthèse; le 7o des attrac

(1) A Paris, chez Baudouin, imprimeur de l'Institut national, des Sciences et Arts, rue de Grenelle St.-Germain, N° 1131.

tions d'aggrégation; le 8e des attractions de composition; le ge de l'existence des phénomènes chimiques produits par la nature ou bien par l'art; le 10 donne une définition succincte des opérations de chimie; le 11 contient la classification chimique des corps, et le 12 renferme la nomenclature et les caractères chimiques.

La seconde section traite des corps que l'art n'a pu jusqu'à présent décomposer; elle est divisée en douze articles, dont le 1er contient des généralités sur ces corps; les autres onze articles suivans examinent en particulier, l'un après l'autre, chacun de ces corps indécomposés ; qui sont la lumière, le calorique, l'oxygène, l'azote, l'hydrogène, le carbone, le phosphore, le soufre, les métaux, les terres et les alkalis.

La troisième section a pour objet les corps brûlés; elle est divisée en seize articles qui traitent, savoir : le 1er de la combustion; le 2o de l'eau; le 3o des oxides; le 4° des acides en général; le 5o de l'acide carbonique; les 6o et 7 des acides phosphorique et phosphoreux; les & et ge des acides sulphuriques et sulphureux ; le 10 de l'acide nitrique; le 11 de l'acide nîtreux, le 12 des acides métalliques; le 13 de l'acide muriatique; le 14 de l'acide mu riatique oxygéné; les 15 et 16 des acides fluoriques et boraliques cette section, extrêmement importante par tout ce qu'elle contient, reçoit encore un nouveau degré d'intérêt de l'ordre que l'auteur a mis dans l'exposition qui lie toutes les parties qui la composent, ordre qui fait réguer entre ces parties un ensemble qui était inconnu avant le travail du C. Fourcroy.

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La quatrième section, qui renferme ce qu'on a nommé bases salifiables, ainsi appelées parce que ce sont ces corps qui avec les acides forment les composés salins, est divisée en quatorze articles, dont le 1er contient des vues générales sur ces bases; le 2e traite de la silice; le 3o de Talumine; le 4o de la zircone; le 5° de l'ittria; le 6e de Ja magnésie; le 7o de la chaux; le & des alkalis ; le ga de la baryte; le 10 de la potasse; le 11e de la scude; le 12

de la strontiane; le 13 de l'ammoniaque, et le 14 de la lithologie.

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La cinquième section, qui traite des sels, est une des plus étendues de l'ouvrage. L'auteur, par une méthode qui lui appartient, a jeté sur cette matière compliquée par la multiplicité des objets qu'elle renferme, une clarté précieuse qu'on était bien loin de posséder avant lui. Onze genres de sels distingués par les acides qui entrent dans leur composition, et traités chacun séparément, divisent d'abord cette section en onze articles, qui sont précédés d'un douzième comprenant les généralités, la nomencla→ ture, etc., des sels; chacun de ces onze articles est divisé en deux paragraphes, dont le premier est employé à dé→ crire l'histoire du genre, et le second est consacré à cẻ qui appartient à l'espèce, et renferme 1° l'histoire de l'espèce et sa synonymie ; 2o ses propriétés physiques; 3o son histoire naturelle et sa préparation; 4° ce qu'elle éprouve de l'action du calorique ; 5o ce qu'elle éprouve de celle de l'air; 6o de celle de l'eau ; 7° sa décomposition et la proportion de ses principes; 8° enfin ses usages.

Le 13 article est un résumé sur les substances salines comparées entr'elles. L'auteur y repasse tout ce qu'il a dit sur leur crystallisation, sur leur saveur, sur ce qu'elles éprouvent de la part du feu, de l'air et de l'eau, sur leur décomposition, etc.

L'article 14 est une espèce de résumé, dans lequel le C. Fourcroy a donné l'essai d'une méthode nouvelle, imitée de celle des naturalistes, pour classer les sels, afin d'aider la mémoire à les retenir.

L'article 15 roule tout entier sur les doubles décom→ . positions des sels.

L'article 16 est employé à un nouvel examen des proportions des parties qui composent les sels.

