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C'est avec la Nouvelle intitulée : Mademoiselle de Clermont, qui termine le troisième volume de ce recueil, ce que nous connaissons de mieux de Mme de Genlis. L'un est attendrissant de pathétique et l'autre est parfait de raison. Les personnes qui n'ont pas lu Mademoiselle de Clermont dans la Nouvelle Bibliothèque des Romans, peuvent sans crainte d'être abusées, nous en croire, et chercher cette nouvelle dans le recueil qu'on annonce. Nous ne connaissons rien dans ce genre qui intéresse plus naturellement la sensibilité et qui satisfasse en même tems plus le goût (1).

ANNUAIRE STATISTIQUE, ou Almanach général du département de l'Isère, pour l'an XI de la République française; par BERRIAT (SAINT-PRIX), professeur à l'école centrale. A Grenoble, chez J. Allier.

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CET Annuaire est divisé en deux parties: l'une traite de l'administration du département, en général; l'autre renferme des mémoires et observations diverses sur cette administration et sur la statistique du département. On ne saurait trop recommander ces sortes d'ouvrages quand ils sont bien faits: et celui-ci est dans ce cas. On y trouve des notions exactes, précises, sur une foule d'objets, qu'il n'est point permis d'ignorer; des détails intéressans sur le commerce, l'agriculture, la population, le climat du pays; une dissertation très-curieuse sur la situation ancienne de la ville de Grenoble ; enfin l'extrait d'un traité sur Féducation des vers à soie, par un auteur chinois, in

(1) On souscrit pour la Bibliothèque des Romans, chez Maradan libraire, rue Pavée-Saint-André-des-Arcs, no 16. Il en parait régulièrement un volume du 10 au 15 de chaque mois et deux à la fin de chaque trimestre, ce qui fait par année 16 volumes. Le prix de l'abonnement est de 25 francs pour Paris et 33 pour les déparlemens. On trouve chez le même libraire les quatre premières années, ensemble ou séparément, à raison de 25 fr., pris à Paris.

séré dans la description de la Chine du P. Duhalde, avec la comparaison des méthodes qu'il prescrit, et de celles que l'on suit dans les meilleures manioneries de la vallée de Grenoble.

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Cet Annuaire mérite d'autant plus d'éloges que l'auteur a su y joindre beaucoup de vues utiles à son pays.

HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ depuis son origine jusqu'à ce jour. Ouvrage traduit de l'allemand, avec cette épigraphe:

Opus aggredior opimum casibus, atrox præliis, 'discors sedit onibus, ipsâ etiam pace sævum. TACITE. Brochure in-12, de 284 pages. Prix, 2 fr., et 2 fr. 50 c. franc de port. A Paris, à la Librairie Classique, Pont St.-Michel; an X (1802).

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: Ce n'est pas le titre imposant d'Histoire, mais celui d'Abrégé historique, ou autre équivalent qu'il fallait donner à ce petit ouvrage, écrit sans aigreur contenant beaucoup plus de faits que de réflexions, et offrant presque partout la précision réunie à la clarté. L'auteur y annonce l'intention de mettre son lecteur à portée d'embrasser d'un coup-d'oeil l'origine, les progrès, l'abus et la fin de la puissance temporelle et spirituelle des pontifes romains; » et si l'écrivain, ajoute-t-il, sortant du fond du sujet, a souvent peint les dehors vicieux de ces hommes sacrés, ce n'est point pour le triste plaisir de la satire, mais » pour faire juger de la nature et du fruit de l'arbre par » son écorce et ses feuilles. >>

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G. P.

ELISA BERMONT, par Madame ***. Avec figures; 2 vol. in-12. A Paris, chez Pougens, Solvet et Fichon, libraires. An X (1802). Prix, 3 fr., et 4 fr. franc de port. Nous ne nous assujettissons pas à rendre compte de tous les ouvrages de cette nature, qui paraissent journellement,

