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de Bretagne avec trois autres seigneurs bretons. Nommé chambellan du roi Charles VII, en 1434, il se distingue au siége de Montereau en 1437, reçoit de ce prince, en considération de ses services au siége d'Orléans, et comme indemnité des dépenses faites pour lever des troupes, la terre de Bagnolet, près Paris, et tous les acquêts du duc de Bedfort. Une nouvelle faveur l'attendait en 1439, c'est la dignité d'amiral de France, vacante par la promotion du sire de Lohéac à celle de maréchal. Prégent donna, depuis, des preuves toujours plus grandes de courage et d'habileté, en 1440 à la défense de l'abbaye de Saint-Maixent, cn 1441 à la prise de Pontoise et du château de Creil, en 1442 devant Tartas et devant Réole, qui se rendit après un siége très-rude, en 1447 à l'attaque du Mans, puis aux attaques de Saint-Lò, Coutances, Carentan, Mortagne, Valogne, et à la bataille de Formigny, où il commanda l'avantgarde de l'armée française. Le siége de Cherbourg fut le terme de sa brillante carrière; un coup de canon l'emporta pendant qu'il était à la tranchée. Ce fut une grande perte, car on le tenait pour un des vaillants chevaliers et renommez du royaume, qui travailla moult son corps à la conqueste du païs. Il n'avait pas eu d'enfants de Marie de Laval, dame de Raitz (vol. III des Chron. d'Enguerr. de Monstrelet., p. 32; Hist. d'Arthur III, duc de Bretaigne, comte de Richem. et connest. de France, par M. Godefroy; Ansel., t. vii; Moreri, t. III.)

Alain de Coëtivy, deuxième fils d'Alain III, abbé de Redon, qui fut evesque de Dole, depuis Cornouailles, archevesque d'Avignon, prestre, cardinal du titre de Sainte-Praxede, qui fut créé cardinal lors de la seconde création que fist Nicolas pape V du nom au mois de décembre 1448 à Rome. Le Père Albert (Vie des saints de Bretag.) nous apprend qu'il donna des ornements somptueux à l'église du Falgoët, et fit bàtir, près de cette église, la belle croix de pierre de taille qui se voit encore, où l'on remarque à genoux l'effigie dudit cardinal; il mourut à Rome le 22 juillet 1474 et fut inhumé dans l'église de Sainte-Praxède (Frizon, Gall. purpu.; Auberi, Hist. des card.; Sainte-Marthe, Gall. christ. ; Nouguier, Hist. d'Avignon; d'Argentré, Hommes illus., p. 59, etc., etc.)

20 Olivier de Coëtivy, troisième fils d'Alain III, seigneur de Taillebourg, de Dedonne, de Cozes, etc., chevalier, conseiller et chambellan du roi, sénéchal et lieutenant-général de Guienne, capitaine de la ville

de Saintes, suivit l'amiral, son frère, dont il était lieutenant, dans toutes les expéditions contre les Anglais, resta leur prisonnier lorsque Bordeaux se révolta en 1452. Après sa réduction sous l'obéissance du roi, Olivier y rentra et fit bâtir le château Trompette; il était mort en 1480, laissant de Marie, fille naturelle de Charles VII, qu'il avait épousée en 1458, un fils unique nommé Charles; Charles de Coëtivy, comte de Taillebourg, prince de Mortagne et de Gironde, accompagna Charles VIII à la conquête du royaume de Naples, fist de belles armes à la journée de Fournoüe. En lui s'éteignit le nom de Coëtivy, n'ayant eu de son mariage avec Jeanne d'Orléans, tante de François I, qu'une fille, Louise de Coëtivy, mariée en 1501 à Charles de la Trémoille, prince de Talmont, morte en 1553, à soixante-douze ans. Charles, de son vivant, avait vendu au baron de Juch les terres de Coëtivy, du Manant, de Forestie, de Tregouroy, qui appartinrent successivement aux maisons du Chastel, de Rieux, de Scepeaux, de Gondy, de Cossé-Brissac (vol. III des Chron. d'Enguerr. de Monstrelet, p. 37 et 42; d'Argentré, Hom. illus., p. 56; Ansel., ibid.; Moreri, ibid., etc., etc.)

Armes.
Devise.

Fascé d'or et de sable de six pièces.

Bepret (toujours).

