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une terre, parmi les bois, au bord de la mer. La beauté des perspectives, le calme de sa nouvelle existence, et plus que tout, l'aide de la grâce d'en haut, réveillent en lui des idées religieuses oubliées depuis long-tems. Les premiers élémens de la bibliothèque, qu'il se hâte de former, sont : la Bible, S. Augustin, Bourdaloue, Fénelon, Bossuet, Louis de Blois et les plus célèbres écrivains religieux de ces derniers tems. « J'allais, dit » Arthur, de ces livres à mes travaux, de mes travaux à la contemplation de la mer, et c'était à chaque fois des hymnes de > reconnaissance et des actions de grâce. Le peu de relations qu'il me fallut garder avec les hommes fut d'abord mêlé de tristesse, de plaintes, d'amertume; mais la méditation de mes › divins amis parvint à adoucir ces sentimens, au point que je » ne me plaignis plus que de moi-même. Je pris dès cet instant » la résolution de ne plus passer un seul jour sans écrire les pen»sées qui avaient le plus répondu aux besoins et aux sentimens » secrets de mon âme, dans ces excellens livres qui étaient de» venus mes confidens et ma joie. »

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Telle est à peu près toute la matière du livre. Arthur rappelle ces divers passages choisis avec une affectueuse attention et dans le même ordre qu'ils se sont offerts à lui. Il cite tour-à-tour les Pères et les ascétiques, S. Augustin et Ballanche, S. Jean Climaque et le théosophe Saint-Martin. Ceci n'est point une aride compilation; l'auteur a soin d'expliquer les choses obscures, de préparer les transitions, de faire ressortir les plus beaux endroits; il s'abandonne souvent à des développemens d'une certaine étendue, et reproduit ses propres impressions avec ce style pénétrant qui est le signe d'une âme aimante et profondément émue. Ce livre convient surtout à deux sortes de personnes. Ceux qui, retenus au milieu du monde, ont perdu le charme des premières illusions et se plaisent à nourrir secrètement des projets de retraite, y trouveront des pensées propres à leur faire briser, ou au moins à alléger le joug qui leur pèse. Pour ceux plus heureux, auxquels il est donné de vivre à l'écart plus près de Dieu et de la nature, Arthur leur offrira des moyens d'embellir et de sanctifier ce repos que la Providence leur a fait. Tous y puiseront le désir de connaître à fond les œuvres des grands auteurs chrétiens, qui ont été pour l'âme d'Arthur, ce que seraient

pour

le

brûlé sang

par des nourritures trop riches et trop travaillées,

des bains frais pris dans une onde tempérée.

CAHIERS D'HISTOIRE UNIVERSELLE A L'USAGE DES COLLÉGES ET DES ÉCOLES NORMALES PRIMAIRES,

Par MM. Edouard Dumont, Theodose Burette et Casimir Gaillardin, professeurs d'histoire à l'Académie de Paris 1.

Ce cours élémentaire d'histoire universelle est divisé en six parties ou cahiers appropriés à la division des classes telle qu'elle existe dans la plupart des colléges. Histoire ancienne (2 cours ou deux années); Histoire romaine, Moyen-âge (depuis l'invasion des Barbares jusqu'à la fin de l'empire d'Orient); Histoire moderne (depuis la prise de Constantinople jusqu'au 19° siècle); Histoire de France. Chacun de ces cours est partagé lui-même en six cahiers dont nous n'avons encore vu que les premiers, et sur lesquels seulement notre jugement peut être établi.

