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tages des sciences et des arts; Traité complet de peinture, divisé jen quatorze mémoires 8; et enfin, une Vie de Lemoine, pleine de détails curieux sur ce grand artiste. La bibliothèque de Besançon possède ses manuscrits autographes qui lui ont été remis par M. A. Laurens, petit-neveu de Nonnotte. W-s.

hotte avait obtenu du duc d'Antin la promesse d'une place de pensionnaire à l'école de Rome; la mort de ce seigneur, suivie, peu de temps après, de celle de Lemoine, détruisit toutes ses espérances. Obligé, par la médiocrité de sa fortune, de chercher des ressources dans ses talents, il se livra au genre du portrait, qu'il traita d'une manière supérieure. NONNOTTE (CLAUDE-FRANÇOIS), Ceux qu'il exposa au Salon, lui ou frère du précédent, est connu survrirent, en 1741, les portes de l'aca- tout par ses démêlés avec Voltaire, démie de peinture. Nommé, en 1754, qui ne lui pardonna jamais d'avoir peintre de la ville de Lyon, il y établit ose signaler quelques-unes de ses une école gratuite de dessin, qui est erreurs historiques, et ne cessa, pendevenue le modèle de toutes celles de dant près de vingt ans, de l'accabler ce genre. Nonnotte soutint seul cette d'injures et de sarcasmes. Né à Beécole, dans les commencements, sançon, en 1741, il fut admis chez sans autre ressource que ses propres les Jésuites, où il se fit remarquer économies; mais enfin il eut un par son goût pour l'étude, et par son utile appui dans la générosité de application à ses devoirs. S'étant Mathon de la Cour, qui faisait le préparé, d'après le conseil de ses suplus noble usage de sa fortune (V. périeurs, à suivre la carrière de la MATHON, XXVII, 455). Au mi- chaire, il prêcha successivement à lieu de ses nombreuses occupations, Paris, à Versailles, et à Turin, où Nonnotte trouvait encore des loisirs il avait été appelé par le roi de qu'il consacrait aux lettres; et il Sardaigne, qui daigna lui donner des payait exactement son tribut aux témoignages de satisfaction. Il puacadémies de Rouen et de Lyon, blia, en 1762, sous le titre d'Erqui l'avaient associé à leurs travaux. reurs de Voltaire, un examen criLa douceur de ses mœurs, sa fran- tique de l'Essai sur l'histoire géné chise et son intégrité, lui méritèrent rale, dont il releva, sans nul ménade nombreux amis. Il mourut à gement, les fausses citations, et les Lyon, le 5 février 1785, à l'âge de principes irreligieux. Get ouvrage ne soixante-dix-huit ans. On a de cet ar- pouvait manquer d'irriter Voltaire, tiste une foule de portraits dont les dont on sait quelle était l'extrême plus connus sont ceux de Lelorrain, susceptibilité; et il répondit à ce sculpteur, gravé pár J.-N. Tardieu nouvel adversaire par les Eclaircis(V.LELORRAIN), et du Gentil Bersements historiques (imprimés d'anard, gravé par Daullé, son élève. On conserve, dans les Recueils de l'acad. de Lyon, plusieurs écrits de Nonnotte: un Discours sur les avan

précieux cabinet de M. le comte de Vezet, président à mortier au parlement de Besançon. On en trouve la description dans les Mémoires sur les guerres du seizième siècle ( par M. Grappin ), p. 92-94,

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bord dans le tome vin de l'édition de l'Essai sur l'hist. générale, 176163, et reproduits à la suite de Un chrétien contre six juifs), où il lui prodigue les épithètes les plus injurieuses. Nonnotte ne borna point sa réponse à une Lettre d'un ami à un ami, sur les honnêtetés littéraires

titre d' OEuvres de Nonnotte, Besançon, 1818,7 vol. in-8°. et in12, avec le portrait de l'auteur. L'abbé Nonnotte a traduit de l'italien le traité de Maffei de l'Emploi de l'argent, Avignon, 1787, in-8°. On lui attribue: Principes de critique sur l'époque de l'établissement de la religion chrétienne dans les Gaules, ibid., 1789, in-12. M. Grappin a prononcé son Eloge à l'acad. de Besançon, en 1812. On trouvé aussi sur lui une Notice fort détaillée dans l'Ami de la religion et du roi, t. xxv, p. 385. W—s.

