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créées supérieures à l'homme, l'immortalité de l'âme, la déchéance de la nature humaine, l'attente d'un réparateur, etc.... Ce genre d'investigations est trop en harmonie avec les travaux auxquels nous nous livrons nous-mêmes dans les Annales, pour nous étendre sur son mérite, et l'ouvrage de M. de Lorgues nous semble d'une trop haute importance pour ne point nous féliciter d'avoir pu lui fournir quelques matériaux. Plusieurs chapitres, sur une prochaine régénération générale, sont écrits avec verve et chaleur. Peut-être l'auteur aurait-il dû éviter certains mots de nouvelle fabrique et des locutions un peu trop ambitieuses, et que quelques esprits repoussent; mais c'est qu'il est difficile de garder son sang-froid en discutant avec des adversaires dont la mauvaise foi est depuis long-tems établie en principe. Mais aujourd'hui que la Providence a voulu les punir par l'endroit le plus sensible, en les dépouillant de toute influence, de toute considération; aujourd'hui qu'ils ont été si ignominieusement confondus par leurs propres paroles, leurs confessions, leurs correspondances secrètes, etc., il semble qu'on n'en doit plus parler qu'avec cette commisération qu'inspirent les grands criminels, la sentence une fois prononcée.

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Tout le monde a entendu parler des Comètes, de ces astres à chevelure de feu, à la course vagabonde, qui jadis effrayaient les peuples par leur apparition, et étaient le présage de famines, de pestes, de révolutions, de perturbations sociales. On sait aussi que long-tems elles ont été rebelles aux calculs astronomiques, et qu'elles disparaissaient comme elles étaient arrivées, sans que l'homme pût se rendre raison de leur marche. Cependant il en est une qui, apparue en 1305, en 1581, en 1456, observée en 1531, à Ingoldstadt, par Apian; en 1607 par Kepler et Longomontanus; en 1682, par Lahire, Picard, Hevelius et Flamsteed, put être l'objet de calculs suivis, qui prouvèrent qu'elle apparaissait régulièrement après un intervalle d'à peu près 76 ans.

Le célèbre astronome Halley, ayant réuni toutes ces données et combiné tous ces calculs, se hasarda le premier, à annoncer le retour de cette comète pour la fin de 1758, ou le commencement de 1759. Mais il laissait encore dans le vague le calcul précis de cette date. Car de son tems, la science n'était pas assez avancée pour qu'il pût déterminer avec exactitude les irrégularités de la route de l'astre, irrégularités occasionées par son passage auprès des autres corps de notre systême planétaire, tels que Jupiter, Saturne, Uranus et la Terre.

L'astronome français Clairaut entreprit plus tard ce calcul aride, dont le résultat devait confondre les plus incrédules, et montrer que la comète emploierait pour revenir au périhélie (point de sa plus courte distance au soleil), 618 jours de plus que dans sa révolution précédente, d'après quoi le passage de

vait correspondre au milieu d'avril 1759; il avertit toutefois, qu'ayant été obligé de négliger quelques quantités dans ses calculs, il pourrait y avoir en plus ou en moins sur le résultat une différence de trente jours; en effet l'astre passa au périhélie, le 12 mars 1759.

L'intervalle de soixante-seize ans finissant à l'année présente 1835, on conçoit que le retour de cette comète, le deuxième prévu par les calculs humains, ait excité l'attention des astronomes. Aussi se sont-ils occupés du soin de calculer le moment précis où elle passerait le plus près du soleil, c'est-à-dire au périhelie. M. Damoiseau, du bureau des longitudes, ft, il y a quelques années, les calculs nécessaires, et fixa son périhélie au 4 novembre. M. de Pontécoulant, au contraire, ayant fait de son côté les mêmes calculs, trouva que le passage ne serait que le 7 novembre.

Depuis ces premières recherches, les astronomes ont reconnu que la masse de Jupiter, qu'on avait supposée égale à la 1070° partie de celle du Soleil, en était la 1054o partie; en adoptant cette nouvelle masse et tenant aussi plus complètement compte de l'action de la Terre, M. de Pontécoulant a définitivement reporté le passage au périhélie du 7 au 13 novembre.

Nous avons cru qu'il serait agréable à nos lecteurs de pouvoir suivre sur une carte du ciel la marche de la Comète, et de pouvoir vérifier l'exactitude des calculs des astronomes; c'est pour cela que nous leur donnons la planche suivante', sur laquelle la marche de la comète est tracée d'après les premiers calculs de M. Damoiseau et de M. de Pontécoulant. Ils verront quels sont les plus exacts de ces premiers calculs ou de ceux donués par M. Arago, que nous mettons ci-dessous, et qui offrent une marche un peu différente, mais que cependant l'on pourra tracer au crayon avec facilité.

1 Cette planche fait partie de celles que publie le Magasin pittoresque, et nous a été cédée obligeamment par M. Lachevardière, directeur de ce recueil, un des plus savans et des plus utiles de tous ceux qu'on a qualifiés dans ces derniers tems, de publication à bon marché. Prix, 5 fr. par rue du Colombier N° 30,

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CARTE DE LA ROUTE

que suivra dans LE CIEL LA COMÈte de halley, en 1835.

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Nous allons maintenant insérer ici quelques détails sur la marche, la distance, la couleur, le jour de l'apparition et le retour de cette comète, d'après l'article que M. Arago a publié dans l'Annuaire du bureau des longitudes de 1835.

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La distance de la comète dans son périhélie ne s'élevera qu'aux 6 dixièmes de la distance du Soleil à la Terre. A l'autre extrémité du grand axe de l'orbite, dans 39 ans d'ici, l'intervalle des deux astres sera au contraire immense. Le calcul donne plus de 35 fois le rayon de l'orbite terrestre, c'est-à-dire plus de 35 fois la distance de la Terre au Soleil, laquelle est, comme l'on sait, de 34 millions de lieues; c'est-à-dire qu'elle sera éloignée de cet astre de plus de 1190 millions de lieues.

LUMIÈRE ET COULEUR DE LA COMÈTE.

On ne sait pas encore avec certitude si les comètes sont lumineuses par elles-mêmes, ou si elles empruntent au Soleil toute la lumière dont elles brillent. La recherche de leurs phases semblait le seul moyen de résoudre la question; or jusqu'ici il avait entièrement échoué. Des mesures comparatives d'intenTOME XI. - N° 62. 1835.

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