VIIIe Croisade.

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COETMEN.

Prigent, vicomte de Coëtmen, et Pierre, son frère puîné, désirant accompagner le duc Jean I à la croisade de 1270 et n'ayant pas l'argent nécessaire pour cette expédition, lui empruntèrent, le premier, quatre cents livres, et le second cent livres tournois (D. Mor., Pr., t. 1, col. 1007-1009). Deux ans après, Prigent acquittait sa dette, vicecomes de Quoitmen remansit quictus de CCCC libras quas debebat pro itinere transmarino. (D. Mor., ibid.)

La maison de Coëtmen, qui, à la fin du xve siècle, était réputée la plus grande et premiere d'ancienneté, noblesse et extraction des eveschez de Cornouaille, Léon et Tréguier, yssue et partie de la baronnie d'Avaulgour; cette maison, dont les membres, selon les expressions d'Alain Bouchard, ont toujours esté loyaux et vertueux chevaliers envers le duc, vient enfin, grâce aux savantes recherches, aux études conscien

cieuses de M. A. de Barthélemy, de retrouver la place qui lui est due dans l'histoire héraldique de Bretagne (Revue nob., hérald. et biog., juillet et août 1865). Nous n'avons pas hésité à puiser en si bonne source plusieurs éléments de cette notice.

Geslin, fils puiné de Henri, comte des Bretons, et de Mathilde de Vendôme, eut en partage les terres qui formèrent la seigneurie de Coëtmen, dont sa branche prit le nom. Il peut être considéré comme le fondateur du château de Coëtmen, en Tréméven, évêché de Saint-Brieuc. En épousant l'héritière de Tonquedec (vicomté, paroisse et château fort situés en l'évêché de Tréguier), il devint vicomte dudit lieu. A sa mort, qui arriva probablement vers 1250, Alain, son fils ainé, changea le titre de vicomte de Tonquedec contre celui de vicomte de Coëtmen. Alain laissa de Constance de Léon quatre fils, dont deux, croisés en 1270, Prigent, vicomte de Coëtmen, et Pierre, vicomte de Touquedec. Celui-ci étant décédé sans hoirs, selon toute apparence, sous les murs de Carthage, Rolland, vicomte de Coëtmen, son neveu, fils de Prigent et d'Emmette de Laval, recueillit sa succession et fut vicomte de Tonquedec. On le voit figurer à l'ost ducal en 1294, comme devant fournir cinq chevaliers (Le Baud, Mém. serv. à l'Hist. de Bret., p. 195). Il eut d'Alix de la Rochejagu, Rolland II, qui épousa Marie de Kergorlay (Obit. des frères Prêch. de Guing.) Avant d'être fait prisonnier à la bataille d'Auray, Rolland avait commandé un corps de l'armée de Charles de Blois contre le capitaine anglais Thomas d'Aigworth, en 1346; en 1351, il se trouvait à la suite du sire de Beaumanoir, et en 1352, aux Etats de Dinan, convoqués par la comtesse de Penthièvre (D. Mor., Pr., 1472, 1486).

Rolland III, son fils, prit, jusqu'en 1420, une part active aux événements de la province nons le voyons à la tête des barons, quand il s'agit de rappeler Jean le Conquéreur et de repousser l'invasion française; nous le voyons assister à la ratification du traité de Guérande en 1381, aux guerres de Flandres en 1383, à l'hommage fait au roi de France par le duc de Bretagne, en la ville de Tours, en 1391 (D. Mor., 1, 64, 66, II, 214, 218, 277, etc.). - En 1394, le dévouement héréditaire des vicomtes de Coëtmen aux Penthièvre l'arma contre son souverain; s'étant enfermé dans la forteresse de la Rochederrien, et désespérant de s'y défendre longtemps, il demanda à capituler et sollicita sa grâce. Le duc, non content de lui pardonner, le mit au nombre de ses chambellans.

Rolland IV, qu'il avait eu de Jeanne Gaudin, fille du sire de MartignéFerchaud, fut, lui aussi, conseiller de Jean V. Il prit part à la ratification du traité de Troyes, au serment des nobles de Bretagne en 1437 et tint, en 1469, les montres de l'évêché de Tréguier (D. Mor., t. I, col. 201, 1201, II, 116).