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NONNUS PANOPOLITAIN, poète grec, ainsi nommé de la ville de Panopolis en Égypte, où il avait pris naissance, florissait, suivant Suidas, vers l'an 410. C'est tout ce qu'on sait de positif sur cet écrivain. Les

mais dans une seconde édition de son ouvrage, il inséra une Réponse aux éclaircissements historiques, et il se contenta d'opposer aux injures et aux plaisanteries, des raisonne ments presque toujours victorieux. Après la suppression des Jésuites, Nonnotte revint à Besançon, et, encourage par les suffrages les plus respectables, il continua de se livrer tout entier à la défense de la religion. Admis, on 1781, à l'académie de cette ville, il se montra fort assidu à ses séances, et y lut plusieurs Dissertations sur des points d'histoire de la province, qui n'étaient pas encore suffisamment éclaircis. Il aimait la société, et s'y distinguait par l'enjonement de son esprit et par la variété de ses connaissances. İl mourut à Besançon, le 3 septembre 1793, à l'âge de quatre-vingt-deux ouvrages qui portent le nom de deux ans, ayant conservé jusqu'au dernier moment le libre usage de toutes ses facultés. On a de lui I. Les Erreurs de Voltaire, Avignon, 1762, 2 vol. in-12; cet ouvrage, souvent réimprimé, a été traduit en italien, en allemand et en espagnol. Le style, dit l'abbé Sabatier, en est clair et vigoureux'; et l'auteur joint une saine critique à une connaissance profonde de l'his toire. II. Dictionnaire philosophique de la religion, en réponse aux objections des incrédules, Avignon, 1772, 4 vol. in-12; trad. en italien et en allemand. On l'a confondu quelquefois avec l'Anti- dictionnaire philosophique, ouvrage de D. Chaudon. III. Les Philosophes des trois premiers siècles de l'Eglise, Paris, 1789, in-12; traduit en alle mand, Augsbourg, 1790, in-8°. C'est un abrégé de la vie et de la doctrine des Pères de l'Église. Ces trois ouvrages ont été réunis sous le

,' que

Nonnus sont d'un genre si opposé,
que plusieurs critiques en ont conclu
qu'ils ne pouvaient pas être du même
auteur. Mais quand l'histoire litté-
raire n'offrirait pas un si grand nom-
bre d'exemples d'écrivains qui ont
traité tour-à-tour des sujets sacrés et
profanes, on peut conjecturer avec
beaucoup de vraisemblance
Nonnus, élevé dans les ténèbres de
l'idolâtrie, à fini par se convertir à
la foi chrétienne. Le premier et le
plus célèbre de ses ouvrages est un
poème en 48 livres, intitulé, les
Dionysiaques, qui contient l'histoire
de Bacchus, depuis sa naissance jus-
qu'après la conquête des Indes. On
y voit une foule de morceaux étran-
gers au sujet, tels que la guerre de
Typhon (1), l'enlèvement d'Europe,
la métamorphose d'Actéon en cerf,

(1) Les livres des Dionysiaques portaient anciennement des titres qui en indiquaient le sujet. On trouve dans l'Anthologie une épigramme sur la guer re de Typhon par Nonnus. C'est le sujet des deur premiers livres de son poètie.

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la construction de Thèbes par Amphion, etc. aussi Daniel Heinsius compare-t-il ce poème au chaos (1). Scaliger et les meilleurs philologues en trouvent le style enflé et la narration diffuse; mais, malgré tous ces défauts, on convient que cet ouvrage est un trésor d'érudition, où les mythologues modernes ont puisé largement. Gérard Falkemberg a publié le premier les Dionysiaques, sur un manuscrit tiré de la bibliothèque de Sambucus, Anvers, Plantin, 1569, très-grand in-8°. Cette rare édition ne contient que le texte grec, et les remarques grammaticales de Falkemberg et de Guill. Canter. Ce poème. a été réimprimé à Hanau, en 1605, in-8°., avec une mauvaise version littérale, d'Eilhard Lubin on reon renouvela, en 1610, le frontispice de cette édition, et l'on y réunit une seconde partie de 216 pages, qui renferme, des remarques de Pierre Cuneus sur ce poème, une dissertation de Dan. Heinsius, et les observations de Jos. Scaliger sur le texte publié par Falkemberg. Ce volume est rare et recherché (2). M. Fréd. Creuzer a publié à Heidelberg, en 1809, in-8°., les six livres des Dionysiaques (du 8e. au 13e.) qui contiennent les aventures de Bacchus avant son expédition des Indes, avec une préface, des notes mythologiques de G. H. Moser, et les arguments en latin des 42 autres livres. M. Nicol. Schow, a donné, en latin, l'analyse de ce grand poème; et elle a été traduite en français par M. J. Fuesli (Voy. le Magas. encyclopéd., ann. 1809, tome 1er.). Il existe une trad. franç.