L'article 17 contient une récapitulation des sels qui existent fossiles, et une comparaison de leurs classifications, faites d'un côté par les minéralogistes et de l'autre par les chimistes.

Enfin le 18 article traite des sels tenus naturellement en dissolution par-les eaux terrestres. On y trouve l'analyse des eaux minérales, et la manière de les composer.

La sixième section comprend les métaux. Quoique les métaux soient rangés au nombre des corps indécomposés, leur importance a déterminé le C. Fourcroy à leur consacrer une des sections de son ouvrage. Les métaux connus jusqu'à présent sont au nombre de 21. Ces 21 métaux réunis ont dans cette section chacun leur article séparé qui, joints à un article sur les généralités métalliques, par où elle commence, divisent cette section en vingt-deux articles. Le 1er est partagé en douze paragraphes, dont le 1er traite de l'importance des métaux et de leur histoire littéraire ; le 2o du nombre et de la classification des métaux; le 3e contient l'examen général des propriétés physiques des métaux ou de leurs qualités apparentes; le 4 traite de leur histoire naturelle c'est proprement l'histoire des mines métalliques. Le 5e est un traité de docimasie ou de l'art d'essayer les mines; le 6e renferme les principes généraux de la métallurgie ou de l'art de traiter les mines en grand; le 7 considère les métaux sous le point de vue d'oxydabilité et de combustibilité; dans le 8 sont exposées généralement lenrs combinaisons avec les autres corps combustibles; le ge paragraphe est employé à exposer en général l'action des métaux sur l'eau et les oxydes, et l'action de l'eau et des oxydes sur les métaux ; le 10 fait connaître les réactions générales qui ont lieu entre les métaux et les acides, de même que les propriétés des sels métalliques ; enfin le 11 et le 12 sont employés à indiquer l'action dés sels et des bases salifiables sur les métaux, et réciproquement.

Après ces généralités, l'auteur traite dans les vingt-un articles suivans de chacun des métaux en particulier. Les bornes de cette notice ne nous permettent pas de le suivre dans un détail si circonstancié.

C'est cette sixième section qui termine dans l'ouvrage du C. Fourcroy l'analyse des êtres compris dans ce que

les naturalistes appellent règue minéral. L'immense quántité de matériaux que ce règne fournit aux travaux du chimiste, les phénomènes sans nombre que nous présentent les unions et les désunions de ces matériaux, les nombreux et importans résultats qui en sont la suite, forment un ensemble si étendu et si compliqué, que l'imagination et la mémoire s'y perdent si elles ne sout aidées par un ordre clair, systématique et méthodique, suivant lequel les objets sont disposés.

Il faut convenir que le C. Fourcroy est le premier qui ait établi cet ordre lucide qu'on desirait depuis long-tems dans la classification des travaux chimiques que comporte le règne minéral; et quand il n'aurait bien mérité de cette partie de la science chimique que sous ce rapport, il faudrait dire qu'elle lui serait très-redevable, mais il s'en faut bien qu'elle ne lui ait que cette obligation; elle lui doit de plus quantité d'observations, d'expériences et de vues nouvelles dont le détail nous mènerait trop loin.

La septième section consacrée au règne végétal, est divisée en six ordres de faits. Le 1er ordre renferme ce qui regarde la structure des végétaux et ce qui établit leur différence d'avec les minéraux; le 2e traite de leur.composition chimique en général; le 3 de leurs propriétés ehimiques aussi en général. Dans le 4° ordre de faits, sont exposés les divers matériaux dout, sont composés les plantes cette exposition constitue l'analyse végétale proprement dite; le 5e ordre fait voir les altérations spontanées dont les matières végétales sont susceptibles; et enfin le 6o et dernier ordre comprend les phénomènes chimiques que présente la vie des plantes: on y trouve l'explication chimique des fonctions qu'exercent les végétaux.

Le premier ordre est divisé en quatre articles, dont le jer traite de la structure externe des végétaux; le 2o de l'anatomie des plantes; dans le 3e sont exposés les phénomènes apparens de leur vie; et le 4° traite des utilités générales des végétaux dans l'économie de la nature.

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