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Jeanne de Penhoët lui donna, entre autres enfants: Jean et Olivier. Olivier, sire de Plestin en 1485, fut conseiller et chambellan, gouverneur d'Auxerre, puis grand-maître de Bretagne, et mourut en 1509 (D. Mor., 111, col. 303, 411, 682). Jean, l'aîné des deux, vicomte de Tonquedec, écuyer, résidant à la cour ducale, servit sous le maréchal de Malestroit, devint, vers 1461, gendarme et commandant de quarante-neuf hommes d'armes, ainsi que de 277 archers (D. Mor., II, col. 1722, 1725, etc.), chambellan, avant 1471, successivement membre du conseil, grandmaître d'hôtel, il tint les monstres de 1474, 1475, etc. Son attachement au duc François II éclata surtout en 1487, quand trois armées françaises entrèrent en Bretagne. Les services qu'il rendit alors sont attestés par la charte du mois de septembre 1487 qui érigeait Coëtmen en baronnie (D. Mor., III, col. 551). Il eut de Jeanne du Pont, sa femme, un fils et trois filles. Louis marcha sur les traces de son père et mourut sans laisser d'enfants de son mariage avec Françoise Péan, dame de la Rochejagu. Gillette, l'aînée des trois sœurs, devenue alors baronne de Coëtmen et autres fiefs paternels, les porta en dot à Jean, sire d'Acigné, en 1495; Judith d'Acigné les porta à Charles de Cossé, duc de Brissac, en 1573, et Marguerite de Cossé, à François de Neuville, duc de Villeroy, d'où, par acquêt, ils passèrent aux Talhouët de la Pierre, et par acquêt aussi en 1737, à Alexis-René de Coëtmen, brigadier des armées du roi, descendant d'une branche cadette de l'antique maison de ce nom. Alexis, dit le marquis de Coëtmen, eut de Julie de Goyon, deux filles, dont l'une, héritière de Coëtmen, épousa, en 1748, Pierre-François, marquis de Rougé, et l'autre, un fils de la Chalotais, procureur-général au parlement de Bretagne.

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Kergorlay (Pierre de). Voir ci-dessus la fre Croisade, p. 28.

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Léon (Hervé, vicomte de).

Voir ci-dessus la fre Croisade, p. 34.

LOYAULX.

D. Lobineau (t. 1, p. 261) et D. Morice (t. 1, p. 195) citent Geoffroy de Loyans ou mieux Loyaus au nombre des Bretons qui firent partie de l'expédition de 1270, conduite par saint Louis. Il reçut, à cette occasion, du duc Jean I, deux cents livres tournois pour frais du voyage pro itinere transmarino (D. Morice, Pr., t. 1, col. 1007).

Seigneurie située en la paroisse de Fresnay, évêché de Nantes. Après avoir appartenu à une famille fort ancienne, qui lui prit ou donna son nom, elle devint, on ne sait comment, la propriété des ducs de Bretagne, fut donnée par Jean V à Gautier Heuz, chevalier anglais, en 1407, et par le même prince, à son frère Richard de Bretagne, en 1424; érigée en vicomté, avec union des terres et seigneuries de Saint-Père-en-Retz, Saint-Lumine-de-Coutais, Coueron et le Pellerin, en 1490. La duchesse Anne en gratifia Gilles de Condest; mais bientôt après on l'annexa au domaine de Bretagne. Depuis, différentes personnes la possédèrent en usufruit temporaire ou viager et en prirent le nom. Elle fut réunie définitivement au duché de Retz en 1626, lorsque Henri de Gondy, qui en jouissait déjà par engagement, céda le marquisat de Belle-Isle-en-Mer, d'abord au surintendant Fouquet et plus tard au roi. (D. Lob., t. 1, pp. 561, 659, 670, et t. II, col. 411, 987, 1144, 1161; - Diction. des terres et des seign. du comté Nantais, par M. Ernest de Cornulier.)

Moussaye (Olivier de la). Voir ci-dessus, VIIe Croisade, p. 240.

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Quelen (Eudes, Conan, Tristan et Yvon de).-Voir, VIIe Croisade, p. 261.

ROSTRENEN.

Geoffroy de Rostrenen se croisa en 1270 (D. Lob., t. I, p. 261; D. Mor., t. I, p. 195) et se vit obligé, comme bien d'autres, de recourir à

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