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avait quelque facilité à apprendre le calcul, et la classe d'arithmétique, au dire des missionnaires, est celle où ils obtenaient le plus de succès.

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Le taïtien n'est qu'un dialecte polynésien, et l'un des moins riches, à cause de l'imperfection de plusieurs consonnances. En effet, les seules consonnes articulées dans le taïtien, sont : B, D, F, M, N, P, R, Tet V. Cette indigence multiplie les sons vocaux, et rend l'idiome beaucoup plus difficile pour l'étranger, le même mot signifiant vingt choses diverses. Malgré ses vices, la langue taïtienne a de l'éclat et de l'énergie; elle a fourni plus d'une fois aux tribuns sauvages de Papara des mouvemens oratoires puissans sur une assemblée. Du reste, on a encore beaucoup à apprendre sur le mécanisme des idiomes polynésiens. Resserrés par notre cadre, nous ne saurions aborder cette question philologique avec toute l'étendue qu'elle mérite. Le capitaine d'Urville vient d'ailleurs de l'éclairer et de la résumer dans un travail spécial, où il examine non-seulement les rapports de ces langues entre elles, mais encore leur analogie avec la langue malaise et madécasse. Ainsi peu à peu se déchire le voile qui séparait l'Océanie du monde commercial et scientifique; et qui sait si, à force d'études pareilles, on ne parviendra pas à remonter jusqu'au berceau de ces mystérieuses peuplades 1?»

Le beau travail de M. le capitaine d'Urville sur les langues polynésiennes est en ce moment entre les mains d'un de nos rédacteurs, et fera le sujet d'un des articles des Annales, lequel prouvera l'origine commune et asiatique de toutes les langues de la Polynésie.

Extrait du chap. LXI du Voyage pittoresque autour du monde.

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Premiers efforts tentés par les savans. - Parenté de la langue hébraïqué!!

avec la langue Egyptienne. Horus Apollo. Analogies de plusieurs mots entre l'hébreu et l'égyptien. - Analogie entre plusieurs lettres. ― Racines hébraïques d'Osiris, Apis, le Bélier, etc.

L'Ecriture que nous avons trouvée parmi les hochets de notre enfance, n'est pour nous, bien souvent, qu'un instrument banal, qui se meut sous nos doigts à notre insu; nous en usons comme d'un bâton de voyage, sans penser qu'il y a en lui quelque chose de merveilleux. Des clous du capitole et des quipos indiens, à l'état de vie et de gloire où elle est parvenue, la distance est prodigieuse; l'Ecriture est à mes yeux une sorte d'incarnation du verbe qui est presque un mystère.

D'abord, esssentiellement hiéroglyphiqe dans toute l'étendue de ce mot, ses caractères étaient, avant M. Champollion, des signes idéographiques, croquis informes, mais vigoureux, des pensées d'une imagination neuve et brûlante: puis enfin, pour parler aux yeux, on peignit la parole. La transition des deux époques est marquée par la confusion des deux systèmes sur les bandelettes des momies, et les parois des sanctuaires Egyptiens.

Aux premières heures de la renaissance, on visita, tout habillé de grec et de latin, les hiéroglyphes venus jusqu'à nous; on s'ingénia à leur rendre la parole; la lampe au front, on pressa les impitoyables momies de décliner leur nom, et de dire leurs antiques secrets. La brûlante haleine des savans n'eut pas la puissance de réchauffer les morts. Fatigués de leurs vaines tentatives, ils se mirent à créer ce qu'ils ne pouvaient ressusciter, et voilà que des emblèmes plus ou moins ingénieux s'en

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tassent dans d'immenses in-quartos; une langue hiéroglyphique est créée; les Dinet et les Langlois arrivent chargés de leur butin. Mais à quoi bon ? ils crurent marcher parce qu'ils remuaient pieds et jambes; ils s'imaginèrent rendre un grand service à la science, lorsqu'ils ne faisaient qu'un magasin de devises. Aujourd'hui que la langue sacrée sort avec peine de la ville des morts, aussi inattendue que le serait celle des Lacumons dans une académie de Turin, il n'est peut-être pas inutile de mettre face à face quelques débris hiéroglyphiques et la langue de Joseph et de Moïse. L'une est sainte, il est vrai, c'est ce Verbe céleste que les Séraphins protégeaient de leurs ailes; l'autre s'est traînée dans les fanges du Nil, et a parlé les honteuses divagations des Egyptiens; mais elles sont sœurs, puisque Mizraim et Canaan étaient de la même famille. Il n'est donc pas inutile de les rapprocher. Ce n'est pas la première fois que l'hébreu aura retrouvé ses enfans sur la terre M. de Haller les montrait partout au philosophe de Ferney, et ils surgissent aujourd'hui aux - yeux des hommes pour témoigner de leur fraternité commune. La langue hébraïque fait jaillir la lumière dans les ténèbres, elle projette ses feux de l'orient à l'occident, et c'est par la Bible qu'à passé M. Champollion pour arriver aux hiéroglyphes.

Il est un professeur qui donnait ses leçons à Alexandrie, quand la troupe des dieux qui s'étaient réfugiés sous le panier de Sérapis, fuyaient l'asyle commun, chassés par la verge de Théodose. Ce professeur est Horus-Apollo. Il a fait en grec, tant bien que mal et avec les préjugés de son époque, l'inventaire de quelques vieux meables qui tombaient en vétusté, recueilli et expliqué, d'après des traditions probablement altérées, quelques signes de la langue sacrée, qui s'en allait, s'effaçant tous les jours'. - M. Bonnetty, dans un article sur l'écriture égyptienne, a cité quelques-unes des explications données par le

Horus-Apollo ou Horapollon, le grammairien, composa d'après Licidas, un ouvrage intitulé; Tepevixà ou des Lieux consaerés aux Dieux. C'est d'après cette indication qu'on lui attribue l'ouvrage sur les hiéroglyphes. D'autres le disent composé par un Horus, dont la fille avait été nourrice d'Homère. L'ouvrage aurait été écrit en égyptien, et traduit par un certain Philippe, également inconnu. Il n'y a donc rien de certain sur cet auteur.