Ce n'est point chose aisée à composer qu'un bon livre élémentaire d'histoire, que de resserrer des matériaux remplissant ailleurs de nombreux volumes en un petit nombre de pages, en conservant à chaque époque sa physionomie, aux faits principaux une juste étendue, aux grands personnages leur caractère et leur influence, de relier ensuite tout cela à l'aide d'une méthode claire et précisé; d'en faire un tout qui s'apprenne facilement, qui se retienne sans effort; d'indiquer toujours les causes, et d'appliquer les lois générales avec un ordre lumineux, de telle sorte que les études historiques ne soient point une pure affaire de mémoire, mais qu'elles nécessitent l'exercice et servent au développement de l'intelligence. Aussi les bons résumés sont-ils rares, très-rares. La plupart de ceux qui ont paru dans ces derniers tems sont évidemment hostiles aux croyances catholiques, et ceux dont les intentions ne méritent que des éloges, paraissent malheureusement en arrière du mouvement scientifique de l'époque. Ces circonstances doivent préparer un accueil favorable à la publication que nous annonçons. Quoique nous

1 Cette histoire universelle comprendra six cours. Chaque cours est composé de six cahiers. et chaque cahier se vend 75 cent. A Paris, chez Crochart et chez Chamerot, libraires, éditeurs.

n'osions affirmer qu'elle remplisse toutes les conditions désirables dans un travail de ce genre, c'est toujours une heureuse tentative qui mérite d'être appréciée et encouragée. Il nous est impossible de ne point recommander particulièrement l'Histoire romaine de M. Edouard Dumont, docteur ès-lettres, et professeur d'histoire au collège royal de St.-Louis; et l'Histoire du Moyen-Age, de M. C. Gaillardin, professeur au collège Louisle-Grand. M. Dumont, l'un de nos collaborateurs les plus distingués, est connu de nos abonnés par plusieurs articles insérés dans les nuales; surtout par un morceau remarquable sur le divorce chez les Romains, et par une série d'articles sur l'histoire universelle de Schoell. Des motifs faciles à apprécier, nous interdisent tout éloge. Mais ce serait manquer à la justice, de ne point dire qu'on retrouvera dans cette nouvelle composition le talent de M. Dumont, ses convictions religieuses, ses vues élevées, son style ferme et châtié. Il a cherché à présenter l'histoire romaine sous un nouveau jour, en resserrant la partie extérieure et militaire, et donnant plus de place à la vie intime de Rome, à l'exposition de ses lois, de ses mœurs, de sa constitution; toutes choses fort importantes et troppeu développées dans les ouvrages à l'usage des colléges.

M. Gaillardin, son ami et son élève, s'est montré digne du maître; il a traité avec ordre et clarté l'une des époques les plus embrouillées, celle qui embrasse l'invasion des Barbares et leurs divers établissemens. Ce sujet, dont la connaissance est si nécessaire pour bien comprendre les âges suivans, a conservé, sous la plume de M. Gaillardin, toute son animation et tout son intérêt. On souhaiterait seulement qu'il eût donné un peu plus d'étendue à l'histoire de l'Eglise, la seule histoire régulière de ces tems-là, et que son plan lui eût permis de tracer le tableau des quatre premiers siècles: ceci nous paraît d'autant plus à regretter que les Annales du Christianisme n'ont point de place à part dans la division historique adoptée pour les Cahiers.

Les autres résumés, dus à M. Th. Burette, professeur au collége Stanislas, ne nous ont point semblé écrit sous la même inspiration. Quoiqu'il y règne un esprit généralement religieux, on ne peut dire qu'ils ne s'écartent jamais de cette pureté de principes, de cette orthodoxie, indispensable néanmoins dans des

maisons d'éducation catholique. Sous un autre rapport, la manière de M. Burette pèche parfois contre la clarté, la précision, la simplicité, premières conditions d'un traité élémentaire. Ses cahiers seraient plutôt recommandables comme notes mémoratives à l'usage de ceux qui savent déjà, que comme manuels destinés à la première instruction de l'enfance. Du reste, MM. les professeurs trouveront dans les cahiers d'histoire universelle la science historique telle qu'elle a été constituée par les travaux les plus célèbres et les plus récens.