et nos lecteurs en sentent bien la raison. Si même trop sévères dans nos choix, nous nous faisions une loi rigoureuse de ne parler que de ceux qui offriraient plus ou moins la preuve ou seulement la trace d'un talent réel et original, plusieurs trimestres pourraient souvent se, passer sans qu'il fût mention d'aucun roman, même dans notre Revue littéraire. Mais ce genre d'ouvrages nouveaux étant pour une certaine classe de lecteurs un besoin presque de première nécessité, nous croyons au moins de notre devoir de leur indiquer ceux qu'on peut lire sans dégoût, sans grand ennui ou sans danger pour la morale; qui, au pis aller, ne peuvent offrir qu'un emploi stérile du tems dont tant de gens peuvent être impunément prodigues; qui se laissent lire enfin. Eh bien! voilà pour les gens dont nous venons de parler une pâture trouvée. Il y a de l'intérêt dans le roman que nous annonçons; c'est l'éloge barnal à faire de tous les livres de ce genre qui n'en méritent pas d'autres. Un amour pur et vertueux en fait le fond; cela va sans dire. D'ailleurs rien ne manque, en deux petits volumes, de tout ce qui peut convenir aux lecteurs de romans. Il y a un duel, des mariages forcés, des morts venues fort à propos pour permettre aux amans séparés de se réunir, et enfin un bon accord général qui met tout le monde sur la route du bonheur parfait. Rien de plus simple, de plus naturel, et sans doute de plus innocent. Maintenant, cet ouvrage à la main, madame peut marcher Légale de tant d'autres de, ses rivales. Quitte envers la gloire, comme elles, elle a fait son Roman.

POÉSI E.

SOCIÉTÉ DE POMON E.

Proclamation d'une fête en l'honneur de BACCHUS.

AMIŞ, vous le savez, un Etat qui commence

Doit, s'il est bien régi, vivre avec ses voisins

Dans une heureuse intelligence
Qui lui donne le tems d'assurer ses destins.

LA République de Pomone

Touche à l'empire de Bacchus :

Nous voyons au midi rayonner sa couronne
Et les peuples de l'est lui payer leurs tributs.
Sur les confius de la Neustrie

Mante au Tyrse vainqueur a soumis ses côteaux;
Et la Loire, placée entre nous et Bordeaux,
D'un boulevard de pampre enclot notre patrie.
Dans nos fêtes, dans nos banquets

Nous sablons le jus de la treille,

Et le meilleur esprit à mettre en nos couplets,
C'est celui qui de Rheims nous arrive en bouteille.
Bacchus, propice à tous nos vœux

Fut toujours notre ami fidelle.

Il peut des amans malheureux

Guérir en un moment la douleur éternelle.
Il peut des sens glacés ranimer la chaleur,
Rajeunir un Titon dans les bras d'une Aurore,
Il peut, en exaltant ou l'esprit ou le cœur
Prêter à ce qui plait un nouveau charme encore.
Gloire donc, gloire au Dieu du vin !
Vive, vive Bacchus! Amis, que dès demain
Sa fête soit par vous à grands frais célébrée.
Que Pomone y préside, et que sa main sacrée
S'ouvre pour accueillir son auguste voisin.
GARNISSEZ ces buffets! Que la table s'apprête !
Que Comus, proscrit par nos lois,
Revienne triomphant ! Que rentré dans ses droits,
Il amène la soif pour égayer la fête !

Chansonniers, lyre en main! Préparez des couplets.
Pomone vous permet de chanter les vendanges.
Poëtes! de leur Dieu célébrez les louanges,
Et citez-nous les noms des heureux qu'il a faits."
Peu nous importe ses victoires.

Qui ne sait que du Gange il asservit le cours ?
Ecartons des combats les images trop noires
Pour ne chanter que ses amours.

Apprenons à nos sœurs qu'il n'est point de sagesse
Qui résiste aux éclairs, au charme de ses yeux;

Et puissions-nous, remplis de son aimable ivresse,
Le bien dire et le prouver mieux.

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A l'arrêt contre lui porté;
Sais-tu pourquoi, par quelle adresse
Si fréquemment pris en défaut,
Je cours avec tant d'allégresse
Livrer mes tributs au dépôt?
C'est que la pénitence même
Que j'ai résolu d'encourir,
Grace à quelqu'heureux stratagême,
Pourra se changer en plaisir.

A genoux, aux pieds d'une belle
Dois-je révéler mon secret?

C'est aux tiens que l'amour m'appelle.
Et quand mon choix allarmerait
Le vieux jaloux qui nous surveille,
Du moins ne peut-il supposer
Qu'un simple mot dit à l'oreille,
Soit le prétexte d'un baiser.

BIEN ou mal faut-il que je chante?
Dans un couplet fait tout exprès,
Je célèbre, en voilant ses traits,
Certaine beauté qui m'enchante :
C'est l'objet de mes vœux constans;
Je l'aimerai toute ma vie ;

Son nom, c'est Philis ou Sylvie ;
Je te regarde, et tu m'entends.

Si d'une galante aventure
On me commande le récit,

DUAULT.

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