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des Dionysiaques par Boitet, Paris, 1625, in 8o.; elle est très rare. Le second ouvrage de Nonnus est la Paraphrase en vers de l'évangile de S. Jean; il a été publié pour la première fois par Manuce, à Venise, vers 1501 (Voy. sur cette rare édit., les Annal. des Aldes, 1, 438): il a été traduit en latin par Christ. Hegendorp, Jean Bordat, le P. Nicol. Abram, Erard Hedeneccius, et réimprimé, un très-grand nombre de fois, séparément et dans des recueils, avec les notes de divers savants (Voy. La Bibl. gr. de Fabricius, vII, 687 et suiv.) Dan. Heinsius a critiqué trop sévèrement cette paraphrase dans son Aristarchus sacer, Leyde, 1627, in-8°.: le style en est clair et facile, mais peu poétique; et c'est à tort qu'on a reproché à l'auteur l'emploi d'expressions qui feraient soupçonner son orthodoxie. Casim. Oudin, et d'autres bibliographes, attribuent encore à Nonnus Panopolitain un Recueil d'histoires fabuleuses, cité dans les deux Discours de S. Grégoire de Nazianze contre Julien (1); mais le savant Rich. Bentley a démontré jusqu'à l'évidence que c'est l'ouvrage d'un autre Nonnus, abbé d'un monastère dans l'Orient ( V. la Dissert. de Bentley sur les Lettres de Phalaris). Rich. de Montaigu a publié ce recueil à la suite des Discours de S. Grégoire; et Jacq. de Billy en a inséré, dans son édit. des OEuvres de S. Grégoire, une traduction latine, qu'Oudin trouve inexacte et défectueuse. Il existe plusieurs copies de cet ouvrage dans les bibliothèques de Paris et de Vienne. W -S.

(1) On a dit dans une note de l'article MONTAIGU (XXIX ,443), que les deux Discours contre Jufien ne se trouvent pas dans les Olurres de saint Grégoire. C'est une erreur.

NOODT (GÉRARD), célèbré jurisconsulte, né à Nimègue, en 1647, d'une famille distinguée, commença de se faire connaître par un plai'doyer qui arracha au supplice deux criminels atteints de meurtre. Tout le reste de sa vie, jusqu'à sa mort arrivée le 14 août 1725, à Leyde, où il était professeur en droit, après avoir occupé le même emploi à Nimègue, à Franeker et à Utrecht, fut partagé entre les fonctions de sa place et la composition d'un grand nombre d'ouvrages, dont la meilleure édition est celle de Leyde, 1735, 2 vol. in - fol., précédés de la vie de l'auteur par Barbeyrac. On y distingue: I. Ses quatre livres de Remarques sur le droit, sous le titre modeste de Probabilia juris. II. Trois livres De Fænore et usuris, dont la première édition est de 1698, ou il se propose de montrer que l'usure n'est point en elle-même contraire au droit naturel et divin. On y tronve une histoire curieuse des progrès de la jurisprudence romaine sur cette matière. III. De jure imperii et lege regid; - De religione ab imperio, jure gentium, liberá, pour prouver que, suivant le droit de la nature et des gens, la religion n'est point soumise à l'autorité humaine. Ces deux ouvrages ont été traduits en français par Barbeyrac, Amsterdam, 1707, 1714, in-12, sous le titre du Pouvoir des Souverains et de la Liberté de conscience. IV. Julius Paulus, sive de partús expositione et nece apud veteres, où il examine en quel temps l'usage barbare qu'avaient les Grecs et les Romains d'exposer et de tuer même les enfants, a été aboli par les lois (V. BYNKERSHOECK). V. Le commencement d'un Commentaire sur les Pandectes, que son grand âge ne lui permit pas de