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compilateur, et parlant de la colombe, il s'étonne qu'elle ait été employée pour designer un homme violent 1. En effet, qu'y at-il de plus opposé que la violence, et la douceur de la colombe? C'est la brebis sous le couteau du sacrificateur. Mais pour que deux idées se rattachent, est-il toujours nécessaire qu'elles soient sur les rayons d'un même centre? Il me semble, au contraire, que l'esprit s'empare des extrêmes, et que ce qui est diamétralement opposé dans la nature se confond dans le cerveau, par la force même de l'opposition. Si la colombe ne fait pas violence, violence lui est souvent faite, comme à tout ce qui est faible. Dans la langue hébraïque, je trouve une particularité semblable: la racine, qui signifie faire violence, a pour dérivé colombe 2. Un homme aliéné était désigné par une flûte, est-il dit dans le même passage des Annales. - Il ne faut peut-être pas considérer la flûte sous le rapport musical pour expliquer cette alliance d'idées, mais bien comme un objet creux, vide, et alors il n'y a pas un mot à ajouter : l'insensé est un être à cerveau creux, privé de raison; son esprit l'a laissé; abandonné à la vie matérielle, il est veuf s'il est permis de parler ainsi. Or, il est très-probable que notre explication est bonne; car, en hébreu, ell, racine employée pour désigner la flûte, exprime. ce qui est vide, percé; ele, signifie même être infirme. Nous sommes encore confirmé dans notre opinion par la considération que sacal ou scal, se traduit par folie, stultitia, et hɔw sscal, signifie être privé. Après tout, l'esprit, anima, l'air'en un mot, rend la flûte harmonieuse; en est-elle privée, elle est muette, plus de signe de vie; elle n'a que le vent qui passe. et le vent qui passe ne lui arrache que des sons faux et discordans. Il en est de même de l'homme au moral comme au physique. Son esprit, son intelligence, sont des sources d'harmonie, quand il en fait hommage à son Créateur. Quand la raison l'abandonne, que la lumière s'éteint, les ténèbres se font, il ne reste que des organes convulsifs et cadavereux.

Un os de caille représentait consistance, stabilité 3. En hébreu, átsam ", signifie os, et il a pour dérivé force et puissance.

1 Voir l'article sur l'inscription de Rosette, de M. l'abbé comte de Robiano. No 51, tom. vin, p. 205 des Annales.

.columba יונה

- Voyez Horus, liv. 1, ch. 48.

Acaμovnv xai άopáλelav. Horus-Apollo, lib. u, c. 10.
Dry, os, ossis et robur, potens.

, vim inferre,

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TOME XI

63. 1835.

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dans la langue de Moïse, on

L'œil indiquait la parole 1;

peut regarder comme venant de la même racine, et le mot qui signifie parler, et celui qui se traduit par ail.

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Sur les bords du Nil, au rapport du même auteur, l'oreille désignait un travail à exécuter 3. Il est évident que l'esclave n'obéit, ne se met à l'œuvre qu'après avoir entendu l'ordre de son maître. Aussi chez les Juifs, un seul mot sifinifie-t-il j'entends et je fais ce que j'ai entendu. Obed-ire vient de âbed, lequel se traduit par servir et travailler 4.

Horus-Apollo nous apprend encore qu'en Egypte on peignait une lune pour exprimer le mois 5. Cela s'explique facilement, les rapports qui existent entre l'une et l'autre sont trop frappans pour les indiquer; seulement nous dirons qu'en hébreu le même mot a les deux sens". Une main, en hébreu, se dit id 7, et le même mot signifie encore robur, la force. En Egypte, la main désignait aussi la puissance, et les lettres D et T, ordinairement employées dans les mots d'une action violente, sont représentées hiéroglyphiquement par une main 8.

Puisque les lettres se présentent sur notre passage, on nous permettra d'en dire quelque chose; elles contribueront aussi à mettre en relief la parenté que nous voulons établir, et à expliquer des signes sacrés que beaucoup de personnes ne comprennent pas. Le B, dans le cours de M. Champollion, est représenté par une brebis 9. C'est bien naturel; cette lettre, dans les langues anciennes et modernes, est spécialement affectée à cet animal; le son de la lettre est le cri de la brebis 1o.

· Τό λέγειν δὲ γράφοντες, γλῶσσαν ζωγραφοῦσι, καὶ ὑφαιμον ὀφθαλμόν. Horus-Apollo, l. 1. ch. 27.

my, locutus est,, oculus.

3 Ακουή ζωγραφουμένη μέλλον ἔργον σημαίνει. Horus-Ap., l. m, c. 25.

4 you, ssimâ, audivit, obedivit; 27, âbd, servire, operari.

* Μῆνα δὲ γράφοντες, σελήνης σχῆμα... ζωγραφούσι. Ηor. Ap.,l., c. 66.

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, ירח

irê, mois et lune. Voir les dictionnaires.

77, id, manus, robur, vires, potestas.

8 Voir l'alphabet hléroglyphique inséré dans les Annales. No 12, page 430, ou la lithographie des Etudes hébraïques facilitées.

t. 11,

9 Voir pour ces lettres et hieroglyphes, la lithographie des Etudes hebraiques facilitées.

10 Βή μιμητικὸν τῆς τῶν προβατῶν φωνης. Εustathius, in Hom. et Suidas – Hesychius бnбn esse ovem scripsit.

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