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UNIVERSELLE.

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NEALCÈS, peintre grec, vivait dans la 133. olympiade, 248 ans avant J.-C. Il se fit remarquer par les traits ingénieux et singuliers dont il animait ses compositions. Ce fut ainsi qu'ayant à présenter un combat naval des Perses et des Égyptiens sur le Nil, il caractérisa le lieu de la scène, en plaçant sur la rive un crocodile prêt à dévorer un âne qui vient s'abreuver au bord du fleuve. Pline cite une Vénus comme un de ses plus beaux ouvrages. Lorsqu'Aratus eut rendu la liberté à Sicyone, sa patrie, il fit détruire les images des tyrans, parmi lesquelles se trouvait un magnifique portrait d'Aristrate, placé sur un char, et couronné par la victoire. Il avait été peint par tous les élèves de Mélanthe, sous la direction de cegrand peintre. Néalcès profita du crédit que ses talents lui avaient donné auprès d'Aratus, pour conserver ce chef-d'œuvre; il lui représenta, les larmes aux yeux, que s'il fallait faire la guerre aux tyrans, on pouvait épargner leurs images. Aratus consentit seulement à laisser subsister le char, les chevaux et la victoire, à condition que la figure d'Aristrate serait remplacéc. Néalcès, chargé de l'opération, se contenta de peindre une palme à la place qu'occupait le tyran. Erigonus, ou vrier, qui broyait les couleurs de

XXXI.

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Nealcès, devint lui-même un peintre habile, et laissa un disciple qui eut de la réputation, Pasias, frère du modeleur Eginetas. - Anaxandre, fille de Nealcès, cultiva aussi la peinture.

L-S-E.

NÉARQUE, amiral d'Alexandrele-Grand, natif de l'île de Crète, était établi à Amphipolis, en Thrace. Ami de jeunesse d'Alexandre, il avait partagé ses disgraces sous Philippe. Il conduisit la flotte de ce monarque, depuis l'embouchure de l'Hydaspe, jusqu'à celle de l'Indus, et de là, le long des côtes de la Gédrosie, de la Carmanie et de la Perside, jusque dans l'Euphrate. C'était la première fois qu'une flotte grecque naviguait sur l'océan Indien, entreprise qui, comme la plupart de celles du conquérant macédonien, réunissait à l'éclat d'une aventure héroïque un grand but d'utilité politique et com merciale. Alexandre, maître de tout l'empire perse, sentait que, pour consolider une monarchie aussi vaste, il fallait ouvrir des communications directes et sûres entre Babylone,centre de l'État, et les provinces les plus éloignées : il savait par sa propre expérience combien la route de l'Inde, par la Bactriane, était longue et difficile; il devait aussi avoir trouvé dans les archives de la cour de Perse quelques données sur la navigation.

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de Scylax, qui avait appris aux Perses la possibilité d'aller de l'Indus dans le golfe Arabique. On ne peut lire Ctésias sans s'apercevoir que les Perses, dont il emprunte les connaissances, avaient des relations trèsétendues avec l'Inde, probablement par le golfe Persique. Les successeurs de Darius avaient négligé de tirer parti des mers qui baignaient leur empire au midi; et il paraît même que cette négligence avait eu pour suite l'indépendance presque totale de l'Inde, Alexandre, jaloux de s'emparer de cette riche contrée, ou du moins de son commerce, devait, avant tout, faire explorer avec soin les mers et les côtes par où passe la route directe des bouches de l'Indus. Telle fut la grande mission dont Néarque, ayant pour second Onésicrite, s'acquitta de la manière la plus habile. Conduire une flotte nombreuse, chargée d'un corps de troupes, le long d'une côte hérissée de bas-fonds, déserte et stérile, était certainement une tâche difficile. Le journal que Néarque avait tenu, contenait, d'après les citations qu'en font les anciens, des détails aussi exacts que curieux sur les peuples et les localités; preuve de cet esprit de recherches, de cet amour de la science, que le disciple d'Aristote savait inspirer à tout ce qui l'entourait. Les géographes modernes les plus savants, tels que MM. Vincent, Gossellin et Mannert, rendent justice à l'exactitude des distances géographiques données par Néarque; et si

son voyage, même comparé aux cartes les plus modernes, offre encore quelques incertitudes, c'est peut-être parce que nous n'en avons qu'un extrait. Le monarque récompensa Néarque, en plaçant sur sa tête une couronne d'or: il allait, sans doute, le

