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d'écussonner avec plus d'avantage, de donner aux arbres ou de leur conserver la forme pyramidale, etc., etc.; mas c'est dans le livre même qu'il faut lire de pareils détails.

Cet opuscule est très-substantiel. En l'annonçant avec intérêt, nous remplissons un devoir envers ceux de nos abonnés qui ont le bonheur de pouvoir s'occuper de travaux champêtres. Nous ne doutons point qu'ils n'aient à s'applaudir de suivre les leçons du C. Calvel: elles sout fondées sur une longue expérience.. :

MÉDECINE

A. D.

MILITAIRE.

HISTOIRE MEDICALE de l'armée d'Orient, par le médėcin en chef R. DESGENETTES. Avec cette épigraphe : Cherchons à tirer des malheurs de la guerre

quelque avantage pour le genre humain.
PRINGLE. Maladies des arinées.

EXTRAIT communiqué par J. L. MOREAU (de la Sarthe.)

SULVAE l'armée d'Orient au milieu des circonstances d'une guerre active et d'un nouveau climat; décrire les maladies constitutionnelles; donner le mouvement des hôpitaux; faire connaître surtout les mesures qui ont été prises pour neutraliser des causes nombreuses d'insalubrité; en un mot, tirer et dégager de l'expédition d'Egypte tout ce qui peut être rapporté à la médecine et à l'étude de l'homme physique, tel est l'objet important que le D'. Desgenettes s'est proposé, et qu'il a complettement rempli, en publiant sous le titre d'Histoire médicale de l'armée d0rient, l'ouvrage que nous annonçons, et dont quelques fragmens ont déjà été insérés dans la Décade philosophique.

Cette histoire est donc une collection de faits et d'observations. Nous devons remarquer que l'auteur a donné de premier un semblable recueil depuis les guerres occasionnées par notre révolution; qu'il importe aux progrès .de la médecine que son exemple soit inité, et que fai

sant connaître l'histoire médicale des armées où ils ont été employés, les médecins militaires cherchent à tirer des malheurs de la guerre quelque avantage pour le genre humain.

L'ouvrage du Dr. Desgenettes est divisé en deux parties. La première se compose d'un rapport adressé au con seil de santé, et la seconde nous offre dans un extrait de la correspondance de l'auteur, plusieurs matériaux dans la réunion et l'exposition desquels il fait valoir avec soin les différens travaux de ses collaborateurs.

Les récits du Dr Desgenettes sont généralement simples, clairs, quelquefois élevés ou même pathétiques, mais tou jours en rapport avec les objets décrits, et exprimant les sensations éprouvées par l'auteur, avec une teinte locale et un rappel de toutes les circonstances qui les ont occa➡ sionnées. Du reste on ne trouve dans aucun autre ouvrage des détails plus étendus et plus exacts sur le nombre des hommes employés dans la guerre d'Orient, sur les pertes occasionnées par l'acclimatement, et sur les maladies qui ont régné de la manière la plus désolante, la dyssenterie et la peste. Le Dr Desgenettes termine la première partie du tableau qu'il a consacré à ces différens objets, par un résumé dans lequel les résultats les plus importans se trouvent pressés et réunis.

«Maintenant, dit-il, quels sont les résultats de cette expérience, suivie plus de trois ans et demi sur 30,000 hommes transportés d'Europe en Afrique, et ayant fait en Asie une pénible campagne ? »

» La première question qui se présente, est celle de l'ac climatement; on le voit se faire en deux ans environ: les Anglais que le sort de la guerre rend nos prisonniers, le subissent comme nons; il est marqué par des éruptions à la peau, des ophthalmies, des diarrhées et des dyssenteries. Cependant la salubrité du climat d'Egypte, et suftout de la Haute, est définitivement jugée par le nombre comparatif des malades, moindre dans l'armée d'Orient

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que dans aucune des armées de la République en Europe, sans nulle exception »>

» La peste est endémique dans l'Egypte-Inférieure, et le long des côtes de la Syrie, puisqu'elle y règne depuis des siècles, et qu'elle a été cent fois observée dans cent lieux qui n'avaient entre eux aucune espèce de communication. » Les vents du sud, l'air chaud et humide, en favo risent, s'ils n'en produisent pas seuls le développement. » Les vents du nord, les extrêmes du froid et du chaud, la font cesser. presque entièrement.