LE CHRIST DEVANT LE SIÈCLE, OU NOUVEAUX TÉMOIGNAGES DES SCIENCES EN FAVEUR DU CATHOLICISME;

Par Roselly du Lorgues 1,

La philosophie du 18° siècle a fait son tems. Tout ce qui se trouve aujourd'hui au niveau de son époque rougirait de citer comme autorités Voltaire ou l'Encyclopédie. Il n'est point rare toutefois de trouver d'obstinés retardataires que de vieux préjugés retiennent encore en arrière du mouvement commun, C'est surtout au fond des provinces, dans les localités éloiguées du centre scientifique, qu'on voit encore de ces hommes plus dignes souvent de pitié que de colère; car, il faut le dire, est-ce leur crime à eux seuls? sont-ils seuls coupables de leur aveuglement ? n'est-ce point aussi la faute de la société qui les environne, la faute de leur première éducation ? de cette éducation si arriérée, si anti-chrétienne, qui se distribue par privilége depuis un demi-siècle, et à laquelle nul n'a pu se soustraire, hors un petit nombre d'intelligences privilégiées, qui ne sauront ja¬ mais assez remercier Dieu d'une telle faveur. Eh bien! ces hommes prévenus, ces jeunes gens dont on n'a pu étouffer tous. les sentimens généreux, ces enfans sortant du collége, pleins d'assurance et d'espoir, il faut les atteindre, les aller chercher; il faut que la vérité pénètre dans leur âme murée et obstinée, comme les rayons du jour s'infiltrent par l'étroite ouverture d'un cachot. Le livre que nous annonçons est très-propre à cette fin. L'auteur a (chose rare par le tems qui court) resserré en un modeste volume, d'un prix très-modéré, des notions positives,

1 Vol. in 12, prix, a fr., et in-8°, prix, 6 fr. A Paris, chez Hyverl quai des Augustins, no 55.

fruit de sérieuses études et d'une consciencieuse érudition. Les esprits les plus légers ne pourront refuser quelques heures d'attention à ces pages où sont réunis les témoignages que les sciences apportent chaque jour en faveur du Christianisme, et tous les démentis qu'elles s'accordent à donner aux systèmes matérialistes du siècle dernier. Les découvertes les plus récentes, les autorités les plus irrécusables, sont citées par M. Roselly de Lorgues, pour convaincre d'ignorance et d'imposture la critique si violente que le philosophisme avait faite des livres saints. Les faits de la Genèse, la création, le déluge, l'antiquité du monde, sont établis d'une manière incontestable au moyen des sciences géologiques, physiques et chronologiques; l'authenticité du Pentateuque est constatée par le style seul et la contexture du livre. Les prophètes ont fourni à M. Roselly de Lorgues un chapitre plein d'intérêt. Leur date est parfaitement précisée; leurs obscurités, et particulièrement ce qui, dans ces admirables poëmes, choque le plus notre civilisation, est clairement et brièvement expliqué; leur accomplissement est prouvé par les aveux des historiens païens et des incrédules cux-mêmes. C'est ainsi que Voltaire est appelé à l'appui du prophète Ezechiel, que les textes de Volney viennent confirmer les prédictions contre la Syrie, et que celles qui concernent l'Egypte sont vérifiées à l'aide de Gibbon et du grand ouvrage des savans français.

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Après la réfutation vient la preuve directe du Christianisme, que l'auteur édifie sur une base large et solide. « La vérité chrétienne, dit-il, est la philosophie universelle.—Elle se lie à l'his»toire de tous les hommes. Elle part d'un fondement certain, » d'un fait primitif antérieur à toute société, et dont le témoi»gnage est unanime chez les nations, la déchéance de l'homme. »-Elle enseigne les deux natures de l'être dégénéré, la promesse de sa réhabilitation, et par quel sacrifice fut expiée la faute, fut accomplie la réhabilitation. Or, il n'existe ailleurs aucun dogme, soit qu'on le revête du titre de religion ou d'école phi»losophique, qui serve ainsi de nœud aux traditions de tous les » peuples. >

L'histoire à la main, M. Roselly de Lorgues établit l'antiquité, l'universalité de la religion chrétienne et de ses dogmes principaux, l'unité d'un Dieu suprême, l'existence d'intelligences

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