charger d'une nouvelle mission, celle d'explorer les côtes de l'Arabie, en faisant le tour de cette péninsule; mais la mort du conquérant anéantit ce projet comme tant d'autres. Néarque, qui avait obtenu la préfecture ou satrapie de Pamphylie et de Lydie, fit de vains efforts pour assurer le trône d'Alexandrie au jeune prince Hercule, fils de Barsine. On a, il est vrai, révoqué en doute l'identité de ce Néarque, nommé par Justin, et de notre voyageur, en se fondant principalement sur Philostrate, qui, dans la vie d'Apollonius (liv. in, ch. 15), dit que le navigateur Nearque est enterré à Patala, dans l'Inde. Mais est-il vraisemblable que Néarque soit retourné dans l'Inde? Lhistoire ne marque aucune occasion qui aurait pu l'y ramener. Il est probable que Philostrate a voulu parler de Patara, capitale de la Lycie (1). Néarque avait écrit une histoire ou des Mémoires historiques sur Alexandre, dont il ne reste que le titre. Son Periple, ou Journal de navigation, paraît avoir existé dans son entier du temps de Strabon, de Plutarque et d'Arrien. Ce dernier en a donné un extrait dans son Histoire Indique. Mais le commandant en second de la flotte, Onésicrite, avait aussi laissé un Journal ou Mémoire sur la mémorable expédition dont il avait fait partie. Les détails de géographie physique et d'histoire naturelle donnés par Onésicrite, et qui ont éte confirmés par les observations modernes, parurent suspects à la critique capricieuse de Strabon, et ce géo

(1) Suidas, au mot Callisthenes, parle d'un Néarque, auteur de tragédies, ami de ce philosophe, et qui fut mis à mort en même temps que lui par ordre d'Alexandre. C'est peut-être ce Néarque qui fut enterré à Patala. D'autres pensent que Suidas a voulu parler d'un certain Néophron. En tous cas, ceci no saurait regarder le voyageur Néarque, auquel aucun auteur n'attribue des compositions poétiques.

tions nautiques et géographiques? Le docteur Vincent a peut-être tort de regarder le commerce entre l'Égypte et l'Inde comme une idée complètement mûrie dans la tête d'Alexandre: c'est à Babylone et non pas à Alexandrie qu'il faut penser ici; ce fut aussi

sons avec l'Inde eurent lieu sous les Seleucides. Il y a dans le récit de Néarque un trait fabuleux qui mérite d'être expliqué: c'est cette île « con» sacrée au Soleil, où un vaisseau de >> transport disparut sans qu'on pût >> en découvrir la moindre trace

graphie, ayant aperçu quelques erreurs dans Nearque, essaya de faire rejaillir sur cet amiral le reproche d'exagération qu'il adresse à tous les écrivains de la suite d'Alexandre. D'un autre côté, Pline, n'ayant pas eu sous les yeux l'original, soit de Néarque, soit d'Onésicrite, (mais seu-à Babylone que les premières liailement un extrait de ce dernier, fait par le roi Juba), les citations de Pline, confuses en elles-mêmes, présentent des contradictions avec l'analyse authentique de Néarque dans Arrien. Ces circonstances ont permis à deux critiques fameux, Dodwell et le P. Hardouin, d'élever des doules sur l'authenticité du Périple de Néarque et sur la confiance due à ce navigateur lui-même. Sainte-Croix, dans l'Examen critique des historiens d'Alexandre; M. Gossellin, dans ses Recherches sur la géographie ancienne, et le docteur Vincent, dans le Voyage de Néarque (traduit en français par M. Billecoq), ont assez facilement repoussé ces doutes. Mais en expliquant les détails du Périple, ils ne sont pas toujours d'accord: M. Gossellin veut que toutes les données de Néarque se retrouvent avec la plus rigoureuse exactitude; le docteur Vincent pense que les méthodes d'observation des anciens étaient trop imparfaites, et que même nos cartes de ces parages sont trop défectueuses en détail, pour qu'on puisse s'étonner de quelques erreurs ou contradictions. Quant à Sainte-Croix, son jugement ordinaire l'abandonne toutà-fait, lorsqu'il s'avise de soutenir que toute l'expédition de Néarque n'avait d'autre motif que la folle ambition d'Alexandre, sans aucune vuc politique ni commerciale. S'il en eût été ainsi, pourquoi Néarque aurait-il tenu un Journal si plein d'observa