continuer. On a encore de cet auteur, dans l'Irnerius injurid vapulans de Pagenstecher, Groningue, 1702, une consultation pour faire voir que le souverain peut donner dispense de mariage entre la veuve d'un oncle maternel et le neveu de cet oncle. Noodt porta dans l'étude du droit l'esprit philosophique, et les règles d'une saine critique. Il s'applique, à l'exemple de Cujas, à fixer la leçon et le vrai sens des anciens jurisconsultes, sans se mettre en peine d'accommoder leurs décisions aux usages particuliers, comme le font tant de commentateurs qui ont si étrangement défiguré le droit romain. Jamais homme ne fut moins entêté dans ses sentiments. Lorsque ses élèves s'en éloignaient dans leurs disputes, il leur indiquait luimême ce qu'ils pouvaient avoir oublié de favorable à leur opinion. Quand il ne trouvait rien de satisfaisant pour certaines questions, il ne décidait point, avouant de bonne foi son ignorance: Ce n'est pas ma coutume, disait-il, d'enseigner aux autres ce que j'ignore moi-même. Cependant il avait fait une étude profonde des originaux de la jurisprudence romaine, et des auteurs de l'antiquité qui servent à les éclaircir. Aussi ses écrits peuvent-ils être regardés comme une partie très-utile de l'histoirede Rome, surtout pour la connaissance des mœurs et des usages. On voit qu'il avait formé son style sur les auteurs qui aiment à s'exprimer d'une manière concise. Quoique son style soit pur, il faut être familiarisé avec ses modèles, pour l'entendre facilement. Ses vastes connaissances, qui s'étendaient encore aux belles-lettres, à l'histoire, aux langues, à la philosophie, étaient relevées par un grand fonds de religion, de douceur et de

droiture. Éloigné de tout esprit de parti, 'il fuyait les disputes, et savait conserver une modération rare dans les discussions littéraires. C'était d'ailleurs un homme d'une belle physionomie, d'une humeur pacifique, d'une conversation enjouée, et d'une société sûre et officieuse. T-D. NOOMS (REMI), peintre et graveur à l'eau-forte, naquit à Amsterdam, vers 1612, de parents sans fortune. Il fut obligé d'embrasser l'état de simple matelot; mais les dispositions qu'il avait pour le dessin, surmontèrent tous les obstacles. Tout ce qui frappait ses yeux devenait l'objet de son imitation; et, à force de copier la nature, il acquit la pratique de son art. C'est surtout par son talent à peindre les navires de toutes formes et de toutes grandeurs qu'il se fit distinguer. I ne traita pas avec moins de supériorité les autres parties des tableaux de marine; et son talent en ce genre lui fit décerner le nom de Zeeman ou le Marin. Sur le bruit de sa réputation, il fut appelé en Prusse; et, pendant son séjour dans ce royaume, il orna de plusieurs de ses tableaux la ville de Berlin et la plupart des maisons royales. De retour dans sa patrie, il contiuna de se livrer à l'exercice de son art. Il y joignit celui de la gravure à l'eauforte; et il a exécuté, d'après ses dessins, une foule d'estampes d'une pointe fine et spirituelle, représentant différentes espèces de navires, des combats sur mer, et des ges ornés de jolies figures et de beaux lointains. Son œuvre, composé de quarante-huit planches, dont on peut voir le détail dans le Manuel de l'amateur, est recherché des connaisseurs; et l'on peut dire qu'il n'y a guère de marines au-dessus

paysa

des siennes. Les pièces désignées sous le nom de l'Emeute des matelots, du Lazaret des pestiférés hors d'Amsterdam, et de l'Incendie de l'hôtel de-ville, sont rares; les premières épreuves de celle qui représente la Vue de la rivière de l'Amstel, sont très-rares. P-s.

NOORT (OLIVIER VAN), navigateur hollandais, né à Utrecht, fut expédié par une compagnie de marchands, pour faire le tour du monde, et attaquer les établissements espagnols et portugais, au-delà des mers. Il partit le 13 septembre 1598, de Roterdam, avec deux vaisseaux et deux yachts: un pilote anglais, qui avait fait le voyage avec Cavendish, était le seul guide auquel les Holiandais pussent se confier. Arrivé le 9 février devant Rio de Janeiro, Noort essaya de s'en emparer; mais il trouva la place si bien défendue, qu'après y avoir perdu quelques hommes, il s'éloigna. Ce ne fut que le 24 novembre qu'il put entrer dans le détroit de Magellan : le nombre de ses hommes était si réduit, qu'il avait été obligé de brûler un de ses yachts. Il

rencontra, dans le détroit, le bâtiment de son compatriote Sebald de Weert, qui s'était séparé de la flotte de Simon de Cordes; son équipage eut à combattre les sauvages, et perdit du monde; enfin la discorde avait éclaté à un tel point, par les instigations de son vice-amiral, qu'il l'abandonna dans une baie, avec quelques provisions. Le 6 février 1600, Noort entra enfin dans le Grand-Océan, et là son second vaisseau disparut dans une forte brume: il prit plusieurs bâtiments espagnols, en suivant sa route le long des côtes du continent de l'Amérique, puis se dirigea vers l'Archipel des Ladrones. Cette navigation pa·

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