». La peste est évidemment contagieuse; mais les conditions de sa transmission ne sont pas plus connues que sa nature spécifique. Les cadavres n'ont pas paru la transmettre; le corps animal dans une chaleur, et plus encore dans une moiteur fébrile, a paru la communiquer plus facilement. On a vu la contagion cesser en passant d'une rive à l'autre du Nil; on a vu un simple fossé, fait en avant d'un camp, en arrêter les ravages; et c'est sur des observations de ce genre, qu'est fondé l'isolement avatageux des Francs, dont la pratique a été suffisamment décrite par les voyageurs. »

» La peste a attaqué plus particulièrement les hommes exposés à passer subitement d'une atmosphère chaude dans une atmosphère froide, et réciproquement: tels que les boulangers, les forgerons, les cuisiniers. Les hommes adonnés à l'excès des liqueurs spiritueuses et des femmes, ont rarement guéri de la peste. »

» Cette maladie, comme je l'ai dit ailleurs, a divers degrés d'intensité, ces degrés constituent des épidémies plus ou moins meurtrières ; mais dans chaque épidémie, la na ladie ne frappe pas toujours au même degré. Elle est bé nigne quand il n'y a ni adynamie, ni ataxie. »

» Quand il y a l'une des deux, ou l'une et l'autre aved -peu d'intensité, il y a espoir de guérison, et c'est l'espèce que je considère comme moyenne. »

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» Quand l'adynamie et l'ataxie sont portées très-lon n'y a presque aucun espoir de guérison. J'ai indiqué

les moyens que j'ai tentés en Syrie; on peut voir ce que j'ai dit sur les vomitifs, les toniques et les anti-septiques, ainsi que sur l'application particulière et prompte des vésicatoires. Malgré la gravité de ce que j'appelle la 1114 espèce, on a. vu des guérisons, même entièrement dues à la nature, et je ne puis en passer sous silence deux exemples remarquables, quoique mon objet ne soit pas de présenter ici des faits particuliers. »

» Un sapeur, attaqué de la peste pendant l'expédition de Syrie, s'échappa nu dans un violent délire du fort de Cathiéh, et erra près de trois semaines dans le désert; deux bubons qu'il avait abscédèrent et se cicatrisèrent/ d'eux-mêmes; il subsista, quand il sentit le besoin des alimens, avec cette petite espèce d'oseille dont j'ai parlé ailleurs. »

» Le second cas est celui d'un artilleur qui avait deux bubons et un charbon. Dans un violent délire il s'échappa, le jour de son entrée, des barraques du lazaret de Boulak, et se précipita dans le Nil: il fut retiré au bout d'une demi-heure, au-dessous d'Embabéh, par des habitans de ce village, et il guérit parfaitement (1). »

Les faits particuliers et les détails que le docteur Desgenettes a occasion de décrire, ne sont pas offerts avec moins d'intérêt que les grands résultats et les vérités gé

(1) On trouve dans le Traité sur les épizooties, par Vicq-d'Azyr, un fait analogue à ces deux observations. C'est un exemple de guérison spontanée de maladie pestilentielle chez un bœuf qui, brisant ses liens et échappant à la mort que l'on donnait alors à tous les animaux malades pour arrêter la contagion, se retira dans les bois, où quelque tems après on le trouva dans un état de par faite guérison. Nous devons observer que le moral réagissant sur le physique des animaux comme sur celui de l'homme, la fureur, le courage et les efforts violens qu'ils ont déterminé chez le bœuf 'dont Vicq-d'Azyr rapporte la guérison, ont dú imprimer une se-、 tousse salutaire et contribuer à sa guérison, par une circonstance qui ne se trouve pas dans les deux faits que le docteur Desgeneties • rapportés.

nérales. Voici, par exemple, de quelle manière il s'exprime sur la mort du jeune médecin Bruant, qui périt dans l'exercice de ses fonctions, et sous l'atteinte funeste de la maladie à laquelle il avait si souvent opposé les secours victorieux de son art. « Ce jeune médecin, d'une grande instruction, toute dirigée vers la pratique, était extrêmemeut zélé pour son service; malgré le peu de confiance que sa physionomie adolescente devait inspirer d'abord aux militaires, il en était chéri et considéré à cause de ses succès. Distingué parmi les officiers de santé de son âge, et même parmi ceux d'un áge plus avancé, il était écouté de tous avec plaisir. Dans l'hôpital de Gaza, il avait surtout contracté des liaisons intimes avec le C. Dewèvre, chirurgien attaché à la Commission des Arts, depuis employé dans les hôpitaux, et chargé en chef du service de cet établissement. Formés l'un à Montpellier, l'autre à Paris, le mode d'enseignement, la direction des études, les opinions diverses accréditées dans ces écoles célèbres, étaient pour eux l'objet d'agréables et d'utiles entretiens; car ils étaient encore à cette époque de la vie où la passion de s'instruire n'allume dans les esprits qu'une noble émulation, sans dégrader le coeur par les bassesses de la jalousie. Bruant, que la nature de son service exposait le plus, tomba malade le premier. Deux jours de suite il se traîna dans ses salles appuyé sur Dewèvre l'accablement le fixa le troisième jour sur son lit, et l'esprit encore assez libre, il annonça sa fin prochaine : Dewèvre apprécie la justesse du pronostic; il est frappé de stupeur, se couche près de son ami et ne lui survit que trois jours.... Excellens jeunes gens, puisse T'hommage que ma plume rend à votre mémoire offrir quelques consolations à vos proches et à vos amis! ou si l'importance et la célébrité des événemens auxquels cet écrit est lié peuvent le soustraire à l'oubli de la postérité, puisse-t-elle s'occuper de vos noms avec attendrissement!

Dans sa seconde partie, le docteur Desgenettes emploie, et avec un grand avantage, les résultats de sa cor

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