quoiqu'on fit le tour de l'île, et où » des nymphes marines, disait-on, après avoir attiré dans leurs bras >> les navigateurs, les changeaient en » poissons. » On peut voir ici un fait et une tradition: 1°. Des indigènes établis dans une île à lagune ou avec un bassin au milieu, d'ailleurs couverte de paletuviers, ont pu cacher subitement à toutes les recherches un bâtiment dont ils s'étaient emparés; 2°. les Perses ont pu avoir entendu parler des femmes des îles Malabares, qui, à l'instar des belles insulaires de l'Océanie vont à la nage au devant des étrangers. Comme c'est le seul trait absolument fabuleux qu'on reproche à Néarque, il nous a paru qu'on devait essayer d'en donner une explication plausible. Le Périple de Néarque se trouve dans les diverses éditions d'Arrien, et dans le premier volume des Geographi minores de Hudson. On peut consulter, pour de plus amples détalis, les deux ouvrages suivants : The voyage of Nearchus, etc., illustrated by W. Vincent, Londres, 1797, in-4°.; et Recherches sur la géographie des anciens, par M. Gossellin, tome III (Mémoires sur le golfe Persique et sur les côtes de Gé

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NEBRISSENSIS (ANTOINE DE LEBRIXA, plus connu sous le nom d'EL. ANTONIUS), l'un des plus savants hommes de son siècle, et ce lui qui a le plus contribué à faire refleurir les lettres et les sciences en Espagne, était né, au commencement de l'année 1444, à Lebrixa ou Lebrija, petite ville de l'Andalousie, de parents d'une condition médiocre (1). Il acheva ses premières études dans sa famille, et fut envoyé, à l'âge de quatorze ans, à l'université de Salamanque, où il suivit les cours de mathématiques, de physique et de morale. Pressé du desir d'acquérir de nouvelles connaissances, il partit, à dix-neuf ans, pour l'Italie, et se mit sous la direction des plus habiles maîtres, qu'il étonna par sa facilitéet par son application au travail. Après une absence de dix années, il revint en Espagne, impatient de faire tager à ses compatriotes l'enthou siasme qu'il éprouvait à la lecture des chefs-d'œuvre de l'antiquité. Il se rendit d'abord à Séville, appelé par l'archevêque Alph. de Fonseca, qui appréciait ses talents. Mais après la mort de ce prélat, il sollicita une chaire à l'université de Salamanque, où il avait passé les premières et les plus belles années de sa vie. A peine en eut-il pris possession, qu'il voulut essayer d'introduire dans l'enseignement une réforme né cessaire. Le courage avec lequel il attaqua tous les vices de la méthode alors en usage dans cette fameuse école, lui fit bientôt des ennemis de tous ses confrères, obligés d'aban

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(1) Il était fils de Jean Martinez de Cula y Hinojosa, et de Catherine de Xaraua del Ajo.

donner le sentier si commode de la routine, et d'apprendre eux-mêmes ce qu'ils avaient l'habitude d'enseigner. Ils cherchèrent à le forcer de renoncer à son projet, en l'abreuvant de dégoûts; mais ils avaient affaire à un homme doué de cette fermeté de caractère qui brave les obstacles, et de la patience qui finit par les vaincre. Antoine publia, en 1481, sous le titre d'Introductiones latinæ, ses vues sur l'enseignement de la langue latine; et cet ouvrage fut réimprimé des l'année suivante, avec des additions. Il sentait la nécessité d'un dictionnaire qui mît à la portée de toutes les classes de lecteurs les richesses de cette belle langue, et il prit la resolution de faire ce présent à sa patrie. Mais un travail aussi étendu exigeait le sacrifice de tout son temps; et il ne pouvait pas renoncer à sa chaire, dont le traitement était son seul revenu pour élever sa famille. D. Juan de Zuniga, grand-maître d'Alcantara, vint au secours de Lebrixa, en lui offrant un asile dans sa maison où il serait le maître de disposer de tous ses instants. Il y demeura huit années, pendant lesquelles il termina (outre son Dictionnaire, dont il fit un abrégé ) une Grammaire latine, et une Gram maire espagnole, la première de celle langue. La mort prématurée de Zuniga l'obligea de venir reprendre, à Salamanque, la double chaire de grammaire et de poésie, qu'il y avait déjà remplie avec tant de succès, malgré les injustes tracasseries de ses confrères. Ne pouvant pas obtenir de faire changer les ouvrages que l'université mettait entre les mains des élèves, il en donna du moins de nouvelles éditions plus correctes, avec de courtes notes, aussi utiles aux maîtres qu'à ceux qu'ils

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